Le concours d’entrée à Polytechnique, trop inégalitaire selon Libé

Un article de Libé propose de modifier le concours d’entrée à Polytechnique. Motif ? « Trop d’entre-soi ».

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Le concours d’entrée à Polytechnique, trop inégalitaire selon Libé

Publié le 8 octobre 2018
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Par Thierry Berthier.

Le 5 octobre 2018, le quotidien Libération publie l’article « À Polytechnique, l’entre-soi en taille XXL » sous la plume de la journaliste Marie Piquemal. Le titre de l’article a le mérite d’annoncer la couleur.

La socio-idéo-logie en taille XXL

Point de surprise dans cet article qui s’appuie sur une étude sociologique de l’origine sociale des dernières promotions de Polytechniciens. Les chiffres utilisés sont bien réels. Autour de 15 % de filles, une sous-représentation des enfants d’ouvriers dans les promotions, la prédominance de deux ou trois grands lycées (Louis Le Grand, Sainte-Geneviève et Henri IV) fournissant à eux seuls près de 50 % de l’effectif entrant d’une promotion à l’X.

Ces chiffres qui ne sont pas nouveaux, reflètent la réalité des grandes écoles françaises fortement sélectives à l’entrée sur le niveau en mathématiques et en physique.

Là où les choses se gâtent, c’est lorsque la journaliste s’engage vers l’interprétation de ces chiffres : selon elle, les mathématiques ne sont pas égalitaires, elles sont fermées aux pauvres, aux fils et filles d’ouvriers, aux filles, aux provinciaux, aux petites gens qui méritent comme tout le monde un ticket pour l’X….

Le lecteur plonge ainsi très brutalement dans un fleuve idéologico-égalitariste compulsif qui alimente tous les populismes, le rejet des élites, le rejet de la réussite, et bien plus grave, le rejet du savoir et de la rationalité. La conclusion de l’article donne la chair de poule à tout enseignant en mathématiques œuvrant dans l’enseignement supérieur : « modifions le concours d’entrée à l’X » pour le rendre accessible à tous.

Cette préconisation suintant l’égalitarisme bienveillant pointe la responsabilité des mathématiques dans la difficulté du concours d’entrée à l’X (et aux ENS). Changeons donc les règles du jeu, pourtant impartiales depuis plus de deux siècles, pour faciliter l’entrée à celles et ceux qui n’ont pas le niveau en mathématiques.

Introduisons un entretien à l’entrée, une lettre de motivation, un certificat d’appartenance à la classe méritante dans le concours et surtout, baissons les coefficients de ces fichues épreuves mathématiques d’un autre temps, complices du grand capital, de la misère sociale et de l’ascenseur social bloqué depuis 1794 dans l’académie de Versailles. C’est en substance le discours de l’article de Libération qui n’est malheureusement pas le seul support médiatique à pratiquer la socio-idéo-logie sauvage.

La règle du jeu dans le concours d’entrée à Polytechnique

Le lecteur passé par une classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques (CPGE) connait très bien ce qui suit. Depuis plus de 220 ans, le concours d’entrée à l’X (et aux ENS) est (très) sélectif. Il est en théorie accessible à tout étudiant (depuis 1974 pour les filles) ayant un niveau bac plus deux en sciences (mathématiques, physique, chimie). En pratique, il faut avoir suivi au minimum une classe prépa scientifique étoilée pour disposer de quelques chances de réussite.

Précisons pour notre amie journaliste que le compte en banque du candidat ou de ses parents n’a pas d’impact sur le résultat du concours. La semaine des épreuves, le candidat est seul devant sa copie et son sujet qui est toujours un problème difficile à résoudre. Le jour du concours, les fils d’ouvriers, les fils d’enseignants, de médecins ou de cadres supérieurs sont tous confrontés à la même complexité des sujets de mathématiques, de sciences physiques, de sciences de l’ingénieur, d’informatique, de français et d’anglais.

Ces candidats courageux et motivés participent tous à un marathon de l’esprit qui place l’ensemble des coureurs devant les mêmes difficultés et les mêmes défis logiques à relever. Il y a ici une esthétique de l’égalité des chances face au niveau de difficulté de l’épreuve que l’on retrouve dans les grandes compétitions sportives nationales. Refuser cette compétition impartiale, c’est refuser de jouer à la régulière sous la pression de pulsions égalitaristes.

