Iran : manifestation à Paris pour le 40e anniversaire de la révolution

L’Iran célèbre le 40e anniversaire de sa révolution qui a renversé le shah soutenu et mis fin à 2500 ans de règne monarchique pour porter au pouvoir un clergé chiites de la mouvance islamiste.

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Iran : manifestation à Paris pour le 40e anniversaire de la révolution

Publié le 5 février 2019
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Par Hamid Enayat.

Ce quarantième anniversaire de la chute du shah intervient dans un contexte difficile pour l’Iran. Le pays est en proie à une récession économique, aggravée par le rétablissement des sanctions américaines, une mauvaise gestion et le soulèvement du peuple iranien. Les manifestations de rue et la colère de la population contre la vie chère, les violations des droits de l’Homme, l’oppression, ainsi que les interventions militaires en Syrie ou au Yémen, soulignent un mécontentement sans précédent.

Depuis la révolution de 1979, ce soulèvement est le premier événement d’envergure, d’abord motivé par des préoccupations économiques. C’est l’explosion des frustrations sur la stagnation politique et économique que la population iranienne avait refoulées. Le peuple iranien brûle le drapeau du régime ainsi que les portraits de ses dirigeants et n’accepte plus les jeux électoraux, les manipulations politiques et les duperies du système. Son seul souhait : un Iran libre et républicain.

Le sentiment d’un prochain renversement du régime plane lourdement en Iran et, pour la première fois, les dirigeants iraniens eux-mêmes évoquent ouvertement cette possibilité. Le 12 décembre 2018, l’ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême du régime, a lancé un appel à la vigilance à tous les ministères et aux institutions gouvernementales. Mohsen Qhara’ati, haut responsable religieux et proche des Ayatollahs depuis plusieurs décennies, a déclaré que le gouvernement devait accepter le fait que la base du pouvoir l’avait lâchée. Le régime des mollahs est clairement à bout de souffle.

Face à la dictature religieuse

Contrairement aux pays du printemps arabe, l’Iran a la chance d’avoir une alternative à la dictature religieuse en place depuis près de 40 ans : le CNRI. C’est l’un des principaux groupes politiques contre le régime des Ayatollahs depuis la chute du Shah Mohammed Reza Pahlavi. Le CNRI est un mouvement de résistance unique en son genre, un mouvement qui marque l’histoire contemporaine à la fois par sa modernité, via la place particulière accordée aux jeunes et surtout aux femmes, dans sa direction mais aussi par sa pérennité, puisque en activité depuis 40 ans.

Depuis le déclenchement des protestations et des émeutes, des milliers d’Iraniens et les réseaux de résistance dans des dizaines de villes iraniennes ont appelé à un soutien de Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne. Dans ses discours, elle fait référence à l’aggravation de la situation économique, et souligne que le peuple iranien est vraiment affamé alors que les dirigeants du régime actuel détruisent tous les biens du pays et répriment sans relâche les citoyens, et ce bien que l’Iran soit l’un des pays les plus riches du monde.

Les propos très sévères de Maryam Radjavi sont sans doute à l’origine des émeutes depuis décembre 2017. Les multiples attaques terroristes, les arrestations et les lourdes condamnations prononcées par les tribunaux contre ses partisans n’ont pas réussi à éteindre la flamme des Iraniens, bien au contraire, celle-ci s’est même intensifiée.

Pour un Iran libre

Nombreux sont ceux qui se rassemblent autour d’elle, lui manifestent leur soutien et l’encouragent dans son programme. Le plan en 10 points qu’elle propose depuis des années implique la suppression totale du régime existant et son remplacement par un système démocratique par le biais d’élections libres et équitables, mais aussi par une gouvernance laïque, des garanties sur les droits des femmes et des minorités, et un engagement pour des relations pacifiques avec ses voisins. Ce programme pour un Iran libre a déjà reçu le soutien de nombreux Iraniens, des responsables du CNRI et de leurs partisans internationaux.

Il est désormais impossible pour le régime actuel de continuer à gouverner comme avant. Les événements récents ont miné tous les fondements politiques, culturels et idéologiques du régime islamiste.

Le CNRI et la diaspora iranienne se rassembleront le vendredi 8 février à Paris pour faire entendre les véritables voix de l’Iran. Le monde devrait les écouter !

 

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  • Génial!!! Donc après la peste, il faudrait souhaiter à l’Iran le choléra.
    Peut t’on parler d’Iran libre si le pays est dirigé par un mouvement marxiste. Ce n’est pas ce que je souhaite à mes amis iraniens.

    • Tout à fait. Cela fait plusieurs fois que Contrepoints sert de tribune aux Moudjahidin du Peuple (rebaptisés CNRI), organisation sectaire et terroriste qui n’a pas grand chose à envier au régime des mollahs. Il s’agit au fond de deux factions rivales qui avaient essentiellement le même projet totalitaire. L’une a pris le dessus, cela ne rend pas l’autre plus défendable.
      Bizarre de retrouver ce type de propagande sur Contrepoints.

  • Les moudjahidines du peuple sont bien la seule chose que les Iraniens exècrent plus que le gouvernement, ce sont des traîtres qui ont participé à l’invasion du pays par l’Irak, les Iraniens ne leur feront jamais confiance. Ils ont beau pavaner avec un affichage de République laïque pour taper dans l’œil de l’Occident, leur agenda n’en est pas moins communiste totalitaire et nuisible pour l’avenir du l’Iran.

    L’article nie totalement la remontée du soutien à la monarchie et particulièrement à la figure nationale de Reza Shah (père de Mohammed Reza Pahlavi) depuis la disparition de sa momie, c’est un paramètre dont il est difficile de juger l’importance vu la censure du régime mais en aucun cas nous ne pouvons en ignorer l’existence.

    Certains manifestants scandent « Iran sans roi, Iran sans comptabilité », c’est dire.

  • Les commentaires sont fermés.

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