Les cadres HLM se forment dans des hôtels 5 étoiles

En attendant une véritable réforme, on espère que les cadres des coopératives solidaires socialement responsables apprécient le champagne et les petits fours des hôtels de luxe.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Bottle Of Champagne By: Marco Verch - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les cadres HLM se forment dans des hôtels 5 étoiles

Publié le 22 septembre 2018
- A +

Par Laurent Pahpy.
Un article de l’Iref-Europe

Les 161 coopératives d’habitations à loyer modéré (HLM) sont des organismes parapublics qui gèrent plus de 75 000 logements locatifs sociaux et mettent en chantier plusieurs milliers de logements par an pour l’accession sociale. La fédération est présidée par Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste et ancienne ministre qui cumule de multiples mandats.

D’après leur site Internet, ces gestionnaires prônent les « valeurs coopératives », à savoir la démocratie, la solidarité et la responsabilité sociale.

Comme tous les organismes gestionnaires du parc public, les coopératives bénéficient d’un grand nombre de subventions et de primes de l’État, des conseils départementaux, des régions, des intercommunalités et du « 1 % employeur ». Elles obtiennent des prêts à taux avantageux de la Caisse des dépôts et consignations alimentée par le détournement fiscal des livrets A et des assurances-vie des Français. Elles sont aussi exonérées, entre autres, de taxe foncière et de l’impôt sur les sociétés et leur taux de TVA tombe à 5,5 %.

Le siège de l’ARECOOP, situé à deux pas des Champs-Élysées, n’est semble-t-il pas assez prestigieux pour les administrateurs, dirigeants et collaborateurs des coopératives d’HLM en apprentissage sur le « prêt social » ou l’« accession sociale ». Les formations ont lieu à l’hôtel Ambassador et à l’hôtel Régina, situés en plein cœur de Paris, respectivement quatre et cinq étoiles.

 

Le logement « social » : un échec dramatique

Dans une vaste étude réalisée en 2011, l’IREF a montré l’inefficacité et les multiples scandales associés à la gestion publique de près de 5 millions de logements HLM.

Ces habitations n’ont de « sociales » que le nom. En 2013, d’après l’INSEE, plus de la moitié des ménages en location au revenu inférieur à 1100 euros/mois/unité de consommation (les 20 % des Français les plus pauvres) logeait dans le parc privé et non en HLM. À l’inverse, près de 147 000 familles gagnant plus de 2800 euros/mois/unité de consommation (les 20 % des Français les plus riches) bénéficiaient d’un logement « social ». Parmi elles, des députés comme Alexis Corbière et même la nouvelle ministre des Sports Roxana Maracineanu.

70 % des Français pourraient prétendre à un logement social. La Cour des comptes estimait en 2006 que près d’un locataire sur deux n’avait aucune raison d’habiter dans une HLM. Le clientélisme politique règne dans l’attribution des appartements.

L’IREF a dénombré près d’un employé d’organisme de gestion pour 59 logements. Les coûts de gestion correspondent à plus de 20 % des loyers payés par les occupants (ce qui inclut les luxueuses formations à l’hôtel Regina).

En 2012, l’INSEE estimait le nombre de SDF à 141 500, en progression de 50 % par rapport à 2001. La Fondation Abbé Pierre rappelle que quatre millions de Français sont mal logés.

Alors que la politique du logement coûte à la collectivité près de 20 milliards d’euros par an, elle se révèle être un échec dramatique depuis plus d’un demi-siècle.

 

Mettre fin au dirigisme et au clientélisme

Face à ces piteux résultats, on pourrait s’attendre à ce que les bailleurs sociaux fassent profil bas et que les pouvoirs publics éliminent leurs interférences néfastes sur le marché.

La loi Elan qui devrait être votée prochainement est encore trop loin du compte. Si elle simplifie quelques normes de construction et tente de rationaliser la gestion des bailleurs sociaux, elle ne s’attaque pas aux racines du mal de la pénurie de logements et l’aggravera en poursuivant le contrôle des loyers.

L’IREF appelle à libérer le marché immobilier pour favoriser la construction et mettre fin à la gabegie du logement « social ». Pour cela, l’assouplissement des lois de zonage PLU, le rééquilibrage des contrats de bail, la privatisation des HLM et la diminution de la fiscalité immobilière qui est la plus élevée d’Europe sont des pistes à suivre.

En attendant une véritable réforme, on espère que les cadres des coopératives solidaires socialement responsables apprécient le champagne et les petits fours des hôtels de luxe.

Sur le web

Voir les commentaires (19)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (19)
  • la présidente de la fondation ,lorsqu’elle était maire dans l’Esoone de sa ville , était parti en vacances avec véhicule propriété de sa ville ,alors rien d’étonnant, une catégorie de ces élus,président aiment bien profiter sur le dos des autres !!! ça ne coûte pas cher !!!

  • de l’Essonne je veux dire..

  • Anectode : J’ai une connaissance, soce, qui gagne bien sa vie ( moins que moi, faut pas deconner ) Pour lui, je suis propriétaire, donc un privilégié.
    A force d’intrigue il a obtenu un HLM dans un très bon quartier.
    Il m’y invite pour boire un coup. L appartement est superbe, un magnifique duplex de 115m2. Il est très fier.
    Je le troll en lui disant qu’il a bien fait de ne pas chercher dans le logement locatif privé, il n aurait jamais trouver un appartement aussi beau pour ce prix.
    Le mec est choqué, et m explique doctement que les HLM sont aux prix du marché. 115 m2 dans le centre de la capitale pour 850 balles par mois. Je lui demande quel est l’interet des HLM si ils sont au prix du marché, les pauvres ne pouvant y accéder. Il m’a dit que je disais cela parce que j’étais envieux. De sa nana qui bosse à l’office HLM ?

    • Beau cas de dissonance cognitive: affirmer de payer le prix du marché (850E/mois pour un 115m² dans la capitale LOL) permet de ne pas entrer en conflit avec ses grandes idées socialistes.
      On en connait tous des cas comme cela.

    • Apparemment, il n’a jamais eu à chercher à louer un appartement dans Paris! Ace prix-là, et avec une telle surface, je n’ai jamais trouvé!

      • Une simple recherche sur seloger.com me dit qu’un 115m2 sur Paris oscille entre 3k€ et 4K€ par mois. Les socialistes ont toujours eu des problèmes avec LES chiffres qui sont très rarement LEURS chiffres.

        • Et c’est là où je ne comprends pas la mauvaise foi de ce type de personne. L’information est tellement simple à trouver (prix moyen d’un loyer dans tel secteur pour une surface donnée) et à vérifier !
          Ca me dépasse 🙁

  • je confirme les LOYERS HLM environ de 7 euros et 22 euros maxi le m2 ,alors certains malins, ont des apparts défiant toute concurrence !! que ça va dû conseiller municipal,région où de l’assemblée et du copinage…certains personnes devenant important ( ministres ect ) sont obligé de
    déménager en urgence avant que le scandale se déclenche…certains mangent des pâtes pour seul nourriture !!! mais ont des résidences secondaires !!

  • Est-on bien sur qu’il n’y a que le champagne ❓ Peut-être est-il souvent accompagné … ❓

  • Mme Lienemann en bonne socialiste corrompue et pourrie est une gauchiste réputée dans les rangs du PS, qui s’oppose férocement au libéralisme, mais dans les hôtels 5 étoiles!

  • J’ai déjà bénéficié d’un logement HLM (et pourtant je ne suis pas dans la population cible). Le point important à savoir est qu’une fois qu’on y est, on peux y rester pour toujours. C’est une véritable rente pour l’occupant, et non imposée de plus. Je l’ai quitté pour le travail, et j’ai bien senti la différence de prix. Quitter un HLM, c’est comme vendre son appartement avec une grosse perte. Du coup ça pousse les gens à rester coute que coute, bloquant totalement la mobilité du travail. Dans l’immeuble, beaucoup de personnes avec des revenus corrects, parfois seuls dans des apparts de 100m2 (si 4 personnes sur 5 partent de l’appart, la dernière possède toujours le droit d’y rester indéfiniment), donc rotation très faible.

    • Tient, cdg dont l’obsession est la propriété immobilière qu’il faut punir, devrait logiquement réclamer à cors et à cris la suppression des HLM…
      Mais parfois la logique fait défaut 🙁

  • Pour ma part mes parents habités dans un HLM dans les années 60 cela m’a incité à gagner assez d argent pour ne pas y vivre .Ma jeunesse en HLM en banlieue ouvrière n’étant pas mon meilleur souvenir.

    • Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est qu’il n’y a pas que de HLM dans les horribles cités. Il y en a aussi dans les beaux quartiers, certains sont très bien placés, et ne sont pas obtenables par « voie normale ».

      • Tout à fait, la quasi automaticité, HLM => banlieue moche/dangereuse/loin, dans la réflexion sur le sujet biaise les discussions, alors que, comme vous le dites, des logements HLM sont situés dans des beaux quartiers ou des endroits « normaux » (dans le sens : pas forcément une tour de 30 étages ).

  • il y a encore quelques personnes qui ont obtenu un HLM de 100 m2 ,avec le temps se retrouve seul , le 100 m2 devient trop grand pour une personne ,donc désir un appart plus
    petit ,un revenu modeste ,un loyer de 48 ,le nouveau appartement coûte 2 fois plus cher et bien reste sur place tout simplement ..

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

J’ai déjà dit, ici et ailleurs, que la meilleure politique du logement que vous puissiez imaginer consiste à laisser des ménages relativement aisés — ou même riches — se faire construire des logements neufs. Je remets le sujet sur la table parce qu’une étude sur des données suédoises apporte non seulement une énième confirmation mais démontre surtout que les effets de ce type de politiques sur les conditions de logement des plus modestes d’entre nous sont beaucoup plus rapides que ce que je pensais. En l’occurrence, cette étude porte sur l’in... Poursuivre la lecture

Au sud de Paris, le département de l’Essonne fait rarement parler de lui dans les médias, sinon dans les rubriques Faits divers et Justice. La faute aux affaires visant les élus – de tous bords – et à une politique de la ville malheureuse. Pourtant, avec une meilleure gestion, le département pourrait se départir de ses freins.

Évry-Courcouronnes, Corbeil-Essonnes, Massy, Savigny-sur-Orge, Viry-Châtillon, Grigny, Étampes, Boissy-le-Sec… Les « grandes » villes de l’Essonne ne font pas rêver.

Pourtant, à en croire le conseil départ... Poursuivre la lecture

Après « ceux qui ne sont rien », les « Gaulois réfractaires » et les « procureurs », nous voici désormais des « ingrats ». Selon nos confrères du journal Le Monde, le 27 mars dernier, Emmanuel Macron a réuni plusieurs proches pour évoquer la situation sociale tendue que connaît le pays.

Cette situation est évidemment liée au énième projet de réforme paramétrique de notre pyramide de Ponzi nationale qu’est notre système de retraite. Une réforme qui est destinée à rassurer le dernier électorat mobilisable du pays sur le sort de ses pensi... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles