Bitcoin a-t-il un avenir ?

Cela fait maintenant plus de dix ans que Bitcoin est né. Sa première caractéristique, au-delà des enjeux technologiques, est d’être une monnaie décentralisée.

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Bitcoin a-t-il un avenir ?

Publié le 20 novembre 2018
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Par Damien Theillier.

Le 31 octobre 2008, Stoshi Nakamoto, l’inventeur de Bitcoin, publiait son white paper, prélude aux premiers échanges de cette monnaie en janvier 2009. Dans cette charte il avançait que l’enjeu de Bitcoin était la souveraineté monétaire des individus.

Depuis que l’or et l’argent ne sont plus des monnaies et que leur détention par quiconque est devenue prohibitive, la monnaie est devenue la propriété de ses dirigeants.

Vous ne pouvez pas vraiment posséder un bien comme la monnaie si quelqu’un d’autre peut en diluer la valeur par l’inflation c’est-à-dire par la création monétaire artificielle, expliquait-il.

Bitcoin a donc été inventé par Nakamoto pour redonner la possibilité aux gens de posséder leur propre argent. Pour la première fois depuis la création des monnaies fiduciaires à cours forcé, il est possible aux individus de reprendre le contrôle sur leurs fonds, c’est-à-dire d’en être propriétaire à 100%.

En effet, si vous avez un bitcoin avec une clé privée, personne ne peut vous exproprier. Vous êtes entièrement libre de vos choix économiques, de ce que vous achetez et vendez, avec qui, quand et comment. Le bitcoin est donc une garantie contre la spoliation légale et contre la surveillance financière.

Mais actuellement, Bitcoin est encore relativement mineur dans le monde de la finance et sa capitalisation boursière ne constitue pas une menace importante pour les élites en place. Avec le temps, Bitcoin pourrait toutefois commencer à contester les monopoles monétaires des gouvernements et des banques centrales.

Mais où en sommes-nous dans l’adoption de Bitcoin en tant que réserve de valeur dans le monde ?

Il y a presque 30 millions de portefeuilles à l’heure actuelle et cette tendance à la création de portefeuilles ne cesse de s’accélérer. Pourtant, cela ne représente aujourd’hui que 0,7% de la population mondiale qui dispose d’un accès à Internet.

Si l’on considère l’ensemble de la population mondiale, on voit que seulement 0,4% environ des habitants de la planète ont actuellement un wallet (portefeuille électronique). Ce nombre est probablement beaucoup plus faible si l’on tient compte du fait que certains utilisateurs possèdent de nombreux portefeuilles de cryptomonnaies.

La population mondiale actuelle est d’environ 7,6 milliards d’habitants et environ 55% de la population mondiale bénéficie actuellement d’un accès à Internet. Cela porte à environ 4,2 milliards le nombre de personnes qui utilisent actuellement l’Internet. Notons que la population mondiale est en perpétuelle croissance, de même que le pourcentage d’internautes.

Combien vaudra le bitcoin si trois milliards de personnes commencent à utiliser les cryptomonnaies ?

Combien valait Facebook alors qu’il ne comptait que 30 millions d’utilisateurs ? Quelques centaines de millions, peut-être un milliard de dollars. Combien vaut Facebook maintenant ? 500 milliards de dollars.

Combien valait Internet en 1995 alors qu’il ne comptait que 16 millions d’utilisateurs, soit environ 0,4% de la population mondiale en ligne et que la technologie était encore primitive ? Peu de choses comparées à aujourd’hui où nous avons de multiples entreprises cumulant des centaines de milliards de dollars.

C’est la même chose avec les actifs numériques : le bitcoin valait très peu au départ. Il valait environ 6 cents lorsqu’il a commencé à se négocier en 2010. Maintenant qu’il y a environ 30 millions de wallets et des millions de personnes qui utilisent, échangent et stockent de la valeur dans le bitcoin, il vaut environ 6 200 $. Combien vaudra-t-il lorsque 300 millions de personnes l’utiliseront, puis trois milliards ?

La « loi de Metcalfe »

Robert Metcalfe est le fondateur de la société 3Com et à l’origine du protocole Ethernet. La « loi de Metcalfe », qui date de 1980, affirme que la valeur d’un réseau de télécommunication (télécopieurs, téléphones, etc.) est proportionnelle au carré du nombre d’utilisateurs connectés au système.

Selon Wikipedia, « la loi de Metcalfe explique les effets de réseau liés aux technologies de l’information, applicable à des réseaux comme Internet, les systèmes de réseautage social et le World Wide Web ». Cette loi dit simplement que plus il y a d’utilisateurs dans un réseau, plus ce réseau aura de la valeur.

Le graphique ci-dessous montre, en comparaison avec Facebook, comment la valeur de Bitcoin pourrait augmenter de manière exponentielle :

En conclusion, « l’effet de réseau » est une dynamique extrêmement puissante qui pourrait conduire à augmenter nettement la part de marché des cryptomonnaies dans le système financier et à des prix beaucoup plus élevés pour Bitcoin.

Bien entendu, ces tendances doivent être pondérées. On peut imaginer que les gouvernements chercheront par tous les moyens à restreindre une telle concurrence, voire à l’interdire. Comme cela s’est produit en son temps avec l’or ou l’argent.

L’un des défis actuels des développeurs de Bitcoin, c’est l’anonymat, pour empêcher toute forme de censure ou de surveillance électronique.

