Victoire de Bolsonaro au Brésil : l’insécurité qui vient

Il semblerait que deux facteurs soient légèrement sous-estimés dans l’analyse de certains commentateurs européens sur l’élection au Brésil de Bolsonaro.

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Victoire de Bolsonaro au Brésil : l’insécurité qui vient

Publié le 30 octobre 2018
- A +

Par Frédéric Mas.

L’élection présidentielle au Brésil a porté Jair Bolsonaro au pouvoir, ancien militaire et élu pendant 27 ans au Congrès et défait l’ancien maire de Sao Paulo Fernando Haddad. Le candidat de la droite radicale brésilienne remporte haut la main le scrutin, avec 55,4 % des voix exprimées contre 44,6.

La plupart des médias occidentaux se sont réveillés avec la gueule de bois, exprimant leur étonnement face à la victoire de ce populiste classé à l’extrême droite, familier des provocations misogynes, autoritaires et homophobes. Comment ce « soudard », pourtant proche du « lobby de l’agrobusiness » a-t-il pu être élu, y compris par les classes populaires que bon nombre de commentateurs s’acharne à décrire comme les grands perdants du scrutin ?

Il semblerait que deux facteurs soient légèrement sous-estimés dans l’équation proposée par les éditorialistes : le rejet total du modèle socialiste et l’insécurité qui touche tous les secteurs de la vie sociale brésilienne, des plus riches aux plus pauvres. Ces deux facteurs devraient nous avertir sur nos propres manquements en Europe.

 

Le rejet total du modèle socialiste

Le romantisme progressiste aveugle les élites occidentales, incapables de juger de l’effondrement du socialisme sud-américain. Pendant plus d’une décennie, la « gauche bolivarienne » en Amérique du Sud a fait rêver les gauches radicales européennes, leur offrant après la chute de l’URSS un substitut à la fois anti-libéral et anti-américain. Castro à Cuba, Chavez au Venezuela ou encore Evo Morales en Bolivie s’entendaient pour rompre avec l’économie de marché et désigner les États-Unis comme la source de tous leurs problèmes du moment. Mélenchon et ses acolytes, qui crient aujourd’hui au fascisme, regardaient Chavez avec les yeux de Chimène.

La situation chaotique du Venezuela a poussé des milliers de réfugiés sur les routes : la fin tragique du modèle socialiste chavézien s’est traduit concrètement par une vague d’émigration vers les pays voisins, notamment le Brésil, l’Équateur, le Pérou et la Colombie. Cette migration a suscité des réactions hostiles de la part des populations locales. Au Brésil, l’armée a dû intervenir pour « garantir sa sécurité » à la frontière vénézuélienne et « garantir la loi et l’ordre » dans la région submergée par les nouveaux arrivants, souvent en proie à l’hostilité des populations locales.

Face à l’accroissement d’insécurité créé par la crise vénézuélienne, le message « social » -pourtant relativement modéré comparé aux voisins- du Parti des travailleurs brésilien est devenu inaudible, et cela malgré la grande popularité dans ses rangs de Lula, l’ancien président Brésilien condamné pour corruption.

 

L’explosion de violence rend le discours autoritaire audible

Les Brésiliens ont élu un homme fort pour rétablir l’ordre. Les déclarations tonitruantes du nouveau président ont largement été relayées en Europe, mais elles ne semblent pas affecter ses concitoyens. La raison en est simple : le niveau de violence liée aux gangs et à la corruption de la police est tel que les Brésiliens sont prêts à transiger sur tout le reste pour un peu de sécurité. Rien qu’au début du mois de janvier, on dénombre plus de 700 fusillades dans l’État de Rio. Quatorze ans de gauche au pouvoir ne s’est traduit que par l’explosion de la corruption, et l’incapacité à enrayer la spirale de la violence.

La mauvaise gestion de la crise des réfugiés n’a fait qu’empirer les choses. Bolsonaro est largement soutenu par l’armée, qui apparaît pour beaucoup comme le seul recours face à l’insécurité galopante. Tout le reste de son programme, qu’on le juge positif ou négatif, ne tient qu’une place secondaire par rapport à son versant sécuritaire. C’est d’ailleurs ce qui rend le profil de Bolsonaro difficile à saisir en dehors de cette caractéristique.

S’agit-il d’une forme de trumpisation de l’Amérique du Sud ? L’extension de l’insécurité politique et culturelle au Brésil n’est pas étrangère au triomphe de Bolsonaro, et devrait nous avertir : la protection des libertés publiques et de l’État de droit passe par la sécurité pour tous. Si nous négligeons cette dernière, nous risquons de tout perdre.

 

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  • Ne pas oublier aussi une chose : les médias européens tendent à retransmettre le son de cloche des militants du PT.
    Quand on sait déjà que les groupes LGBTQ, féministes, etc adhèrent largement au PT et ont cette tendance à qualifier leurs adversaires de la série d’épithètes dont Bolsonaro a pu être affublé…

    • Tout à fait. Peut-être cette phrase du discours du nouvel élu a-t-elle échappé à certains: « Nous briserons le cercle vicieux de la croissance de la dette pour le remplacer par le cercle vertueux de la réduction des déficits »
      Pas très socialiste tout ça!

  • Le socialisme a une fin logique , le chaos ou la dictature , bien souvent les deux successivement.. Ce qui se passe en europe viens du fait que sous couvert d’idéologies moralisatrices , on écoute plus la voix du peuple.
    je vais faire simple l’europe des peuples ne veut pas d’immigration, les milieux d’affaires et les administrations (personnels)ont besoin d’immigration.
    Quand on importe des pauvres et qu’on les sociabilise par des prélèvements sur les contribuables on améliore artificiellement les chiffre de la croissance , c’est très facile a comprendre..
    Le hic c’est que pour des raisons multiples les populations sont très sensibles a ces phénomènes pour de bonnes ou mauvaises raisons, peu importe.
    Les politiques ne les écoutent pas , as t on fait un référendum pour écouter les citoyens sur ces sujets? sur les reformes sociétales?
    non!
    On decide ce que l’on croit bon pour les affaires, et resultat merkel se fait jeter..
    çà sera pareil en france, nous aurons un représentants des volontés du peuple a un moment ou a un autre, et la democratie qui commande qu’on la respecte devra accepter cette situation
    En France on a essayé toutes les formations politiques de gouvernement , on en a meme créé une ex_nihilo sur les débris du parti socialiste pour la derniere consultation..
    « Ni de droite ni de gauche » déçoit la droite et la gauche, çà commence a se savoir non?

    Il est clair qu’a la prochaine consultation çà va tanguer et certains risqueraient d’être étonnés par une vague populaire qui va choisir
    l’inconnu plutôt que la répétition d’un catéchisme éculé

    • @ claude henry de chasne

      « Ce qui se passe en europe viens du fait que sous couvert d’idéologies moralisatrices , on écoute plus la voix du peuple »
      Que veut bien dire cette phrase?
      Comment fait-on pour pouvoir parler au nom du peuple et surtout au nom des autres pays de l’union Européenne, c’est plutôt cocasse et gonflé.
      Il est aussi amusant de voir que votre président élu avait bien prévenu qu’il ne serait ni de gauche ni de droite mais évidemment d’un vaste centre qui n’existe pas pour les Français, alors que la droite du LR est à la ramasse et la gauche du PS, pas dans un meilleur état.
      Mon humble impression (simple avis), c’est qu’E.Macron ne se voulait prisonnier ni de ces 2 partis ni même du sien qu’il a quitté aussi afin de prendre des décisions en fonction des problèmes rencontrés et des solutions à apporter, en dehors de toute influence des chaines idéologiques traditionnelles.
      La politique n’est jamais que l’art du possible!

      Il est fréquent qu’une diminution du nombre de députés (de 5,2%), , qu’une augmentation de CSG et d’autres rationnements et rationalisations, ce n’est pas ce que l’électeur préfère. Mais c’est souvent la solution quand les caisses se vident, ce qui est donc bon pour tout le monde!

