Non, le libéralisme ne recherche pas l’intérêt général

Le libéralisme serait-il la défense des intérêts particuliers, « égoïstes », au détriment de l’impérieux « intérêt général » ?

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Non, le libéralisme ne recherche pas l’intérêt général

Publié le 4 février 2019
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Par Johan Rivalland.

Au nom de l’intérêt général, que ne se permet-on de prendre comme positions… Combien de politiques, d’hommes de pouvoir, voire d’hommes de lois, ne se privent de faire appel à ce concept creux et par nature mal défini pour tenter de légitimer leurs opinions ou décisions ? Alors, non, la philosophie libérale ne recherche pas l’intérêt général, et en rejette même l’idée. On peut souhaiter le Bien commun sans se réfugier derrière des artifices mensongers qui ne reflètent, au mieux, que les prétentions de certains à savoir mieux que les individus ce qui est bon pour eux, au pire la volonté de manipuler.

Qu’entend-on par « intérêt général » ?

Ainsi que le rappelle l’article de Wikibéral consacré à l’intérêt général, on peut distinguer deux conceptions de celui-ci. L’une utilitariste, qui repose sur l’idée que l’intérêt général serait la somme des intérêts particuliers, et l’autre beaucoup plus interventionniste, qui cherche à réguler ou régenter les actions humaines, jugées aléatoires et chaotiques, dans le but de construire une société politique unie.

Autrement dit, cette seconde conception – celle qui est dominante aujourd’hui – vient justifier la conception de l’État interventionniste et, factuellement, l’extension permanente de ses prérogatives. Elle a pour origine la notion de contrat social de Jean-Jacques Rousseau. Le problème étant, selon les libéraux, que cet interventionnisme croissant dérive vers des formes de collectivisme qui mènent de manière dangereuse à la sujétion de l’individu au groupe et, par la force de la coercition, aux formes les plus insidieuses de totalitarisme.

Certaines élites sont-elles en mesure de mieux savoir quel est l’intérêt général ?

La question est de savoir qui peut prétendre savoir mieux que les autres quel est ce présumé intérêt général. Doit-on s’en remettre à des élus qui, mieux que les autres, sauraient défendre l’intérêt collectif ou du plus grand nombre ? Au nom de qui vont-ils décider qu’il est de l’intérêt général d’avoir un stade, une piscine, un centre commercial, ou que sais-je encore, dans leur ville ou bourgade ? Leurs décisions ne sont-elles pas guidées, dans le meilleur des cas, par de bonnes intentions, et dans le pire – mu par la mécanique perverse du système – par de basses considérations purement électorales ? Et qu’est-ce qui empêche, dans ces conditions, l’État d’étendre sans cesse sa sphère d’influence ?

Doit-on, alors, s’en remettre à des experts ? Comme dans le cas de l’écologie, par exemple… Oui, mais qui est présumé expert ? Et y a-t-il unanimité entre scientifiques sur les questions engageantes ? Et encore le serait-ce, est-ce les scientifiques qui décident ? Ou est-ce plutôt des politiques, guidés par l’intérêt du peuple bien compris ?

Le risque totalitaire

C’est, en réalité, derrière la loi de la majorité – ou présumée telle, là encore – que nos politiques vont se réfugier pour prendre des décisions. Cela a fonctionné durant de longues décennies, prenant la forme d’un insidieux despotisme démocratique peu compatible avec les libertés des individus et conduisant à un dangereux arbitraire. Ce faisant, les peuples ont eu tendance à se plonger dans un état de servitude volontaire dont Tocqueville pouvait dire déjà1 qu’il ne pourrait mener qu’à un état de dépendance totale dont ils ne pourraient se départir :

Il est évident que la plupart de nos princes ne veulent pas seulement diriger le peuple tout entier ; on dirait qu’ils se jugent responsables des actions et de la destinée individuelle de leurs sujets, qu’ils ont entrepris de conduire et d’éclairer chacun d’eux dans les différents actes de sa vie, et, au besoin, de le rendre heureux malgré lui-même. De leur côté, les particuliers envisagent de plus en plus le pouvoir social sous le même jour ; dans tous leurs besoins, ils l’appellent à leur aide, et ils attachent à tout moment sur lui leurs regards comme sur un précepteur ou sur un guide.

