Ce que l’affaire Benalla nous dit sur Emmanuel Macron

Cette affaire finit par nous faire connaître une facette du personnage d’Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron by Mutualité française(CC BY-NC-ND 2.0)

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Ce que l’affaire Benalla nous dit sur Emmanuel Macron

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 23 juillet 2018
- A +

Par Philippe Bilger.

L’affaire Benalla a pris un tour médiatique, politique, parlementaire et judiciaire – enquête, juge d’instruction saisi, mises en examen – qui, chaque jour, enfle. D’abord à cause des révélations sur les agissements multiples de ce personnage – garde du corps mais bien plus – et en raison des privilèges pour le moins discutables qui lui ont été octroyés.

Un parfum de séisme

Un exemple parmi d’autres de cette effervescence qui ne retombe pas. Comme le président de la République se tait à l’exception de ce « la République est inaltérable » qui est suffisamment flou pour n’engager à rien, la commission d’enquête qui a été constituée n’exclut pas d’entendre Brigitte Macron qui a été à plusieurs reprises apparemment accompagnée par Alexandre Benalla.

Un processus est mis en branle, et pour ses diverses facettes il n’y a plus qu’à attendre avec curiosité et inquiétude ses développements. L’opposition se rue dans cette porte enfin ouverte pour prendre le gouvernement – non pas en déroute mais pour une fois dans les cordes – au piège de ses promesses de 2017. Un parfum de séisme aggravé par la suspension de l’examen de la révision constitutionnelle.

On ne peut pas se contenter d’accabler Emmanuel Macron. Il y a peu de similitudes entre l’état de droit dévasté hier et les étranges libéralités, l’incroyable confiance que Emmanuel Macron a dépensées en faveur de Benalla dont le parcours maintenant est bien connu.

Force est de reconnaître que le seul qui ait perçu le soufre et le danger derrière la compétence professionnelle prête à tout est Arnaud Montebourg qui n’a pas gardé Benalla plus de huit jours auprès de lui.

Un sentiment de supériorité ?

Au fil des jours, l’Élysée, Emmanuel Macron et Benalla forment une configuration qui n’empêchera pas le président d’agir sur le plan politique mais qui, pour la première fois, mettent gravement en cause sa légitimité de créateur et d’inspirateur d’un univers irréprochable. C’était pourtant l’une de ses forces les plus remarquables que d’avoir su trancher avec le monde d’avant et de s’être efforcé longtemps avec succès de renvoyer aux oubliettes les transgressions des pouvoirs dont il cherchait avec talent et obstinément à être le contre-modèle.

L’embellie démocratique apportée dans les premiers mois à ce lieu de pouvoir qu’est au propre et au figuré l’Élysée a été tout à fait éclatante. Discrétion, réserve, organisation, tenue, exemplarité des comportements, parole rare, cohérence, solidarité – un chef indiscuté entourée par une équipe de haut niveau acharnée à sa tâche et inconditionnelle. Même les adversaires les moins objectifs de la présidence Macron n’avaient pas pu ne pas remarquer le gouffre qui séparait cette maîtrise à tous points de vue du désordre guère créateur d’avant, surtout sous l’ère de François Hollande.

Insensiblement, peut-être, cette excellence, la certitude de cette excellence, se sont-elles transformées en un sentiment de supériorité, presque d’arrogance. L’exigence du secret est devenue volonté de dissimulation et l’obsession d’une autarcie protectrice et trop sûre de son fait s’est probablement substituée au souci légitime de sauvegarde d’une indépendance nécessaire au bon fonctionnement de l’État.

Ce n’était plus : nous voulons devenir les meilleurs mais nous sommes les meilleurs et tant que nous serons entre nous, rien de négatif ne pourra advenir. Une équipe s’est muée en bande avec ses avantages et son intensité mais aussi avec une forme de démesure qui excluait de moins en moins un zeste de mépris pour le profane qui ignorait tout et n’était pas digne d’appréhender même de loin ce qui n’était réservé qu’aux initiés.

Cette évolution a entraîné, de la part d’Emmanuel Macron qui est tout sauf « immature » ou « un gamin », l’envie de pouvoir compter absolument sur quelques-uns, quel que soit leur niveau et leur fonction dans le dispositif présidentiel, parce que leur fidélité lui était acquise à vie et que sans doute la faiblesse de notre président est d’être trop sensible à l’encens que de bonne foi on déverse sur lui parce que profondément il est persuadé qu’il le mérite.