      Je ne prends pas E.Macron pour un héros mais je crains que sa méthode soit plus efficace que celle de ses prédécesseurs qui ont laissé les choses filer! Je n’en suis pas sûr: on verra bien!
      Et la critique est aisée, c’est l’art qui est difficile!
      De toute façon, vous ne pouvez pas le démettre, alors? (Croyez moins aux lyriques discours et un peu plus aux faits et aux chiffres!)

      • MYkilux
        « Que veut bien dire cette phrase? »

        ceci veut dire que dans la 5 eme republique n principe si un doute émerge on fait un referendum..comptez le nombre de référendums organisé par de-gaulle
        on ne fait plus de referendum , sur rien , le peuple vote pour un parti ensuite le parti fait ce qu’il veut
        vous voyez la différence?

        « La politique n’est jamais que l’art du possible! » certes mais dans ce cas , il serait de bon ton d’articuler ces promesses et programmes sur ces considérations mais là on est pas élu

        en ce qui concerne les reformes macron , il s’avère qu’a part augmenter la fiscalité , ce qui marche immédiatement , les « reformes » sont elles bien timides et visent 2100 pour la plupart.
        elles mettent les dettes d’entreprises d’etat dans le panier du contribuable.. ou on découvre que pour la taxe d’habitation ce sont les instance locales qui décident.;

         » Mais c’est souvent la solution quand les caisses se vident, ce qui est donc bon pour tout le monde! »

        non ce qui aurait été bon pour tout le monde c’est d’arrêter la gabegie administrative et la depense publique..

        bref , si macron faisait les vraies reformes a faire, il serait porté par l’électorat dans sa majorité ,meme avec l’augmentation des taxes ,les uns lui reprochent de serrer la vis , les autres de ne pas etre assez radical..
        en fait , les gens attendent un president qui tranche fort, sur des tas de questions, police justice,immigration insécurité..
        et il ne le fait pas, parce qu’il ne peut pas s’attaquer a l’administration, et il le sait..

        les chefs d’etat se succèdent mais l’administration qui gouverne en fait, obéit , ou pas
        il est là le probleme français , pas ailleurs , et les gens le voient bien soyez en sur
        on n’évitera pas une forme de chaos, la question c’est quand?
        A mon avis un populiste affolant les marchés , ou une hausse importante des taux directeurs

  • Sur le Figaro, autrefois journal sérieux qui fournissait une information de qualité, chaque article le qualifie d’extrême droite et dictateur en puissance. Ce journal est passé à gauche à cause des jeunes journalistes tous de gauche, sans aucun esprit critique, qui ont remplacé les anciens parti à la retraite. Trump est bien sûr calomnié à longueur de colonnes et tous les jours. Pas un seul article pour analyser son passé et comprendre qui il est vraiment, comme si c’était un jeunot apparu subitement sur la scène.

    • C’est une question de « matière première », tous les journalistes étant de gauche, il ne peut matériellement pas avoir de journaux autre que « de gauche »…

    • « Pas un seul article pour analyser [le passé de Trump] »


      @Virgile : Vous voulez parler du passé de Trump ? Très bien, parlons-en : Trump a été à plusieurs reprises enregistré comme électeur Démocrate, et jusqu’aux environs de 2010 Trump filait une tone de pognon au parti Démocrate, au commité Démocrate, aux candidats Démocrates (dont Hillary Clinton en 2008). Trump était un très bon pote des Clinton, d’Oprah Winfrey, et de toute la clique. Il faisait intégralement partie du « système » qu’il dénonce aujourd’hui.

      Vous me rétorquerez : les gens changent, les gens évoluent, soyez pas aussi méchant avec Trump, il a changé, maintenant il défend la liberté, il n’a plus rien à voir avec les Démocrates.
      Certes, c’est vrai que les gens peuvent changer, mais la seule manière de vérifier qu’ils ont vraiment changé, c’est d’apporter la preuve de leur mea culpa. Je vous le demande donc : où est le mea culpa de Trump ? À quel moment s’est-il excusé d’avoir fait intégralement partie du « système » ? À ma connaissance, il s’est juste contenté de dire que toutes ses magouilles avec les Démocrates résultaient du fait qu’il vivait Manhattan. Comme si lorsqu’on vit à Manhattan on est obligé d’être un sale opportuniste qui s’encanaille avec les Démocrates.