Et encore n’évoque-t-on ici que les formes douces du despotisme. Mais la même chose est imaginable à un degré supérieur. J’entendais ce matin, en écoutant une émission sur une station de radio, à l’occasion des vingt ans de l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez au Venezuela, que le tristement célèbre dictateur (apparemment toujours admiré par certains en France, et c’est là que ce peut être particulièrement inquiétant) avait eu une sorte de révélation mystique au sujet du destin de son peuple qui serait lié au sien. Et qui lui aurait fait proclamer « Je suis le peuple ». On sait, hélas, dans quel état il a laissé son pays et son peuple, dont il prétendait défendre l’intérêt (général).

Un système clientéliste

Si on revient au cas de la France, au nom de l’intérêt général c’est donc tout un système qui a été mis en place, avec ses bénéficiaires et ses obligés. Grâce à l’État bienveillant, nous aurions ainsi les meilleurs services publics, une protection sociale remarquable et un pays où il fait bon vivre.

Mais la réalité est tout autre… Et la révolte des Gilets jaunes n’est que l’un des symptômes d’un mal plus profond, parfois mal identifié, qui porte pour nom l’État de connivence. C’est justement au nom de l’intérêt général que tout un système de nature clientéliste s’est mis en place. Et le mal est profond. Olivier Maurice a bien raison lorsqu’il écrit que les libéraux n’ont rien à attendre de la politique.

Le droit positif est une construction artificielle qui n’est pas toujours compatible avec les droits naturels des êtres humains. Et trop souvent inspirée par des circonstances, avec des effets arbitraires. Quant aux interventions publiques, de toute nature, elles montrent chaque jour leurs limites et les désillusions auxquelles elles peuvent donner lieu.

Dans ces conditions, en quoi peut-on parler d’intérêt général ?

Faire confiance aux individus

Lorsque le libéralisme, donc, rejette cette forme transcendante de recherche de l’intérêt général, ce n’est pas du tout dans l’optique de se désintéresser des autres et du collectif.

Par nature, selon les libéraux, l’individu est un être social. Il naît et vit en société. Sa vie est faite d’interactions sociales permanentes. Il ne se désintéresse nullement du sort de ses semblables. Mais simplement, ses rapports avec les autres individus relèvent des relations contractuelles. Celles qui tiennent à son état de nature. Et nul besoin de le contraindre pour qu’il puisse spontanément chercher à faire le bien, motivé par son indépendance, la responsabilité qui est la sienne et lu respect du droit. Contre toute forme d’arbitraire.

C’est le fameux laissez-faire, si facilement et délibérément confondu avec un laisser-faire qui lui est pourtant étranger. Qui ne demande en réalité qu’une chose : faites confiance aux individus. Si ceux-ci ne sont pas capables de résoudre par eux-mêmes un problème collectif, alors on pourra envisager de recourir au principe de subsidiarité, mais en dernier recours.

Face à ce faux concept de l’intérêt général, il convient donc d’en revenir aux fondamentaux. Que vise le libéralisme ? En quoi ne peut-il se satisfaire des promesses aventureuses de cet attrayant intérêt général ? Il vise, en évitant les effets pervers que nous venons de recenser, à assurer entre autres :

  • les libertés fondamentales,
  • l’égalité en droit,
  • la véritable fraternité (et non « solidarité »),
  • la liberté d’expression,
  • la liberté de religion,
  • la liberté de contracter,
  • la liberté d’échanger.

En quoi serait-il donc blâmable ? (si ce n’est de tout ce qu’on peut lui accoler de purement imaginaire, précision à l’attention de ceux qui haïssent le libéralisme ou pensent le haïr par a priori et méconnaissance, et seraient donc tentés d’apporter à cette dernière question un tas de réponses qu’on imagine facilement).

À lire aussi :

  1. « De la Démocratie en Amérique ».
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  • Bel article mais vous dîtes que le contrat social mène au collectivisme, non, il l’impose d’entrée de jeu.
    « La vie n’est plus simplement un bienfait de la nature mais un don conditionnel de l’état » – Rousseau.
    le don conditionnel accordé par l’état ! ça sent l’épuration.

    • Je vais encore me faire des amis, je vous aime aussi, mais le libéralisme a été théorisé et pensé a une époque où le monde était pensé infini.
      L’Homme pouvait à cette époque se penser en tant qu’individu isolé sur une planète sans limites. C’était vrai, vu la démographie et vu le niveau de consommation des ressources à l’époque.
      Aujourd’hui la finitudes des ressources, la démographie, nous font voir que tout est absolument lié sur la planète.
      Nous ne sommes pas obligé de le voir, on peut rester avec des schémas de pensée obsolètes, on ne peut forcer personne à voir, effectivement …Mais tournez le comme vous voulez, dans la réalité, l’intérêt particulier et l’intérêt général ne sont absolument pas distincts. Tout est absolument lié sur la planète.
      .
      Le progrès qualitatif de la civilisation humaine poursuit sa course , vous remarquerez de plus en plus une quête de sens chez les citoyens du monde, sens où la spiritualité peut grandement être inspirante.
      .
      « L’essence même de l’objectif, le but d’un être humain, est de faire de ce monde, un monde où le bonheur est accessible à tous.
      C’est seulement quand le monde, quand les autres, sont dans ce bonheur éternel, que nous pouvons enfin atteindre le bonheur ».
      Vénérable Seongdam
      Ne sommes-nous pas assez loin de vos préoccupations ego centrées ?

      -1
      • Salut Malthus! Pardon leham…
        Le libéralisme est une théorie du DROIT. Pas une théorie des ressources, pas une théorie s’inscrivant dans l’infini, pas une théorie liée à la démographie. C’est une théorie du droit.

        Votre « tout est lié » cache en fait un « t’as rien le droit de faire qui ne m’impacte même indirectement. ».

        Tournez le comme vous voulez, l’intérêt général n’EXISTE PAS! L’intérêt général n’est qu’une incarnation mentale de votre tentation despotique. L’intérêt général c’est un masque pour donner de la profondeur à des propos de bistrot qui commencent pas « yaka » ou par « benyaka ». Exemple, comment résoudre la pauvreté: « benyaka donner l’argent des riches aux pauvres ».

        • @Mitch et Jacques Lemière
          Puisqu’il faut être plus concret, prenez par exemple l’oxygène que tout le vivant partage, il est d’intérêt général d’en disposer, il est d’intérêt général qu’il y ait toujours et suffisamment de photosynthèse sur la planète pour recycler le CO2 en O2, il est en conséquence d’intérêt général d’être attentif à tout le vivant, l’arbre dépend de l’animal qui féconde ses graines, dépend du champignon qui l’aide a assimiler des nutriments, des animaux qui dispensent ses graines etc.. etc…
          Tout est absolument interdépendant, l’homme par son arrogance arrive a l’oublier.
          La nature est un supermarché dans lequel on peut se servir jusqu’à un certain point, il faut veiller a ne pas dépasser le « Minsky moment ».
          Tel est notre intérêt général.
          J’ai pris l’exemple de l’oxygène, j’aurais pu prendre l’eau, le sol, tout ce que nous partageons et qui nous semble implicitement acquis.
          L’intérêt général est de faire en sorte que tout le vivant soit dans le bonheur.
          Je sais, c’est très loin des préoccupations quotidiennes qui sont de créer de la valeur abstraite pour survivre dans un monde économique que nous avons nous-même crée pour nous affranchir de la nature dont nous sommes toujours dépendants.
          .
          « Le libéralisme est une théorie de droits »… dans le cadre contraint des ressources.
          En conséquence les droits ont des limites physiques, ils ne sont pas absolus, il ne suffit pas décréter suivant son bon vouloir d’Homme, j’ai eu le droit d’acquérir ceci selon la législation humaine, j’ai le droit d’en faire ce que bon me semble , tant pis pour toi si tu en crève.
          Il y a des limites imposées par dame nature (Cf ci-dessus) et peut-être par la morale ( ?).
          Je sais bien que l’économie est amorale , est ce un bien ???
          .
          Bref c’est une tout autre une façon d’appréhender le monde que d’oeuvre au bonheur de tout le vivant, c’est une motivation moins prédatrice.
          .
          « Votre « tout est lié » cache en fait un « t’as rien le droit de faire qui ne m’impacte même indirectement. ». »
          Pas exactement, cela demande d’être attentif aux conséquences de ses actes, c’est le principe de la vie en collectivité et cela n’empêche pas l’action.
          .
          « en pratique les gens ne savent pas où est leur propre intérêt.. »
          C’est bien pour cela qu’il faut en discuter, échanger sur ce sujet, s’éduquer, voir où est l’essentiel, le fondamental.

