Gilets jaunes : le réveil du citoyen

Le mouvement des Gilets jaunes incarne la démocratie bottom up, qui replace le citoyen au centre de l’attention politique.

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Gilets jaunes-4 by NightFlightToVenus (CC BY-NC-ND 2.0)

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Gilets jaunes : le réveil du citoyen

Publié le 3 décembre 2018
- A +

Par Jean-Pierre Schaeken Willemaers.

La démocratie au sein de l’UE est secouée par des tendances et mouvements politiques divergents voire antagonistes.

Le numérique apparaît comme un facteur disruptif qui vient s’ajouter au populisme et aux extrémismes de gauche et de droite. Contestations et oppositions de tous genres aux pouvoirs publics et, d’une manière générale, à toute Autorité, peuvent gagner instantanément une très large audience à tous les niveaux : régional, national, voire international, grâce aux réseaux sociaux. Des masses importantes de citoyens peuvent ainsi être mobilisées pour manifester leurs désaccords sinon leur colère, sans recours à une organisation centrale structurée aux fins d’organisation et de coordination.

Pas de leader, mais une vraie volonté d’en découdre

Les Gilets jaunes, en France, sont une démonstration, à la fois spectaculaire et relativement novatrice, de revendications populaires rassemblant des foules de partisans grâce à des initiatives individuelles relayées par les réseaux sociaux, sans l’intervention de syndicats ou d’autres organisations semblables.

D’ailleurs, leurs revendications ont largement débordé le cadre de la rage « taxatoire » (taxe diesel, taxe carbone, taxe sur les revenus du capital, taxe sur l’épargne en actions qui n’ont d’autres justifications que de remplir les caisses de l’État malgré la vaine tentative de ce dernier de leur donner une coloration éthique) pour exprimer une profonde frustration vis-à-vis de l’absence de concertation et l’ignorance du bien-être des gens. Cela, au profit de la sacro-sainte — et parfaitement illusoiretransition énergétique vers le tout renouvelable en 2050 et la défiance à l’égard d’un État de plus en plus envahissant et imposant toujours davantage de règlements, de resserrement des libertés, même la liberté d’expression.

Cette démocratie du bas vers le haut (bottom up) est appelée à évoluer, à se structurer, à se développer.

Ne pas la prendre en compte n’est pas la solution. Mais alors comment y répondre ?

Un mouvement libératoire

Compter cyniquement sur l’essoufflement de tels mouvements d’expression d’un « ras-le-bol », d’une fraction significative, voire majoritaire, de la population, et sur l’impact délétère des débordements organisés par des casseurs professionnels et autres truands étrangers à la cause, serait un signe d’impuissance de la part des politiques qui donneraient l’impression de vouloir imposer à défaut d’être en mesure d’entendre, de dialoguer et de convaincre.

En matière d’autoritarisme, certains partis politiques ne sont pas en reste, qui s’efforcent de museler toute opposition, sous le prétexte fallacieux de considérations éthiques ou morales, pour faire passer leurs objectifs sans devoir les justifier par des arguments rationnels.

Dans un tel contexte, l’initiative populaire de faire entendre son mécontentement et ses revendications de manière spontanée, en dehors de toutes structures organisées pour garder le contrôle de son action, n’est-elle pas compréhensible sinon nécessaire ?

Et si nous assistions tout simplement au retour de la démocratie ?

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  • « D’ailleurs, leurs revendications ont largement débordé le cadre de la rage « taxatoire » … pour exprimer une profonde frustration vis-à-vis de l’absence de concertation »
    Encore faudrait-il que les GJ s’entendent pour investir des représentants au lieu de menacer de mort ceux d’entre eux qui tentent une ébauche de contact avec le gvt.

    • Ben voyons… Ils pourraient élire des députés, que l’état paierait très cher avec l’argent du contribuable pour accepter les lois qu’il essaie de faire passer. Il y a une incapacité manifeste du gouvernement à négocier avec d’autres que des dirigeants de corps intermédiaires corruptibles et déclarés représentatifs par la loi. L’état n’a pas à « négocier » avec les 90% des Français qui trouvent qu’il gère mal la situation, au contraire il doit écouter, synthétiser, et se faire leur instrument. Bien entendu, on ne peut cautionner des slogans comme « Mort aux traîtres » ou « Mort à ceux qui acceptent leur mandat de nos adversaires », mais on ne peut non plus défendre un principe où le gouvernement négocie avec l’immense majorité de ses citoyens considérés comme ses adversaires, en voulant délimiter une ligne d’armistice.

