Le nouveau féminisme est-il anti-libéral ?

Les combats pour l’émancipation, pour la libération et pour le droit sont proprement libéraux, et nous ne devons pas les abandonner à l’extrême-gauche.

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Le nouveau féminisme est-il anti-libéral ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 septembre 2018
- A +

Par Juliette Marceaux.

Depuis quelques semaines, l’actualité a été dominée par plusieurs scandales sexuels, et par leur cortège de polémiques. En portant la voix des féministes plus haut et plus loin que d’habitude, les affaires Weinstein et consorts ou l’effervescence autour des hashtags #metoo et #balancetonporc ont engendré de nombreux débats sur le féminisme, ses méthodes, ses visées.

Comme sur d’autres sujets sociétaux, notamment liés au genre, les libéraux ont manqué ici une occasion de se montrer progressistes et de défendre les droits de l’individu.

Beaucoup de commentateurs, internautes ou politiques se revendiquant de la philosophie libérale se sont tantôt amusés, tantôt offusqués de cette vague de libération de parole. Selon eux, dénoncer les violences dont les femmes sont victimes contribuerait à les faire passer pour des êtres fragiles, sensibles, qu’il faudrait nécessairement protéger.

De plus, étant notamment porté par les ridicules SJW (Social Justice Warriors) qui pleurnichent pour des jambes écartées dans le métro ou pour l’écriture inclusive, ce mouvement ne pouvait être qu’infantilisant et indigne des femmes, des vraies, qui veulent être vues comme des individus à part entière n’ayant nullement le besoin d’être défendues. Ce féminisme serait donc rabaissant pour les femmes, désastreux pour les libertés individuelles, et bien trop puritain pour des progressistes.

Les femmes qui parlent : ce n’est pas anti-libéral

Cependant, il n’y a rien d’anti-libéral dans la démarche des femmes qui parlent, se mobilisent ensemble, et refusent les abus.

Rien d’anti-libéral dans leurs principes, d’abord : le libéralisme n’est nullement la défense de la drague ou de nos traditions galantes, mais la défense du droit individuel. Notre sacro-sainte Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen définit la liberté comme « pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Je dois dire que cette définition me semble diablement efficace quand il est question d’hommes qui tenteraient de frotter leur sexe dans mon dos, ou toute autre action qui « nuirait » à mon intégrité physique, voire à ma sécurité.

Quel libéral peut suggérer aux femmes de relativiser les intrusions qui entravent leur droit à la sûreté ? Quel libéral peut donc se moquer de ce principe, ou le subordonner au mystérieux « droit d’importuner » qui ne fait pas, à ma connaissance, partie des principes libéraux ?

Cette vague de dénonciations n’a rien d’anti-libéral non plus dans ses méthodes. Non, ce n’est pas parce que l’on élève la voix, que l’on parle, que l’on accuse, que l’on se victimise. Au contraire, il s’agit d’une entreprise proprement individualiste, une façon de prendre le pouvoir sur les contraintes extérieures subies par l’individu. C’est un moyen de défense : on parle car on refuse que ça arrive encore, on refuse d’en faire une fatalité, on refuse de céder, et on se bat pour chaque millimètre de liberté en plus.

De plus, en dépit des récupérations politiques, ce débat est demeuré proprement sociétal, et le rôle de l’État n’a été que rarement abordé. Les libéraux accusant une judiciarisation de la morale ont mal compris le phénomène à l’oeuvre, plus proche du name and shame (qui peut parfois être injuste, mais qui est d’essence civique) que du processus législatif et judiciaire.

Ainsi, ces protestations s’apparentent à une façon de s’emparer du combat féministe, de ne pas le laisser à un Secrétariat d’État ou à quelques philosophes militantes.

Des écueils, certes, mais de la liberté

Ce déferlement a, évidemment, ses écueils, ses défauts et ses dangers. Néanmoins, il me semble fondamental que les libéraux se montrent du côté de celles qui osent parler, pour des raisons qui tiennent à la nature même du libéralisme.

Si nous pensons —et voulons— un État qui ne s’ingère pas dans les moeurs, c’est parce que nous croyons que la morale n’est pas étatique, que la société et les individus sont perfectibles, que les comportements peuvent évoluer sans être soumis à une autorité politique.