      • @ commando
        Vous pouvez bien vous moquer de D.Trump, vous n’êtes ni le premier ni le seul, mais lui, il a été élu! À lui aussi de montrer ce qu’il vaut, et pour l’instant, ce n’est pas forcément médiocre, ce qui surprend déjà les critiqueurs!
        Et quand on est élu président républicain des U.S.A., on n’a plus à s’excuser d’avoir été démocrate avant, ni à l’avouer!

        • l’élection repose sur des promesses.. trump devrait être jugé par ses actes ..et à la fin de son mandat.

          obama reçut un prix nobel dans la foulée de son élection…

  • Une fois de plus, la justesse des écrits d’Hayek démontrée par le réel.

  • Bah! la seule explication du socialisme au brésil c’est qu’ils en sont pas allez assez loin dans l’application du socialisme, le brésil n’était donc pas « vraiment » socialiste. C’est un peut comme l’URSS qui n’était pas vraiment communiste voyez vous. la prochaine fois c’est sur ce sera la bonne…

  • bolsonaro est qualifié d’extrème droite…….mais il a été félicité par macron qui passe son temps à critiquer les dirigeants européen dits populiste ….. moi pas comprendre …..

  • La principale raison pour laquelle Bolsonaro a gagné c’est grâce au PT. Le vote pour Bolsonaro est avant tout un vote anti PT. Je pense que la plupart des gens ici ne comprennent pas le niveau de détestation du PT auprès d’une bonne partie de la population brésilienne. Et ce pour plusieurs raisons:
    1 La première, le PT est corrompu. Certes, tous les partis brésiliens le sont mais à cette différence près que le PT avait promu d’en finir avec les anciennes pratiques. Ce qu’ils ont fait dans un sens: ils ont institutionnalisé avec le MDB (parti opportuniste, sans idéologie) un système de corruption de grande ampleur. A un niveau jamais vu. Jamais la corruption n’avait été institutionnalisé comme cela et avait pris de telles proportions
    2 La deuxième, le fait q’au pouvoir, le pT n’a mené aucune réforme structurelle. Ils n’ont nullement amélioré le système de santé, l’enseignement, l’insécurité. A part un programme d’aide sociale pour les plus pauvres qu’ont t ils faits de bien ? Rien.
    Pire, le PT a une lourde responsabilité dans la récession de 2014. Ce n’est pas seulement dû à la chute des ressources naturelles mais à la politique calamiteuse de Rousseff. Et le pire, c’est qu’ils sont devenus hors sols, ils parlent de lutte contre le sexisme, des droits de LGTB, de lutte contr le racisme,…alors que les sujets qui intéressent les gens c’est la lutte contre l’insécurité, le chômage, le système éducatif, la santé. Le pire c’est que leur électorat les plus pauvres tendent à être moralement conservateurs. Autrement dit ils s’en foutent pas mal du progressisme social (qui intéresse surtout la classe intellectuelle de gauche totalement hors sol). Ils arrivent à garder le vote des plus pauvres grâce à l’aide sociale. (Et aussi celui des intellectuels de gauche). Le Nordeste est leur dernier bastion et c’est pas pour rien c’est très pauvre et faiblement éduqué. Les gens dépendent largement des programmes d’aie sociale. C’est comme cela que le PT arrive à maintenir une base.
    La troisième raison, le refus de toute autocritique. C’est déjà ce qui avait causé la chute de Rousseff. C’est une femme très autoritaire qui refusait toute conciliation. Elle a refusé d’écouter la population (en se retranchant derrière l’argument de la légitimé des urnes), elle a refusé d’écouter ses propres alliés. Au final, elle s’est mise tout le monde à dos. Résultat elle a été destituée.
    Le PT au lieu de faire son autocritique et de reconnaitre les problèmes de corruption a choisi la voix suicidaire de se radicaliser et de tomber dans le gauchisme primaire. Le PT n’a pas arrêté d’être de mauvaise foi crasse et d’être complotiste. Au lieu de faire preuve d’ouverture, elle tient un discours qui plait à la base militante mais aliène tout le reste de la population. Leur culte de la personnalité (envers Lula), leur arrogance, leur complotisme, leur victimisation permanente et leur stupidité.
    Aucun de leur argument ne tient la route. Bah oui critiquer une loi (ficha limpa) qui a été votée par le PT et signé par Lula c’est vraiment se foutre de la gueule du monde. Le PT attaque les juges (les instances suprêmes de la justice sont composés dans la très grande majorité de juges nommés par Lula ou Rousseff) et le procureur général (Janot) qu’ils ont eux même nommés en les accusant de comploter contre eux . Comment peut on être assez con pour croire cela.
    Et puis l’accusation du complot de l’oligarchie alors que les enquêtes prouvent justement que le PT a largement été complice de celle ci (détournements de fonds, financement des plus grandes entreprises via la BNDES,…). L’oligarchie ne s’est jamais autant enrichi qu’avec le PT. En plus, l’oligarchie est tombée en même temps que le PT. Les grands patrons, les oligarques,…sont aujourd’hui en prise avec la justice dans l’affaire lava jato. Donc difficile de dire que lava jato est un complot de l’oligarchie alors que cette opération conduit justement à envoyer en prison cette oligarchie. Rappelons que Lava Jato n’est pas le premier scandale de corruption. Par exemple, il eut Mensalao. Donc normal qu’un moment, les brésiliens perdent patience.