      • la difference entre les libéraux et vous..et que vous voulez m’imposer la façon d’atteindre le bonheur eux non…
        on voit mal en quoi la finitude des ressource joue un rôle dans ce qui est dit..
        les ressources ont toujours été « finies » d’ailleurs…

        SI vous voulez parler d’intérêt général..;définissez le de façon claire..
        c’est à dire d’une façon qui permette de trancher si ça est ou n’est pas dans l’intérêt général..

        en pratique les gens ne savent pas où est leur propre interet..
        devant un verre de pif ils réfléchissent..dois je privilégier mon plaisir immédiat, penser à la gueule de bois? à ma santé à long terme? penser au sort des vignerons et leur impact environnemental..

        ce qui fait que leham boit le vin et moi pas et nous avons tous les deux « raisons »..

        Pour moi le simple fait qu’ l’intérêt général n’est pas défini de façon claire interdit d’utiliser l’argument dans toute discussion raisonnable..

        les ressources sont finies et alors….

        en pratique..
        ça veut dire quoi??
        donnez des nous des exemples concrets de ressources finies en regarde l’intérêt général et de la faon dont on DEVRAIT gérer ses ressources.

        un argument est rendu obsolète quand il a été démontré invalide… pas quand il est vieux ou pas à la mode..

    • Complément sur les ressources:

  • Blah blah blah blah.
    Comme le communisme, qui serait parfait si les hommes n’étaient pas des hommes, le libéralisme serait parfait dans le même cas.
    Vous oubliez le prosélytisme, l’envie, l’anarchie.
    Il doit y avoir des moyens de concilier un minimum d’intérèt général (car comme vous le rappeler, ce n’est pas l’intérèt général, mais sa dérive (« Le problème étant, selon les libéraux, que cet interventionnisme croissant dérive vers des formes… »)) et de libéralisme. Certains pays y ont réussi.
    Cela passe par une vrai culture libérale de la population, une vrai responsabilisation individuelle, et un vrai travail démocratique (des représentants du peuple qui représentent effectivement le peuple, pas leur parti, et une vrai proportionelle.)
    Bref, toujours pas d’accord avec les idéologues.

    • Le communisme idéal est une dictature, le libéralisme idéal, c’est l’anarchie. Devant la dictature, les peuples se révoltent, devant l’anarchie, ils s’organisent, pour se protéger et bouffer, en communauté, soudées autour de même valeurs de vie qui évitent les conflits. Ces premières communautés sont familiales, puis deux familles qui se côtoient et s’apprécient et veulent se protéger contre une grosse famille ennemie vont former une tribu, deux tribus formeront un clan… Bref, on recréé l’histoire humaine…

    • idéologue ou idéaliste

    • l »interet général me semble etre la liberté.. a partir de là..

      • c’est votre idée …pas nécessairement celle de la majorité…la Liberte c’est la Responsabilité et de ce que j’ai vu dans ma vie c’est la notion la moins recherchée..
        Tous ces raisonnements partent l’idée de vertu ….moi je n’ai pas vu beaucoup d hommes ou de femmes vertueux et le pire c’est que lorsqu’il y en un il finit par péter les plombs et finir en Robespierre.
        les libéraux ne devraient pas parler de droit naturel le droit de la nature c’est la horde animale hiérarchisée …soit l’espèce humaine est une espèce animale et il n’ ya aucune raison qu’il en soit autrement, soit il est de nature différente comme le raconte certaines
        religions et dans ce cas ou est sa liberté ;la seule lui est accordée est d’obéir à Dieu
        je n’ai pas l’intention de régler ce problème philosophique lol
        Pragmatique je dirais qu’il faut que les mesures prises par les chefs soient équilibrées et surtout qu’ils assurent la sécurité de chacun sans laquelle il est illusoire de parler du sexe des anges c’est dire de Liberte

        -1
        • D’ou la nécessité des contre-pouvoirs pour équilibrer les décisions..

          • et oui et qui contrôle les juges ?les juges des juges……….;

            • Pas besoin de contrôle de forces contraires si vous les laissez oeuvrer (liberté), elles chercheront un équilibre qui dépendra du contexte. Aucune ne pourra l’emporter totalement. C’est le fameux compromis de la nature.
              Du coup je pense qu’un certain niveau de libéralisme peut apparaître mais sa limitation est dans la liberté elle-même : aucun individu n’est libéral en toutes circonstance en pratique même s’il le voulait. La constitution humaine l’en empêche.

    • @ Cernu
      « Comme le communisme, qui serait parfait si les hommes n’étaient pas des hommes, le libéralisme serait parfait dans le même cas. »
      Ça, c’est une phrase collector! Bravo!

      Et c’est d’autant plus ironique (mais vérifié) que ça vient d’un pays (pas le mien) où on compte encore des communistes et où le libéralisme est plutôt mal perçu!

  • Que les décisions politiques soient mues par l’intérêt électoral des élus est l’essence de la démocratie. J’en déduis que l’intérêt général et l’intérêt électoral d’un élu se fusionnent. Un élu aura suivi l’intérêt général s’il se fait réélire, sinon non.
    Bien évidemment si spolier 49% des électeurs pour reverser aux 51% autres permet de se faire réélire, alors c’était l’intérêt général. D’ailleurs cet intérêt général est bien la somme des intérêts particuliers: 49% non, 51% oui, la somme des intérêts particuliers est oui.
    C’est pourquoi je pense que même la notion d’intérêt général utilitariste est dangereuse. Les intérêts particuliers étant souvent contradictoires, en faire la somme ne peut aboutir qu’à la spoliation des intérêts d’une minorité.
    Une majorité ne devrait pas avoir le droit d’empiéter sur les libertés d’une minorité, et c’est pourquoi une bonne constitution est ce qu’il y a de plus important (ce n’est pas le cas en France, la notre préconise de voler aux uns pour donner aux autres, tout du moins dans une certaine limite de 75%).
    Il existe pourtant des intérêts particuliers non contradictoires, c’est à dire des choses qui peuvent être donnés à tous sans prendre quoi que ce soit à d’autres. Un exemple pour moi est le mariage gay: c’est un droit distribué à tous sans prendre de droits à d’autres. Seul ce type de choses peut d’après moi être discuté dans l’intérêt général.

    -1
    • @ titi
      En fait et en théorie bien comprise, le système démocratique se base sur 2 points:
      – bien sûr le pouvoir va au choix de la majorité des votants (> 50%)
      – mais aussi à la protection des minorités.

      Hors ces 2 conditions, il n’y a pas démocratie. (Même si il existe bien d’autres exigences).

      • Non ce qui est essentiel c’est que les votes ne soient pas truqués ou fabriqués par une propagande permanente. (comme l’écologie)
        Pour moi une majorité doit pouvoir appliquer son programme si c e n’est pas le cas pourquoi allez voter? ( c’est pourtant ce que font nos politiques depuis toujours).la minorite n’est pas contente ;c’est normal elle doit pouvoir convaincre les électeurs qu’elle ferait mieux mais PAS EMPËCHER DANS LA RUE LE BLOCAGE DU PROGRAMME DES GAGNANTS….Dans le cas contraire il faut cesser de parler de démocratie… même si parfois ont peut se poser la question du one man one vote n’est pas la pire des « couillonades  » permettant aux tireurs de marionnettes de nous exploiter

  • La recherche de l’intérêt Général est par essence une œuvre collective d’organisation sociale. avec des objectifs prédéfinis. La libre entreprise n’a évidement rien avoir avec ça, mais il est possible de concilier les deux. Sinon aucune société prospère et équilibrée ne serait possible.

  • Merci à l’auteur pour cet article.

    Oui, l’intérêt général n’est rien d’autre que le totalitarisme qui se justifie, « car lui seul sait ce qui est bon pour nous ».

    J’en profite pour faire un rappel:
    https://www.wikiberal.org/wiki/Int%C3%A9r%C3%AAt_g%C3%A9n%C3%A9ral

  • « le libéralisme idéal, c’est l’anarchie.  »
    Pas du tout. Le libéralisme (idéal ou pas), c’est la liberté de s’organiser comme on veut (ou de ne pas s’organiser du tout, auquel cas c’est l’anarchie librement choisie),

  • Entre autres qualité du libéralisme, c’est que seule la liberté permet la générosité. La pseudo « solidarité » avec un canon sur la tempe ne peut pas permettre d’être (ou ne pas être) généreux.