Or, si les revendications nouvelles sont balayées d’un revers de main, si le questionnement de nos pratiques individuelles et collectives est méprisé, nous ne serons que les partisans d’un ordre établi.

Souvent taxé d’être une philosophie sans morale, sans considération pour les combats progressistes, trop souvent confondu avec un égoïsme cruel, le libéralisme a mauvaise presse en France : nous avons là l’occasion de montrer que les combats pour l’émancipation, pour la libération et pour le droit sont proprement libéraux, et que nous refusons de les abandonner à l’extrême-gauche.

Cet article a été publié une première fois en janvier 2018.

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  • Bonjour

    Je pense que tous les libéraux sont contre ces agressions sexuelles, mais que cette agitation médiatico-politique n’est malheureusement qu’une agitation. Rien de bon ne sortira de cela, que des lois liberticides et encore plus de rancœur.
    Que faire ? Crier avec les SJW et être phagocyté par eux ? Ou tous simplement rappeler les bases, la justice et non des postures. Avoir une politique d’Etat régaliens fort et non un Etat obèse.

  • « […]il me semble fondamental que les libéraux se montrent du côté de celles qui osent parler […] »



    Les libéraux seront toujours du côté d’une victime (femme OU homme) s’il existe une preuve concrète qu’elle est victime d’un acte coercitif (Il faut distinguer, d’un côté, les « actes coercitifs » et, de l’autre côté, les actes éventuellement offensants mais non coercitifs, c’est-à-dire les attitudes/conduites que certaines personnes peuvent juger inacceptables mais qui ne sont pas pour autant des actes d’invasion physique. Les « actes coercitifs » peuvent légitimement être interdits par loi, mais ce n’est pas le cas des « actes non coercitifs », ces derniers ne peuvent légitimement être interdits que par des réglementations de propriétaires privés.)

  • Un combat pour le droit de propriété de son corps ne peut être qu’un combat libéral..mais lorsqu’il s’agit ,comme pour les féministes d’accorder plus de droits pour les femmes à cause d’une discrimination supposée ……j’ai un doute , aucune loi ne favorise les hommes par rapport aux femmes à ma connaissance , il s’agit donc d’un combat culturel , pas libéral du tout.la culture n’est pas règle par des lois que des lois liberales peuvent changer. Il ne peut y avoir d’interdits culturels dans le liberalisme.
    Le viol n’a pas besoin de lois particulières ,le fait qu’un homme préfère embaucher un homme plutôt qu’une femme est une liberté fondamentale,., Etc.
    Le mouvement féministe s’adresse à qui ? Aux juges, pas de bol il y a une majorité de femmes,aux hommes, la majorité des hommes n’est pas concerné, ils sont sous la domination des femmes , aux femmes ,oui ses féministes ne s’adressent réellement qu’aux femmes, elles veulent contrôler les autres femmes par la contrainte , on pourrait appeler cela le syndrome de l’Amazone ,la dictature n’a pas de sexe.

  • Je n’ai pas été du tout convaincu par cet article. Je le trouve très féministe. Si je vous rencontré dans la rue, je changerais de trottoir pour être sur de ne pas vous offenser du regard.
    Je trouve le féminisme bien tiède eu égard aux femmes voilées qui se multiplient dans l’espace public
    Si la femme ne peut plus être,ni erotique, ni esthétique je le déplore
    Certaines tenues agressives ou débraillées peuvent être le primummovens de certains comportements masculins primitifs

  • Je suis retraité et je me souviens que dans ma jeunesse il est était naturel de faire un minimum de gringue à la gent féminine environnante. Ne pas le faire eût même été ressenti comme OFFENSANT par les jeunes filles concernées. On disait alors: l’homme propose et la femme dispose. De fait, dans ce système c’était les femmes qui choisissaient leur partenaire. Pour ma part c’est toujours les femmes qui m’ont choisi. Les femmes avaient donc un énorme POUVOIR aujourd’hui perdu à cause de quelques féministes mal machinées. De nos jours les femmes si elles sont honnêtes doivent beaucoup regretter ce temps-là où on osait leur adresser la parole, leur sourire, leur faire des compliments. Aujourd’hui c’est devenu impensable, il faut s’ignorer, marcher à trois pas comme chez les musulmans et les barbares, comme les temps changent! Qui plus est, je cauchemarde en tremblant à l’idée qu’une folle convertie puisse me dénoncer sur ce que j’ai bien pu lui faire dans les années 60…!

