La liberté économique est-elle défavorable aux classes populaires ?

Il semble donc nécessaire de développer une compréhension intuitive et concrète du libéralisme. Cette compréhension, pour fonctionner, doit être simple et basée sur le bon sens.

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La liberté économique est-elle défavorable aux classes populaires ?

Publié le 4 janvier 2022
- A +

Par Martin Giraud.

Une ritournelle revient constamment dans le débat public, affirmant que le libéralisme économique serait condamnable car il serait mauvais pour les personnes modestes.

Malgré la longue tradition libérale occidentale ayant abouti à une hausse sans précédent de notre niveau de vie depuis deux siècles, cette idée s’est ancrée chez une majorité de gens depuis quelques décennies.

Elle n’est bien sûr pas nouvelle, mais elle transcende désormais la plupart des courants politiques, alors qu’elle était auparavant cantonnée à la gauche plus ou moins marxisante. Désormais, même la droite y croit tout autant, ce qui n’était pas encore complètement le cas du RPR jusqu’aux années 1990, par exemple.

Le même phénomène s’observe dans la plupart des pays occidentaux, dans une moindre mesure heureusement. Mais il est symptomatique de constater que beaucoup de partis conservateurs ou populistes sont devenus anti-libéraux sur le plan économique, sous le même prétexte de défense des catégories populaires.

Deux postulats indiscutés

Désormais, tout le monde semble donc s’accorder sur les deux postulats suivants, qui ne sont même plus discutés :

 

Le problème, bien sûr, est que ces postulats sont faux. Fort heureusement, comme le gouvernement mondial unique dont rêvent les progressistes n’existe pas encore, nous bénéficions d’expériences naturelles effectuées par plus de 200 pays indépendants menant des politiques différentes, allant de la dictature socialiste féroce au libéralisme plus ou moins débridé. Il existe donc une saine concurrence des idées sur le terrain, qui permet de mettre ces postulats à l’épreuve des faits.

Le premier fait que l’on peut observer est que les pays les plus libéraux économiquement sont aussi ceux ayant les revenus par habitant les plus élevés.

Le deuxième est que cette corrélation correspond bien à un lien de causalité, dans le sens que le libéralisme implique la prospérité, puisque tous les pays ayant fait des réformes libérales authentiques ont connu un sursaut de prospérité durable dans les années qui ont suivi (Singapour, Hong-Kong, Japon après la Seconde Guerre mondiale, Royaume-Uni, USA, Nouvelle-Zélande, Irlande, Chine des années 1980, Canada, Suède des années 1990, etc). Et inversement pour ceux ayant procédé aux réformes inverses (Venezuela, Zimbabwe, Argentine, etc).

Le troisième est que toutes les tranches de revenus ont profité de cette prospérité, y compris les plus modestes, comme par exemple au Royaume-Uni durant les années 1980 et 1990 (les chiffres de 1 à 5 représentent les quintiles de revenus, depuis le plus bas (1) au plus élevé (5)) :

Évidemment, face à ce graphique, j’entends déjà les hurlements hystériques sur l’accroissement des inégalités. Je laisserai Margaret Thatcher y répondre, lors de sa dernière intervention aux Communes :

So long as the gap is smaller, they’d rather have the poor poorer.
Tant que l’écart (entre hauts et bas revenus) diminue, ils (les socialistes) préfèrent que les pauvres s’appauvrissent.

En fait, on pourrait écrire des ouvrages entiers sur l’efficacité du libéralisme économique à engendrer la prospérité de toute la société, bien mieux que ne l’auront fait tous les autres systèmes. Les faits sont clairs et largement documentés : qu’il s’agisse de faim dans le monde en chute libre, de disparition progressive de la pauvreté extrême, d’apparition d’une gigantesque classe moyenne dans les pays émergents, etc.

Malgré toutes ces données incontestables pour qui veut bien s’y pencher sérieusement, l’idée du libéralisme économique antisocial perdure dans les esprits, et sert régulièrement à accroître le poids des dépenses publiques et du contrôle de l’État sur la société. Pourquoi ?

La confusion des esprits

Une première raison est que règne une confusion très forte dans les esprits sur ce qui constitue effectivement du libéralisme économique ou pas. Par exemple, en France, une grande partie de la population semble adhérer à l’idée que nous vivrions dans un pays ultra-libéral.

Or, tous les classements internationaux de liberté économique placent la France dans une position « modérément libre » (cf le premier graphique), loin derrière des pays comme la Suisse, l’Australie ou l’Irlande. On voit donc mal comment un ultra-libéralisme inexistant pourrait être responsable de quoi que ce soit.

