7 politiques qui accroissent la pauvreté

Si l’on souhaite vraiment réduire la pauvreté, seule l’économie de marché, malgré ses imperfections, peut y aider.

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7 politiques qui accroissent la pauvreté

Publié le 7 septembre 2018
- A +

Par Brian Balfour.
Un article de Libre Afrique

Plusieurs politiques publiques sont de nature à maintenir les pauvres dans la pauvreté. Étrangement ce sont des politiques qui au premier abord pourraient paraître attractives. On peut en citer au moins sept.

Étendre le champ de l’État providence

Une première recette consiste en la création de dispositifs d’aides incitant les pauvres à prendre des décisions les empêchant de sortir de la pauvreté. Une étude réalisée en 2012 par le secrétaire à la protection sociale de la Pennsylvanie a analysé les décisions auxquelles sont confrontés les individus et les familles inscrits dans divers programmes d’aide sociale étatiques.

L’étude a par exemple montré qu’une mère célibataire ayant deux enfants âgés de 1 et 4 ans, disposant d’un salaire annuel de 29 000 $, serait éligible à des aides gouvernementales d’environ 28 000 $ (Medicaid, chèques-logement et garderie subventionnée). Ainsi, si elle trouve un travail mieux rémunéré, ou travaille davantage d’heures, elle risque de perdre des aides substantielles.

Face à cette situation, de nombreuses personnes choisissent naturellement de recevoir des prestations plutôt que de tenter d’augmenter leurs salaires. D’évidence, ce « filet de sécurité sociale » crée des incitations économiques perverses, et piège les bénéficiaires dans la trappe de l’assistance sociale. S’enlisant dans le segment des emplois de bas niveau, ils deviennent inaptes au travail. C’est un cycle vicieux qui maintient les gens pauvres et dépendants de l’État.

L’État providence a de plus un impact négatif sur la cellule familiale. Les programmes d’aide sociale ont tendance à diviser les familles. L’argent injecté par le gouvernement dans le budget familial rompt une certaine interdépendance au sein des couples pour subvenir à leurs propres besoins. Depuis que l’on a renforcé les programmes d’aide sociale dans les années 1960, le taux de naissances hors mariage a triplé. En Caroline du Nord, les familles ont environ cinq fois plus de risques de vivre dans la pauvreté lorsqu’il n’y a pas de père à la maison.

Instaurer une politique fiscale progressive

La deuxième recette consiste à alimenter l’État providence par le biais de taxes punitives pour l’emploi et la création de richesse. En effet, l’ingrédient essentiel de la croissance économique, et donc du recul de la pauvreté, réside dans les gains de productivité réalisés grâce à l’investissement en capital. Les impôts élevés prélevés sur les entreprises rentables et les petites entreprises découragent les investissements en capital. Les entreprises préfèrent donc ne pas trop développer leurs activités ou s’expatrier dans des pays plus favorables à l’investissement. Ainsi, les opportunités d’emploi se tarissent.

Augmenter le salaire minimum

Le salaire minimum imposé par le gouvernement est aussi facteur d’augmentation de la pauvreté. La loi de l’offre et de la demande nous dit que plus le prix d’un bien ou d’un service est élevé, moins il sera demandé (toutes choses étant égales par ailleurs, bien sûr).

L’augmentation du salaire minimum rendra de plus en plus chère l’embauche de personnes peu qualifiées. En même temps, les salaires plus élevés attireront davantage de demandeurs d’emploi disposés à fournir leur main d’œuvre à un prix plus élevé. Les employeurs pourront être plus sélectifs dans leur recrutement et, en tant que tels, les demandeurs d’emploi peu qualifiés seront encore une fois évincés par des candidats plus qualifiés et moins nécessiteux. Les lois sur le salaire minimum sont un outil efficace pour exclure ceux qui ont le plus besoin d’acquérir une expérience professionnelle.

Soutenir des politiques «d’énergie verte» restrictives

Les initiatives du gouvernement en matière d’énergie verte rendent l’énergie plus chère. Les initiatives étatiques et fédérales qui imposent une énergie « renouvelable » plus coûteuse signifient que les factures de services publics monteront en flèche. Les pauvres sont directement touchés.

Augmenter le fardeau de la réglementation des entreprises

Autre recette pauvreté : imposer de nombreuses réglementations coûteuses aux entreprises. Ces restrictions strictes découragent la création et le développement des entreprises. Cela signifie : moins de possibilités d’emploi. Les lourdes exigences légales obligent les entreprises à dépenser des ressources rares pour être en conformité plutôt que d’investir dans leurs entreprises et de créer des emplois. La dépense pour des postes hautement qualifiés conformes à des normes de conformité consomme des ressources qui pourraient être consacrées à des demandeurs d’emploi peu qualifiés. Les pauvres restent encore sur la touche.

Gonfler la masse monétaire

Le jeu de la Banque Centrale qui crée de l’argent ex nihilo est aussi un potentiel outil de pauvreté. La masse monétaire gonflée érode alors la valeur de la monnaie et donc des revenus et de l’épargne. Les pauvres sont les plus durement touchés par cette inflation, car leurs ressources limitées les empêchent de faire face à la hausse du coût de la vie. L’impact est plus fort sur les plus pauvres.