Vouloir changer la règle du « Que le meilleur gagne ! » pour le « Que le plus méritant, selon mes critères, gagne ! » revient à fausser le jeu et à refuser le concept de sélectivité. On connait les difficultés des filières universitaires françaises non sélectives qui ont toutes montré leurs limites. Au lieu de proposer une analyse rationnelle de la typologie d’une promotion de l’X, l’article de Libération fournit comme unique réponse la stratégie du mauvais joueur ou celle du tricheur en changeant des règles du jeu trop exigeantes…

Les mathématiques sont un sport comme un autre

Concernant l’élargissement du spectre de recrutement au concours X-ENS, il faut au contraire maintenir l’exigence scientifique des épreuves tout en améliorant les conditions d’accès au concours en amont. Il faut encourager et aider financièrement les petites CPGE de province qui font entrer des élèves à l’X chaque année.

Il faut répéter, pour ceux qui l’ignorent encore, que les grands lycées parisiens, Louis Le Grand, Saint-Geneviève, Henri IV  pratiquent un recrutement national des meilleurs lycéens et que le brillant élève du lycée de Vierzon a accès à ces classes préparatoires prestigieuses si son dossier est pertinent. Il faut aussi annoncer qu’il est possible d’intégrer les écoles d’ingénieurs du premier groupe du classement à partir des petites classes prépas de province.

Au niveau du collège et du lycée, il faut créer dans chaque région un ou deux établissements pilotes dédiés aux sciences (mathématiques, physique, chimie) à entrée sélective et gratuite, à la manière des lycées « Sports Études ». Ces établissements doivent être libres d’organiser leur programme pédagogique et « d’aller plus vite pour les meilleurs ».

Comme pour les jeunes espoirs du foot, nous devons être capables de détecter et de valoriser au plus tôt les jeunes espoirs des mathématiques et de la physique sur le territoire national. Notons que cette dernière mesure vient heurter de plein fouet le corpus idéologique des socio-idéo-logues qui refusent toute idée de classement.

Cela dit, on notera que lorsqu’il s’agit de compétitions sportives de haut niveau, les réticences idéologiques de classement et de sélection disparaissent totalement. Le « Que le meilleur gagne » redevient idéologiquement admissible et politiquement correct. Il ne viendrait à l’idée de personne de se plaindre d’une sous-représentation de fils d’ouvriers ou de cadres supérieurs dans une équipe nationale de tennis ou de foot.

Passer le concours d’entrée à l’X-ENS, c’est faire le Marathon de New-York

Ces deux défis peuvent sembler a priori très éloignés. Ils partagent pourtant plusieurs prérequis : entrainement préalable intensif, endurance, intelligence dans la préparation et dans l’action. Si l’on observe depuis plus de vingt ans les vainqueurs du Marathon de New-York, on remarque immédiatement que deux nations se partagent presque chaque année la première place : l’Éthiopie et le Kenya. Une analyse socio-idéo-logique de ce constat conclurait inéluctablement au caractère inégalitaire de cette répétition de succès et à la nécessité de rééquilibrer les chances de réussites des autres coureurs en changeant les règles de l’épreuve.

Ainsi, dès 2019, les participants Kenyans et Éthiopiens devraient logiquement courir le Marathon de New-York avec un sac à dos rempli de trente kilos de cailloux et partir avec une heure de retard pour rétablir l’égalité des chances pour tous.

Enfin, la métaphore sportive ne doit pas masquer les enjeux stratégiques à maintenir un niveau de concours X-ENS très sélectif et d’une manière générale pour toutes les autres écoles d’ingénieurs françaises. L’Europe et la France sont engagées dans une Guerre des Intelligences à laquelle nous sommes obligés de participer. Vouloir supprimer les filières sélectives nationales en mathématiques, c’est affaiblir nos forces d’innovation et jouer contre son camp, c’est œuvrer dans l’intérêt de nos concurrents internationaux (et parfois adversaires) qui, tous sans exception, recherchent au contraire à promouvoir l’excellence scientifique en renforcant leurs filières sélectives.

Aussi, suggérons vite aux socio-idéo-logues de tourner sept fois leur langue dans leur bouche avant de jouer contre leur camp.

