Le disparu de Lutry, de Christian Dick

Une enquête tortueuse face à des événements qui se jouent des évidences, sur fond d’airs pop des années 70.

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Le disparu de Lutry, de Christian Dick

Publié le 10 janvier 2019
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Par Francis Richard.

Le 30 juin 2014, Benjamin Cordey, inspecteur de police à la retraite depuis peu, reçoit un appel téléphonique insolite de la part d’une vieille dame, qui va s’avérer une femme séduisante.

Onze ans plus tôt, l’homme que cette femme aimait et avec lequel elle naviguait sur le lac Léman a disparu, mort ou parti sans laisser de traces. Elle aimerait connaître le fin mot de l’histoire.

Jacques avait quitté le port de Lutry en Pays de Vaud le 27 juin 2003 ; son Toucan s’était échoué sur une digue de Versoix en République de Genève ; son corps n’avait jamais été retrouvé.

Jacques Morens était un homme marié, elle l’était de son côté, mais, depuis trente-cinq ans, chaque année, ils passaient cinq jours ensemble pendant la Semaine de la Voile, sur le bateau et à l’hôtel.

À bord du Toucan 5, ils étaient quatre ; elle était la seule femme de l’équipage. Aujourd’hui elle a soixante-huit ans ; ils se sont connus il y a cinquante et un ans, quand ils en avaient tous deux dix-sept.

Comme elle a entendu parler de Cordey, elle sait qu’il est l’homme de la situation, quitte à le défrayer autant que possible, parce qu’elle ne veut pas d’une enquête à la manière des détectives :

Je veux quelqu’un qui ait plus de cœur que de raison, qui soit capable d’aborder la question d’une manière féminine.

Marie-Jasmine Morerod ne s’est pas trompée sur le compte de Benjamin Cordey. Il va en effet mener une enquête intuitive, à l’ancienne, avec l’aide de deux comparses aux qualités complémentaires.

À cette occasion il va en effet renouer avec Amanda Jolle qu’il a connue en enquêtant sur la disparition de son frère et faire appel à Parisod, un vigneron doublé d’un navigateur, qui, lui, a perdu Olga…

Le trio improbable va rencontrer la veuve de Jacques et les autres membres d’équipage, dont l’un est devenu fou à la suite d’un traumatisme. C’est ce fou qui détient les mots-clés de l’énigme.

Il faut savoir écouter un fou quand il prononce des paroles qui n’ont aucun sens apparent. Or cet homme devenu autiste a des moments de lucidité et ses mots-clés sont guitare, mort, morte

La vérité de ce polar est ailleurs et, la chance souriant aux audacieux, le trio va démêler peu à peu l’écheveau que tissent leurs différents interlocuteurs par leurs omissions et leurs non-dits.

Il n’est pas fortuit que le fou de l’histoire réagisse vivement à l’instant même où le tube de Gary Moore au festival de Montreux est évoqué en sa présence, dont le mémorable refrain-titre est :

So long, it was so long ago

But I’ve still got the blues for you

(Longtemps, il y a si longtemps

Mais j’ai toujours le blues pour toi)

Christian Dick, Le disparu de Lutry – Toucan 5, 320 pages, Éditions Encre Fraîche.

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