La formule du bonheur

Mo Gawdat est un spécialiste de l’Intelligence Artificielle, devenu chief business officer chez Google. Il vient d’en démissionner, pour se consacrer à sa « mission » de prosélyte du bonheur, et d’en convaincre un milliard d’humains.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La formule du bonheur

Publié le 1 août 2018
- A +

Par Gilles Martin.

Six grandes illusions entravent notre capacité à comprendre le monde, et nous font prendre la vie comme une lutte. Alors qu’il suffirait de voir clair dans ces illusions pour que notre vision se dégage et que le bonheur nous arrive.

Bigre !

Celui qui nous parle ainsi, c’est Mo Gawdat, dans son livre La formule de bonheur – Des résolutions pour être heureux. Un best-seller.

Mo Gawdat est un spécialiste de l’Intelligence Artificielle, devenu chief business officer chez Google. Il vient d’en démissionner, pour se consacrer à sa mission de prosélyte du bonheur, et d’en convaincre un milliard d’humains, grâce au mouvement qu’il a créé,  » onebillionhappy « .

La méthode en quelques chiffres

Des millions de gens sont devenus fans ; l’auteur fait des formations sur sa méthode dans de nombreuses entreprises (Google, mais aussi Mastercard, Salesforce).

La méthode tient en trois chiffres : 6 – 7 – 5

  • 6 grandes illusions qui sèment la confusion dans notre esprit et dont il faut se débarrasser : les pensées, l’ego, la connaissance, le temps, le contrôle, la peur ;
  • 7 angles morts qui leurrent notre jugement sur la réalité de l’existence : les souvenirs, les étiquettes, les émotions, les filtres, les suppositions, les prédictions, l’exagération ;
  • 5 grandes vérités auxquelles il nous faut se raccrocher : le présent, le changement, l’amour, la mort, le dessein.

Et la formule du bonheur est, comme une équation d’ingénieur, l’écart entre votre perception de la vie et vos attentes. Et si vous ne trouvez pas le bonheur, c’est à cause d’une mauvaise perception de la vie telle qu’elle est.

Tout ça a l’air un peu nunuche, genre New Age. Et il faut résister pour entrer dans le livre.

Le contrôle

On y trouve alors des bons principes qui peuvent aussi aider à débrouiller des situations personnelles ou professionnelles (Mo Gawdat ne fait pas la différence).

Prenez celle des illusions que Mo nomme le contrôle.

Qui n’a pas envie de sentir qu’il a les choses sous contrôle ? Préparer une intervention, une réunion, une décision, on aime bien se dire « j’ai tout prévu, c’est bon ! » Le contrôle est un besoin instinctif. Pourtant nous ne pouvons empêcher les événements imprévisibles de survenir, comme des cygnes noirs, tels que Nassim Nicholas Taleb l’évoque dans son livre  Le cygne noir : la puissance de l’imprévisible). En fait l’illusion, c’est de croire que le contrôle existe ; quoi que l’on fasse ou prépare, le conseil de Mo, c’est que « le contrôle est une illusion ». Et le bonheur ne vient pas d’une illusion de contrôle, mais de « notre capacité à appréhender la réalité en nous basant sur des faits et pas sur des illusions ». Car il n’y a, selon la méthode de Mo, que deux choses que nous contrôlons : nos actions et notre attitude.

Et pour cela, la pratique que nous transmet Mo, c’est « l’acceptation engagée ». Car ce qui produit les résultats, ce n’est pas l’attente de la réussite, mais les actions appliquées. l’acceptation engagée, consiste à s’efforcer d’agir de mon mieux, à chaque instant, dans toutes les situations, et d’accepter ce qui arrive. Et si je rate la cible, j’en tire les leçons, et je réessaye comme si rien n’avait été perdu. Je ne peux pas forcer le client à acheter mon service, mais je fais de mon mieux, sans exercer ni attendre un contrôle total. Voilà pour les actions.

Mais il y a aussi l’attitude, notamment face aux imprévus et aux problèmes. Souvent, quand les choses changent ou que l’imprévu se produit, on va essayer d’exercer davantage de contrôle. Erreur ! Il vaut mieux observer la situation avec un regard neuf et ouvert, et utiliser la nouvelle situation en notre faveur. Comme Jim Lovell, l’astronaute joué par Tom Hanks, dans  » Apollo 13″ avec sa célèbre répartie :  » Houston, we have a problem ». Alors que la situation est grave (désespérée ?), il a l’air de seulement remarquer qu’il a un pneu crevé. Et en analysant la situation avec calme, ils vont finir par revenir sur Terre.

La leçon, pleine de sagesse, est simple :  » Nous recevons tous des cartes  – certaines sont bonnes, d’autres sont mauvaises. Si vous vous focalisez sur les mauvaises, vous rejetterez la faute sur le jeu. Utilisez les bonnes cartes et les choses s’arrangeront : votre main change et vous avancez ».

 » Tout finira bien. Si ça ne va toujours pas bien, c’est que ce n’est pas fini ».

Cela a l’air facile finalement de trouver la formule du bonheur.

Enfin, presque facile.

Tout est dans l’exécution maintenant.

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Il convient de rester prudent et mesuré quand on établit des parallèles entre stratégie militaire et stratégie d’entreprise. Heureusement, les enjeux ne sont pas de même nature et la vie des hommes ne doit jamais être mise en danger sur les champs de bataille économique.

Il n’empêche que l’art de la stratégie militaire, tel qu’il nous a été transmis par les grands généraux de l’histoire, a toujours inspiré les gourous du management.

Un certain nombre de principes vieux comme le monde continuent de présider à la réflexion et à l’... Poursuivre la lecture

La RSE – Responsabilité sociale et environnementale des entreprises – est devenue un passage obligé de la stratégie d’une organisation. Si la nécessité paraît évidente – bien sûr qu’une organisation a une responsabilité sociale et environnementale – le concept a pourtant dès ses débuts fait l’objet de critiques, aussi bien dans son principe que dans son application.

L’une d’entre elles a trait au fait que pour de nombreuses entreprises, la RSE est un moyen commode de s’acheter une conduite malgré des pratiques discutables, voire condam... Poursuivre la lecture

un homme devant des batiments regardant vers le ciel les bras écartés
2
Sauvegarder cet article

Dans l’entreprise, surtout les grandes, mais aussi les autres, la réussite consiste à gravir les échelons, à être nommé à des postes de plus en plus élevés dans la hiérarchie toujours pyramidale de l’entreprise. Certains salariés passent leur vie à ce jeu, jusqu’à atteindre les sommets et à se demander ensuite ce qu’ils vont faire de leur vie.

Mais cette « réussite » acquise échelon par échelon, c’est aussi le meilleur moyen d’ancrer des croyances qui peuvent justement empêcher d’aller plus loin. C’est le sujet du livre, et la spéciali... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles