Ces pseudo-sciences qui prolifèrent à l’Université

L’institutionnalisation et le financement étatique du savoir créent un arbitrage du marché des idées et permettent à des charlatans d’installer confortablement leur influence et d’étendre leur pouvoir de nuisance.

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The Making of Harry Potter 29-05-2012 By: Karen Roe - CC BY 2.0

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Ces pseudo-sciences qui prolifèrent à l’Université

Publié le 6 novembre 2018
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Par Vincent Debierre et Arnaud Demion.

L’un des auteurs de ce présent article exposait dans un article précédent certaines raisons ayant pu mener au remboursement de l’homéopathie pendant au moins 73 ans. Parmi ces raisons, nous avions cité les travers d’un service monopolistique imposé par l’État et sa tendance à répondre aux impulsions des modes ou de la tradition via le clientélisme politique.

Par un probable effet boule de neige ou par effet d’aubaine après la saisie de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour remettre en cause ce remboursement, c’est la direction de l’université de Lille qui a décidé de suspendre son diplôme d’homéopathie.
Sans vouloir remettre en question la compétence des experts de la HAS, l’état de l’art de la recherche médicale est assez accablant pour qu’un doyen d’université décide de supprimer le cursus d’une discipline qui a plus à voir avec l’alchimie que la science.

Cet épisode incitant à réfléchir sur le bien-fondé du prestige que peuvent retirer certaines disciplines de leur présence au sein de l’université, il n’est pas interdit d’exercer son esprit critique et de passer au crible de la compatibilité avec la rationalité et l’empirisme certaines disciplines se revendiquant scientifiques ou jouissant du prestige de l’université.

Promotion des pseudo-sciences médicales

En faisant quelques recherches sur les cursus proposés par les universités françaises ainsi que sur les politiques pratiquées par les directions de celles-ci, nous pouvons nous rendre compte non seulement que les disciplines pseudo-scientifiques médicales sont bien installées, mais qu’en plus certains doyens en font ouvertement la promotion.

On peut par exemple consulter le classement en ligne du Collectif Fakemed, qui classe les universités suivant leurs affinités avec les pseudo-sciences médicales. On y apprendra que des universités françaises délivrent des formations et des diplômes non seulement en homéopathie, mais aussi en acupuncture, en mésothérapie, en aromathérapie et en auriculothérapie.

Il existe d’autres incursions des pseudo-sciences à l’université. Dans le Haut-Rhin et Bas-Rhin, et en Moselle, on trouve des facultés de théologie (catholique et protestante). De l’autre côté de l’Atlantique, une série de faux articles académiques vient d’être publiée par Helen Pluckrose, James A. Lindsay et Peter Boghossian dans les domaines qu’ils nomment les « études de doléances » et qu’ils jugent dépourvus de sérieux académique, idéologisés et politisés. Avec cette démarche, Boghossian, Lindsay et Pluckrose souhaitaient éclairer un débat vieux d’un quart de siècle au moins.

La gauche contre le savoir

En 1994, le biologiste Paul R. Gross et le mathématicien Norman Levitt, tous deux universitaires américains, publiaient le livre Higher Superstition, dans lequel ils donnaient un panorama bigarré et luxuriant de ce qu’ils appelèrent la « gauche académique ». Cette locution ne renvoie pas, loin s’en faut, à l’ensemble des universitaires ayant des intuitions politiques de gauche (ensemble qui constituerait la grosse majorité des universitaires), mais à des universitaires de gauche adhérant à des idées hostiles d’une manière ou d’une autre à la construction dépassionnée, et aussi objective que possible, du savoir.

Cette construction est jugée impossible par la gauche académique, qui y voit une fiction au service de la légitimation de l’ordre dominant. Très inspirés par Foucault, ces universitaires croient détecter dans chaque discussion intellectuelle, même entre spécialistes, une bataille dans la guerre de pouvoir que se livrent différents groupes démographiques à travers la société. À leurs yeux, les arguments d’ambition rationnelle et/ou empirique cachent mal la volonté de puissance des forts et la volonté d’émancipation des faibles.