Imposer des tarifs douaniers élevés

Enfin, la politique qui consiste à maintenir des droits de douane élevés sur les produits étrangers pour limiter les importations, est aussi créatrice de pauvreté. Certes, les industries domestiques protégées de la concurrence par ces tarifs peuvent prospérer, mais à quel prix ?

Prenons l’exemple des tarifs douaniers sur l’acier étranger. Ils peuvent aider les 170 000 travailleurs américains employés par l’industrie sidérurgique, mais la hausse des prix de l’acier nuira aux industries qui utilisent l’acier comme intrant. Ceci aura donc un impact négatif sur les 6,5 millions de travailleurs employés dans le secteur. Notons également que les hausses de prix qui se répercuteront sur les consommateurs nuisent de manière disproportionnée aux ménages à faibles revenus. Ainsi, moins d’opportunités d’emploi et coût de la vie plus élevé créent un duo favorable à la pauvreté.

Cette analyse en 7 points devrait inspirer le continent africain qui enregistre encore un taux de pauvreté inquiétant. Si l’on souhaite vraiment réduire la pauvreté, seule l’économie de marché, malgré ses imperfections, peut y aider. Comme le disait Milton Friedman : « L’histoire montre clairement que, jusqu’à présent, rien n’a été plus capable d’améliorer le sort des gens ordinaires que le système de la libre entreprise.»

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  • C’est écrit pour la France ou pour l’Afrique? Parce que notre beau pays coche toutes les cases…

  • les 7 politiques qui accroissent la pauvreté,sont apprisent a l’ENA , et connus part coeur par nos dirigeants , pour garder leur poste !
    car la France est sur le sommet du podium dans les 7 cas !
    c’est pour ça qu’on est les meilleurs !!!!!!!!

  • taux de pauvreté inquiétant , mais aussi taux de natalité élevé alors que les mères n’ont pas de quoi allaiter leurs enfants ;

  • Désolé, légèrement HS, mais une pensée fugace.
    Il me semble que l’argument de la trappe de l’assistanat s’applique plutôt bien au revenu universel défendu par certains « libéraux ».

    Les différents concepts de RI qui ont été formulés peuvent prendre de nombreuses formes et poursuivre de nombreux buts, mais si la plupart du temps ils ne génèrent effectivement pas d’effet de seuil, ils sont souvent censés permettre de ne pas travailler si l’on souhaite s’affranchir de ce terrrrible carcan.

    Or, quoi de mieux que l’oisiveté prolongée pour progressivement devenir de moins en moins employable ? Et la soi-disant liberté gagnée par l’affranchissement des contraintes matérielles devient une dépendance complète au cordon ombilical universel. En espérant que rien n’arrive à la mère nourricière !

    • Je vous conseille la lecture du bouquin de Koenig (Voyage d’un philosophe au pays des libertés) qui vous démontrera le contraire.
      Comme il le rappelle le lui-même à un tournant de son argumentation : « le malheur de l’homme vient d’une chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre »… (Blaise Pascal).
      De fait les experiences du RU, là où elles ont été faites, montre que le philosophe avait raison.

      • Merci pour votre réponse. Que voulez-vous dire par « vous démontrera le contraire » ? Que le fait de ne pas travailler accroît votre employabilité et réduit votre dépendance vis-à-vis du RU ? Je me doute que ce n’est pas ce que vous voulez dire, mais j’avoue que je ne vous ai pas compris…

        Existe-t-il des études sérieuses sur les résultats d’expériences de RU, avec non seulement les effets de la perception du revenu sur les incitations, mais aussi les effets de la fiscalité qui l’accompagne, notamment dans les pays ne bénéficiant pas d’une rente de ressources comme la France ?

        Quant aux propos de Blaise Pascal, je ne crois pas que l’on puisse raisonnablement disserter sur le bonheur ou le malheur de façon aussi universelle. Chacun trouve son bonheur à sa façon, ce me semble. C’est d’ailleurs une des sources de légitimation du libéralisme : il n’appartient qu’à nous-même de déterminer ce qui nous rend heureux, pas à une autorité extérieure.

        Et puis le RU ne répond pas au fait de « ne pas SAVOIR demeurer au repos », mais plutôt au fait de « ne pas POUVOIR ». Sauf si le facétieux philosophe pratiquait avant l’heure la fameuse devise belge, « Savoir c’est pouvoir ».

        • Je précise donc : Le RU n’engendre pas l’oisiveté. C’est même le contraire qui s’est produit dans les quelques lieux, dans le monde, où il a été testé. Les gens utilisent cette ressource de manière rationnelle, le plus souvent pour développer une activité…
          Koenig : « Le RU, leur permet, plutôt que de survivre au mois le mois, de planifier leur avenir, y compris pour rechercher un emploi plus stable ou entreprendre des études… »

          L’avantage du RU par rapport au système actuel de nos minima sociaux, est qu’il laisse l’individu libre et responsable, au lieu de le rendre dépendant de contrôles tatillons de l’administration et du formulaire qui va bien…
          Koenig :  » L’individu, indépendamment de son niveau de revenu ou de connaissances, est mieux placé que n’importe quelle administration pour déterminer ses propres besoins ».