Cette confusion touche également l’ensemble de l’Occident depuis 2008 : alors que les politiques monétaires de quantitative easing et les interventionnismes publics massifs ont fait reculer le libéralisme économique depuis cette date, en faussant complètement les prix de marché et en augmentant le poids des dépenses publiques et des réglementations, les problèmes observés sont régulièrement attribués, là encore, à un supposé ultra-libéralisme.

D’autres confusions se sont développées entre libéralisme et « politique pour les riches », libéralisme et immigration incontrôlée, ou encore libéralisme et recul de l’État régalien. Or, bien sûr, tout libéral classique ayant ses racines du côté de Edmund Burke ou de John Locke ne peut que s’étouffer face à de tels contresens.

Il semble donc nécessaire de développer une compréhension intuitive et concrète du libéralisme. Cette compréhension, pour fonctionner, doit être simple et basée sur le bon sens. Margaret Thatcher a remporté les élections trois fois de suite en se présentant comme fille d’épicier, connaissant parfaitement les réalités économiques des petites gens et des petits commerces.

En partant d’une réalité concrète, à petite échelle, elle était capable d’expliquer pourquoi le poids écrasant de l’État appauvrissait toute la société, en particulier les plus modestes, au bénéfice de quelques catégories protégées jouissant de rentes totalement injustifiées (qu’il s’agisse de catégories modestes ou aisées, la dénonciation était la même).

Ce discours franc et droit, ancré dans le réel et le quotidien, a séduit une majorité d’électeurs plus qu’aucun autre dans le passé, menant à trois victoires électorales consécutives – fait inédit dans l’Histoire du pays. L’adhésion a concerné toutes les couches sociales, y compris les couches populaires. Et tout cela au départ, en 1979, dans une Angleterre en faillite et sous tutelle du FMI, gangrenée par les grèves, les taxes et les impôts, ruinée par les dépenses sociales, par des armées de fonctionnaires inutiles et une pléthore d’entreprises publiques en déficit permanent. Comme quoi, c’est possible.

À tous les libéraux, j’ai donc envie de dire : réfléchissons à la façon de communiquer nos idées afin qu’elles parlent aux classes populaires, en leur montrant à quel point elles sont à la fois dans leur intérêt à long terme, mais aussi à quel point ce sont les seules idées authentiquement morales, puisqu’elles s’opposent aux privilèges et aux rentes de situation. C’est le seul moyen d’espérer voir ces idées revenir un jour sur le devant de la scène, comme l’a encore montré l’élection de 2017.

Article publié initialement le 7 août 2018.

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  • EXCELLENT !
    Vous avez omis de citer le Chili.

    • @ Homo Orcus
      Non, pas excellent! Désolé de vous contredire!
      Ce n’est qu’un article qui se doit de résumer schématiquement une pensée sûrement plus vaste et étayée!

      Mais si on s’entend bien sur le libéralisme, il s’agit bien de 2 valeurs indissolubles:
      Liberté et Responsabilité?
      En prenant ces 2 valeurs ensemble, il devient indifférent de les mettre dans un ordre ou dans l’ordre inverse, ce qui serait parfois bon (et cet effort a déjà été fait, hors de France, pays pas trop réputé pour son libéralisme): au départ de toute entreprise, il y a quelqu’un qui décide d’investir dans un projet, les moyens que les circonstances de la vie lui ont donnés (pas prêtés! cette personne n’est pour rien, au départ, dans ce qu’elle a reçu!).
      Le marxisme (dépassé actuellement) n’est pas né de rien! Il a existé, même en Europe (U.E. des 28), une exploitation de l’homme par l’homme … et cette tentation n’est toujours pas morte!
      Mais la tentation est toujours la même: c’est celle de faire passer Liberté avant Responsabilité: donc profit avant dépense ou plaisir personnel avant solidarité humaine!
      La V ième que le Général a pondue, c’est bien ce pouvoir et contre-pouvoir pour maintenir la réalité française entre les 2 églises de Colombey du même nom, l’ultra-libérale de l’époque et ses contraintes sociales post-marxistes! D’où votre état devenu obèse s’arrogeant petit à petit, tous les arbitrages, alors que dans les pays libéraux, l’arbitrage entre parties remplace de plus en plus la justice!
      Le propre des pays de l’U.E., c’est évidemment ce « dialogue social permanent » qui a tué la lutte des classes, ce que ne veulent pas certains syndicats français!
      À vous de voir et de choisir!