    La presse francaise a été navrante pour sa propagande pro PT. Je n’aimes pas Bolsonaro mais c’est pas une raison pour avoir un parti pris pro PT. C’est marrant de voir qu’il y a eu très peu d’articles dans la presse Fr qui reconnaissaient la responsabilité du PT dans l’élection de Bolsonaro.

    Voici les deux bons articles en francais qui expliquent les raisons de l’élection de Bolsonaro.
    https://www.institutmontaigne.org/blog/elections-au-bresil-lextreme-droite-aux-portes-du-pouvoir
    et ceci: http://www.slate.fr/story/169122/bresil-election-presidentielle-bolsonaro-parti-travailleurs-lula-antipetisme
    L’article de slate contient deux erreurs: Haddad n’a pas été un bon gestionnaire. Il est aujourd’hui soupconné par la justice de corruption et d’avoir magouillé quand il était maire. Il n’a pas spécialement été bon maire ni un mauvais maire.

    La seconde erreur c’est de le présenter comme un ultralibéral.
    En tant que député, Bolsonaro a prise des positions antilibérales en économie. Cet article analyse l’action de Bolsonaro en tant que député et c’est pas très brillant: https://jornalggn.com.br/noticia/em-7-mandatos-bolsonaro-nao-foi-um-deputado-liberal-nem-totalmente-anti-pt
    Depuis sa campagne, il est devenu bien plus libéral. Tout est restant très flou et contradictoire. Il a pris un économiste libéral comme conseiller (et ce sera son future ministre des finances). Mais Bolsonaro a plusieurs fois contredit Guedes. Un jour, c’est « 1milliard de recette de privatisation et le lendemain « non mais Banco do brasil pas inclus. Et petrobras en fait non pas vraiment ». Mon reproche vis a vis de son supposé libéralisme c’est basé sur des annonces qui ont été suivies par un volte face le lendemain + son historique de votes en tant que deputé. Un manque de clarté sur le « comment » qui laisse la place à toutes les interprétations. Aucune réforme n’est détaillée.
    Rousseff lors de son second mandat avait pris un économiste libéral, Levy comme ministre des finances. Au final, la politique de Rousseff ne fut pas libéral et Levy finit par dégager. Guedes pourrait subir le même sort. A noter que Guedes c’est fait tailler par des économistes libéraux (et non des moindres par des sommités comme Persio Arida,un participant du plan Real) pour son incapacité/inexpérience à coordonner une politique économique. Je ne parle même pas de la difficulté de faire passer les réformes économique au Congrès. Autant les réformes sécuritaires (libéralisations du port des armes, abaissement de la majorité pénale,…) cela ne devrait pas être dure autant les réformes structurelles cela sera une autre pair de manche. Un certain nombre de députés conservateurs ne sont pas du tout libéraux.

