Les villes sont indispensables à l’épanouissement humain

Les villes demeurent des facteurs de progrès économique et humain partout dans le monde.

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Les villes sont indispensables à l’épanouissement humain

Publié le 27 juillet 2018
- A +

Par Marian Tupy.
Un article de Foundation for Economic Education

Choisir entre la ville et la campagne peut sembler être une question de préférence personnelle, c’est pourtant un enjeu de progrès humain. Les villes sont des moteurs en matière d’émancipation humaine et de croissance économique. L’urbanisation est également bonne pour la planète, les habitants des villes ayant une empreinte écologique moindre que ceux des campagnes. C’est pourquoi elle devrait être bien accueillie et même encouragée.

Traditionnellement, entre 80 et 90 % de l’humanité a vécu dans des zones rurales, vivant de l’activité agricole. Jusqu’en 1900, 40 % des Américains travaillaient dans des fermes. Aujourd’hui, c’est moins de 2 %. Avant la mécanisation, le travail de la ferme était physiquement épuisant et mal payé, ce qui peut expliquer les raisons de l’exode des campagnards pour les villes. Au début, beaucoup trouvèrent des emplois dans les usines. Aujourd’hui, ils tendent à avoir des emplois mieux payés et moins pénibles dans le domaine des services.

 

La liberté par les villes

Autrefois, les villes étaient les locomotives de l’émancipation. À l’époque de l’Europe médiévale, par exemple, les serfs qui échappaient à leurs maîtres et vivaient en ville pendant un an et un jour devenaient libres de toute servitude, d’où l’expression allemande : « Stadtluft macht frei » (l’air de la ville vous rend libre). Les villes offrent également de meilleures écoles, ce qui conduit à des niveaux plus élevés d’alphabétisation et de conscience politique et, avec le temps, à la démocratisation.

Au début, les villes étaient moins salubres que les campagnes. Non préparées à l’afflux massif de personnes, elles n’ont pas pu faire face au surpeuplement et à la propagation de maladies contagieuses. Au fil du temps, l’infrastructure urbaine a rattrapé la croissance démographique et aujourd’hui, les villes fournissent des soins médicaux de qualité supérieure, ce qui offre en général une espérance de vie plus élevée de quelques années, comparativement aux campagnes.

Depuis des temps immémoriaux, les centres urbains ont été plus accueillants à l’égard des modes de vie et croyances différents. Cela revêt une importance particulière pour les minorités sexuelles et religieuses, qui sont plus largement tolérées dans les villes qu’elles ne l’auraient été dans des milieux ruraux plus reculés, comme à Florence au moment de la Renaissance et au début de l’Amsterdam moderne.

 

La ville, symbole de la domination bourgeoise

Enfin, les villes ont offert et continuent d’offrir une plus grande variété de divertissements, d’activités de loisirs et de stimuli intellectuels.

Comme l’a dit Samuel Johnson en 1777 :

« Pourquoi, Monsieur, vous ne trouvez aucun homme, intellectuel, qui est prêt à quitter Londres. Non, Monsieur, quand un homme est fatigué de Londres, il est fatigué de la vie ; car il y a à Londres tout ce que la vie peut se permettre. »

Karl Marx avait peut-être raison, pour une fois, lorsqu’il a écrit dans Le Manifeste du Parti communiste :

« La bourgeoisie a soumis le pays à la domination des villes. Elle a créé d’énormes villes, a considérablement augmenté la population urbaine par rapport à la population rurale, et a ainsi sauvé une partie considérable de la population de l’idiotie de la vie rurale ».

Paroles dures, peut-être, mais vraies.

Dans de nombreux pays aujourd’hui les villes sont les centres d’innovation, les moteurs de la croissance et le foyer du segment le plus riche de la population ; il suffit de penser à Delhi, Londres, New York, Shanghai, Séoul et Tokyo. En fait, la Banque mondiale a constaté qu’aucun pays n’a atteint un revenu moyen sans s’industrialiser et s’urbaniser. Aucun n’a atteint un revenu élevé sans villes dynamiques. Pourtant, jusqu’en 1950, seulement 29 % de l’humanité vivait dans les villes. En 2018, il était de 55 %. En 2050, selon les projections, 68 % des habitants de la Terre seront citadins. En Afrique subsaharienne, 40 % de la population vit dans les villes, un chiffre qui passera à 57 % en 2050.

Bon nombre des avantages environnementaux de l’urbanisation découlent de la concentration des espaces de vie. Par exemple, en ville, la consommation d’électricité par personne est inférieure à celle des banlieues et des zones rurales. La concentration de l’espace vital permet également la préservation d’une plus grande partie de l’environnement naturel. Dans un environnement suburbain ou rural, les propriétés privées sont dispersées, car la valeur des terres est relativement faible. Ainsi, une plus grande partie de l’environnement naturel est détruite. Dans les villes, la valeur des propriétés est plus élevée et l’espace est utilisé plus efficacement. Cela signifie une plus grande densité de personnes que dans les zones rurales.

Un autre avantage environnemental des villes par rapport aux zones rurales est la diminution des émissions de carbone par personne. Dans une zone rurale ou suburbaine, les ménages utilisent normalement leur véhicule pour se rendre au travail ou n’importe où ailleurs. En raison des encombrements, l’utilisation de la voiture personnelle en ville est beaucoup moins attrayante. Plus nombreux sont ceux qui utilisent plutôt les transports publics, ce qui signifie que moins de dioxyde de carbone est libéré dans l’atmosphère.

Aucun des avantages de la vie urbaine ne doit être lu de manière à nier la beauté de la campagne, qui est rendue d’autant plus belle… qu’il y a davantage d’animaux et moins d’humains qui y vivent.

Traduction Contrepoints.

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  • Le monde se divise en deux categories : les imbéciles heureux qui vivent à la campagne et les imbéciles tout court qui vivent en ville.

    • J’ajouterais : les imbéciles heureux qui sont nés quelque part !

    • Cet article est hallucinant. Les villes ne produisent pas un gramme de bouffe, ne produisent pas un watt d’énergie, ne produise pas un mètre cube de produit manufacturé… elles consomment toutes les ressources du reste de la nation, et ne génèrent que des gens qui ne savent que baratiner et rien faire de leurs dix doigts. Leur seul livrable est un immondice d’ordures qu’elles balancent… à la campagne… A part ca, c’est l’avenir… Coupons les flux campagnes/villes ne serait-ce qu’un mois, et on reparlera de l’épanouissement de tous ces gens stockés dans des cages a poules de plus en plus petites… Les villes ne sont que des furoncles cancéreux qui consomment toutes les ressources, croissent de manière folle, et n’amènent strictement rien à l’humanité… Il est grand temps d’ouvrir les yeux a tous ces gens qui sont de plus malheureux empilés de la sorte, et finissent par avoir des comportement de plus en plus désagréables avec leurs voisins.

  • et moi je suis une imbécile heureuse ; je déteste les villes , c’est sale , ça sent mauvais ça grouille de gens et je ne m’y sens pas en sécurité, du moins plus comme avant …..

  • « La diminution des émissions de CO2 par personne »
    Surtout, l’occultation totale uprès des urbains de l’intérêt du CO2 pour la végétation naturelle, et l’absence totale d’absorption du CO2 et donc l’interruption absolue des cycles du carbone et de l’oxygène.
    On peut très bien s’épanouir sans villes, le seul facteur indispensable qui manque alors est celui du brassage des idées par la multiplicité des rencontres et des échanges, internet peut largement s’y substituer même si je reconnais que les échanges y sont encore trop superficiels.

  • Horreur des villes ! Elles concentrent le pire ! La foule, le bruit, la pègre, l’agressivité !

  • De quelle planète arrive ce monsieur ?
    Il n’a jamais pris le RER aux heures de pointe, ni habité une « cité » ou une favella ? Il a l’arrogance des intellectuels qui n’ont aucune expérience de la vie.
    Ceux qui ont vécu au fond d’une vallée de montagne, à Paris et dans une ville moyenne savent que cette dernière conjugue les avantages des deux options.

    • @ VUDUBAR (tout un programme!)
      Cet article est « macro-sociologique »! Déjà que la sociologie n’est pas une vraie science, dire des vérités universelles n’est pas logique.
      J’ai vécu dans une capitale avec plaisir jusqu’à mes 30 ans puis j’ai professé (pas comme prof!) un peu partout, dans 3 pays et je me suis installé dans un pays qui n’était pas le mien, à la campagne!
      Si chacun pouvait rester libre de choisir où il veut vivre, je ne demanderais rien de plus!
      (Et je ne me considère pas comme financièrement riche, pas pauvre non plus!)

  • A Paris avec toute les contraintes ..je suis un imbécile heureux ..MAIS svp vous les Élites BoBo/Écolo RESTER CHEZ VOUS ..ne vener pas polluer notre vie comme vous dites IMBECILE ..RESTER ENTRE VOUS …

  • Je suis assez d’accord avec John Lasser. Je suis un citadin, j’habite Paris et j’y suis heureux. Mais je suis aussi lucide pour comprendre qu’il ne peut y avoir que des avantages à vivre en ville. C’est pourquoi je déteste les bobos qui voudraient avoir tous les avantages de la ville : énergie, transports, services, cultures, emplois, etc… sans avoir quelques inconvénients : bruit, promiscuité, voitures, etc…
    Les gens informés savent que la pollution est moindre dans une ville comme Paris aujourd’hui qu’à la campagne, en dehors des couloirs souterrains du métro, conseillés aux Parisiens par son incompétente et menteuse Mairie. Il n’y a plus d’industrie à Paris. La supposée pollution des voitures n’est rien à côté des particules qui règnent dans les immenses champs de nos campagnes.
    Bref, la ville c’est super pour ceux qui aiment la ville, mais n’oublions pas que les grands artistes préfèrent souvent la campagne et que internet rapprochent autant les personnes que la ville, voir plus. Il se pourrait que dans un avenir proche, les communications, le télé-travail et le besoin d’espace vital ne viennent contrecarrer les prévisionnistes qui souvent se gourrent.

    • C’est vrai, la campagne, ça pue la poussière de paille, dès qu’il pleut il faut mettre des bottes, et en plus, internet et ses fake news, on ne capte pas… Aimez la ville si ça vous chante, mais rendez-vous bien compte que la campagne n’a guère les défauts que les citadins lui prêtent, notamment en matière de pollution, le principal défaut question santé étant d’ailleurs le refus des médecins d’y venir faute de rentabilité…

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