      -1
      • « faire passer Liberté avant Responsabilité : donc profit avant dépense ou plaisir personnel avant solidarité humaine »

        C’est le « donc » qui ne va pas de soi dans votre argumentation, encore que je soupçonne aussi que vous ayez une définition de la responsabilité qui mériterait des explications.

        Non, la liberté ne passe pas avant la responsabilité mais les deux vont ensemble et sont indissociables, la responsabilité n’ayant aucun sens sans la liberté. La responsabilité n’est pas non plus assimilable à la solidarité.

  • Aux libéraux, n’hésitez pas à leur dire aussi : ne vendons pas que du libéralisme économique, sinon c’est mort. Vendons également du libéralisme sociétal.

    -1
    • Je ne sait pas ce que c’est le libéralisme sociétal (à part des hochets pour les ‘liberals’ US)

      • C’est vrai qu’il faut définir de quoi on parle exactement avec ce genre d’expression « libéralisme sociétal ». Google ne renvoie rien sur cette expression précisément mais simplement à social-libéralisme.
        Sociétal est vague aussi en lui-même.
        Maintenant on peut trouver des sujets « sociétaux » pas strictement économiques, les mœurs, la famille, la justice, etc, qui méritent qu’on leur offre une réponse, Guido peut nous dire à quoi il pensait exactement.

        En tout cas très bon article, merci remettre l’église au centre du village, des arguments simples, faciles à comprendre et à expliquer, ça peut servir tous les jours et c’est très utile à l’avancement de nos idées.

        • Bonjour Riffraff
          En effet ce sont des éléments de langage qu’emploient les socio démocrates pour imposer des lois constructivistes allant dans le sens bisounours (je suis poli).
          Mariage homosexuel en est un exemple typique, cela permet d’étendre l’emprise de l’état sur toutes les relations sociales (défense des minorités au nom de l’égalité blabla) alors que la réponse libérale dit simplement que l’état ne doit pas s’occuper de cela et ne faire pas du constructivisme sociale (et du clientélisme).
          Mais en effet Guido peut nous en dire plus ;).

        • Evidemment, le libéralisme ‘sociétal’ est juste une redondance, le libéralisme étant un mode de fonctionnement de la société, et exclusivement de celle ci, l’adjectif est aussi inutile qu’une justice ‘sociale’ qui n’est qu’une manière de dévoyer la justice (différente des lois, j’en conviens) !

          • Dans ce cas pourquoi accoler systématiquement, comme dans cet article, le mot économique à libéralisme ?
            Par sociétal j’entendais tout ce qui concerne libertés individuelles hors du champ économique pur…
            Par exemple le droit de fumer du cannabis, le droit de se prostituer, le droit de ne pas mettre son casque à moto… et un tas d’autres comportements qui ne sont potentiellement nuisibles qu’à soi… la liberté de mener da vie comme on l’entend sans devoir subir ni les foudres de la loi ni celle du regard d’autrui.

            • C’est bien un lapsus de votre part, vous parlez de liberalisme sociétal (pour ne pas dire sociale) à la place du tout bête liberté individuelle.
              La définition de sociétale:
              « Qui se rapporte aux divers aspects de la vie sociale des individus, en ce qu’ils constituent une société organisée. »
              Je ne vois pas le rapport avec la liberté individuelle.

              • Si on vous interdit de fumer un joint dans la rue (voire chez vous), si on interdit aux prostituées d’exercer librement leur métier dans l’espace public (au risque de les précariser), ou si, parce que vous ne mettez pas votre casque en moto sur la voie publique, on vous retire trois points sur votre permis… c’est bien parce que la société (pour des questions morales ou de santé publique ou n’importe quelle autre raison stupide) organise un tissu de contraintes qui rejaillit sur votre liberté au sein de l’espace public.
                La liberté individuelle ne concerne pas seulement ce que vous faites dans l’intimité de votre foyer, mais aussi les droits qui vous restent dans votre vie sociale, dans vos relations avec les autres et avec l’autorité.

                • Non je vous taquine ;).

                  Je vous soupçonne même d’être un peu de gauche. du coté lumineux de la force.

                  • Dans la mesure où c’est la gauche, dernièrement, qui a tenté d’organiser la prohibition/abolition de la prostitution, à travers la la pénalisation du client, je vous trouver bien téméraire dans vos hypothèses…

              • Il est vrai que cela aurait plus simple, mais, prêtant à confusion, si j’avais pris comme exemple la GPA (ne voulant pas faire de provoc, je me suis limité à la prostitution), qui, pour tout le monde, apparaît une question « sociétale ».

