1000 milliards d’impôts : et puis ?

Des mesures fortes doivent être prises pour enrayer, puis inverser, une mécanique qui, laissée à elle-même, ne pourra que renforcer sa propre logique.

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1000 milliards d’impôts : et puis ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 27 octobre 2018
- A +

Par Drieu Godefridi.

La France prélevait en 2017 plus de 1 000 milliards d’impôts sur les Français, soit plus qu’il ne s’en est jamais prélevé dans l’histoire de France, et plus qu’il ne s’en prélève dans tous les États de l’OCDE.

Jamais les prélèvements obligatoires n’ont été aussi élevés dans l’histoire de France, jamais la dette ne fut si abyssale depuis 1950, jamais les dépenses publiques n’ont atteint d’aussi folles proportions, culminant à 57 % du PIB.

Lors d’une récente conférence à Bruxelles, le 8 octobre, Éric Zemmour se demandait s’il était encore possible de réformer drastiquement l’Éducation nationale autrement que par des moyens autoritaires.

Mon diagnostic diffère doublement du sien : d’une part, je l’étends, au delà de l’Éducation nationale, à l’ensemble des pouvoirs publics français. D’autre part, je ne crois pas qu’il faille user de moyens autoritaires : la stricte application de la loi démocratique doit y suffire.

Des mesures fortes sont à prendre

L’enflement de l’État français ne va pas s’arrêter par enchantement : la socialisation appelle la socialisation, l’impôt appelle l’impôt, le subside appelle le subside. Le remboursement des seuls intérêts de la dette exige à lui seul des impôts faramineux.

Des mesures fortes doivent être prises pour enrayer, puis inverser, une mécanique qui, laissée à elle-même, ne pourra que renforcer sa propre logique. On décèle les premiers symptômes de cet emballement avec, par exemple, des organismes publics qui préconisent le plus sérieusement du monde de saisir la propriété immobilière de tous les Français pour apurer la dette ! Une « belle » idée, digne d’un Attali, dont la mise en œuvre signerait le retour de l’esclavage d’État au sens strict.

Je ne crois pas à l’adoption de réformes progressives et à la marge, « pour ne pas brusquer les Français » — ce refuge ultime des lâchetés de la droite — le mal est trop profond pour y remédier de cette façon.

Il faut des mesures fortes. Dans un essai à paraître1, j’en préconise deux.

La première consiste à adopter une règle à valeur supra-constitutionnelle interdisant aux pouvoirs publics de dépenser chaque année plus de 40 % de la richesse nationale. Soit la limite dans laquelle se tiennent bon an mal an la Suisse et les États-Unis, deux des pays les plus prospères de la planète. Le respect de cette condition — qui serait appliquée à l’ensemble des pouvoirs publics, dans leur globalité — serait vérifié par la Cour des comptes, dont le « visa » préalable conditionnerait la possibilité d’adopter un budget quelconque à l’Assemblée nationale.

La deuxième consisterait à mettre hors-la-légalité constitutionnelle l’endettement public. Sauf la guerre, il n’existe jamais aucun motif rationnel de taxer la richesse qui n’a pas encore été produite par les générations futures. Pourquoi ne pas renouer avec la si vertueuse technique grecque antique consistant à tenir les magistrats — au sens le plus large de tout dépositaire de l’autorité publique — comptables de leur charge sur leurs deniers personnels ? Tout magistrat quittant sa charge grevée d’une dette en répondrait sur ses deniers personnels.

Ce sont deux exemples, parmi d’autres. Le certain est qu’enrayer la course à l’obésité morbide de l’État français suppose des mesures fortes et novatrices.

  1.  Dix mesures pour reconquérir l’Europe – Programme pour la droite européenne.
Voir les commentaires (24)

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  • je ne comprend pas que la 1ere actionde la politique autrement : etait de mettre sur la table : recette fiscale direct et indirect ..les niches fiscale…. le budget de la dépense publique avec une loi dans la constition de ne pas depenser plus de 40 % …ce qui veux dire 17% à supprimer … tout les paroles sont inutiles … des actes !!! 1 député par departement et 1 senateur le reste a supprimer … Quand vous voyer qu’à l’assemblée nationale la loi qui a été voter pour l’augmentation de la CSG il y avait que 57 députés present sur 577 … tout député non présent 500 euros en moins sur leur indemnité de parlementaire a réduire + 500 euros sur leur frais de fonctionnement …idemme pour les senateurs ..ensuite tout élus condanné pour conflit d’intérêt et enrichissement personnel .
    iniligible à vie..déchu de ses droits administratif ..interdiction de responsabilité..
    Ras le bol des donneurs de leçons…et confiscation des biens ..
    qui aura le courage de faire appliquer cette loi ? et inscrit dans la constitution ….

  • Aucune chance d’aboutir , le socialisme ne se reforme pas par décret ou par le consensus mais par la catastrophe.. puis viennent les générations perdues.
    et la reforme d’une société socialiste comme la notre , meme quand les gouvernants le veulent prend énormément de temps car les populations ne sont pas éduquées pour etre responsables individuellement.
    A la chute du mur de Berlin , j’étais a Heidelberg, en Allemagne pour le compte d’une multinationale américaine, le différentiel de salaire avec l’allemagne de l’est les a alléchés .. un an apres ils déchantaient car les ingénieurs embauchés a cet occasion étaient incapables d’une initiative personnelle et attendaient tout de leur hiérarchie, leur performance était médiocre , et leur implication dans le travail nulle. ils regardaient l’horloge…
    bref , la France est dans le meme état, pas de responsables , l’etat pourvoit a tout, enfants , anciens , logement , santé etc..congés RTT , absentéisme indolore , « diplomite » etc..
    vous pourrez transformer les structures si la sphère du paritarisme le permet , mais l’esprit socialiste des français va nécessiter 2 générations
    sauf implosion du systeme , il va tout détruire, jusqu’à l’os..
    La france ne se reforme que dans la fureur et le chaos, car les français n’aiment pas le risque et battissent des citadelles a privilèges et ce depuis toujours

    • « La reforme (…) même quand les gouvernants le veulent prend énormément de temps car les populations ne sont pas éduquées pour être responsables individuellement ».
      Malheureusement; pour nous ponctionner, nos élus trouvent toujours le temps. Les mesures les plus impopulaires sont celles qu’ils sont capables de mettre à exécution le plus rapidement !
      Et contrairement à votre analyse, je pense que la responsabilité de tous nos maux incombe à l’incompétence des élus et non au peuple français qui serait « non éduqué » !
      C’est comme si, pour expliquer un accident d’autocar, vous nous disiez que c’est la faute des passagers (qui n’on pas leur permis de transport en commun) et non celle du chauffeur !
      Vous pourrez juger le peuple français, du haut de votre patronyme à particule, quand il bénéficiera d’un régime démocratique comme la Suisse.

      • le peuple français qui a élu hollande puis macron ? vous parlez du meme?

        • vous savez ce qu’il vous dit mon patronyme a particule?
          c’ est qu’il sait ce que le système républicain est la porte ouverte aux aventuriers qui mettent a sac le pays pendant 5 ans et se barrent, n’oublions pas les prouesses des électeurs français depuis Mitterrand.. t hollande ! c’est dire
          oui les électeurs sont responsables des résultats de leurs votes..
          ils votent « pere noel » avec un candeurs déroutante..
          la republique c’est un systeme basé sur les cons , désolé

          D’autre sytemes non républicains ,notamment au nord de l’europe, démontent a tous leur efficacité , Danemark , suéde, hollande etc.. etc..

          • Vous semblez oublier que les politiques sont élus par défaut parce que l’offre restreinte des candidatures à la présidence de la République est présélectionnée par les partis politiques et bénéficie de la propagande médiatique des courants d’opinion.
            Mais selon votre éminent point de vue; dites-nous pour qui les électeurs français auraient dû voter pour sauver leur pays du désastre que vous leur attribué ?.

  • j’oubliai et c’est important …lors d’un vote pour une loi , tout amendement qui n’a rien a voir avec la loi est exclu ..je m’explique , vous apprener qu’un amendement a été glissé en douce et voter!! cela prouve bien qu’ils votent n’importent quoi !!! et vouss apprener 6 mois après ou1 an d’un amendement posé par un député …. l’amendement doit etre supprimer et le député doit recevoir un blame et si cela se reproduit doit etre exclu de l’assemblée definitivement et interdiction de se representer ….

  • Mon GPS (grosse panique sociétale) m’indique :
    ‘ La vallée des larmes se trouve au pied de la montagne de dettes ‘

    Malheureusement, aussi nombreuses soient elles, aucune larme n’a jamais remboursé de dette…

  • 1) pourquoi 40% et pas 30 ? les dépenses régalinennes, c’est 3% du PIB !

    2) tout élu doit démissionner de la fonction publique

    3) système de votation à la Suisse.

    le problème est que ce ne sont pas ceux au pouvoir qui feront de telles réformes, ils n’y ont pas d’intérêt direct et n’y sont pas obligés.

  • Une remarque générale quant aux propositions de fin d’article: j’ai l’impression que face à l’accumulation du guano législatif, il est devenu de bon ton d’invoquer la modification de la constitution comme solution et sauvegarde.

    C’est logique, mais… Paradoxalement cela entraîne une gadgétisation de la constitution. Voir pour exemple les derniers délires idéologiques apportés à celle-ci. On va rapidement se retrouver avec du guano constitutionnel aussi.

    A minima toute altération de la constitution devrait être validée par référendum. Sinon, ce que vous avez c’est les employés de l’Etat ré-écrivant tranquillement leur propre feuille de mission au détriment des actionnaires (nous).

    Sur l’utilisation de la cour des comptes, ou d’un autre organe « supérieur », j’ai aussi des doutes. On se retrouve avec une représentation démocratique vidée de son sens puisque contrôlée par des juges et instances non démocratiques. Si ces instances sont pilotées par des sages désintéressés apolitiques, plus ou moins ok, quoique la dérive technocratique reste à craindre. Dans les faits… ces sages seront les représentants de l’idéologie dominante dans leur caste.

  • Dans certains cantons suisses, le déficit est interdit. Quand il dépasse 0.5%, un vote est obligatoire l’année suivant le déficit. Il n’y a que 2 chois : hausse des impôts ou baisse des charges.
    Au moins, les politiciens suisses ne peuvent se transformer en polytocards en racontant des mensonges à leurs électeurs.
    Le grand bénéfice en est pour les plus faibles qui savent sur quel pied danser, sans être pris en traître comme cela s’est passé en Grèce.

  • Pourquoi l’Etat ne s’impose t-il pas à lui même ce qu’il impose aux collectivités territoriales, à savoir que l’emprunt ne se justifie que pour l’investissement et qu’il est formellement interdit d’emprunter pour des dépenses de fonctionnement ? ce serait un bon nettoyage et, enfin, un moyen efficace de lutter contre la montagne de gaspillages dans notre fonctionnement quotidien.

    • pour çà il faut reformer les regles d’avancement et de progression de salaire a l’ancienneté dans toute la fonction publique
      bon courage

  • Je ne peux que souscrire à ces propositions de maîtrise de la dépense publique et de contrainte de l’Etat obèse, pour qu’il ne le soit plus.

    J’y ajouterai l’interdiction des associations collectivistes (partis politiques, ONG…) qui ne défendent pas strictement la liberté et la propriété privée, puisque conformément à la DDHC, le but des associations politiques ne fait aucun doute. Un programme politique collectionnant des mesures sociales (-istes) est de facto hors du champ constitutionnel. Un tel parti n’a rien à faire dans un débat politique bien compris.

  • 1000 milliards d’impôts et puis…. 1100, 1200,…

    • Sûr que le plus difficile médiatiquement, le passage du chiffre rond, est derrière nous ! Du coup, le prochain chiffre rond, comme ça ne peut pas être 10000, c’est retour à 0 ou alors 100%, je parie pour les deux ensemble genre Venezuela.

  • les deux excellent darmanin et le maire , nous donnons du pouvoir d’achat et bien pour ma part j’ai perdu 1000 euros …ces deux imbéciles devraient etre condannés pour déficit de la dépense publique a 57 % …ces instruits inutiles , 0% de dépassement du budget de la dépense même pas capable pour 1 centimes d’euros …. il y a des baffes qui se perdent !!! ils se permettent de donner des lecons !!!

  • Les commentaires sont fermés.

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