Par Nicolas Perrin
L’un des écueils dans lesquels il est facile de tomber lorsque son métier consiste à contrôler des individus, c’est de débrancher son cerveau pour bêtement appliquer les règles.
Des touristes autrichiens en ont été victimes alors qu’ils étaient perdus dans les couloirs du réseau métropolitain parisien. Résultat de la promenade : 25 € d’amende infligée par un agent de la RATP pour « circulation à sens interdit ». Gageons que cela devrait motiver les touristes à revenir passer leurs vacances en France…
Ceci dit, il nous est tous arrivé de commettre des erreurs d’appréciation, l’essentiel étant de les reconnaître. Mais lorsque c’est l’administration qui rectifie le tir, cela ne joue malheureusement pas toujours en faveur du citoyen.
Assumer d’avoir changé d’avis et du coup vouloir tout casser
Comme le résume Le Revenu :
Ce n’est pas parce qu’un aménagement ou des travaux ont été autorisés par l’administration qu’ils ne peuvent pas faire l’objet d’une condamnation à démolir. La justice peut en effet considérer, même si l’autorité locale l’a autorisé, que cet aménagement n’est pas conforme au règlement administratif […].
Et toc !
La distinction s’opère en fait selon que les travaux ont été réalisés en vertu d’un permis de construire ou non. Avec un permis, rien ne peut vous arriver.
Si vous avez seulement déposé une déclaration de travaux et obtenu un certificat de conformité (aux règles d’urbanisme en vigueur) de la part de la mairie, un voisin mécontent peut obtenir en justice la démolition sous astreinte de votre ouvrage. Même si elle a fait l’objet d’un avis conforme de l’architecte des Bâtiments de France (requise dans le cas d’un secteur protégé), l’autorisation préalable de la commune peut être remise en cause.
Mais quittons un instant la sphère des joyeusetés administratives pour nous tourner vers le cirque politique.
Simplifier les usines à gaz qu’on a créées
Il arrive parfois que nos dirigeants se rendent compte des conséquences nocives des politiques qu’ils mènent. Malheureusement, plutôt que de faire machine arrière, ils préfèrent généralement étendre la superficie de l’usine à gaz qu’ils ont dessinée.
On en a récemment eu un nouvel exemple avec le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin qui a annoncé que « les entreprises de moins de 20 salariés pourront déléguer à l’Urssaf la collecte et le reversement à l’État de l’impôt sur le revenu retenu à la source », comme le rapporte Le Figaro.
À chaque fois que je lis que l’État va « aider » les entreprises, la réponse que le chef des armateurs de Saint-Malo aurait faite à Louis XIV me revient à l’esprit : « Sire, surtout ne faites rien ! Vous nous avez assez aidés. »
Je vous ai déjà parlé du passage de 49 à 50 salariés au sein des entreprises, lequel entraîne moult nuisances administratives, fiscales et sociales absolument rédhibitoires pour nombre de PME. Il existe également des différences de traitement entre les entreprises de plus de 20 salariés et celles qui en ont moins.
Avec une mesure telle que celle annoncée par Gérald Darmanin, l’économie française va peut-être bientôt accentuer le contraste entre les deux côtés de la barrière, décourageant encore plus le passage de 19 à 20 salariés.
Le libre langage des retraités
J’ai déjà eu l’occasion de vous le faire remarquer au sujet des analyses que nous livrent les anciens patrons de banque centrale : nos dirigeants sont en général plus loquaces une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions. Merci à Florence Parisot d’avoir illustré cette triste règle au cours de l’été.
Naturellement, Patrick Bernasconi, président en fonction du Conseil économique, social et environnemental, n’a que très moyennement apprécié.
Voici ce qu’en dit Hélène K. :
Pas mieux.
L’indignation à géométrie variable
Je vous en parlais encore la semaine passée, la rémunération de nos chers parlementaires est un sujet qui a le don de les faire sortir de leurs gonds. Grâce à Danièle Obono, les députés classés « à droite et au centre » ont perdu cet été le monopole des revendications salariales.