Plutôt que de chercher à approcher la vérité (qui n’apparaît plus que comme une fiction), il s’agit alors de choisir un camp, et le choix est vite fait : les universitaires de la gauche académique vont apporter leur soutien à tout discours dont il est cru qu’il aidera, d’une manière ou d’une autre, à améliorer les conditions de vie de groupes (l’individu n’est plus perçu comme une entité morale très pertinente…) considérés (encore aujourd’hui, malgré les immenses avancées de la loi et des mœurs) comme fondamentalement opprimés : femmes, Afro-Américains, homosexuels, mais aussi handicapés, obèses, etc.

C’est dans un rêve de société juste et égalitaire que les spécialistes de Critical Race Theory déclarent alors tous les Blancs automatiquement racistes, et tous les autres incapables de racisme, car ne disposant (d’après eux) pas de pouvoir systémique collectif, que des féministes académiques mènent une politique de la terre brûlée face aux travaux établissant des différences psychologiques à l’échelle statistique entre femmes et hommes, que le champ plus récent des Fat Studies prend pour théorème fondateur l’idée selon laquelle l’obésité n’est un problème de santé que dans l’imaginaire patriarcal des médecins occidentaux, et pour donner un dernier exemple, qu’une proportion non négligeable d’anthropologues culturels ont approuvé des « travaux » niant les meilleures connaissances scientifiques disponibles sur la migration humaine et le peuplement initial des Amériques, afin de préserver les mythes fondateurs de(s) peuples amérindiens de la réfutation par la science blanche et occidentale.

Paranoïa sur les campus

Higher Superstition a contribué à provoquer un grand débat sur la nature du savoir, et sur celle de l’université, qui n’a jamais vraiment cessé d’avoir lieu depuis. Néanmoins, la tendance était au calme (tout) relatif entre le tournant du millénaire et l’automne 2015, pendant lequel plusieurs épisodes marquants de la vie de campus auront lieu, replaçant ainsi l’université comme sujet important du débat public américain.

De ce calme intermédiaire, il faut conclure a posteriori qu’il a surtout caractérisé une période pendant laquelle les doléances paranoïaques (micro-agressions, micro-invalidations, sexisme bienveillant, appropriation culturelle, etc.) portées par les départements académiques les plus fondamentalement militants sont devenues une donnée majeure de la vie universitaire, en particulier par l’intermédiaire des administrations.

Les incidents de l’automne 2015 (et ultérieurs, cf. l’affaire Bret Weinstein à Evergreen State) représentaient souvent une tentative, de la part d’enseignants, étudiants, etc. de faire passer le redressement de ces doléances (et de quelques autres plus « classiques » : parité et « sous-représentation » ethnique, etc.) du statut de force majeure sur les campus à celui de force hégémonique, contraignant au silence les voix discordantes.

Il serait regrettable de réclamer, informations prises sur ces développements déplorables, que l’autorité politique s’occupe de « faire le ménage », en s’arrogeant pour cela la prétention de définir ce qu’est le savoir et ce qui doit être enseigné et pratiqué à l’université. Nous pensons que le savoir — et nous le pensons d’autant plus pour le savoir scientifique — se construit sur la base de la libre recherche et de l’échange libre d’idées. Nous savons que grâce à ces processus de production du savoir l’espèce humaine parvient à améliorer pour un nombre croissant de ses représentants la prospérité, la santé, le bonheur, la sécurité et la paix.

La bataille est toujours engagée

Cependant, nous sommes conscients qu’en matière de savoir les acquis définitifs n’existent pas, et que ce processus est long et chaotique. Ainsi, que l’université se finance sur des fonds privés ou publics, il n’existe probablement aucune organisation de la production du savoir qui immunise contre la pseudo-science et ses méfaits.

Cela ne nous empêche en revanche pas de nous désoler de l’obligation de financer des pseudo-sciences, ce qui est tout autant inacceptable que d’être forcé à cotiser pour le remboursement de faux médicaments. Nous nous permettons également de faire remarquer que l’institutionnalisation et le financement étatique du savoir créent un arbitrage du marché des idées et permettent à des charlatans d’installer confortablement leur influence et d’étendre leur pouvoir de nuisance.

Les pseudo-sciences médicales ont un impact souvent visible sur la santé en détournant des personnes malades des traitements efficaces. Les pseudo-sciences humaines sont quant à elles invoquées en soutien des politiques de correction à l’échelle collective (selon des lignes découpant la population en groupes démographiques essentialisés) des inégalités de tous types, considérées par credo comme résultant exclusivement d’injustices.