                Pourtant, c’est la même chose que la prostitution, que vous semblez qualifier de liberté individuelle. Dans le premier cas, la femme loue son vagin, dans le second, son utérus.

                • @Guido Brasletti

                  L’expression »LOCATION »(en particulier du corps des femmes), couramment usitée, semble particulièrement déplacée puisqu’il s’agit bien de considérer de l’humain, qui n’a rien avoir avec de l’immobilier ou autre « OBJET ».
                  Mais sans doute le terme est bien révélateur d’un certain « air du temps »où l’humain doit bien passer au second plan!

            • PArce que le libéralisme est une philosophie et que ses précurseurs ont d’abord observé la société, sous l’angle du Droit initialement puis par extension vers les libertés dans tous les domaines (économiques, liberté individuelle,…). Il y a donc des variations au Libéralisme économique, régalien, législatif, …. Les exemples que vous citez sont régulièrement étudiés ici et bcp sont exactement d’accord avec vous. Dans le domaine sociétal, les étatistes et socialisants entendent à mon avis beaucoup plus « liberté individuelle » comme licence et licencieux (droit à eux-même de profiter de l’autre sans justement respecter la liberté et les droits des autres…

              • droit à eux-même de profiter de l’autre sans justement respecter la liberté et les droits des autres…

                Dans la mesure où on peut faire le même reproche aux libéraux economiques pur sucre, voire à quiconque n’est même pas libéral, cette perversion intellectuelle (tout pour ma gueule) n’est absolument pas discriminante…

    • Je ne suis pas certain que les classes populaires soient réellement demandeuses de « libéralisme sociétal », justement… du moins si l’on entend par là tout ce qui touche à la famille, la filiation, la procréation, les moeurs publiques, les usages ancestraux, etc.

      Thatcher a gagné également parce qu’elle était très croyante et perçue comme une personne religieuse, fiable et morale (bien sûr la religion avait plus d’importance à l’époque qu’aujourd’hui).

      Le libéralisme classique que je défends dans l’article, ce n’est pas la licence ni la gay pride 365 jours par an. C’est simplement la liberté dans la sphère privée, ce qui n’exclut pas un ordre public basé sur les traditions et les usages de la société civile (approche « bottom-up » et non le « top-down » des « socio-libertaires »)

      • Je vous trouve un tantinet méprisant pour les classes que vous qualifiez de populaires. J’ai l’impression que vous plaquez vos opinions de libéral conservateur sur des gens à propos desquels vous ne vous demandez pas s’ils n’ont pas envie, eux aussi tout comme les entrepreneurs, que l’Etat leur lâche un peu la grappe, en évitant de débiter du règlement pour tout et n’importe quoi, encore plus insupportable quand c’est soit disant pour notre bien.
        Votre vision de la société, c’est en gros le programme de Fillon. Ca fait 20-25 % de supporteurs. C’est du liberalisme hemiplegique. Il est invendable a plus de la moitié de la population… Si en plus vous le qualifiez de thatcherien ! …
        En matière de bottom up, vous avez encore du progrès a faire.
        Faut bien comprendre, et c’était le sens de mon intervention que vous ne pouvez pas donner plus de liberté à une partie de la population (en l’occurrence le monde economique) sans creer de la jalousie pour d’autres : – ouais toujours plus de liberté pour les chefs d’entreprises et moi qu’est ce que j’y gagne ?!
        Plus de liberté pour tous – ce qui suppose effectivement de jeter aux orties pas mal de « traditions » plus ou moins puritaines – ou pour personne.
        Ce sont les bases du deal que vous devriez défendre.
        Le liberalisme n’est pas à la carte. Et les pays qui tendent à se renfermer sur les « traditions » finissent tôt ou tard par rejeter aussi la liberté economique. Eux n’ont pas vos pudeurs de gazelle en faisant le tri dans l’assiette. Ils rejettent tout !

      • En somme, votre « libéralisme » qui tend à maintenir un joug moral sur les parties les plus populaires de la population est aussi peu séduisant que le socialisme d’un Mélenchon qui veut maintenir un joug fiscal sur les parties les plus entreprenantes de la même population.