          Voilà sans doute pourquoi le RU plait tant aux libéraux (mais pas qu’à eux, pour d’autres raisons).

          • et qu’en est il du devenir de ceux qui ‘ont du payer le ru?
            qu’est ce qui a changé pour eux? n’ont il pas du restreindre leurs projets? leurs recherche d’amélioration de vie? ne pas jouir d’une période d’oisiveté qu’ils auraient pu s’offrir.?

            il est facile de soutenir le ru quand on regarde ce qu’il advient de ceux qui le reçoivent..mais ceux qui le paient…

            à l’instar des allocations sociales quelle est l’utilité du ru pour celui qui le finance?

            • Vous ne croyez pas à la théorie du ruissellement inverse ? Les pauvres qu’on sécurise et dont la situation qui s’améliore profite à la société dans sa globalité ?
              Ni à la simplification administrative ? Le remplacement du millefeuille indigeste des centaines de prestations sociales par l’unique RU permettant de dégraisser le mammouth étatique ?
              Ni à la paix sociale autorisée par les allocations aux plus démunis ?

              Du point de vue philosophico-politique, Koenig identifie trois arguments justifiant le RU – pour lui, 2 sont mauvais, 1 est bon.

              L’argument technologique ou celui de la fin du travail : le déplacement du travail de l’homme vers la machine obligerait à repenser la façon dont le premier serait rétribué. Le RU peut être perçu dans cette optique comme une assurance-chômage, ou une « rente prise sur la production automatisée ».

              L’argument de la juste compensation : ici, le RU doit être vu comme un impôt sur le capital commun originel. Selon les auteurs, ce CCO peut être la nature, la somme des connaissances d’une société, etc. dont certains ont pu tirer plus de profits que d’autres, sans pour autant payer totalement leur du. Pour expliciter cet argument, Koenig prend l’exemple suivant : « si je peux écrire des livres, c’est que la société a mis à ma disposition des outils techniques, une langue, un système juridique, une histoire intellectuelle, sans même mentionner l’éducation. Aussi l’individu n’est-il que très partiellement responsable de ses productions et des rémunérations qu’il peut en tirer. L’essentiel est constitué de ce que les économistes appellent des « externalités positives »… ».

              L’argument de la liberté : Ici, le RU doit être considéré comme « le moyen le moins paternaliste et le plus efficace de lutter contre la pauvreté, en épargnant aux plus démunis les procédures inquisitoires qui caractérisent nos systèmes sociaux actuels ». Plus généralement, le RU autorise plus d’autonomie individuelle en laissant les gens libres de choisir l’activité qui leur plait, et non pas celle que la société ou les contraintes économiques leur impose. Il augmente globalement le degré de liberté des sociétés où il est introduit. En autres conséquences, Koenig prend l’exemple de la prostitution : la prostituée étant de ce fait, libre d’exercer ou non son métier, ne pourrait plus se voir taxer d’aliénation, sur la base de laquelle le législateur a osé pondre « pour son bien », une loi sur la pénalisation du client. Le RU aurait ainsi un impact considérable sur l’évolution de nos sociétés, où la morale collective et coercitive n’aurait plus de prise. Le RU signerait aussi la fin du travail comme valeur collective, mais pas comme activité.
              Koenig : « Le RU revêt une fonction presque métaphysique, il permet de fonder le libre arbitre dans une société ouverte ». Un beau programme pour un libéral, non, et qui nous éloigne quelque peu des craintes, non fondées, sur une explosion de l’oisiveté.

              A ce titre, permettez-moi de citer encore un extrait du livre : « Le pari fondamental, c’est que seule une infime minorité se satisfasse du surf à Malibu, et que parmi cette minorité, une minorité accomplisse des exploits, ou produise des innovations que jamais la majorité n’aurait pu imaginer. »

    • @ Bris de glace
      Il ne faut pas se voiler la face! Il n’est pas facile de rester sans rien faire en vivant d’allocations diverses. Donc cette possibilité ouvre la porte du travail au noir ou de trafics en tout genre, sous le manteau, ou même le troc, toutes choses productives concrètement mais improductives administrativement.
      Pourquoi un chômeur peu qualifié à temps plein ferait-il un travail avec des déplacements matin et soir et 7 à 8 H/jour pour gagner à peine plus?

      En cela la « providence » étatique est contre-productive, clairement. La solution habituelle est la dégressivité progressive du montant des allocations de chômage. Mais comment « obliger » un chômeur à faire et réussir une formation qualifiante pour un travail où l’offre d’emploi ne rencontre plus la demande? Pas sûr que la réponse viendra de l’administration publique: que faire de fonctionnaires devenus inutiles? Et c’est ainsi que le serpent se goba par la queue!

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