  • Le seul point positif de tout cette histoire c’est de voir que les gens, par eux même, peuvent mettre la pression et obtenir des résultats sans un seul tribunal et sans l’Etat.
    La pression du peuple a entraîné des licenciements, sans que ce soit grâce a une loi. Et ceci peut être vu comme une petite victoire du libéralisme. Peut-être est-ce cela que l’auteur a voulu souligner.

    Le point négatif, c’est que sur le fond, ce mouvement est complètement a coté de la plaque, et est un mélange de puritanisme et de féminisme victimisant ridicule.

    • Je ne vois pas bien en quoi le lynchage médiatique est une victoire du libéralisme…

      • C’est le marché.

        • Dans ce cas il faudrait plus parler, selon moi, de proscription.

          Pas vraiment ce qu’il y a de plus libéral.

          • Si l’entreprise veut embaucher que des garçons, c’est son droit, la loi l’interdisant est illégitime pour un libéral.
            Si cela vous choque et que vous trouvez cela immoral, libre a vous de la boycotter, et de militer contre, via un média de votre choix. Si vous êtes nombreux, l’entreprise fera différemment, si elle le souhaite.
            Vous pouvez prendre l’exemple d’une entreprise qui n’embaucherait que des « blancs » ou « noirs » par exemple si cela vous aide a mieux comprendre.

            Ce qui s’est passé est parfaitement libéral. Des gens se sont unis, et on milité via un discours et des arguments. Et des entreprises ont licencié des gens.

            Aucune loi, aucune intervention de l’Etat. C’est parfaitement libéral.

            Le problème, c’est que les militants soutenait une idée idiote et avaient des arguments idiots.

            Mais c’est le marché. Et on va surement voir apparaître des contre-militants, des contre arguments, et d’autres entreprises concurrentes vont embaucher les débauchés.

            C’est le marché.

            • Vrai.
              Toujours est il que cela reste assez effrayant…

              • Pourquoi ? La plupart du temps, les choses marchent de manière finalement satisfaisante. Parfois ça met un peu trop longtemps à s’arranger, mais la loi ou l’état ne font pas mieux. Au contraire, ils ont tendance à rajouter des problèmes et des délais supplémentaires. Dans les hypermarchés que je fréquente, les vendeurs de sushis sont tous asiatiques. Si les clients apprécient, où est le souci ? Et s’ils n’apprécient pas, nul doute que l’entreprise va s’interroger et trouver un moyen de donner satisfaction aux clients pour qu’ils reviennent. Le seul aspect qui m’effraie là-dedans, c’est le temps souvent trop long qu’on met à venir à la solution équilibrée, et les faux arguments qui brouillent parfois le processus.

  • Bref, on ne parle pas de la même chose, visiblement.

    Je doute qu’un libéral ne prenne la défense du harcèlement, du viol ou de l’agression sexuelle. Mais aussi, on ne s’arrête pas qu’aux problèmes, on considère la question des moyens, de leur efficacité et des conséquences des solutions étatiques mises en œuvre.

    Ce dont on parle ici, notamment dans la tribune, ce n’est pas du viol ou de harcèlement, mais des dérives liberticides, moralistes et inquisitrices du mouvement féministes. Orienter le débat sur les victimes de viol est un homme de paille que lance le mouvement pour détourner l’attention et associer leur critique à une forme de relativisation du viol…

    • Pourquoi y a t-il dérives ? Parce que justement ce combat a été plus ou moins laissé a l’extrême-gauche (bien que son tropisme pro islam lui fasse perdre singulierement de sa coherence intellectuelle. Si les mouvements libéraux, au lieu de jouer à Ponce Pilate, comme certains vont jusqu’à le théoriser ici, s’étaient plus positionnés dessus, discours et méthodes auraient été différents et pour tout dire, moins hystériques…