Des collaborateurs qui peuvent tout se permettre

L’importance qu’il attache au lien indéfectible entre lui et ceux qui le servent ont pour conséquence et pour rançon le fait que, sa confiance octroyée, ses collaborateurs peuvent tout se permettre.

Non pas dans le registre technique où sa vigilance est extrême et ne supporterait pas les approximations mais dans les périphéries, dans cette zone qui n’est plus celle du pouvoir pur mais relève plutôt d’agissements et d’efficacité qu’il valide parce que rien de ce qui peut émaner par exemple d’un Benalla ne pouvait être mauvais et qu’à ce titre celui-ci avait droit à des avantages exorbitants comme notamment d’avoir un badge d’accès à l’Assemblée nationale comme collaborateur du président et auxiliaire de son chef de cabinet.

Il a ainsi donné à Benalla cette ivresse de toute-puissance qui conduit à tout se permettre, sans distinguer entre le licite et l’illicite, parce que l’aval du président abolit ces frontières et donne à chaque acte, quel qu’il soit, sa légitimité.

On verra la suite des événements. Apocalypse ou chant du cygne ? L’affaire Benalla appelle une réaction, une remise en ordre, un peu de modestie. L’Élysée n’est plus un lieu magique mais un royaume comme les autres.

Car Benalla nous dit beaucoup sur Emmanuel Macron. Et ce n’est pas rien.

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  • Cette affaire ne nous dit rien que nous ne sachions – ou ne soupçonnions déjà – d’Emmanuel Macron. A l’endroit duquel je vous trouve un peu indulgent. Macron c’est un concentré de Sarkozy (le bling-bling, la posture de bateleur, les vaines gesticulations, l’hyperprésident qui a son mot à dire sur tout sauf lorsqu’il est pris en défaut) et de Valls, dont il cultive le côté hautain, méprisant qui lui vaudra, s’il continue sur de terrain, de ne plus pouvoir faire un pas en public sans avoir à essuyer lazzi et jets d’oeufs et de farine. Quant au niveau de compétences de son entourage, il reste à démontrer. Jusqu’à présent, ce sont des successions de gaffes, de reculs, des gens interchangeables qui s’expriment sans connaître leurs dossiers, rien qui diffère vraiment de ce qu’on a connu jusqu-à présent.

    • Exact, au niveau des compétences il n’a rien montré, sauf son ignorance économique. Il est socialiste! Car on attend toujours les mesures qui sortiraient notre économie du marasme où l’ont plongé 40 ans de socialisme et de prélèvements démentiels!

      • sa seule compétence ou celle de son staff c’est la com..il n’est bon qu’a lustrer son image de dandy businessman qui croit tout savoir et qui est au dessus du bas peuple….ça ne dure qu’un temps.

  • pour l’opposition , cette histoire , c’est du pain béni ; pour les citoyens , le silence de macron et sa sollicitude envers bénalla pose question et font naître certaine théorie : bénalla sait- il des choses pas très catholiques sur les macron ? pourquoi cette affaire ne sort-elle que maintenant ?….macron paie son arrogance au prix fort et j’en connais un ( fillon pour ne pas le nommer ) qui a lui aussi connu la tourmente et qui doit doucement rigoler …..

    • Pas nous. Car cela fait tout de même une sacrée collection de dirigeants douteux pour un pays qui se targue de défendre le bien public et les vertus républicaines.

      • Vous y croyez vous à ces vantardises typiquement françaises?

        • Pas plus que vous, Virgile. En bon disciple de Jean Yanne, je préfèrerais les entendre parler de défendre leurs petits intérêts et des vertus de la mauvaise foi et des malversations impunies. Cela collerait enfin à la réalité.

  • MODÉRATION CONTREPOINTS >> Message supprimé. Merci de cesser de propager les rumeurs et « fake news » issues des sites de « réinformation ».
    Premier avertissement avant bannissement.

    • On ne sait pas. Dire ce qu’on pense ce n’est pas de l’info, laquelle repose par principe sur des faits. Le silence de Macron, d’ordinaire si disert, à propos de ce Benalla, laisse à croire que le problème est sérieux. Ses agissements auraient été couverts. C’est tout ce que l’on sait.

    • MODÉRATION CONTREPOINTS >> Message supprimé.