Elles le sont également pour réclamer ou soutenir des lois qui limitent l’expression d’idées. Ces départements corrompus de sciences humaines se transforment en véritables bureaux de militantisme, où doctrines d’inspiration marxiste et heideggérienne rivalisent d’ingéniosité pour créer toujours davantage de revendications liberticides.

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  • il faut le voir pour le croire..

    un type ayant du bon sens rogan, devant ce que des types arrivent à faire publier

  • Il y a de faux médicaments qui ne permettent pas de guérir mais il y a de vrais médicaments qui rendent malades et qui peuvent même faire mourir.

    • Les seconds n’excusent pas les premiers…

      • Non, mais c’est un fait. Un fait est un fait et si vous avez l’esprit scientifique vous ne pouvez le nier.

        • C’est pour défendre l’homéopathie que vous dite cela? Vous avez plus de chance de mourir avec elle qu’avec des médicaments. Votre esprit scientifique est plutôt de l’hystérie!

        • @ Hélébore
          Les faits prouvent que vous avez raison: en médecine, ça s’appelle l’effet placebo. L’usage n’en est pas interdit et il est courant dans les études cliniques de nouveaux médicaments (chez des sujets sains), à titre de comparaison.
          Il faudra attendre les progrès des neurosciences pour expliquer rationnellement cet effet.
          Cela nous éloigne des limites du cadre académique: un fait ne crée pas une science, par manque de rapport systématique de cause à effet et par manque de preuves.

    • Bonjour,

      Et une fois votre commentaire écrit, en quoi fait-il avancer le débat ?

    • Évidemment, un médicament est une substance active. Comme tout substance active, ils ne peuvent être que toxiques à certaines doses – qui dans certains cas sont les doses d’usage. Personne ne l’a jamais nié.
      Que voulez-vous montrer ?

    • Laissons de côté le cas de la tricherie par le fabricant.
      Si les tests montrent que le médicament tue tous ceux qui le prennent, il n’est tout simplement pas mis sur le marché.
      S’il tue une partie seulement des gens mais sauve les autres, la rationalité serait de décider de le mettre sur la marché ou pas en fonction de sa balance bénéfices/risques, et selon qu’existent ou pas de meilleurs médicaments pour les mêmes pathologies.
      Mais il me semble, je peux me tromper, qu’on préfère laisser les malades avec leur maladie, même mortelle, plutôt que d’en tuer certains.
      Pour simplifier, je n’ai envisagé que le risque majeur. On peut faire le même raisonnement pour un médicament qui rend « seulement » malade.

    • @hélébore dans votre critique des médicaments vous distinguez faux médicaments de vrais médicaments..c’est troublant..

  • Dans le même ordre d’idée, il y a eu (peut-être toujours…) une tendance chez les chercheurs en sciences humaines de s’appuyer sur les mathématiques comme argument d’autorité définitif pour leurs élucubrations. Comme cela commençait à énerver passablement le monde scientifique mathématique et physique, Sokal publie un article « Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique », joyeux fatras de calembredaines sans aucun sens mais qui eu un retentissant succès chez les chercheurs en sciences humaines qui y trouvait un sens tout aussi profond que novateur. Sokal et Bricmont ont ensuite édité un livre assez réjouissant « Impostures intellectuelles » démontant avec un peu de cruauté l’usage des mathématiques chez les Lacan, Kristeva et autre Baudrillard qui ont au moins tous en commun de produire un jus de crâne tout à fait indigeste et de ne rien comprendre aux notions mathématiques qu’ils utilisent comme justification à leur production.
    C’est le problème de ces intellectuels qui se fréquentent trop entre eux. Dans un système isolé, le désordre intellectuel ne peut que croître…

    • @ RB83
      Je ne connaissais pas Sokal et Bricmont et j’ai bien ri.
      Pour les sciences « humaines » (sociologie, économie, politique, histoire et peut-être psychologie et dérivées), les connaissances forment-elles une « science » universitaire, malgré la difficulté de ne pas tout comprendre et de ne pas retrouver l’effet obligatoire de cause à effet? Bien malin qui dira la frontière!

  • Très bon article.
    Les pseudo-sciences, a fortiori utilisées comme vecteur idéologique, sont un vrai problème. Mais, quelles sont causes premières du mal qui est dénoncé ; celui-ci n’étant qu’une conséquence d’un mal bien plus grand qui touche tous les aspects de notre société.
    THE problème, c’est la confiscation monstrueuse, opérée par l’Empire du Bien, progressivement depuis l’après-guerre, de tous les vrais lieux de pouvoir (le gouvernement n’en étant pas un) : média, culture, enseignement, école, université, syndicats, associations… En France, comme ailleurs.
    L’Empire se sert de ces différents pouvoirs pour accomplir son dessein ultime : la destruction de la civilisation occidentale représentée par l’homme blanc capitaliste.
    La réponse n’est donc pas uniquement de supprimer telle ou telle filière pseudo scientifique de notre université, mais bien de réfléchir à la façon de libérer notre société, notamment les pouvoirs précités, de l’emprise de l’idéologie socialisante.

    • @ Yves81
      Quand vous parlez de « confiscation monstrueuse opérée par l’Empire du Bien », ne terminez pas en disant: « En France, comme ailleurs. », c’est inexact!

      • En France plus qu’ailleurs, certes.
        Je vous l’accorde.
        Néanmoins, le phénomène, malheureusement, se généralise. C’est vrai dans beaucoup de pays d’Europe. C’est vrai pour nos institutions européennes. C’est vrai y/c dans des pays que l’on croyait libres comme les Etats-Unis. C’est vrai pour nombre d’institutions internationales.
        En gros tous les pays que le capitalisme a rendu prospère et dans lesquels une partie de la richesse peut être accaparée par ceux que je dénonce sont touchés. Mais, soit, la France est en première ligne.

        • @ Yves81
          Non! La France n’a vécu une cure d’austérité de plusieurs années, comme beaucoup de pays de l’Union Européenne et l’€zone pour arriver à un déficit budgétaire à +/- 1,5%, réduire la dette et tendre à 60% de PIB, avec une inflation maîtrisée: ces pays s’en sortent mieux maintenant, pas la France! Ces critères de convergences qui ne sont que 3 principes de bonne gestion (dits critères de Maastricht) ont été une épreuve (restriction) instructive. Il y a eu, forcément des rabotages sociaux plus ou moins sensibles: ce fut une (petite) cure désocialisante: quand l’état distribue moins sans augmentations de salaire distribuées: ça se remarque! Résultat des courses le parti libéral (francophone) est au pouvoir fédéral et en Wallonie!
          Mais bon, vous faites ce que vous voulez mais la France n’est ni l’U.E. (ni les U.S.A.)!

  • Excellent article.
    Si je me souviens bien, J. Peterson fait un rapprochement entre l’hyperinflation des frais de scolarité en Amérique du Nord, l’augmentation de leur structure administrative et l’émergence de disciplines bidons dont la seule vocation est de former des militants. De ce point de vue, il s’agit d’une fraude massive permettant, selon le paradoxe habituel de la gauche, à une bande d’imposteurs aux capacités académiques limitées d’acquérir toujours plus de pouvoir et de se payer grassement sur la bête.
    Le rôle de l’Etat dans ce bordel existe mais selon le pays cela prend des formes différentes (capitalisme de collusion ou intervention directe dans le cas de la France.)

  • Et Hop, on fait le tri entre les sciences et les pseudo-sciences.
    Il est certain que toutes les sciences ne sont pas exactes,

    mais la position de l’auteur a dénoncer des sciences qui ne sont pas de son domaine n’est pas très libérale, et qualifier ce qui n’est pas à son gout de ‘nuisance’, de ‘méfait’ révèle pour moi un esprit plutôt sectaire…
    Il ne peut défendre l’humanisme, qui est un ‘esprit’, et condamner certains enseignements sous prétexte que ce sont des vues de l’esprit…
    Et pour quelqu’un qui travaille à Heidelberg, un petit mot de Goethe:
     » Wenn ein Wissen reif ist, Wissenschaft zu werden, so muß notwendig eine Krise entstehen; denn es wird die Differenz offenbar zwischen denen, die das Einzelne trennen und getrennt darstellen, und solchen, die das Allgemeine im Auge haben und gern das Besondere an- und einfügen möchten.  »

    (Lorsqu’ une connaissance est mûre pour devenir une science, une crise surgit nécessairement ;
    car la différence apparaît évidente entre ceux qui trient les faits et les présentent individuellement, et ceux qui ont une vue générale et qui souhaitent y ajouter ou incorporer des exceptions.)

    • Que la régulation de ce genre de dérives nécessite réflexion et prudence (notamment pour en évincer le politique) est une évidence, cela n’empêche pas que dérives il y a et régulation il faudrait.
      Car c’est justement la liberté et la connaissance qui sont bafouées par ceux qu’un système dévoyé et orienté permet d’abriter. Ainsi, ils peuvent se planquer et/ou pour promouvoir leur idéologie à bon compte.

      • Vous avez bien raison, mais comment voulez vous « évincer le politique » et dire « régulation il faudrait » ? Qui régule ?
         » Il n’y a pas de science nationale, comme il n’y a pas de table de multiplication nationale;
        Ce qui est national n’est plus une science.  »
        Tchekhov

    • Donc vous recommandez de laissez le politiquement correct de censurer la liberté de penser et d’expression?

  • Sur le principe, je suis d’accord avec l’article : l’invasion du champ public, notamment médiatique, par des pseudo-sciences et autres charlatanismes qui font honte à l’esprit humain, surtout dans des pays supposés intellectuellement « avancés » est une scandaleuse pollution intellectuelle. L’astrologie – se souvient-on encore du grotesque et même scandaleux doctorat conféré par l’Université René Descartes [lequel a dû se retourner dans sa tombe !] à l’astrologue Élizabeth Tessier ? . en est une des plus néfastes « têtes de gondole ».

    Toutefois, certaines affirmations me posent question (je ne saurai rien affirmer n’ayant pas de connaissances scientifiques ni médicales au-delà d’une vague teinture de culture générale dans ces domaines) :
    – l’acupuncture : sous les réserves ci-dessus exprimées, je crois comprendre que cette technique est utile et a des effets objectivement constatés dans certains cas ; l’abus consiste à attribuer à l’acupuncture des effets en-dehors de ces domaines ;
    – homéopathie, mésothérapie, aromathérapie et auriculothérapie : j’aurais tendance à être sceptique sur les effets réels de ces  » pratiques  » mais je n’ai pas de compétence pour avoir un avis fondé et définitif ;
    – la théologie : que diable vient-elle faire dans cette « liste d’infamie » ? Assurément, ce n’est pas une science (ou alors une « science humaine », concept toujours assez flou) ; ensuite, on peut baptiser – c’est le cas de le dire ! – « théologie » de la propagande prosélytique bornée, voire intolérante mais aussi l’étude des religions – phénomène majeur dans l’histoire de l’Humanité, que l’on soit croyant ou pas – poursuivie avec rigueur et honnêteté intellectuelle… sans compter de multiples autres activités ; on ne saurait assimiler les écrits haineux de prêchereaux sectaires avec les réflexions de Maître Eckard ou les écrits de Saint Thomas d’Aquin, même si des penseurs religieux de haute volée ont parfois aussi été des zélateurs intolérants de leur croyance érigée en vérité absolue et irréfragable : de Calvin à Saint Ignace de Loyola, l’un et l’autre ne reculant pas à envoyer leurs contradicteurs au bûcher, la liste en est longue !… mais ceci ne doit pas amener à tout rejeter en bloc dans les « ténèbres extérieures » de l’obscurantisme.

    Bref, rejeter sans nuance la théologie dans la catégorie des impostures intellectuelles et autres pseudo-sciences relève d’un scientisme et d’un athéisme primaire pour le moins dépassés au XXIe siècle.

    À l’auteur d’apporter ses réponses.

    • J’allais dire quelque chose sur la théologie, vous me précédez.
      J’ajouterai que c’est une réflexion à partir de « textes sacrés », de textes de référence, si on préfère. De même que, par exemple, il y a les écrits des philosophes, et ce qui a été écrit sur les écrits des philosophes.

      • Même remarque sur la théologie, qui ne me semble pas pouvoir être qualifiée de pseudo-science. En effet, elle présuppose la foi, et ne prétend donc pas à la vérifiabilité scientifique.

        Elle se distingue en cela des sciences religieuses, qui sont un domaine des sciences humaines et sociales et abordent le phénomène religieux sans présupposer la foi.

        Notons au passage le rôle important joué par la théologie dans la création des premières universités au Moyen Âge, ce qui rend périlleuse la critique suggérée par l’article.