    • Le libéralisme est social, puisqu’il a considérablement enrichi toute la société, sortant les pauvres, 95% de la population au XVIIIe siècle, de leur situation. L’homme a toujours autant de mal avec la réalité. Allez en Afrique vous verrez ce qu’est la vraie pauvreté !

  • L’auteur :
    « Une ritournelle revient constamment dans le débat public, affirmant que le libéralisme économique serait condamnable car il serait mauvais pour les personnes modestes. »

    Désolé de vous contredire, bien sûr que le libéralisme économique n’est pas condamnable, bien au contraire, mais est-il bon de rappeler que le libéralisme c’est avant tout le DROIT.

    La crispation que certains éprouvent à l’égard du libéralisme a souvent comme origine un libéralisme économique un peu « particulier » entretenu par des libéraux conservateurs.

    Le « remède libéral » pour notre société doit être pris dans son ensemble, sous peine d’être confondu avec une idéologie politique de plus qui fragmente la population en fonction de ses intérêts.

    • Exactement la position que je défends.

      PS : Sans s’en compte, les thuriféraires du libéralisme (seulement) économique recréent de la lutte des classes… Marxisme revampé… Vive l’émancipation du patronat ! Ha ha !…

      • LA lutte des classes est d’abord libérale et a été pompée par le père Karl. Elle stipule la lutte des travailleurs (producteurs, entrepreneurs, salariés, employés, ouvriers, paysans) contre les rentiers dont faisait partie justement Karl Marx (entretenu d’abord par son grand-oncle maternel – le grand-père je crois des fondateurs de Philips puis par le père d’Engels (industriel à Liverpool, puis Engles lui-même). On comprend qu’il n’apprécie pas cette lutte des classes et qu’il la travestisse.

    • Le libéralisme, c’est le droit en défense de la vie, de la liberté et de la propriété privée, inscrit dans le cadre de la TRADITION.

      « Mieux vaut privilégier une tradition qui a passé le test du temps qu’une quelconque autorité politique » (Hayek, dans La Constitution de la Liberté). Ce n’est pas un hasard si les socialistes (liberals in USA) s’attaquent aux traditions avec rage et obstination, au moins autant qu’à la liberté et à la propriété privée.

      Le droit seul est vain. L’économie reste le domaine clé du renforcement de la liberté. Parce qu’elles échapperont toujours à la planification étatiste et collectiviste, les forces économiques sont les principaux vecteurs de l’ordonnancement d’un système politique progressivement plus libéral.

      Les libertés « sociétales », quoi que cela puisse signifier bien qu’on en ait une vague idée au vu des lois détestables récemment votées (ou celles qui menacent encore) qu’il faudra abroger tôt ou tard, ne sont pas un marqueur du libéralisme, d’autant moins puisqu’elles n’ont que l’apparence de la liberté, entraînant leur cortège de mensonges et de contraintes violentes pour le plus grand nombre. Tout au plus sont-elles des accessoires de la liberté et ne peuvent exister hors ou contre la tradition, et encore, seulement avec prudence et parcimonie.

      Que les socialistes cessent de se déguiser en libéraux. Leur subterfuge cynique ne peut tromper personne.

      • Le libéral conservateur, c’est un peu le canada dry du libéralisme. Ca ressemble au libéralisme, ça a le goût du libéralisme. Mais ça n’est pas du libéralisme.

        • Bien sûr, Hayek était un faux libéral. Heureusement, vous êtes là pour établir l’ultime vérité…

          • Hayek conservateur ? Hum…
            « C’est pour cette raison qu’aux yeux d’un libéral, les idéaux moraux ou religieux ne peuvent être l’objet de mesures de contrainte, alors que ni les conservateurs ni les socialistes ne reconnaissent de telles limites au pouvoir. J’en viens parfois à penser que la caractéristique la plus frappante du libéralisme, celle qui le distingue tout autant du conservatisme que du socialisme, est l’idée que les convictions morales qui concernent des aspects du comportement personnel n’affectant pas directement la sphère protégée des autres personnes, ne justifient aucune intervention coercitive » (in Pourquoi je ne suis pas conservateur)

            • Vous reprochez à Hayek d’être libéral conservateur pour ensuite vous apercevoir qu’il ne l’est pas… C’est votre droit de vous contredire, mais tant mieux si vous corrigez votre erreur.

              Chacun aura pu noter qu’une évolution de la société nécessitant de nouvelles lois sociétales dont les socialistes raffolent pour grappiller des voix affecte « la sphère privée des autres personnes », sinon il n’y aurait pas besoin de loi. Ces lois ont pour fonction de forcer les individus à changer leurs comportements personnels les plus intimes par des interventions coercitives pour les couper de leurs racines, coercition que les étatistes camouflent sous le terme d’incitation, novlangue à l’apparence moins agressive.

