Une croissance « molle » ? Rien d’étonnant !

Un État qui ne fonctionne que par la redistribution ne peut pas attendre de croissance.

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Une croissance « molle » ? Rien d’étonnant !

Publié le 2 septembre 2018
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Par Patrick de Casanove.

Il paraît que la rentrée est dure pour le gouvernement. Le malheureux avait bâti un budget 2018 (déficitaire pour la 43ème année consécutive, on appréciera l’exploit !) sur une prévision de croissance au doigt mouillé de 1,9 %. Or cette dernière ne sera que de 1,7 %.

L’économie française est étatisée. Il faut bien être conscient que, structurellement, la vision socialiste de l’économie, statique et fonctionnant à somme nulle, ignore son côté dynamique lié à l’action innovante et créatrice de l’être humain. C’est-à-dire l’action humaine. L’étatiste croit que l’enrichissement des uns ne peut avoir lieu que grâce à l’appauvrissement des autres.

Par conséquent, l’État français ne fonctionne que pour la redistribution, des individus dits riches vers les personnes dites pauvres.

L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. L’État (1848)

Il appelle cela l’égalité, le partage, la justice sociale. À cette fin il crée de faux droits, appelés « droits sociaux », qui ne sont que le droit pour les uns de confisquer légalement l’argent des autres.

Pour Bastiat c’est de la spoliation légale.

C’est ce qui est arrivé. La chimère du jour est d’enrichir toutes les classes aux dépens les unes des autres ; c’est de généraliser la Spoliation sous prétexte de l’organiser. Or, la spoliation légale peut s’exercer d’une multitude infinie de manières ; de là une multitude infinie de plans d’organisation : tarifs, protection, primes, subventions, encouragements, impôt progressif, instruction gratuite, Droit au travail, Droit au profit, Droit au salaire, Droit à l’assistance, Droit aux instruments de travail, gratuité du crédit, etc. Et c’est l’ensemble de tous ces plans, en ce qu’ils ont de commun, la spoliation légale, qui prend le nom de Socialisme. La loi (1850)

En vérité, en fait d’égalité, il ne s’agit au mieux que d’un partage égalitaire de la coercition au travers de centaines de prélèvements obligatoires et des dizaines de milliers de lois et règlements touchant tous les secteurs de la vie privée. Tout le monde a sa part, personne n’y échappe.

Toute notion de création de richesses est absente du système, donc en aucun cas son objectif ne peut en être la création, la prospérité ou l’abondance. Or, toute politique qui vise à répartir la richesse et non pas à la produire est destructrice. Elle entraîne des gaspillages par mal investissement. Elle entraîne des pénuries car elle détruit les incitations productives ainsi que l’information des prix. Il faut bien reconnaître qu’en France il n’existe pas de prix vraiment libres. Soit ils sont administrés, soit ils sont pervertis par les taxes.

Le premier but de cette redistribution est le rationnement à cause de la pénurie induite. (Pénurie de soins, de travail, de logement, de ressources etc). Rationnement au profit de groupes d’intérêts organisés, les fameux lobbies.

Oui, tant qu’il sera admis en principe que la Loi peut être détournée de sa vraie mission, qu’elle peut violer les propriétés au lieu de les garantir, chaque classe voudra faire la Loi, soit pour se défendre contre la spoliation, soit pour l’organiser aussi à son profit. La loi (1850)

Le second est l’achat de voix pour arriver à obtenir des majorités électorales. C’est le marché politique.

Au final il n’y a que des perdants.

C’est pourquoi en France, aujourd’hui, la croissance endogène ne peut exister de manière significative. La croissance dans notre pays ne peut être liée qu’à une dynamique extérieure qui la tirerait vers le haut. C’est la politique du chien crevé au fil de l’eau, confirmée par le taux mollasson de la croissance prévue comme réalisée, et ce depuis bien des années. Les quelques corrections paramétriques du budget 2018 sur les heures supplémentaires, les aides sociales ou le reste ne changeront rien à cet élément de fond : le système français est fabriqué pour engendrer la stagnation, voire la récession, en aucun cas la création de richesses.