      • Lors de mon mariage, le curé avait dit :
        « il ne faut pas se regarder l’un l’autre, mais ensemble dans la même direction »

        Il semble évident que le concept ne s’applique pas entre l’état et ses administrés…

  • Lorsqu’un peuple ne peut vivre de son travail ,
    il se défend.. hélas un peu tard !!! Quand à ceux qui votent blanc ou s’abstiennent svp un peu de décence !!!

    • c’est quoi le rapport? au contraire personnellement je me sens bien plus citoyen en n’allant pas voter dans un système antidémocratique..ceux qui sont à blâmer sont ceux qui choisissent entre peste et choléra….le concept vous échappe? dommage

  • bande de frustrés….jaloux….casseurs

    • on peut critiquer pas mal de chose chez les GJ, mais pas vraiment les considerer comme des jaloux ou frustrés.
      N oubliez pas que la revendication initiale etait d arreter la folie taxatoire de l Etat. Si Macron et Philippe avait ete un peu plus malin, ils auraient lache du lest apres les premieres manif au lieu de rester droit dans leurs bottes tel un Juppe (bon Philippe est un disciple de Juppe, donc rien d etonnant qu il se considere comme plus intelligent que le troupeu de GJ et refuse de plier face a des ploucs qui n ont jamais mit les pieds ni a paris ni a l ENA)

      • «  » la revendication initiale etait d arreter la folie taxatoire de l Etat «  »

        Et c’est le fait de ceux qui paient peu ou d’impôts.

        Et c’est le fait de ceux qui n’ont aucune responsabilité individuelle dans leurs sorts.

        Et c’est le fait de ceux, par générosité, ne veulent pas payer taxes et impôts mais qui réclament plus de l’Etat.

        votre propos sent le micocoulier et la farigoulette

  • retour de la démocratie….si tant est que ce soit le cas , ça ne se fera pas du jour au lendemain , et je gage que le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour écraser le moindre échantillon démocratique because ce serai signer la fin de son pouvoir sur les autres ;

    • Malgré Gazouilleur, Fesse Boucles et autres avancées de la technologie, la transmission aux assujettis des choix de ce gouvernement ne se fait pas encore sans fil (barbelé) …

  • « Et si nous assistions tout simplement au retour de la démocratie ? »
    Je dirais plutôt: « Et si nous assistions tout simplement à une volonté de retour de la démocratie ? »
    Où est le vrai pouvoir? Où sont les vrais représentants du peuple? Ce sont les questions importantes et le peuple sent bien que ce n’est plus lui qui décide de son avenir. Tocqueville avait perçu le danger: il ne faut pas craindre le suffrage universel, ils voteront comme on le leur dira. Qui, « on »? Les médias pour une large part. Qui détient les médias, les agences, l’IISS (International Institute for Strategc Studies)?
    Résultat: les pouvoirs publics (qui en fait n’ont plus de pouvoir) sont contestés, les corps intermédiaires aussi.
    La contestation de toute Autorité, c’est différent: il s’agit d’une révolution dont mai 1968 est le symbole. Comme tout mouvement révolutionnaire, il a voulu changer le paradigme social. Il a réussi au-delà de toute espérance et il est cocasse que ce soient les gouvernements de gauche et plus généralement de la social-démocratie, qui soient aujourd’hui les victimes de la révolte qui monte…

  • On assiste soit au retour de la démocratie, soit à son chant du cygne. Nous avons le plaisir douteux de vivre des temps intéressants.

  • Plus que le réveil du citoyen, les GJ sont le réveil de l’humain, le réveil de l’homme qui se dresse contre les escrocs esclavagistes déguisés en défenseurs de Gaïa pour le réduire à l’animalité de sa condition et détruire son humanité.