      • Exact. Il peut y avoir un journalisme d’investigation, un journalisme critique tel que le journalisme devrait se définir dans l’absolu, où l’information serait tirée de faits vérifiés et objectivement vérifiables.
        En pareil cas, cela semble difficile tant cette affaire semble opaque.
        La culture de la rumeur est par contre le fait de la grande presse, celle qui est là pour vendre de l’espace publicitaire et qui, pour ce faire, donne dans le « putaclic ».

      • Il y a des comportements de transparence et de loyauté vis-à-vis de l’information qui font taire la plus grande partie des rumeurs, mais manifestement Macron s’en estime dispensé.

  • On ne sortira pas de cette fatalité du pire en politique, tant que les pouvoirs resteront la chasse gardée de technocrates apparatchiks issus des mêmes moules. La réforme de fond à conduire dans ce pays est d’abord politique. Mais elle ne se fera pas de sitôt.

  • Je voulais répondre sur le fond à ce portrait pour le moins indulgent, mais à quoi bon, les rois avait un « fou » pour leur apporter la contradiction Contrepoint à le sien.

  • Ce n’est pas la première fois qu’au sommet on prend les enseignements de la comédie de boulevard ou de la bastonnade de Guignol pour une vertu républicaine…Pour imposer sa science, la discussion des idées est triste et ringarde, et doit céder la place devant les moyens les plus vulgaires capables de discréditer définitivement le concurrent trop en flèche, tel DSK ou Fillon et bien d’autres. Que ce souci de la transparence la plus opaque, habituellement appelée rouerie, réserve des désillusions par la suite n’a rien de bien surprenant, car il ne s’apparente à aucune une vertu connue…Enmêmetemps il contient un espoir s’il met un terme définitif à une stupide tentative de réforme anticonstitutionnelle !

  • Cette histoire ne nous apprend rien de nouveau sur notre république dévoyée. Ceci dit, l’histoire sort au bon moment pour fusiller les réformes prévues par Macron : les retraites par exemple, chantier qui prévoyait de tailler -un peu, hein ne rêvons pas- (sncf like) dans le gâteau des régimes spéciaux et fonctionnaires bien au chaud dans leurs régimes ultra préférentiels iniques . Rien de tel qu’un petit scandale comme celui là pour tout figer dans le ciment prompt. Je n’aime pas particulièrement Macron, je suis sans illusion sur le bonhomme, mais ceux qui sont à la manœuvre sont d’extrême gauche, alors je me garderai bien de hurler avec eux.

    • Vous prêtez beaucoup^de pouvoirs à une extrême-gauche qui, lorsqu’elle organise un congrès, peut se contenter de louer une arrière-salle de troquet de village.

      • On doit à l’extrême gauche le bordel en 1995 et dans les faces.

        • En 95 ce n’étaient pas tant les trotkistes et les lambertistes – qui n’ont jamais existé chez nous que sous forme de groupuscules plus ancrés dans le discours que dans la prise en compte de réalités sociales qui leur ont toujours échappé -, qu’un mouvement purement corporatiste, centré sur les privilèges de leurs corporations mais indifférent à la situation de catégories socio-professionnelles moins bien représentées, ou pas représentées du tout, à savoir les précaires. Attitude qui allait se retourner contre la gauche dite de gouvernement, qui verrait ces publics se détourner d’elle pour adhérer les yeux fermés aux promesses de l’extrême-droite qui entre temps avait changé d’orientation politique. Naguère ultra-libérale, la voilà au service du lumpenproletariat. Ce qui nous a donné le fameux scrutin présidentiel de 2002. Et ceux qui ont suivi, où on peut dire que les présidents élus l’ont été par défaut. L’extrême-gauche n’est pour rien dans tout cela. Elle est ultra-minoritaire et ne concerne que quelques babas-cool et gosses de bourges qui font le désespoir de leurs parents, le temps de reprendre goût au fric et à ses avantages.

    • D’accord! Cette affaire est un coup monté évident: on provoque un fier à bras parce qu’on sait qu’il craque facilement, et puis on a préparé des cameras et des copains journalistes. S’agit-il d’un coup monté contre Ben Lala ou contre Macron, je ne sais pas. Mais le résultat est que tout le monde hurle après le président. Je ne suis pas un de ses supporters, mais je m’abstiens de hurler avec les loups.