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  • Pour résumer Libération et Contre points
     » Ignoti nulla cupido « 

  • Libé, une source intarissable d’humour et de drôlerie. A quand un article dénonçant la sous représentation des obèses au concours miss France ?

    • La bêtise des journaleux de Libé atteint des sommets! Ils sont largement responsables de l’échec de l’Education Nationale dont ils ont soutenu toutes les âneries. Maintenant ils se plaignent des inégalités qu’ils ont favorisé? De 29% d’élèves issus de famille populaire dans les grandes écoles dans les années 1960 on est à 9% seulement. L’EN ne leur enseignant plus la culture qui permet d’y accéder, et qu’elle était seule à pouvoir leur apporter.

  • Les classes prépas sont une incroyable école d’exigence et d’excellence. Effectivement c’est compliqué et on ne fait pas grand chose d’autre que de travailler mais on y apprend à se dépasser… C’est évidemment à l’opposé de la doctrine actuelle qui veut que tout doit être disponible à tous et si possible sans effort… et qui génère des bataillons de laissés pour compte qui se rendent compte qu’ils ont été trompés.
    Je suis lassé, voire même beaucoup plus, d’assister impuissant à la destruction de tout ce qui fonctionne encore et permet à chacun de donner le meilleur au nom d’un égalitarisme de toute façon voué à l’échec. Ces gens sont des criminels.

    • La qualité des classes préparatoires va nécessairement pâtir des baisses scientifiques des programmes de terminales S. Un ajustement au sein de la prépa est inévitable. Ca aura ensuite des répercussions sur la qualité des ingénieurs formés.

      Dernier exemple en date : les équations différentielles ne sont plus étudiées au lycée. Deux cas :
      – La prépa doit trouver du temps pour aborder le sujet : baisse globale de la qualité de l’enseignement, car cette étude se fait nécessairement au détriment d’une partie du programme.
      – La prépa conserve son programme actuel, et l’ajustement de connaissance se fait via des cours privés l’été.

      Le choix 1/ réduit la qualité globale. La 2/ peut être taxé d’inégalitaire, effet secondaire déplorable. L’Ed Nat fait des choix sidérants, et nous laisse à devoir choisir entre la peste et le choléra.

      • C’est quoi la régression suivante ? La suppression des séries ?

        • La régression suivante sera la suppression de l’intégrale. Les séries? Ce n’est pas au programme en dehors des suites géométriques. Vous devez confondre avec les suites. De toute façon définir la limite en terminale est interdit, je ne vois pas comment on pourrait calculer des séries (hors formules apprises par cœur).

          • Le choc doit être rude si l’on ne connait pas ces notions. Mais comment faire une intégrale sans limites… Ce n’est pas limité comme compréhension? Alors qu’une intégrale avec limites permettrait une compréhension sans limites?
            Bon je plaisante…

        • Les tables de multiplication.

      • Déjà à mon époque (je suis jeune), les connaissances de terminale (je ne parle même pas d’avant) étaient négligeables. Je n’ai jamais eu à travailler mes cours avant la prépa, d’ailleurs au lycée on ne sait pas travailler. Premier cours: addition et multiplication, cad groupe anneaux corps et relation d’équivalence. Ce fut au programme de seconde à une époque… Réduire le programme de terminale n’aura que peu d’impact, car il est déjà proche du zéro.

      • Ne vous en faites pas, le programme de lycée n’a quasiment aucune incidence sur le contenu de la prépa : En prépa, on repart de 0.

        C’est en 1ere année de prépa que pour la 1ere fois de ma vie on a défini ce qu’est une addition. Une opération anodine qu’on manipule depuis le CP (voir moins ?). Jamais définie jusque là.
        (pour ceux qui veulent savoir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_composition_interne)

        Le niveau est terriblement beaucoup plus exigeant qu’au lycée.
        On perd le « 1 » devant la note qu’on avait l’habitude d’avoir au lycée. Mais le choc atténué quand on se rend compte que 95% de la classe a le même résultat 😀

        Il y a beaucoup à voir, et il faut beaucoup travailler.
        Mais le lycée fait pale figure d’amateur à côté, et s’oublie bien vite.

        • Exactement : en maths la prépa repart d’une page blanche, en reprenant tout à 0, et en démontrant tout. J’ajoute qu’en 1 mois de prépa j’avais autant de notes de cours de maths qu’en 1 an de Terminale S, et nous n’avions qu’effleuré le programme…

        • J’y suis passé, j’y suis passé.