Nos gouvernants devraient lire Bastiat. Aucune mesure technique ne transformera un système inducteur de pauvreté en un système inducteur de richesses. Pour que l’objectif du système français soit la prospérité de tous, y compris de ceux qui sont aujourd’hui dans la difficulté, il faut que le système soit désormais bâti sur la liberté économique qui va bien au delà de l’économie.

Pour Bastiat l’économie est la science des échanges. Or :

L’échange est un droit naturel comme la propriété. Tout citoyen qui a créé ou acquis un produit doit avoir l’option ou de l’appliquer immédiatement à son usage, ou de le céder à quiconque, sur la surface du globe, consent à lui donner en échange l’objet de ses désirs. Le priver de cette faculté, quand il n’en fait aucun usage contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, et uniquement pour satisfaire la convenance d’un autre citoyen, c’est légitimer une spoliation, c’est blesser la loi de la justice. « Association pour la liberté des échanges ». Introduction (1847).

La liberté des échanges permet l’épanouissement du pouvoir créateur de l’être humain. La création de richesses entraîne l’abondance. La liberté des échanges rétablit la justice et met fin à la spoliation légale. Par conséquent il faut donner ce conseil aux politiques :

Laissez faire, en d’autres termes, respectez la liberté, l’initiative humaine. « Responsabilité » (1850)

Parce que,

Se conserver, se développer, c’est l’aspiration commune à tous les hommes, de telle sorte que si chacun jouissait du libre exercice de ses facultés et de la libre disposition de leurs produits, le progrès social serait incessant, ininterrompu, infaillible. « La Loi » (1850)

Ne soyons pas naïfs, il n’y a aucune chance qu’ils le suivent. Peut-être devraient ils assister au Week-end de la Liberté ?

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  • la ou on risque de moins rire avec la croissance c’est avec le prélèvement a la source qui , inévitablement, tel qu’il sera réalisé va diminuer la consommation et aura une répercussion sur la croissance !
    mais avec des champions comme Macron et ses acolytes on ne risque pas de décoller trop vite!

    • C est qui votre champion ?

    • Bah, ils vont renoncer au prélèvement à la source, faire passer à la mensualisation obligatoire, et comme ça ils se seront refaits une virginité. Mais bien entendu, le problème de la complexité fiscale, celui du caractère stérilisant de la progressivité de l’impôt, celui de l’aspect démotivant de la redistribution vers les plus démunis, non seulement subsisteront, mais seront encore amplifiés. Perdre un point de croissance, c’est douloureux, mais le conserver n’aurait rien changé au paysage. Laisser éclore et pousser les graines de GAFA sans les envelopper dans le treillage des 75% de prélèvements obligatoires sur les riches, ça ne joue pas tout de suite sur la croissance, mais le paysage ne sera ensuite plus jamais le même et plus tard, la croissance en tombera toute seule comme une manne céleste.

  • ils vont nous mettre sur la paille ; après , quand on n’aura plus rien à perdre , peut être que les gaulois se réveilleront ….;

  • Au risque de me répéter, l étude des textes de Bastiat devrait être obligatoire dès le collèges, afin d apprendre à nos chère têtes blondes à ne pas devenir des sophistes malhonnêtes ou des étatistes déresponsabilisés.
    J ai fait lire les Sophismes économiques et la Loi à mon fils de 17 ans qui commençait à etre tenté par les idées de Soral, et croyez moi, ça lui a remis quelques idées en place. Ouf !

  • Si la croissance est calculée de la même façon que l’inflation…..inutile d’en parler et d’éssayer d’expliquer les raisons et trouver des solutions.

  • Comme presque tous les économistes actuels, l’auteur ne fait pas le lien entre croissance et disponibilité d’énergie. Consommation de pétrole et PIB sont par exemple très bien corrélés.

  • Merci grâce à votre article suis allé lire le Journal des Débats de septembre 1848. Quel régal, sur le fond rien n’a changé depuis plus de 150 ans, mais quel style, quel humour, nous sommes si loin de nos dogmatiques et pompeux « experts » politiques et télévisuels.