  • Le combat pour l’émancipation des femmes est positif. Que la parole des femmes se libère afin de dénoncer à juste titre les viols et agressions sexuelles, aussi. Que cela se passe par le « name and shame », c’est déjà moins évident. A tous égard, le tribunal de la place publique entraînant la mort sociale sans qu’il soit besoin de prouver quoi que ce soit n’est, vraiment, pas très libéral. Le travail devrait être plus profond – à commencer par s’assurer que la première question qu’on pose à une plaignante ne soit pas « mais pourquoi vous portiez une jupe? ».
    Par ailleurs les SJW ne sont pas seulement ridicules. Ils, Iels, Elles, Lol traînent avec eux un néopuritanisme tout à fait opposé à la philosophie libérale (et ils s’en revendiquent, au moins les choses sont claires). Et c’est là la question: un « bonjour mademoiselle » un peu lourdaud n’est pas une agression. Tenter de séduire n’est pas agresser.
    La galanterie « à la française », à cet égard, est une façon de régler ces rapports de séduction. Elle me semble préférable à la situation dans bien d’autres pays du monde où mariages forcés et statut inférieur de la femme sont la norme, mais aussi à la situation américaine qui est plus judiciarisée que chez nous.

  • Seul les viols et les aggressions sont réellement un problème. faire pression sur quelqu’un pour obtenir un avantages quelconque ne pose pas de problème en soit. la plupart des femmes qui se reveillent aujourd’hui on fait commerce de leur charmes pour obtenir certains avantages. personne ne parle de celle qui ont refusé les pressions en sacrifiant la facilité sur l’hôtel de leur propre respect.
    Et puis si on fait abstraction de toute hypocrisie je n’ai jamais vu de matcho célibataire alors que les hommes, doux, respectueux gentils célibataires on les compte par millions. que les femmes commence par mettre leur paroles en accord avec leurs actes et on en reparlera.

    • +1
      Si on est honnête, un producteur qui demande a coucher pour embaucher l’actrice sur un contrat de plusieurs millions de dollars, n’est pas plus immoral que l’actrice.
      Je ne comprends pas pourquoi on part du principe que c’est l’actrice la « victime ».

      L’actrice est d’accord. Le producteur aussi. Il y a symétrie. Le producteur joue sur l’envie de l’actrice de décrocher le rôle et les millions, l’actrice joue sur l’envie du producteur. Le producteur est un porc, l’actrice est une ….

      D’un point de vue libéral, on doit se demander : qui est lésé ?

      – Les actrices, qui ont dit non. Mais cela relève du processus de marché.
      – Les spectateurs, qui auront un film moins bon. Mais cela relève du processus de marché.
      – L’employeur du producteur, si celui est employé. Il doit le licencier ou se prémunir de ce genre d’action par des systèmes de contrôle et reporting interne.
      – L’actionnaire de la production s’il existe. C’est son risque.

      Si l’actionnaire, le producteur, l’employeur ne font qu’un cela réduit encore le problème.

      Au final, cela relève d’une erreur professionnel du producteur, mais pas plus.

      Bien sur cela n’est valable que pour la proposition du producteur.
      Toute agression physique, relèverait par contre d’une faute devant mener au pénal et devant être très durement réprimer devant un tribunal.

      • devant être « justement » réprimé devant un tribunal. agresser un femme n’est plus grave qu’agresser un homme. Il y a énormément plus d’homicide d’homme que de femme dans le monde, apparemment cela n’offusque personne…

  • Je coi, Madame ou Mademoiselle, que vous vous trompez de combat. La tribune des 100 refuse tout simplement l’hystérie qui s’est emparée des USA et de la France depuis l’affaire Weinstein et qui a conduit à des errements de délation et de condamnations très dommageables.

    • Contre les délations infondées il y a 2 types de poursuite pénales :
      – l’injure, pour une allégation infamante;
      – la diffamation, pour un fait reproché qui constitue une infraction pénale.
      A la Justice de faire son travail.