On n’a cependant pas observé à ma connaissance de réaction de la part de ses camarades de LFI, en dépit de la suggestion qui leur a été adressée par Raphaël Enthoven.
Changeons de bord politique pour évoquer le cas de Robert Ménard. Début mai, le maire de Béziers a été très vivement bousculé par des manifestants de gauche alors qu’il se rendait dans le nord de la Gironde pour un débat sur le rapprochement local entre son propre bord politique et la droite.
Cependant, force est de constater que cette agression n’a pas trouvé dans les médias le même relais qu’avait obtenu celle de NKM au mois de juin passé.
Cela est assez déplorable, comme le fait remarquer Daniel Tourre.
Heureusement, pour faire face à ceux dont elle rejette les idées, la gauche n’est jamais en reste de solutions liberticides.
Daniel Tourre vous fait les sous-titres :
En effet, ne pensez-vous pas que des élus aux opinions divergentes est une situation préférable à des élus qui pensent tous la même chose ?
Tous d’accord entre eux
C’est la question que je me suis posée lorsque j’ai constaté que pour la Fête du travail, Xavier Bertrand (président de la région Hauts-de-France1) n’avait rien trouvé de mieux que de citer Louis Aragon.
Le poète, qui s’était engagé aux côtés du Parti communiste français depuis 1927 jusqu’à sa mort en 1982, en a tout de même sorti de mémorables, notamment au sujet des bagnes de la grande époque stalinienne (qui est selon lui « la période du passage du singe à l’homme »), voyez donc : « Le prolétariat, vient d’entreprendre cette tâche historique d’une grandeur sans précédent : la rééducation de l’homme par l’homme ». Rien que ça !
La droite contemporaine a de bien curieuses références culturelles…
Comme le déplore Daniel Tourre, nous vivons décidément une époque dans laquelle il est bien difficile de distinguer sa droite de sa gauche.
Espérons que les bouleversements économiques et financiers à venir feront émerger des personnalités politiques aux opinions plus détonantes…
Pour plus d’informations, c’est ici
- Hauts-de-France = le Nord, mais ne cherchez pas la région Bas-de-France, elle n’existe pas ! ↩
Très bonne chronique, c’est intéressant.
Concernant l’agression de Robert Ménard, si elle n’a pas trouvé dans les médias le même relais que celle de NKM, cela peut certes s’expliquer par le « gauchisme » de la presse, mais cela peut également s’expliquer par tout un tas d’autres raisons.
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Il se peut, notamment, que cela s’explique par la misandrie de la presse (son sexisme à l’égard des hommes) : pour la plupart des gens, une femme agressée, c’est plus choquant qu’un homme agressé, surtout si la femme est plus connue. Par conséquent, ce qu’il nous faut nous demander, c’est si par exemple une agression envers Marine ou Marion M Lepen aurait été moins relayée par la presse que l’agression envers NKM…
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Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : les agressions envers R Ménard et NKM ont été bien plus relayées par la presse que ne l’aurait été celles de citoyens lambdas. Ceux dont la presse se contrefout, ce ne sont ni les politiciens de droite, ni les politiciens étant des hommes. Ceux dont la presse se contrefout : ce sont les citoyens ordinaires !
les citoyens ordinaires or.dinaires, il y a donc une bonne mine…
Delphine Batho a enfin avoué les véritables intentions et sentiments de la gauche. Pas étonnant vu ses antécédents dans les pays où elle a sévit, Amérique du sud et est de l’Europe et de l’Asie!
@ Virgile L’Amérique du sud est en train de changer, plus vite que vous ne l’imaginez. D’ailleurs que mettez-vous dans votre généralisation approximative ?
Inquiétez-vous plutôt, si vous y vivez encore, de ce qui va arriver en France.avec ces socialo-communistes qui appauvrissent une population incapable de se révolter.
Cela commence à craquer, je peux vous le dire.
Merci pour la revue de presse/ bêtisier (pléonasme?)
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