      • Moi, je me demande pourquoi les loups hurlent soudain dans l’autre sens. Hier Macron c’était le prodige, Celui-que-tout-le-monde-attendait, le Messie dûment estampillé Made in UE qui allait tout changer, tout bouleverser. Les méthodes Chirac, Sarko et Hollande, héritées du mitterrandisme, c’était derrière nous. Nous n’avions qu’à bien nous tenir ! Parés au décollage. Finalement c’est comme avant, sauf qu’avant ça se contentait de serrer des mains à tout va, là ça gesticule, ça embrasse, ça se pavane, ça gigote, ça s’exprime sur tout et sur rien à grand renfort d' »élément de langage » et voilà un accroc, qui révèle Jupiter sous les traits de Saturne. Et la propagande ne suit plus, sachant que le populo n’adhèrera pas. Bien sûr, les familiers des théories du complot trouveront des explications toutes faites que rien ne viendra accréditer. Mais les faits sont là, et ils sont pour le moins embarrassants.

        • Pourquoi ? Parce que Benalla s’est fait quelques solides inimitiés chez les journalistes qu’il a bousculés, et que du coup la corporation a perdu sa belle unanimité pro-Macron. Coup monté ou pas, on ne peut que se réjouir de la fin de la presse pravdesque à la soviétique.

          • La presse ne va pas tarder à rejoindre ses rails: subvention oblige…

          • @ MichelO
            A.Benalla n’avait rien à faire dans ce cortège de 1ier mai, rien à faire avec un casque et un brassard de policier, rien à gagner à se bagarrer.
            Mais il n’est pas rare que des ambitieux croient être arrivés puis se sabordent bêtement!

  • Monté sur ses grands chevaux, monsieur le président micron pensait avoir fait l’essentiel en se hissant sur le destrier du pouvoir pour en prendre les rênes …

    Et voilà que son canasson se révèle être un cheval de rodéo et qu’il va falloir rester en selle !

  • Ah enfin, Monsieur BILGER j’attendais de vous lire… vous attendiez donc un certain degré d’effervescence… je m’en doutais…
    Bien qu’ayant une confiance limitée dans la justice de mon pays, je continue à apprécier vos articles prudents et circonspects.
    Alors, vous dites « Apocalypse ou chant du cygne »; voyons donc et vous le savez: de fait ni l’un ni l’autre!
    Comme beaucoup, ne nous faisons aucune illusion puisque le pouvoir impérial est relayé par près de 5.000 Énarques à qui l’on a appris à gérer la politique et l’économie française avec le résultat que nous constatons…

    • Soyez tranquille il ne se passera rien. L’été arrive et notamment la période d’arrêt total de la 1ère quinzaine du mois d’août. D’ici là le pouvoir va faire trainer les choses en usant de ses relais médiatiques. Benala sera mis sur la touche avec une sinécure quelconque. Macron va prendre soin de rester dans sa tour d’ivoire; de toutes façons il est intouchable. Puis le grand barnum va passer à autre chose, la rentrée et ses tracas par exemple. Circulez braves gens et n’oubliez pas de payer votre dernier tiers.

      • Ces images ont marqué les imaginations. Elles ne sont pas anodines. Elles témoignent d’une violence d’Etat qui va durablement être associée à la présidence Macron. A quoi s’ajoutent les origines de Benala, son passé, ses accointances avec le monde musulman, la tentative d’étouffer l’affaire qui laisse prise aux thèqses les plus hardies. Et l’impopularité grandissante de Macron, son arrogance insupportable là où sa position appellerait plus de retenue, l’affaire de la piscine de Brégançon, celle de la vaisselle de l’Elysée, son entourage de sous-fifres surpayés à commenter à sa place ce qu’il ne juge pas pertinent de commenter. Nous sommes suffisamment rodés en matière de politiques vérolés pour oublier si facilement ce qui vient de se passer, qui est effectivement grave.

        • MODÉRATION CONTREPOINTS >> Message et lien supprimés. Merci de cesser de propager les rumeurs et « fake news » issues des sites de « réinformation ».
          Premier avertissement avant bannissement.

          • C’est bien la peine de critiquer la loi anti-fake news !
            😉

            MODÉRATION CONTREPOINTS >>
            Modération n’est pas censure.
            Contrepoints souhaite que les fils de commentaires restent des lieux de débats de qualité. Pour le complotisme, les rumeurs populistes et les propos de café de commerce, il y a d’autres sites.

  • Jugement élogieux et partial qui, venant d’un ancien magistrat, ressemble à une erreur judiciaire.

    • Mais la justice est souvent imprévisible et les magistrats bénéficient d’un statut « d’irresponsables »… » avec droit à l’erreur…

  • Révolution contre le roi et les technocrates ? Contre cette caste qui se croit apte à gouverner et qui n’est apte que pour la bavasse du niveau le plus bas en se prenant pour des individus au QI élevé.
    Qui reste-t-il ? Poutine, Trump ou Mélanchon car une Thatcher, il ne faut pas rêver.

    • Thatcher ? Comme contre-modèle on ne fait pas mieux. Rappelez-vous la poll-tax qui lui valut une chute sans gloire. La rigidité légendaire d’un personnage plus haï qu’admiré. Quant à Poutine et Trump, ils sont de la même engeance d’autocrates fous. Mélenchon est un révolutionnaire de meetings, un anarcho-syndicaliste qui a fait fortune grâce à la spéculation immobilière. Il n’a jamais dû chausser de souliers de sécurité. On a en France la spécialité d’élire des pitres dont on voudra se débarrasser six mois plus tard. Une réforme de fond du système politique français, impliquant le mandat unique et le referendum (on les garde, on les vire) de mi-mandat tient malheureusement de l’utopie. On a le système politique que l’on mérite, nous diront ceux qui ne votent plus depuis des décennies, car pleinement conscients de cet état de fait.

  • Deux propositions contradictoires :

    « Macron qui est tout sauf immature ou un gamin »

    puis

    « trop sensible à l’encens que de bonne foi on déverse sur lui parce que profondément il est persuadé qu’il le mérite »

    • Macron est le pur produit d’une génération qui s’est progressivement habituée à confondre fiction et réalité. Jeux video, séries, jeux de rôles, on joue à être, on joue à faire, on s’identifie, c’est ludique jusqu’au jour où resurgit la réalité dans son âpreté. Entretenu dans une bulle, Macron a jusqu’à présent nourri sa mégalo des facilités offertes par l’appartenance aux milieux où il a évolué, les caméras ont suivi, la mégalo est devenue sentiment de toute-puissance et puis vlan ! Quelques smartphones qui traînaient autour d’une manif, la vigilance de quelques journalistes las de faire dans la propagande ingratement payée, ou de surfer sur l’impopularité de Jupiter, et voilà qu’on ne joue plus ! Game over. C’est la réalité qu’il va falloir gérer, à présent.

      • @ SpringTime
        Pourquoi ne pas attendre le résultat de l’enquête (A.Benalla est en garde à vue et a été sanctionné administrativement). A priori, E.Macron n’est pas impliqué et pas responsable du comportement de tous ses employés!

    • Très juste, cette affaire révèle bien le vrai personnage et son immaturité. Lorsqu’il confie des postes et des avantages démentiels à un amateur, alors qu’il dispose d’un service de professionnels pour assurer sa sécurité.

      • @ Virgile
        On sait, ce jeudi 26, qu’A.Benalla n’était pas chargé de sécurité et qu’il était en congé le 1ier mai!

      • @ Virgile
        Son salaire était, semble-t-il de 6 000€ par mois (Plus de 7 000 brut) et après la perquisition et l’enquête, le juge devra dire si il a bénéficié d’avantages scandaleux (quelle source pour cette information?).

  • A ce niveau là peut être va-t-on trouver l’emploi de « Nervi »?

  • Ses compétences technique sont inversement proportionnelles à son ego : il aurait dû savoir qu’il existe un service dédié à L’Elysée pour assurer sa sécurité, et s’en tenir là. Il a au contraire installé un service privé parallèle, à sa dévotion personnelle, comme une garde prétorienne. Mauvaise idée…

  • L’opposition peuvent hurler ils ne sont pas exempt de reproche ?? ils ont tous des casseroles ,des dossiers …les racailles au col blanc….du cinéma tout ça..a quand le prochain scandale ?la vie politique est un feuilleton :Suite au prochain épisode…!!!

  • L’univers irréprochable de M. Macron n’était l’une « de ses forces » qu’en paroles. Comme pour presque toyt le reste. La communication politique remplace ici la politique.