  • Je ne suis pas très optimiste car ce mouvement est en train d’être confisqué par les politiciens professionnels qui veulent imposer leur monopole.
    On risque :
    – de maintenir les taxes carbone, et de rétablir l’ISF à sa base initiale (Il n’a en réalité jamais disparu mais a seulement été allégé de sa partie non immobilière)
    – de revenir sur la flat tax des plus-values et revenus mobiliers
    sans oublier que des votes récents viennent entre autres :
    -d’augmenter de 10% la taxe sur les bureaux à partir de 2019
    -d’augmenter de 40% la taxe sur les mutuelles
    Ce qu’il faut c’est gérer nos atouts et nos faiblesses.
    En particulier, pourquoi se priver de l’énergie peu carbonée que peuvent fournir les centrales nucléaires pendant plusieurs années à un bas coût de production en les fermant de façon prématurée avant de s’être assuré d’avoir mis en place une production stable et bon marché quel qu’en soit l’origine.

    • Pensez-vous que cela calmerait les GJ ?

    • je dirais que le problème vient des GJ eux mêmes…je sens que ça se disperse méchant sur les revendications et qu’on oublie un peu vite la principale revendication à savoir que l’Etat baisse drastiquement les taxes et impôts..tout le monde y va de sa petite idée et malheureusement ça foisonne de demande d’aides à l’Etat alors que le problème c’est l’Etat..

  • Drôle de façon de revendiquer avec un masque à gaz et un marteau à la main pour tout casser! Dites moi plutôt combien s’a va nous coûter nous les contribuables français.? Mr Macron s’en fout complètement lui qui est logé, payé, nourrit, transporté, gardé, blanchi, le tout gratuitement pendant 5 ans.

    • Ce que vous décrivez correspond assez peu au profil des gilets jaunes. Le pouvoir est prêt à tout pour discréditer le mouvement et faire oublier la revendication principale: baisse des impôts (et donc des dépenses publiques)

    • j’entends de plus en plus avec insistance qu’il faut rétablir l’ordre, à tout prix, même si cela fait de la casse, attention, la prochaine manif, on tire à balles réelles , rétablir l’état d’urgence, l’armée dans les rues, bref la totale, Pinochet est décédé , dommage, il aurait pu conseiller nos « têtes d’oeuf »
      On oublie que chaque année, un bon millier de voitures crament dans l’indifférence générale, que pendant 10 ans, des croisés ont fait main basse sur des terres de l’état, s’appropriant une voirire, sans la moindre volonté d’y mettre l’armée.
      Que nos vaillants policiers ne se risquent jamais dans certaines banlieus, sauf en nombre, et encore
      Que le faucheur citoyen, démolisseur de restos est député.
      Mais là, c’est la populace ignare qui fume des clopes au volant de son vieux diesel, on leur donner une bonne leçon.
      Dans l’urgence on ouvre des salles d’audience, car il faut faire peur, la mèche de l’incendie est bien allumée, il faut mobiliser toute la brigade du feu.
      Bon, le type qui vous a explosé la vitre pour voler votre portable, on verra plus tard, après tout le portable en bagnole hein…

      • Vos propos sur Pinochet m’ont un peu amusé. Au Chili, l’armée et la police ont une tradition de violence pour régler les problèmes pas piqué des vers. Pays ayant eu l’indicible honneur, et en primeur, d’avoir à appliquer les théories du libéralisme forcené de Mr Friedmann et de ses Chicago boys. monter une boite là-bas c’est facile, beaucoup de personne ont leur petite affaire. mais si vous avez des employés, vous pouvez vous retrouver avec un sacré turn over. En effet un employé peu s’en aller quand il veux sans préavis et comme la paye c’est toute les fins de semaine, et bé le lundi matin sur le chantier peut-être devrez-vous mettre votre bleu de travail. Le vrai libéralisme. Le prix de la viande fluctue selon les jours de la semaine (plus cher le vendredi jour de paie 25% en plus), péage autoroutier du simple au double selon le jour et l’heure, pour tout c’est pareil, bus etc… Fun.
        En France c’est encore cool.

  • A l’assemblée nationale nos très cher députés.. ils étaient 82 PRESENTS pour voter
    la loi sur la Santé… ABSENTS 495 députés ,
    1 député par département suffit largement !!!
    voilà des économies à faire ?

  • Les commentaires sont fermés.

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