          Cela dit, la classe préparatoire doit aussi composer avec l’inflation de connaissance en Physique, aussi bien théorique qu’appliquée, et en Chimie.

          Je n’ai pas été vérifier, mais je pense que la chimie organique, par exemple, est infiniment mieux comprise aujourd’hui qu’il y a 50 ans.

          Prépa prise en étau entre déflation d’une part, et inflation de l’autre !

      • Le premier trimestre de prépa est déjà une remise à niveau depuis la disparition de la filière C. Des notions qui étaient enseignées en terminale ne le sont plus; le retard est rattrapé au cours de ce premier trimestre de prépa.

  • Il faut comprendre, Pour un journaliste de Libé avec son QI d’huitre les épreuves de tels concours sont parfaitement incompréhensibles, et le Journaleux pense naturellement qu’il s’agit d’examens truqués par des complotistes.
    je prend le pari que pas un seul journaleux, possédant sa carte de France n’a un diplôme de L’x, de centrale ou autre…. et n’ a même fait math sup et math Spé !
    A vos verifications

  • « Il ne viendrait à l’idée de personne de se plaindre d’une sous-représentation de fils d’ouvriers ou de cadres supérieurs dans une équipe nationale de tennis ou de foot. »
    Pas tout à fait vrai. Il suffit de remplacer ouvriers ou cadres par blancs.
    http://diversite.20minutes-blogs.fr/archive/2010/06/22/alain-finkielkraut-derape-sur-l-equipe-de-france-attention-a.html

  • Que les nuls en maths se rassurent. Ils peuvent toujours intégrer l’ENA !

    • C’est pas dit : l’ENA pourrait faire l’objet d’un loto comme le patrimoine.

    • C’est vrai que l’ENA est plus « égalitaire » : la preuve, tous les mauvais y sont passés et le dernier en date (Mister Mac) était nul à l’école avant de passer l’ENA, lorsqu’il étudiait à Amiens : c’est connu et on se demande quelle mouche à piqué les français pour élire un mauvais pareil !

  • Dans le même genre de billevesées bienpensantes, c’est le brillant François de Rugy qui proposait récemment d’imposer la parité hommes-femmes aux résultats des concours X et ENS.
    Quel mépris pour les femmes!

  • J’aimerais ajouter une petite précision qui n’apparaît pas dans l’article : à l’époque où j’ai passé les concours (1998), il y avait une petite spécificité qui aidait beaucoup les familles ayant des revenus suffisamment faibles : les boursiers ne payaient aucun droit d’inscription pour les concours. Et ce, quelles que soient les écoles qu’ils présentaient.
    À cette époque, typiquement, les droits d’inscription au concours Centrale-Supélec étaient de 450F (environ 70€) par école. Si je me souviens bien il y en avait 6 ou 7 au concours, qu’ils fallait toutes cocher pour maximiser ses chances d’être pris.
    Cette véritable mesure en faveur des personnes à faibles revenus a-t-elle été annulée ? Si non, comment peut-on dire que rien n’est fait pour eux ?

    Autre point : concernant la féminisation des écoles d’ingénieurs. J’étais dans une prépa technique. Nombre de filles en 2e année : 0. Pour une vingtaine d’élèves. Forcément, avec un taux pareil, aucune fille de ma classe n’a été admise en école. Est-ce la faute des écoles ?

    • J’ai passé mes concours en 2011. Il y a plusieurs concours, par qualité croissante : E3A, CCP, Centrale/Mine, X.

      Chaque concours comportait son lot d’école privées, nécessitant un payement additionnel. Cela dit, les frais de participations aux concours généraux (exc ecoles privées) étaient de mémoire soit très faibles, soit carrément gratuits.

      Une fois le concours en poche, l’école choisie aura de grande chance d’avoir des frais de scolarité très limités aussi. De l’ordre de 1k, voire 1k5, par année. Pour un enseignement qui, pour le coup, nous est envié dans le monde : travaillant à Londres, je remarque que les postes techniques/théoriques de haut niveau sont confiés à des ingé français.

  • Une année au LILA coûte plus de 20000 Euros. Les élèves doivent être excellents à ce prix. Il serait intéressant de savoir combien font l’X par après.

  • En revanche, l’ignorance et la bêtise sont surreprésentées dans les voies d’accès au journalisme d’opinion.