              L’atteinte à la tradition, c’est la fabrique de l’homme nouveau, scandaleuse expérimentation sociale, négation des droits humains les plus fondamentaux notamment quand elle s’attaque aux enfants sous couvert d’éducation (théorie du genre dans les écoles par exemple).

              • il faut surtout interdire d’interdire dans le domaine sociétal, hors toute loi sociétale vient postérieurement à une interdiction, quand a la tradition elle n’a absolument rien d’objectif, elle est un refuge intellectuel délicieusement foireux pour contrainte les individus dans leur comportements rien de plus socialiste donc que la tradition à laquelle vous vous référer. L’esclavage est aussi une tradition, la consanguinité en est une, les duels à l’épée en est aussi, bref la tradition renvoie à la subjectivité et la subjectivité n’a pas à faire loi tout simplement.

                • Sans compter que ce qui défendent la tradition sont souvent incapable de placer un contenu intelligible derrière…

                • « la subjectivité n’a pas à faire loi tout simplement » : tout à fait d’accord. Loin de l’Etat qui n’a pas son mot à dire à ce sujet, c’est la population elle-même qui fait respecter la tradition, les bonnes mœurs, les limites sociales avec lesquelles elle souhaite vivre. Surtout pas besoin de lois (socialistes) qui s’imposent contre le plus grand nombre au prétexte des fantasmes de quelques minorités.

              • « Vous reprochez à Hayek d’être libéral conservateur »
                Ah bon ? Où ça ?
                Le seul libéral conservateur auto-proclamé ici, c’est l’auteur de l’article. Plus vous, a la rigueur, qui venez de faire votre coming out…

  • Je ne vois pas ce qu’a pu démontrer l’élection de 2017, à part le pouvoir d’influence des medias et une inquiétante dérive politique de la justice.

  • Je réponds aux sceptiques : Lisez La Grève -Ayn Rand

  • Margaret a aussi été réélue parce qu’elle a fait ce qu’ elle avait promis, qu’ elle a tenu bon devant les braiements, manifestations, pleurs et grincements de dent de tous les soces de l’ époque, de façon parfaitement légale de surcroît.
    Quand un électeur a fait confiance à une dame qui représentait ce qu’il voulait qu’il advienne et qui est effectivement advenu, pourquoi changerait-il de vote à l’ échéance suivante? Surtout que Maggie ratissait large et qu’elle a veillé à ce qu’il y ait du retour pour tous ses supporters. Bref, elle a su y faire…

    • Son créneau était la fermeté qui d’ailleurs avec la guerre des Malouines a favorisé sa première réélection car à cette période les effets de sa politique ne se font pas encore sentir. Et puis elle a bien été aidé par la manne pétrolière avec les gisements en mer du nord qui font du pays un exportateur net durant ses mandats.

  • en tant que telle , la prospérité économique d’autrui n’est pas un sujet.
    si je ne te vole pas ça tu n’as aucun droit sinon moral de me juger.

  • Le coefficient de correlation de 0.68 est si pertinent que ça ? Il me paraît assez bas tout de même…
    De plus, ne serait-il pas plus intéressant de raisonner en Parité de Pouvoir d’Achat pour ce qui est du GDP per Capita ?

  • la liberté économique serait défavorable aux « classes populaires » selon une métrique quelconque que ça ne serait pas une raison valable en tant que telle pour s’y opposer.
    le libéralisme conduit en général à des « sociétés riches » mais ce n’est pas son but.

    les classes populaires sont elles opprimées fans une économie libre : NON à mon opinion ou qu’on me trouve le contraire ..ce qui prouverait que ce n’est pas la liberté économique , et le capitalisme de connivence n’est pas la liberté économique!
    Les inégalités matérielles justifient elles l’oppression économique: non, à mon opinion car je place la liberté au dessus de la prospérité dans l’absolu et par que je sais où l’acceptation de ce genre de justification conduit.

    manger le rescapé le plus faible sur un radeau est favorable au groupe mais ça n’est pas juste, notez qu’il y a un point où on le bouffe.

  • Qu’est-ce que la dernière phrase vient faire là?

  • le serait elle….

    les classes populaires ont un levier politique et psychologique ..elles font peur par le nombre..

    il y a déjà des mécanismes qui les « favorisent ».

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