  • Deux points à noter. Les services de police, tout confondu, vont encore se retrouver associés à ce bordel puisque, quand même, c’est par une vidéo de tabassage de manifestant que cela a commencé. Vu qu’ils ont déjà du mal à opérer au vu de la palanquée de contraintes quon leur inflige. Et que cache le fait que tous les médias subventionnés, tous prompts à encenser notre bon président depuis son élection miracle, ont d’un seul tenant versé dans le 24/7 du sujet comme aux belles heures du 14 juillet 2017 ou de la coupe du monde 2018?

  • C’est ce que nous voyons, il n’y a aucune découverte, ni aucune surprise, tout était en filigrane du candidat. Par contre, on reste sur sa faim, justement, par ce qui n’est pas dit. N’assiste-t-on pas, en l’occurrence, à quelque chose d’autrement plus condamnable que ce qui a été reproché à François Fillon ? Il me semble que c’est là, justement, que le journalisme pourrait faire preuve de professionnalisme, en regardant la lune au lieu de regarder le doigt qui la montre.

    • Qu’est-ce qui est précisément condamnable ? Le fait d’avoir prétendu étouffer une affaire qui aurait de toute façon explosé au grand jour, les vidéos ayant été diffusées sur le web et relayées par les réseaux sociaux ? Qu’est-ce qui n’est pas dit… des raisons qui, du jour au lendemain, ont permis au grand public de tout savoir ou presque du passé du dénommé Benalla, alors qu’en principe, dès lors que celui-ci est présumé coupable des faits qui lui sont reprochés, prévaut le secret de l’instruction ?

  • Tant que Macron avait son programme écrit par les Marcheurs, il avait à quoi se raccrocher.
    Mais plusieurs affaires depuis le début du quinquennat montrent un président incapable de comprendre le pays, d’anticiper les situations et de réagir aux aléas.
    Ainsi il a très bien manœuvré sur la réforme(tte) du code du travail, parce que tout était déjà écrit et qu’il n’avait qu’à suivre la feuille de route.
    Les ennuis ont commencé avec le coup de rabot de 5€ sur les APL. Il n’a rien vu venir et passablement infoutu de comprendre l’impact sur la population, son service après-vente a été minable (les propriétaires n’auront qu’à baisser le prix du loyer).
    Rebelotte avec le 80 km/h. Au lieu de museler, dès fin 2017, son premier ministre, qui est à peu près le seul à soutenir cette mesure, il a laissé faire et tenter maladroitement de la justifier, alors qu’il était contre quand il était candidat. Pas terrible pour un gus qui se vante de dire ce qu’il fait et fait ce qu’il dit.
    L’affaire Benalla maintenant. Comment n’a-t-il pas compris dès le 2 mai qu’il s’agissait, en cas d’inaction de sa part, d’une affaire d’Etat en devenir ? Quand à sa com… en dessous de tout ! Silencieux pendant des jours, il envoie au casse-pipe ses lieutenants, avec pour seules armes des âneries ou des mensonges.
    Ce que nous dit cette affaire, ces affaires, c’est qu’on a, contrairement à ce qu’on a pu croire au début, un mauvais président. Nous avons peut-être été aveuglés par l’effet de contraste avec son prédécesseur, à côté de qui même une chèvre serait apparue charismatique.

    • Désolé, nombreux ont été ceux qui, bien avant les élections de l’année dernière, et sans des raisons partisanes comme on peut l’imaginer pour les fervents soutiens de MLP ou JLM, avaient averti à propos du côté surfait et artificiel du personnage Macron. Bien sûr qu’il n’ont pas eu accès aux médias les plus influents, mais il ne faut pas minimiser leur existence. Le niveau très bas d’adhésion au deuxième tour (un des plus bas jamais enregistrés, malgré l’adversaire diabolisé à l’extrême – pléonasme !) devrait donner une idée de l’attitude générale de la population à son encontre. Il était, dès le début, loin de faire l’unanimité.
      Le danger pour la démocratie est réel, car trop de puissants actuellement en place ont l’intérêt de garder leurs privilèges et donc l’état de faits actuel, avec un pouvoir au ras des pâquerettes.

      • Je ne me basais pas sur les caractéristiques de l’élection pour établir l’opinion que les Français ont/avaient de Macron –
        c’est un moment bien trop particulier pour servir de référence – mais sur les sondages d’opinion qui comme leur nom l’indique révèlent la façon dont il est/était perçu.