  • Un bon article à lire sur les problèmes structurels du Brésil: http://bomdiabresil.com/economiquement-le-bresil-doit-sortir-de-lancien-regime
    (je souscris aux 2 commentaires écrits sous l’article qui nuance un peu certains passages de cet article)

    olsonaro ne représente pas la junte militaire de 64, il représente les idéaux de l’aile la plus dure du régime militaire. Son slogan ‘Brasil acima de tudo’ c’est un slogan inventé par une faction dure de parachutistes qui accusaient les généraux au pouvoir d’être trop faibles. C’est bien plus inquiétant. Je n’aimes pas du tout Bolsonaro. Ce mec a des idées ignobles et en plus, c’est clairement un incompétent. Lui même a reconnu qu’il n’avait aucune connaissance en économie. Ce qui est inquiétant vu l’état du pays. Mais il faut mille fois mieux lui que le PT. Et ceux qui s’inquiètent de son autoritarisme semble oublier que depuis Lava Jato et les problèmes judiciaires de Lula, le PT a connu un tournant autoritaire. Lors de la destitution de Rousseff, le PT a fait son autocritique: selon ce parti, le problème vient du fait qu’il n’avait pas assez de contrôle sur la société: https://www1.folha.uol.com.br/poder/2018/10/em-2016-pt-lamentou-nao-ter-ampliado-seu-controle-da-sociedade.shtml Ils tiennent des discours antidémocratiques (comme par exemple l’appel à contrôler les médias et le pouvoir judiciaire). Tout ce qui n’est pas 100% pro PT est contre eux. Le PT a mené une politique hyper clivante et sectaire avec comme stratégie de favoriser l’extrême droite. Pour pouvoir l’emporter au second tour. Sauf que cette stratégie s’est retourné contre le PT car en polarisant le pays de la sorte, en faisant preuve d’autant de mauvaise foi, ils n’ont fait que renforcer la haine du PT chez une bonne partie de population.

    Le PT admire ouvertement des dictateurs (comme par exemple Castro), soutient des dictatures (comme au Venezuela). Le PT a été jusqu’à financer ces dictatures avec l’argent public.
    Ces dernières années, les membres du PT n’ont pas arrêtés d’attaquer la presse et la justice. Certains ont même appelés à fermer la Cour suprême. Alors les voir s’offusquer des propos du fils de Bolsonaro (qui avait évoqué cette possibilité) ou des propos du père sur les médias c’est vraiment l’hopital qui se fout de la charité.
    Le PT est une bien plus grande menace pour la démocratie brésilienne que Bolsonaro. L’incompétence de Bolsonaro et ses propos provocateurs permettent de contre carrer ses tentatives de saper la démocratie. Là où le PT a passé 13 ans à diriger le PT. Ils ont une grosse machine, ils savent très bien comment s’y prendre pour saper la démocratie.