  • Je pense sincèrement que le combat des féministes est biaisé par le fait que leur angle d’attaque est toujours le même :
    – c’est un homme (pourtant les femmes ont des comportements similaires et peuvent abuser de leur pouvoir)
    – c’est quelqu’un de « commun » : donc à l’opposé d’un « adepte du Coran » , machiste de par sa religion
    – c’est une cible facile et l’attaquer fera l’unanimité
    Pourquoi rechercher la facilité alors que des cibles bien plus évidentes et nombreuses pullulent autour de nous : les « adeptes du Coran » qui voilent leurs femmes, les migrants qui agressent les femmes dans la rue, . . .
    La peur du risque ou de représailles ou d’être cataloguées de xénophobes ?

  • « Quel libéral peut suggérer aux femmes de relativiser les intrusions qui entravent leur droit à la sûreté ? Quel libéral peut donc se moquer de ce principe, ou le subordonner au mystérieux « droit d’importuner » qui ne fait pas, à ma connaissance, partie des principes libéraux ? »

    Vous me citez un auteur libéral qui dit qu’on a pas le droit de parler à qui on veut sur sa propriété privée ou dans l’espace public ? Libre à vous de ne pas répondre mais, en Libéralie, si j’ai envie de vous parler : c’est mon droit le plus stricte. Votre droit est de m’ignorer.

    « Si nous pensons —et voulons— un État qui ne s’ingère pas dans les moeurs, c’est parce que nous croyons que la morale n’est pas étatique, que la société et les individus sont perfectibles, que les comportements peuvent évoluer sans être soumis à une autorité politique. »

    Non. Ce que pensent les libéraux (pas ceux de pacotilles — les progressistes), c’est qu’il n’y a aucune nécessité pour la société que les individus évoluent. Si un type a envie d’être un sale machiste : qu’il le fasse tant qu’il n’empiète pas sur la liberté et la propriété d’autrui. De la même manière, libre à vous de devenir une féministe hystérique sur votre propriété privée.

    « Or, si les revendications nouvelles sont balayées d’un revers de main, si le questionnement de nos pratiques individuelles et collectives est méprisé, nous ne serons que les partisans d’un ordre établi. »

    Ce ne sont pas vos revendications qui sont balayés mais vos demandes d’intervention étatique qui sont conspuées par les libéraux. Vos fameux « droits à ».

    « Souvent taxé d’être une philosophie sans morale, sans considération pour les combats progressistes, trop souvent confondu avec un égoïsme cruel, le libéralisme a mauvaise presse en France : nous avons là l’occasion de montrer que les combats pour l’émancipation, pour la libération et pour le droit sont proprement libéraux, et que nous refusons de les abandonner à l’extrême-gauche. »

    Les libéraux se moquent de leur « image de marque ». Je ne suis pas libéral parce que c’est « in ». Je me fous royalement de ce que deux ou trois SJW pensent de moi.

    Pour conclure, les libéraux n’ont que faire de vos combats progressistes d’arrière garde. Ils n’ont que faire de votre émancipation et sont clairement contre celle que vous endentez essayer d’imposer, via la violence légale, à autrui.

    Et pour être sincère, vu votre prose, je pense que votre place semble plus à l’extrême gauche que sur un site libéral.

    • Le seul « droit à » que revendique Juliette Marceaux, c’est le droit à ne pas être importunée dans l’espace public, stricte application du « non nocere, nihil magis » principe libéral repris dans la DDHC de 1789.

      Elle refuse en outre d’abandonner ce combat à l’Etat et sépare, comme il se doit, droit et morale.

      Comprends pas ce qu’il vous faut de plus… ou de moins !

      • Ce droit n’existe pas et je vous mets au défi de me trouver quelque chose qui s’en rapproche dans la DDHC de 1789. Citez l’article.

        En Libéralie, qui ne désire pas être « importuné » (au sens de ne pas voir autrui lui adresser la parole) peut rester sur sa propriété privée dûment affichée (« Défense d’entrée – propriété privée »). Mieux, il peut la clôturer et la défendre à l’aide d’armes à feu s’il le désire. En Libéralie, c’est son droit.

        Si vous avez envie d’arranger verbalement la foule ou un individu en particulier (sans l’insulter, sans le diffamer, sans le toucher, sans l’entraver physiquement, etc.), vous en êtes parfaitement libre tant que vous vous trouvez dans l’espace public, sur votre propriété privée ou sur avec l’accord du propriétaire des lieux. Et, encore une fois, je vous mets au défi de me trouver un auteur libéral qui prétendrait le contraire (citation à l’appuie).