  • les élites ont pris le pouvoir,les politiques sont leurs larbins .et si par malheur l’un d’entre eux veut les bousculer ,ils l’écrasent.

    • Les politiciens font parti de l’establishment, comme la campagne aux USA l’a démontré. C’est une mafia dont les membres se soutiennent car ils profitent tous de l’argent extorqué aux citoyens!

  • Ils haïssent la liberté des autres, et se croient plus intelligents, c’est peine perdue!

    • Oui , je corrobore complètement vos dires , Virgile . Nous sommes souvent d’accord . Tous , absolument tous les partis politiques en France sont constructivistes , donc ennemis des libertés individuelles et de l’autonomie personnelle .

  • ajoutant une autre spoliation qui, en accumulant la dette conduit à spolier les générations à venir, spoliation plus douce pour les électeurs mais mortelle pour le pays

  • Docteur, vous ne mettez pas assez l’accent sur le fait que durant ces 43 années de budgets déficitaires, ce sont des gouvernements de gauche et de pseudo droite c’est à dire de gauche encore, car c’est bien là que le bât blesse.
    Car il n’y a pas encore en France, de frein à l’endettement du gouvernement qui est interdit dans d’autres pays et c’est justice. Ce n’est qu’après avoir gagné ce combat, que les choses pourront changer dans notre pays.

  • Bonne analyse à compléter ?
    peut-être faut-il y ajouter quelques éléments, par exemple le déclin économique de la France fulgurant depuis 40 ans, déclin de la valeur travail dans notre pays et l’émergence d’une France paresseuse et profiteuse, par la culture de l’irresponsabilité et de l’assistanat avec bonne conscience.
    Pensons aussi au déséquilibre de la représentativité de nos corps intermédiaires (parlementaires et syndicats).
    Enfin, il semble que les profiteurs ne sont pas seulement en bas de l’échelle sociale mais surtout en haut pour une explosion des prix et des marges depuis 10 ans. La classe moyenne est alors démotivée, écrasée, absorbée par la classe prolétaire, voire disparaît du passage social (l’encadrement des entreprises)

  • Paraît-il la France aurait toujours compté trop de fonctionnaires. Pas étonnant donc qu’il y ait une littérature abondante contre l’Etat. Par exemple en 1867, dans le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, la bureaucratie, « manie d’écrivasser et d’astreindre les actes les plus simples à une inutile complication de formalités et de paperasseries », commençait ainsi à désigner un nombre excessif d’agents de l’État :

    « Qu’un homme d’État lui-même ait l’idée d’une réforme qui simplifierait considérablement le jeu de la machine gouvernementale : il faudrait pour la réaliser, mettre à pied toute une armée de bureaucrates dont cette simplification même rendrait le travail inutile. (…) Il faut donc s’entourer de gens à qui l’on donne des positions grassement rétribuées et dépendantes de celle qu’on occupe soi-même ; pour cela, il faut bien se garder de diminuer le nombre des emplois ; l’habileté consiste, au contraire, à ne faire de réformes qu’autant qu’elles nécessitent la création de nouveaux bureaux : on obtient ainsi de nouveaux moyens de récompenser les serviteurs dévoués et de rendre zélés ceux qui ne sont encore que tièdes. »11

  • Sur 1,7 % de croissance, combien proviennent du secteur communiste ?

  • « Au final il n’y a que des perdants. »
    Oh non il y a bien des gagnants : toutes l’aristocratie politico administrative qui vis que la bête et tous les affidés, les « amis » proche du pouvoir, syndicats, grandes entreprises, ONG, association lucratives sans but qui profite de la gamelle…

  • Pour répondre à Virgile qui nous fait des commentaires excellents et avec qui je suis souvent d’accord : communisme , socialisme , fascisme : Même combat , tous les 3 sont fascistes , c’est juste la couleur de la chemise qui change !!!

  • Les commentaires sont fermés.

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