    Marrant, l’accusation de médias contre Bolsonaro d’avoir promu des fake news. Pour rappel, la stratégie de promouvoir les fausses nouvelles via les réseaux sociaux pour gagner les élections c’est une technique développé par le PT lors des élections de 2010 et 2014 (qu’ils utilisent encore lors de ces élections): https://istoe.com.br/o-feitico-contra-o-feiticeiro/ Alors qu’ils osent s’offusquer que Bolsonaro diffuse des fake news c’est vraiment l’hopital qui se fout de la charité.C’est le PT qui a créé Bolsonaro: https://istoe.com.br/e-o-pt-criou-bolsonaro/
    Lors de cette campagne, le PT a raconté beaucoup de mensonges. Perso, ce que j’ai vu sur les réseaux sociaux, c’est beaucoup de fake news de part et d’autre. Le PT et ses alliés sont les seuls à avoir refusé de signer le pacte anti fake news proposé par la justice électorale avant les élections: https://noticias.r7.com/eleicoes-2018/pt-e-o-unico-grande-partido-a-nao-assinar-acordo-contra-fake-news-19102018
    Marrant de voir Haddad crier aux fakes news alors que dans le même temps, il en raconte lui même. Par exemple, quand il a relayé les accusations comme quoi le candidat à la vice présidence de Bolsonaro, Antônio Hamilton Mourão avait torturé un chanteur. Ce qui s’est révélé totalement faux. A noter que la journaliste du quotidien Folha de São Paulo n’a apporté aucune preuve de ce qu’elle affirme donc il convient de rester prudent (et ne pas présenter cela comme un fait établi).

  • J’ai de sérieux doutes sur Bolsonaro. Il suffit de voir ce qui se passe à l’heure actuelle. Onyx (futur premier ministre) dit la réforme de retraite serait l’année prochaine, quelques heures après il est contredit par Bolsonaro. Guedes attaque Onyx. Le futur vice président dit que la réforme des retraites doit exempté les militaires. (Alors que Bolsonaro avait dit que tout le monde devait être logé à la même enseigné). Tout cela fait peur pour la suite. J’ai des doutes sur la compétence des ces gens (y compris Guedes qui est un libéral avec de bonnes idées mais qui ne me semble pas capable de gérer le ministère des finances). Sans parler qu’ils ont des idées contradictoires entre eux (Bolsonaro, Guedes, Onyx,…)

    Le Brésil depuis les années 2000 connait l’émergence de mouvements libéraux notamment la nouvelle droite (mélange de conservatisme social et de libéralisme économique). La nouvelle droite s’oppose à la droite traditionnelle (représenté par la junte militaire) qui elle était économiquement corporatiste, paternaliste, protectionniste et favorable au capitalisme de connivence. J’espère que Bolsonaro par son incompétence ne décrédibilisera pas ses mouvements. Les libéraux ont massivement soutenu Bolsonaro. Ce qui est normal vu leur haine du PT (qui est tout à fait légitime selon moi). En plus, il ne faut pas oublier que la plupart des libéraux brésiliens tendent à être des libéraux conservateurs, (des partisans de la nouvelle droite). Un excellent article à lire sur le sujet: https://www.nexojornal.com.br/ensaio/2018/Os-liberais-bolsonaram.-E-isso-pode-ser-um-grande-erro Le soutien des libéraux à Bolsonaro pourrait conduire à décrédibiliser le libéralisme.Le risque est réel. Je pense que les libéraux ont eu raison de choisir Bolsonaro mais maintenant qu’il est élu ils ne doivent pas hésité à le critiquer s’il ait de la merde, un soutien sans faille à Bolsonaro serait la pire des choses pour le libéralisme.(Perso, je suis en désaccord avec cet article quand il dit que le PT représentait un moins grand risque au niveau de l’autoritarisme. Vu l’attitude de ce parti depuis 2016, je pense ‏que le PT était devenu un réel danger pour la démocratie. Ils ont été 13 ans au pouvoir donc ils sont bien plus compétents pour prendre le contrôle de l’état et brimer toute opposition. L’incompétence de Bolsonaro limite ce risque)

  • Maintenant que l’élection est décidée, nous devons parler des quatre prochaines années. Et le Président élu Jair Bolsonaro ne manquera pas de pénuries de défis: https://brazilian.report/power/2018/10/28/brazil-jair-bolsonaro-president/

  • Bolsonaro semble vouloir mettre en place un présidentialisme plébiscitaire (cela veut dire avoir une coalition changeante à chaque projet de loi. Négocier au cas par cas avec des partenaires différents) au lieu d’un présidentialisme de coalition (où le président a une coalition stable). Or, cette stratégie est très risquée. Collor l’a essayé, il a fini destitué. Rousseff l’a essayé à partir de 2015, elle a fini destitué.
    https://cepesp.wordpress.com/2018/10/19/os-riscos-do-presidencialismo-plebiscitario/