        Vous êtes libre de raconter vos idioties aux autres, ils sont libres de s’en cogner mais certainement pas de vous faire taire. Cela est valable pour les idioties machistes comme féministes.

        • Art 4 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».
          Repris dans l’article de JM ci-dessus. Faut suivre un peu !

          Cette restriction de la liberté des citoyens aux actes qui ne nuisent pas à autrui consacre, par construction, le droit d’autrui à ne pas subir les nuisances des premiers.

          • Excusez moi mais je crois que c’est vous devriez lire un peu …

             » : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. »

            Cette seconde partie qui précise la première — de l’Article 4 de la DDHC de 1789 — enterre toute votre interprétation.

            Le fait que vous vous exprimiez (un droit naturel : la liberté) dans l’espace publique ne déleste nullement autrui d’un de ses droits naturels.

        • Vous aurez noté, si vous êtes un lecteur attentif, que Juliette Marceaux ne prend pas l’exemple, pour cette application de la restriction des libertés, d’un sifflement appuyé, d’un compliment déplacé, ou de tout autre manifestation d’une drague lourdingue, mais bien une agression physique et sexuelle. Ce n’est donc pas la liberté d’expression qui est en jeu, mais une nuisance d’une toute autre nature. Et (vous aurez noté) qu’en bonne libérale, elle ne réclame pas l’irruption du législateur dans le domaine des relations humaines verbales, dont le « name and shame » est une pratique, parmi d’autres, qui respectent justement la liberté d’expression à laquelle vous et moi tenons (pourvu, dois-je ajouter, que celle-ci respecte la présomption d’innocence)…

          • En l’occurrence, en lecteur attentif, j’ai surtout vu que l’auteur raconte absolument n’importe quoi en montant un « espèce d’homme de paille ». Donc, reprenons son propos :

            « Quel libéral peut suggérer aux femmes de relativiser les intrusions qui entravent leur droit à la sûreté ? »
            => En tant que tel, cette phrase ne veut pas dire grand chose. Son lyrisme prête même à sourire. L’auteur utilise de « jolies mots compliqués » en sacrifiant le sens … On nous parle « d’intrusions ». D’accords. Mais de quelles natures ? Un viol est une intrusion, oui. Une agression sexuelle, oui. A priori, vu le paragraphe précédent, on pourrait penser qu’on nous parle d’agressions sexuelles ?

            « Quel libéral peut donc se moquer de ce principe, ou le subordonner au mystérieux « droit d’importuner » qui ne fait pas, à ma connaissance, partie des principes libéraux ? »
            => C’est ici que cela se gatte. On nous parlait « d’intrusions » (qui est un mot très fort) et maintenant on nous parle « d’importuner » (qui est un mot bien plus faible). « Importuner » comment ? Pour moi, une agression sexuelle va bien au delà de ce que décrit le terme « importuner ». Dans le discours actuel (simple recherche google), le terme « droit d’importuner » a été utilisé pour décrire ce que d’aucun appellerait « de la drague lourde » et certainement pas une agression sexuelle. Or, « de la drague lourde », c’est l’usage de sa liberté d’expression (un droit naturel) : libre à quiconque de raconter ses conneries, libre à vous de vous en cogner. Si vous ne voulez pas que des gens viennent vous raconter leurs conneries, vous restez sur des propriétés privées qui l’interdisent.

            Une petite digression ici. Vous avez vu : on parle de l’agression sexuelle (que tout le monde condamne) et on arrive, en entretenant le flou, à « de la drague lourde » (c’est-à-dire un type qui abuse de sa liberté d’expression) … Méthode typique de gauchiste. On enrobe la partie moisie de son discours autour d’une grosse bouchée sucrée de consensus pour essayer de faire passer le tout … Et, en plus, ici, c’est mal fait.

            • Frotter son sexe contre une femme dans le métro (parce que de ça qu’on parle depuis le debut)… Liberté d’expression ou agression sexuelle ?!