  • Cette absence totale culture scientifique (et historique) fait le lit des idéologies comme le véganisme ou l’anti spécisme, qui reposent sur des pétitions de principe qui ignorent totalement les fondements et les nécessités biologiques de l’humanité. Le problème est le même en ce qui concerne la PMA « pour toutes » et la GPA.

  • Que Diable vient faire la théologie dans votre analyse ? Cette discipline est étudiée dans la plupart des facultés catholiques ou protestantes de ce pays depuis des centaines et des centaines d’années sans que cela ne soit un problème.

  • Je vois beaucoup plus de « pseudo-sciences » que n’en décrit l’article. Par exemple, lorsque le gouvernement annonce « 40000 morts par an dus à la pollution de l’air », d’où tire-t-il ces chiffres ? Non pas de véritables recensements (personne n’a jamais vu un « vrai » mort du fait de la pollution), mais de modèles mathématiques élaborés pour la circonstance. C’est malheureusement un fait que ma discipline est maintenant arrangée à toutes les sauces pour donner une apparence de respectabilité à des assertions dépourvues de contenu scientifique. Voir http://www.scmsa.eu/SCM_bonnes_pratiques.htm pour une liste d’exemples.

    • Le cas que vous évoquez (nbre de morts) est « amusant ». En 2015 (et c’est toujours à peu près pareil bon an mal an), les divers tumeurs des voies respiratoires ont fait 31000 morts, les pneumonies 10500, les cardiopathies 34000, etc, etc. On a donc un « stock » de morts que les militants de telle ou telle cause se refilent allègrement. Les 60,000 morts du tabac sont pris dans ce stock, de même les innocentes victimes des diaboliques diesel, et ceux qui sont morts lorsqu’ils fait trop chaud sont les victimes de la canicule. Bref, on parle toujours des mêmes morts… Qui est mort particulièrement de quelle cause, c’est compliqué à dire précisément. L’énorme imposture intellectuelle et morale qui ne dérange personne est de se servir de ces pauvres gens comme épouvantails pour la cause du moment.

    • les gens qui disent ça font juste la pas de trop…pour donner ce genre de nombres , il faut rappeler qu’ils résultent de calculs théoriques reposant sur un certain nombre d’hypothèses .. en fait affirmer est condamnable.mais .si avec ce nombre est rappelée la méthode pour l’obtenir ça va déjà mieux.

      ce n’est pas que ça repose sur un modèle qui pose problème…c’est les hypothèses du modèles qui sont sujettes à caution..
      en outre..le nombre de morts est clairement une mauvaise métrique en effet.ou bien on peut établir que la pollution est la cause principale d’une mort prématurée ou bien on observe des différence entre des populations exposée ou non à de la pollution….on s’attendrait plutôt à raisonner en terme de diminution d’espérance de vie.. je crois avoir vu qu au moment du pic de pollution de communication sur le sujet un journaleux rapportait le calcul d’un scientifique d’une ong sur la diminution d’espérance de vie de 20 mn résultant d ‘ un voyage d’obama(?) en Inde….de mémoire mais l’idée est là..
      comment voulez vous prouver que cela est faux? on peut juste prouver que le calcul est tordu…

  • Seules les sciences exactes sont des sciences,
    Les autres ne sont que de la …. pour idolâtre scientiste.

  • «Il existe d’autres incursions des pseudo-sciences à l’université. Dans le Haut-Rhin et Bas-Rhin, et en Moselle, on trouve des facultés de théologie (catholique et protestante).»

    Alors là… quelle surprise ! Je ne m’attendais pas à lire que la théologie était une science ou une pseudo-science.

    La théologie c’est l’étude de la religion (et donc du divin). Comme on pourrait étudier une civilisation, un courant artistique ou encore la philosophie.

    Dans le cas de l’Alsace-Moselle, c’est aussi à remettre dans son contexte : le Concordat.

    L’auteur de l’article n’était pourtant qu’à un clic du lien qu’il nous donne. Voici l’histoire de cette faculté : http://theopro.unistra.fr/fileadmin/upload/DUN/theopro/Doc_presentation/Doc_Hitsoire_de_la_Faculte_2017_M-Arnold.pdf

  • Les théologiens n’ont jamais prétendu être des scientifiques au sens de l’auteur de cet article, lequel n’a probablement pas la moindre idée de ce qu’est la théologie.

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