  • « Discrétion, réserve, organisation, tenue, exemplarité des comportements, parole rare, cohérence, solidarité – un chef indiscuté entourée par une équipe de haut niveau acharnée à sa tâche et inconditionnelle. »

    Si, si, C’est du premier degré…
    Oh, que Macron soit entouré d’une équipe qui fait le job, oui. Mais comme à l’instar de Rocard, on attend que les chantiers en cours se ferment pour voir le résultat. Pour l’instant, c’est le type qui saute par la fenêtre et se répète à chaque étage « pour l’instant, ça va…. »
    Quant au chef, il a bénéficié d’une presse servile et du soutien des élites qui ont parié sur lui.

    PS: 48heures pour virer le général Soublet, presque 2 mois pour Benalla. Et Bilger parle d’une embellie démocratique éclatante…

    • @amike
      Bonj,our,
      « 48heures pour virer le général Soublet, presque 2 mois pour Benalla. »
      Sans oublier son « C’est moi le chef ! » à l’encontre du Général De Villiers (lequel avait fait son job sans sortir du cadre, lui) et la démission de ce dernier.

    • @ amike
      De par sa constitution, la France de la Vième n’est pas vraiment une démocratie! C’était voulu comme ça! Pourquoi ça continue??? Je n’ai pas La réponse!

  • Le CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ…
    Attendez vous à de nouvelles TAXES et autres !!!

  • « Une équipe s’est muée en bande »

    Je crois que c’est une bonne part du phénomène « en marche ».
    Macron se rêve en homme présidentielle avec un grand destin, un « chef de bande » tel Alexandre (le Grand, pas l’autre), De Gaulle etc…

    La longue marche de Mao Tse Tung…la distance que De Gaulle affectait d’avoir vis à vis du quotidien, son honnêteté (financière) légendaire et son « clan » issu des Compagnons de la Libération » (je pense que ses sbires, tels Castaner, Ferrand doivent s’imaginer vivre des moments comparables…sauf qu’il sont, et seront toujours,à des années lumières de s’être battus à Bir Hakeim !) sont probablement de ses références concernant la gloire.
    Ce que Macron nous propose c’est une simple évocation de tout cela.
    La vérité est ailleurs…derrière ces décors de théâtre qu’il a su (que l’ « on » a su ?) construire pour le mettre en valeur.
    Evidemment la découvrir suppose quelqu’un regarde au delà de la scène et c’est bien le sujet de « l’affaire Benalla qui pouvait (devait) déchirer le rideau.
    Et c’est là qu’intervient sa « cour », sa « garde personnelle »: lui garder son jardin secret, un certain « mystère » qui se doit d’exister autour d’une « légende »…
    De la com, du théâtre, de l’esbroufe.

    Pour la pratique : réforme du code du travail à minima, disparition dans 30 à 35 ans (!) du statut des cheminots, conservation de leur « spécificité » concernant la retraite, réforme de l’éducation qui semble (comme toutes les autres réformes de l’EN) s’embourber dans l’inertie du « deep state ».
    Pour le reste ineptie des 80 km/h (mais cela été l’occasion de mettre au pli 80% des Français, au moins à titre d’exemple, que les gueux comprennent qui commande !), augmentation des impôts si l’on compte les taxes et la CSG…
    Le vin promit est devenu vinaigre.

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Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Le fait pour un gouvernement de solliciter et d’obtenir la confiance de l'Assemblée contribue à la prévisibilité, la stabilité et la sincérité de l’action publique, et cela devrait être reconnu comme indispensable.

Le 30 janvier dernier, Gabriel Attal a prononcé son discours de politique générale, sans solliciter la confiance de l’Assemblée, avant qu’une motion de censure soit soumise, puis rejetée le 5 février. Le gouvernement Attal, comme le gouvernement Borne avant lui, a donc le droit d’exister, mais sans soutien de la chambre.

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« Je déteste tous les Français »

Le 3 février dernier, un immigré malien de 32 ans, Sagou Gouno Kassogue, a attaqué au couteau et blessé grièvement des passagers de la Gare de Lyon. Finalement maîtrisé par l’action conjuguée des passants, des agents de sécurité et des membres de la police ferroviaire, l’homme en garde à vue a été mis en examen pour tentative d’assassinat aggravée et violence avec armes aggravée.

Les premiers éléments de l’enquête dévoilés par le préfet de police de Paris révèlent les discours conspirationnistes d’un in... Poursuivre la lecture

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