  • Le problème de l’inégalité à l’X ENS ne vient pas du concours lui même. Peu de prépas offrent le niveau d’entrainement requis, et il faut que ces prépas sélectionnent leurs élèves. Comment font ils? Il ne peuvent pas utiliser les résultats du bac. Le critère utilisé est le lycée d’origine et les notes (réajustées). Si vous venez d’un lycée de banlieue avec 20/20 de moyenne, c’est sans espoir car cela sera considéré comme ne valant pas un 10/20 d’un grand lycée (à raison). L’inégalité se forme très tôt, du aux ghettos scolaires (la carte scolaire) dont seuls les parents aisés peuvent sortir. Le nivellement par le bas du niveau au lycée a un effet catastrophique sur les pauvres, car ils ne peuvent pas sortir du ghetto scolaire, les meilleurs ne peuvent se faire valoir.

    • Dites, vous avez lu l’article ?
      Bien sûr, bon nombre d’élèves entrants dans les plus grandes écoles viennent des prépas ultra-sélectives – mais c’est un peu la raison d’être de ces prépas. Par contre, le concours est ouvert à tous, quelle que soit la prépa dont ils sont issus – un élève ne sera pas recalé parce-qu’il vient de la mauvaise prépa, il sera recalé parce-qu’il est moins bon. Il n’y a pas de ghetto ici, un jeune qui veut y arriver y arrivera toujours.

      • Le concours d’entrée aux écoles est ouvert à tous, mais l’entrée aux bonnes prépas est sélectif, et cette sélection met de coté les élèves venant de mauvais lycées inévitablement. Quand à avoir l’X ENS en venant d’un mauvaise prépa, vous rêvez, c’est sans espoir. Pour info le « programme » n’est pas le même dans les différentes prépa, et le « hors programme » est de mise à X/ENS. Le programme officiel prend 2/3 de l’année, et 1/3 pour le hors programme. Je sais c’est tellement un autre monde que le bac où il y a une liste des choses à savoir. Je ne suis pas contre le système sélectif, au contraire, je me lamente qu’il ne commence qu’à 18 ans!

        • Vous savez, j’y suis passé aussi. Oui, c’est très tendu, mais il ne faut pas croire, les profs même dans les « petites » prépas sont très heureux quand ils placent un élève à l’X, donc ils feront tout ce qu’ils peuvent pour pousser un excellent élève s’ils sentent qu’il y en a un qui pourrait y arriver.
          (oui, la prépa est peut-être le seul monde dans l’Education Nationale où un prof montre qu’il fait grève en ne faisant pas l’appel – mais il fait cours quand-même parce-que le programme doit être bouclé – c’est du vécu aussi)

  • C’est un poison que notre bon journaliste gauchiste instille à ces lecteurs, il veut l’égalitarisme. L’objectif est de détruire ces mauvais réactionnaires blancs fascistes et promouvoir le multiculturalisme surtout si cela vient d’ailleurs et peut embêter l’autochtone.
    Malheureusement le mal est fait et chaque jour on voit ses méfaits, il n’existe plus une fierté de la réussite par le travail.

    On a trop laissé le micro à ce genre d’abrutis qui ont fini par être consanguin, ils disent tous la même chose et croit que c’est la vérité. Ils se disent progressistes!!!

  • l’avantage des sciences dures c’est que l’influence familiale y est généralement faible, les résultats des concours reflètent l’intelligence et le travail des élèves ….dura lex sed lex

    • Au contraire, la famille est essentielle pour faire comprendre que c’est dur de réussir. Et que l’on peut être sans effort un caïd à des années-lumières au dessus des autres en secondaire, et comprendre brusquement ce que ces autres ressentaient quand on arrive en prépa.

  • Bien sûr, l’article de Libération est insupportable d’égalitarisme bien-pensant, néanmoins il contient un passage qu’en tant qu’ancien élève de l’école je trouve particulièrement pertinent :

    « …parce que tous leurs élèves qui accèdent aux oraux font circuler au sein de leur classe prépa les sujets sur lesquels ils sont tombés : des annales en or, qui aident profs et élèves à anticiper les attentes du jury… »

    Il n’est un secret pour personne que les CPGE qui envoient chaque année une cinquantaine d’élèves aux oraux du concours constituent systématiquement des bases de données de sujets d’oraux qui s’avèrent particulièrement bien fournies et qui permettent à leurs élèves d’avoir une probabilité non négligeable de tomber à l’oral sur un problème dont ils connaissent peu ou prou déjà la solution. Ceci garantit à ces (nombreux) chanceux , une excellente note à au moins une épreuve ce qui, vu le faible écart de moyenne entre les candidats, augmente considérablement leurs chances d’admission.

    Nous faisions d’ailleurs la même chose dans ma classe de province , avec un succès évidemment bien moindre, vu le faible nombre de sujets connu. Cette injustice explique à mon avis assez largement pourquoi la surreprésentation des CPGE parisiennes est bien plus forte dans la statistiques d’admission (après l’oral) que dans celles d’admissibilité (après l’écrit mais avant l’oral). On retrouve d’ailleurs bien souvent dans une promotion quelques élèves un peu mauvais dont tout le monde se demande comment ils ont fait pour réussir le concours: en général leur « CV » commence par : 5/2, non MP, Ginette…

    Il est incompréhensible que la direction de l’école ne fasse rien pour mettre un terme à cette situation, perdurant depuis des décennies, et tout à fait indigne de l’idéal méritocratique que l’École Polytechnique se veut incarner .

    • Très bonne remarque.
      En des temps très anciens je m’étais fait réprimander par ma prépa parce que j’avais refusé d’acheter les annales des oraux récoltées par ses espions (les oraux sont publics). Non pas par radinisme mais parce que je considérais cela comme une tricherie par rapport aux candidats des autres prépas.
      Le concours doit se gagner à la loyale, pas par délit d’initié.

      • C’était peut-être une autre époque quand j’étais en prépa à Louis-le-grand mais je n’ai jamais entendu parler d’annales des oraux de l’X diffusés « discrètement » en interne !

        • Il y a 60 ans , venant de ma province profonde pour passer les oraux , j’avais appris le système de « cahier des exercices posés à l’oral » existant à Ginette.
          Peut-on reprocher à des établissements ultra-compétitifs comme Louis le Grand ,Henri IV, St Stanislas et Ginette de tout mettre en oeuvre pour obtenir les meilleurs résultats pour leurs élèves : implication de la strasse, excellent niveau des professeurs et des élèves, esprit de compétition, souci des élèves (à HIV ou se trouve mon petit-fils les éléves les plus faibles (relativement !) reçoivent des cours de soutien), horaires des cours, devoirs et colles- pratiquement 8 h par jour 6 jours sur 7 etc
          C’est comparable à la pratique d’une discipline sportive à haut niveau.

  • Il est curieux qu’aucun journaliste bien-pensant ne fasse une étude sociologique de l’origine sociale des dernières promotions des écoles de journalisme et de ceux qui en sortent.
    Il y aurait sans doute de quoi offusquer également du manque d’élèves issus de milieux défavorisés et de l’entre-soi qui mine cette profession.
    Mais, vont-ils nous dire, « ce n’est pas pareil… » 🙂

  • Libé le journal des débiles mentaux! On devrait admettre les illettrés pour les gauchistes tarés qui lisent ce torchon. Et ils vont suivre les cours comment?

  • Pourquoi Libé s’intéresse-t-il à l’X uniquement ? pourquoi pas à toutes les écoles « prestigieuses » de France et de Navarre ?
    Perso, je suis fils d’ouvrier, j’ai fait Maths sup/Maths spé à Louis-le-grand et j’ai intégré l’X . . . certes je suis doué en maths/physique mais cela ne m’a pas été donné par mes origines apparemment ! et ce système de sélection (Bac/prépa/X) ne m’a rien coûté car je bénéficiais d’une bourse afin de poursuivre mes études !
    Ce « journaleux » de libé a tout faux et mélange tout ! la gauche est franchement un puits d’affabulateurs !
    Qu’il aille comparer notre système éducatif à ceux d’Europe ou des USA, il comprendra ce que sont les véritables inégalités !

  • Il y a quand même une difficulté avec ce concours. Évidemment pas celui pointé par libé, mais le fait que les annales des oraux ne soient disponibles de facto qu’à ginette…
    Ce qui fait que le concours ne sélectionne pas assez les meilleurs, mais blaise en fonction de la prépa.