    Enfin, pour reprendre quelques arguments ci-dessus, le Libéralisme n’est pas une idéologie, en ce sens que ce n’est pas une promesse d’un monde idéal. C’est une philosophie qui permet à chacun de s’organiser selon ses besoins : seul (?), en association, groupe, confrérie, société, quartier, commune, … Avec la possibilité d’adhérer ou de se retirer de toutes organisations, selon son bon vouloir, et en respectant son contrat.

    L’état n’étant là que pour garantir à chacun la sécurité, indispensable pour exercer sa liberté.

    Enfin, si les certaines ressources peuvent être limitées, l’ingéniosité, elle, est illimité. Et de nouvelles ressources peuvent apparaitre. Le pétrole a été pendant des siècles une calamité. L’uranium, une simple roche particulière sans intérêt …

    Il est impossible de prévoir quels seront nos besoins prioritaires dans 50 ans. Il est donc irresponsable d’appauvrir les générations futures en imposant des restrictions basées sur des théories de « finitude ».

  • Une petite vidéo à propos.

  • L’intérêt général ? c’est quand tu as envie d’un bien, d’un droit ou d’un service que tu ne peux te payer seul et que tu souhaites te faire payer par les autres. Au nom de l’intérêt général.

  • A force de lire les articles et commentaires sur ce site je commence à me demander si la plupart de ceux qui s’affirment ici des libéraux ne sont pas en réalité de grands naïfs doublés d’égoïstes, et si donc, en somme, ils ne sont pas atteints tout bonnement d’infantilisme.
    Car enfin tout ce que veut dire cet article finalement c’est que l’homme est naturellement bon et qu’il faut donc le laisser faire tout ce qu’il veut, et vive la liberté ! Mais c’est du rousseauisme pur et simple on veut vous refourguer le mythe du bon sauvage !
    Les vrais philosophes libéraux du siècle des Lumières sont des sceptiques pessimistes, « l’homme est un loup pour l’homme », le pouvoir corrompt » etc… Il faut donc qu’un pouvoir encadre les comportements naturellement égoïstes, mais qu’il soit contrebalancé, surveillé, par d’autres pouvoirs (Montesquieu….).
    La farce rousseauiste, comme la « main invisible « , sont des contes pour les enfants.

    -1
    • Juger que les autres sont naïfs est votre droit le plus absolu. Et ce n’est pas moi qui vous l’enlèverai. Cependant, je vous engage à vous poser quelques simples questions :

      – D’où vient l’expression « L’homme est un loup pour l’homme » ? A quels grands débats philosophiques renvoie-t-elle ? Et êtes-vous aussi certain qu’elle est parfaitement admise et partagée de tous ?
      – Qu’est-ce qui, dans l’article ou les réactions à celui-ci, semble indiquer que, à l’inverse, chacun n’admettrait pas que « le pouvoir corrompt » ? J’ai plutôt le sentiment que c’est bien l’un des facteurs essentiels qui conduisent à s’interroger sur la validité de la notion d’intérêt général. Faire confiance aveuglément à un pouvoir qui « encadrerait » les comportements humains peut donc aussi être jugé naïf (et même dangereux).
      – Etes-vous certain que Jean-Jacques Rousseau, précisément, soit considéré comme un grand modèle ou inspirateur du libéralisme ?
      – … et est-il bien l’auteur du fameux conte pour enfants sur la « main invisible » ?
      – Etes-vous bien certain que l’organisation actuelle de la société française est bien conforme à l’équilibre des pouvoirs tel qu’imaginé par Montesquieu ?

      Pour finir, et si vous lisez bien les différents articles diffusés par de multiples auteurs sur Contrepoints, jamais je n’ai constaté des certitudes ou affirmations selon lesquelles l’homme serait naturellement bon et qu’il faudrait lui laisser faire tout ce qu’il veut. Il me semble, sauf erreur de ma part, que c’est vous qui amenez, et restez, sur des a priori de départ.
      Quant aux contes pour enfants, c’est déconsidérer les grands penseurs et philosophes passé et présents (et pas seulement eux) que de prétendre qu’ils auraient fait preuve d’infantilisme dans leurs réflexions (ou alors qu’il n’y a rien à tirer ni des idées du passé, ni des contes pour enfants, qui aujourd’hui seraient totalement dépassés, dans une époque aussi « moderne » et avancée que la nôtre).

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