Par ailleurs Bitcoin a été pensé par son créateur pour survivre à un krach boursier de grande ampleur, et non seulement survivre mais aussi prospérer comme monnaie décentralisée, c’est-à-dire libre.

Pour plus d’informations, c’est ici

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  • Le cours du bitcoin qui s’était bien discipliné est à nouveau en chute libre depuis quelques jours, sans cause évidente.
    Quelques détails me chiffonnent avec cette très vertueuse monnaie:
    – le mur des 50% qui permet semble-t-il à toute coalition majoritaire (à la portée d’une petite banque centrale) d’anéantir tout le processus,
    – la dépendance à la sécurité de la fonction de hash SHA256 qui n’est pas prouvée et est fournie par la NSA (initiales de l’inventeur disparus Nakamoto SAtoshi)
    – l’absence d’anonymat.

    Bref, ce procédé de cryptomonnaie est une superbe idée, mais inachevée à mon sens pour l’instant.

    • D’autres monnaies sont apparues et sont très prometteuses,
      ethereum fait mieux que bitcoin à plusieurs niveaux
      d’autres sont complètement anonymes, etc.

      • Ethereum ne fait pas mieux que Bitcoin, il répond à d’autres besoins.
        D’ailleurs son créateur refuse de parler de « coin » et utilise plutôt « token » pour décrire les ethers.
        Le concept de DApps d’Ethereum (et autres cryptos similaires) est très intéressant mais je ne sais pas si ça aboutira à quelque chose de concret. Wait & See.
        Je n’utiliserai par contre pas des tokens Ethereum comme valeur refuge, Bitcoin remplissant beaucoup mieux ce rôle.

  • non , piège a cons

  • Le bitcoin n’est pas une monnaie. Comme l’or, c’est un simple actif qui peut rapporter gros (ou pas), et comme tout actif, il peut s’échanger avec d’autres actifs, ou contre une monnaie. En outre, la photo d’illustration de l’article est problématique parce qu’elle représente le bitcoin comme s’il s’agissait d’un actif tangible, avec un aspect ressemblant à de l’or, ce qu’il n’est pas puisqu’il est intangible, sans substance physique.

    • Les pièces d’or sont aussi représentées ainsi. Pourtant, leur valeur diffère de la valeur faciale. Avec 1 Euro(Ponzi), vous 1 Euro(Ponzi) ni plus ni moins.

      • un euro Ponzi , çà fait combien de francs Ponzi deja?

        • 6,55957 FRF = 1 €

        • Vous avez raison de le souligner. Avec le Franc(Ponzi), passé du taux de 4 CHF pour 1 FRF à 1 CHF pour 1 FRF, non seulement vous vous faites tondre sur le pouvoir d’achat nominal, mais en plus, cerise sur le gâteau, en plus-values diverses et (a)variées sur les éventuels intérêts, double effet kiss-cool de la tonte à 2 passes 🙁

    • quelle est votre définition du mot « monnaie » ? en quoi le bitcoin (et les quelque 2000 autres cybermonnaies) ne satisfait-il pas cette définition ?

      • Je vous propose celle-ci dont on peut discuter.

        Une monnaie est un instrument assurant l’exécution des obligations pécuniaires, garanti par l’autorité d’émission comme moyen légal d’échange, de paiement et d’épargne.

        Par exemple, si vous remboursez une dette en bitcoin dans un pays ne reconnaissant pas le bitcoin, votre créancier pourra considérer que vous n’avez pas rempli votre obligation, puisque vous n’avez pas utilisé un moyen légal, et vous traîner en justice pour exiger le remboursement avec un moyen légal.

        • Vous avez une définition très autoritaire de la monnaie.
          Elle exclut tautologiquement les instruments de paiement qui échappent au contrôle d’une autorité « légale ».
          Si mon créancier accepte mes bitcoins, ils deviennent au moins pour nous deux une monnaie. Et si 50 millions d’êtres humains commercent en bitcoins, cela devient une monnaie très liquide même si elle donne de l’urticaire aux émetteurs de fausses monnaies légales.

          • Ce n’est pas ma définition, c’est la définition légale. Votre banquier n’a pas le droit d’accepter vos bitcoins. Il serait hors la loi. En outre, ce n’est pas suffisant que vous deux soyez d’accord sur le caractère monétaire de votre intermédiaire de l’échange. C’est l’ensemble de la société qui doit l’accepter. Le bitcoin sera peut-être une monnaie un jour. Mais ce n’est pas encore le cas. Aujourd’hui, le bitcoin n’est qu’un actif parmi tous les actifs.

            • C’est la définition légale, mais c’est une définition chargée de politique et un abus de pouvoir. Ma définition à moi est celle de Hayek : « un moyen d’échange pour ceux qui veulent le détenir jusqu’à ce qu’ils souhaitent acheter un équivalent de ce qu’ils ont fourni à d’autres », cohérente avec celle de tous les économistes (sérieux).

  • le bitcoin, n’ est il pas qu’une vaste pyramide de ponzi ???

  • Rarement lu autant de conneries dans les commentaires. Qui sont devenus les lecteurs de Contrepoints ? Il y a pourtant de très bons articles sur le bitcoin régulièrement publiés sur ce site.

  • La confiance est le coeur des monnaies.
    La durée joue beaucoup dans la confiance.
    La confiance dans les cryptos va donc surement s’établir au fil du temps et au fil des crises qui sans aucun doute rongerons celle des fiduciaires.

  • Les commentaires sont fermés.

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