  • C’est en lisant tous ces commentaires(surtout ceux qui se souviennent de leurs concours) qu’on pourrait se croire faire partie d’une élite,moi qui n’ai même pas le bac pourrais je encore lire Contrepoint?

    • C’est exactement comme la course à pied, vous pouvez n’avoir jamais fait de marathon, ni même de course de 10 km, et prendre autant de plaisir à faire votre jogging qu’un Kenyan. Plus même, lui se fera des noeuds au cerveau en se chronométrant…

      • … et pour le champion, c’est beaucoup plus agréable de s’entraîner en toute décontraction avec des amis qui ne relèveront pas ses moindres erreurs, ne le pousseront pas dans ses retranchements, et lui montreront une affection dont il n’aura pas à douter de la sincérité. Oubliez que vos interlocuteurs ont intégré de prestigieuses grandes écoles, ils vous en seront reconnaissants. Sauf pour les énarques, bien entendu.

    • je vous rassure vous n’êtes pas seul. 😉

    • @zen aztec:
      La cause libérale a bien besoin de vous parce que si elle n’est promue que par des matheux stratosphériques, elle n’a aucune chance.

  • Un pays qui sélectionne ses élites (toutes ses élites, même politiques… ) sur tout autre critère que la compétence, court à sa perte.

  • L’article de Libé a beaucoup d’aspects irritants, mais y répondre par des réflexes épidermiques (haine des « journaleux » et du gauchisme égalitariste) n’est pas à la hauteur du problème, réel selon moi (et qui est pointé par un ancien élèves de l’X et un prof de socio de l’X).

    A ce titre, je trouve l’article de Contrepoints, très pauvre en arguments et manquant (volontairement) d’adresser ce qui est le coeur du problème: quel est le rôle de l’enseignement, et en particulier enseignement supérieur, dans notre société ?
    Je précise que j’ai passé avec succès les concours ENS et X, et enseigne dans une grande école.

    Reprenons justement la métaphore du marathon de NY, prise par Thierry Berthier, et imaginons (expérience de pensée), un système de gouvernance du sport mondial ou le critère pour être nommé dans les instances de décision importantes (comité olympique, FIFA etc…) serait d’être arrivé dans les tous premiers du marathon de NY .
    On voit clairement qu’avec un tel système, l’excellence kenyane et éthiopienne impliquerait que la quasi-totalité des personnes à la tête de la gouvernance du sport mondial serait kenyans ou éthiopiens, avec d’ailleurs une très bonne garantie de nommer des athlètes d’exceptions.

    Mais un tel fonctionnement serait-il bon pour la gouvernance du sport mondial ?
    Notre continent européen n’aurait-il pas de légitimité à expliquer que les conditions d’organisation de la sélection (i.e. être dans les premiers au marathon de NY, dans notre expérience de pensée) ne sont pas des conditions équilibrées, car elles aboutissent à sélectionner une élite ultra-resserrée, avec de plus peu d’expérience des sports collectifs, et notamment du football (même si les joueurs de foots modernes courent désormais plus d’1/4 de marathon par mach).

    Au vu des autres réactions sur ce forum, j’imagine qu’il faudra plus q’une expérience de pensée pour amener à prêter attention au problème auquel on aboutit, quand on regarde in fine la composition géographique et sociologique de l’élite sélectionnée par le concours de l’X.

    Une hypothèse explique peut être les réponses des lecteurs l’adhésion à cette méthode de sélection, et aux résultats produits : peut-être sont-ils tous arrivés dans les première places du marathon de NY ?

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Dans le prolongement de Du pouvoir (1945) qui lui avait valu une renommée internationale de penseur politique, cet opus, inédit en français, développe avec une sobre alacrité une critique de l’extension du « Minotaure » que représente l’institution naissante de l’État-providence ... Poursuivre la lecture

Depuis une cinquantaine d’années, les politiciens français ont choisi de sacrifier l’école de la République sur l’autel de l’égalitarisme.

Cette école ne cherche pas à rendre l’apprentissage le plus efficace possible, mais au contraire d’empêcher chacun de progresser à son rythme. Les meilleurs ne doivent surtout pas prendre leur envol car l’égalité serait rompue. Il faut donc leur couper les ailes. Sectorisation, collège unique, programmes uniformes, tout a été fait pour masquer une réalité : l’hétérogénéité sociale.

L’école s’... Poursuivre la lecture

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