  • Selon le classement Freedom Economic Index de la Heritage Foundation, le Brésil est classé 153ème en matière de liberté économique. Et parmi les derniers parmi les pays de l’Amérique du Sud. Autrement dit, ce pays a besoin de grandes réformes libérales tant il est peu libéral économiquement.
    En matière de libre-échange, le Brésil est un des pays les plus protectionnistes du monde. https://pbs.twimg.com/media/Dqv0F0PXQAAe_E8.jpg

    Le modèle actuel brésilien c’est un système corporatiste où les grandes entreprises et certaines catégories de la population (fonction publique, retraités) bénéficent de rentes d’état. Ce système ne bénéfice qu’aux privilégiés ayant des connexions au sein de l’état. Le reste de la population doit payer des impôts élevés tout cela pour n’avoir aucun service public de qualité en échange. Le Brésil est encore bien plus bureaucratique que la France. Et la bureaucratie au Brésil est largement inefficace. Au Brésil, l’état est très interventionniste en économie mais incapable d’assurer les services publics de base. Les dépenses publiques sont élevés. Et cet argent est très mal utilisé.

  • Isabelle Kersimon raconte n’importe quoi. L’armée a été déployé pour les élections et elle retourne à la caserne. Elle cite une fake news d’un mec du PSOL, parti d’extrême gauche.
    Marre de voir tous ces gens qui connaissent rien au Brésil raconter n’importe quoi sur le sujet.

  • Marrant la presse parle des violences contre des pro Bolsonaro.
    Dont certaines ont été en vérité inventés. https://oglobo.globo.com/brasil/laudo-sugere-automutilacao-ou-consentimento-de-jovem-que-disse-ter-sido-marcada-com-suastica-23180953
    La presse (y comprise francaise) a beaucoup parlé de l’agression d’une femme à Porto Alegre par des partisans de Bolsonaro où ceux ci lui auraient gravés une croix gammé. Or, selon le rapport d’enquête de la police, il s’agit d’automutilation. L’agression a été inventée

    Les médias ne parlent pas de la violence contre les électeurs de Bolsonaro: https://www.mblnews.org/materias/eleitor-de-bolsonaro-e-decapitado-no-ceara/

  • Les commentaires sont fermés.

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Mercredi 17 janvier dernier, le président argentin Javier Milei a prononcé un discours enflammé et disruptif au Forum économique mondial de Davos. Son éloge de la croissance et des entrepreneurs, tout comme sa mise en garde contre les dangers du socialisme ont déjà fait couler beaucoup d'encre. En réalité, l'économiste n'a fait que reprendre, à quelques expressions près, le contenu d'une conférence TED donnée en 2019 à San Nicolás, au cours de laquelle il expliquait comment, tout au long de l'histoire, le capitalisme s'était avéré supérieur a... Poursuivre la lecture

Oliver Faure, premier secrétaire du Parti socialiste a pris la plume car il a un rêve, qu’il estime révolutionnaire et qu’il souhaitait partager avec l’ensemble de la population : réaliser une plus grande égalité réelle entre les Français. Pour atteindre cet objectif impératif, il a une méthode qu’il présente comme originale : distribuer aux citoyens des aides supplémentaires, en euros sonnants et trébuchants, qu’il fera abondamment financer par une augmentation de la fiscalité pesant sur les plus riches et contrôler par une administration pl... Poursuivre la lecture

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C’est une fable russe de 1814 qui a donné lieu à l’expression éponyme en anglais « The elephant in the room », pour désigner quelque chose d'énorme que tout le monde fait semblant de ne pas remarquer (1) car ce serait admettre quelque chose d’embarrassant, voire terrifiant.

L’attaque de jeunes gens par une bande armée de couteaux à Crépol, il y a dix jours, lors de laquelle un adolescent, Thomas, a été tué, est seulement le dernier évènement illustrant cette fable. Tout le monde peut voir de quoi il s'agit, mais beaucoup font semblant ... Poursuivre la lecture

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