              • Avez-vous lu ce que j’ai écris ?

                Je ne pense pas.

                • Ma réponse est oui. Et la vôtre ?

                  • Je me cite :

                    « C’est ici que cela se gatte. On nous parlait « d’intrusions » (qui est un mot très fort) et maintenant on nous parle « d’importuner » (qui est un mot bien plus faible). « Importuner » comment ? Pour moi, une agression sexuelle va bien au delà de ce que décrit le terme « importuner ». Dans le discours actuel (simple recherche google), le terme « droit d’importuner » a été utilisé pour décrire ce que d’aucun appellerait « de la drague lourde » et certainement pas une agression sexuelle. Or, « de la drague lourde », c’est l’usage de sa liberté d’expression (un droit naturel) : libre à quiconque de raconter ses conneries, libre à vous de vous en cogner. Si vous ne voulez pas que des gens viennent vous raconter leurs conneries, vous restez sur des propriétés privées qui l’interdisent. »

                    A la vue de votre réponse, je vois deux possibilités :
                    – vous n’avez pas lu,
                    – vous n’avez rien compris.

                    Dans les deux cas, je ne peux rien pour vous.

      • Importuner n’est pas nuire.

        Importuner = déranger.

        Faire une publicité est importuner.
        Sonner chez quelqu’un pour demander des investissements ou faire la promotion d’un produit est importuner.
        Demander l’heure, son chemin, demander une augmentation à son patron est importuner.
        Bien des gens sont dérangés par le fait qu’une personne gagne plus qu’eux.
        Une personne qui demande une pièce en rue importune.
        Il faut donc interdire tout ça ?

        • Il n’y aurait aucun problème si les féministes voulaient interdire le « droit de nuire ». Mais c’est bien le droit d’importuner qu’elles s’en prennent.

  • En France, le libéralisme est encore trop perçu comme liberalisme économique (assorti au conservatisme social). Les faits donnent hélas raison à cette impression. Fillon, c’est 20-25 %. Feue Alternative libérale c’est 2 %… Et si on ajoute à ça que pour les premiers, le « progressisme » est un gros mot qui évoque les horreurs staliniennes, la messe est dite !
    Je remercie donc Juliette Marceaux pour ses judicieux rappels.

  • Beaucoup de libéraux ne s’engagent pas pour le féminisme parce qu’il n’y a pas de raison à s’y engager.

    En fait, c’est exactement la même chose que pour entreprendre : on a la liberté de tenter, de réussir ou d’échouer, il y’a un cadre légal qui définit les règles et trop toucher et faire fluctuer ce dernier met tout le monde dans une position d’inconfort (méconnaissance, doutes, tentatives malhonnêtes ou agressives de s’en sortir).

    Trop de cadre tue le cadre, trop en parler tue la liberté. Ne rien dire, éviter d’ajouter son morceau de caca à un débat où tout a déjà été dit et se concentrer sur l’essentiel est aussi parfois une bonne solution.

  • Concernant la « droit d’importuner », il s’agit d’un droit-liberté et non d’un droit-créance. Cela signifie juste qu’il n’existe pas d’interdiction d’importuner dans la limite du harcèlement.

  • Les femmes qui parlent est bien sur libéral.
    Les lynchages, les dénonciations, les chasses aux sorcières sous couvert de fausses accusations, l’inversion de la charge de la preuve, la dénonciation de l’homme en tant qu’ennemi, la victimisation à outrance, le déni de la responsabilité individuelle, de la question des préférences, la volonté d’instauration de politiques de correction au nom de la justice sociale, non…

    • Les libéraux défendent les droits fondamentaux des individus.
      Le féminisme défend les droits d’une partie seulement, et en invente de nouveaux.

  • Je ne comprends pas très bien. Manifestement, vous n’avez pas conscience que le féminisme débridé que nous subissons actuellement, n’a rien à voir avec la défense des femmes, mais à leur prise de pouvoir.
    Ce n’est qu’un avatar ou un bâtard du communisme ancestral qui se cherche depuis la fin de l’URSS et qui a remplacé la lutte des classes par la lutte des sexes.
    Cela n’a pas beaucoup de caractères communs avec le libéralisme.

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