Aujourd’hui, notre santé est moins bonne qu’avant. Vraiment ?

Retour sur une idée reçue concernant notre santé.

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Aujourd’hui, notre santé est moins bonne qu’avant. Vraiment ?

Publié le 23 juillet 2018
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Par Johan Honnet.

Nous vivons de plus en plus longtemps.

On notera que l’Europe a vu son espérance de vie augmenter un peu plus tôt que le reste du monde. Bien avant l’apparition de la Sécurité sociale, ou des assurances sociales obligatoires.

Le passage d’une espérance de vie à 30 ans (entre 25 et 35 ans) à plus de 60 ans (et jusque 80 ans) en l’espace d’un peu plus de deux siècles s’explique par une multitude de facteurs, qu’il serait fastidieux de lister et d’expliquer. Synthétiquement, je pense pouvoir pointer les progrès de l’hygiène, de la vaccination, la découverte de la pénicilline et les progrès de la médecine en général, mais aussi, la généralisation de la mécanisation et l’invention des engrais (qui ont permis de mettre fin au plus gros de l’aléa alimentaire).

De nos jours, des progrès restent encore à faire, notamment contre les fléaux que sont le cancer, Alzheimer, les maladies cardio-vasculaires, les maladies congénitales, mais aussi au niveau de la qualité de la prise en charge, la relation humaine et de confiance dans le système de santé…

L’autre piste, c’est que nous savons ce qui peut nous tuer. Manger du gluten ou pas est indifférent, en réalité, tout comme manger bio ou pas. Les principales causes de mortalité liées aux choix de vie, on les connaît bien, et depuis longtemps : le tabac, l’alcool, la sédentarité. Si vous voulez vivre longtemps, il n’y a pas 36 solutions pour maximiser ses chances : éviter de fumer, boire de l’alcool avec beaucoup de modération, avoir une activité sportive régulière (ou à tout le moins un mode de vie actif, avec pas mal de marche à pied, des montées d’escaliers).

On notera que l’augmentation de l’espérance de vie n’a pas toujours le même point de départ, mais est plutôt généralisée, à l’exception notable de l’ex-URSS où l’espérance de vie a stagné entre 1960 et 1990.

Étude de cas : les décès dus à un cancer

Lorsque l’on observe superficiellement ce graphique, on a l’impression que le nombre de décès du fait d’un cancer augmente beaucoup entre 1990 et 2016.

Une analyse un peu plus fine semble indiquer que l’augmentation concerne surtout les personnes de plus de 50 ans.

On passe, en gros, de 5,9 millions de morts par cancer à 8,9 millions, soit une augmentation de 56% !

Il s’agit du même graphique que précédemment, mais avec une distinction par type de cancers.

Mais voilà : lorsque vous observez les décès par type de cancers non pas en valeur absolue, mais en proportion de la population, la conclusion n’est pas du tout la même : les cancers sont de moins en moins mortels (avec une baisse assez impressionnante du nombre de morts à la suite d’un cancer de l’estomac).

Les deux tableaux ci-dessus permettent également de constater que la situation va plutôt en s’améliorant.  En effet, vous avez deux courbes à la hausse : le total des décès, et le taux de décès tous âges confondus. Mais en observant le taux de décès avec âge standardisé, le taux baisse de façon significative (on passe d’un indice 100 à un indice 79 environ). Qu’est-ce que cela veut dire ?

Déjà, définissons ce que veut dire age-standardized : c’est une technique statistique servant à permettre la comparaison des populations ayant des structures d’âge différentes. Pour quoi faire ? Il s’agit d’éliminer le facteur âge, en évitant que la sur- ou sous-représentation relative de tel ou tel groupe d’âge obscurcisse les comparaisons entre les populations.

Le facteur âge étant neutralisé, on constate qu’en réalité, la mortalité dû à un cancer va en s’améliorant. Le IHME n’est pas le seul institut à aboutir à ce résultat : l’agence internationale de la recherche sur le cancer, rattachée à l’OMS, aboutit au constat de la même baisse du taux de mortalité (Source), en dépit d’une augmentation du nombre de cancers (je soupçonne des facteurs environnementaux ou culturels locaux, tant il y a de nettes différences d’un pays à l’autre).

Encore une fois, il s’agit de pointer l’existence de tendances positives : je laisse à plus compétent que moi le soin d’en expliquer les causes.

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  • là ce ‘est pas exactement ce que les gens disent, on a plutôt une « peur du cancer à cause de tous les produits chimiques et des gaz d’échappement qu’on nous fait avaler » un truc comme ça…et c’est un peu vrai …sauf que les gens volontairement refusent de parler de l’augmentation de l’espérance de vie qui va avec l’utilisation des produits chimiques par exemple..
    et ils n’ont pas tort si on pouvaient vivre avec tous les avantages de la vie moderne en général moins les inconvénients ben ça serait mieux…sans blague!!

    la question est est ce que ces lamentation sont sincères et cette peur réelle?
    à l instar de tous ces s qui honnissent le capitalisme et immigrent en masse en Corée du nord ou au vénézuela, pourquoi ne vont ils par vivre ailleurs? là ou k’il n’y a pas de produits modernes..( on a des gens qui sont partis vivre dans des grottes pour fuir les ondes! je serais néanmoins curieux d’avoir de leur nouvelles).pourquoi ne parle t on plus des ondes dans les médias?

    On a donc une dissonance cognitive évidente…
    le but de cette lamentation est de se lamenter pour obtenir un avantage sans doute une acceptation par un groupe. Je ne sais pas..

    Un des caractères des groupes de couineurs comme certain écolos ou bio consommateurs est d’exclure avec force toute personne qui leur apporte des faits …ils gênent la récitation de la messe.
    On pourrait ne rien avoir à cirer de ces gens MAIS
    Nous sommes en démocratie et avec une tendance odieuse à se donner le droit à empiéter sur la liberté des autres..

    • La phobie actuelle du chimique révèle l’ignorance et la bêtise de nos contemporains qui ont oublié ce qu’on leur a appris à l’école.
      Toute vie dans l’Univers est chimique puisque constituée des éléments chimiques de base qui forment les composés dont elle est édifiée.

    • Ce qu’oublient les phobiques des atteintes sanitaires par une alimentation provenant d’un environnement empoisonné c’est qu’un être vivant se répare en permanence . Notre organisme n’atteint pas 80 ans et plus sans avoir entretemps fait pas mal de réparations (système immunitaire, élimination des déchets inclus dans les cellules, élimination des cellules défectueuses, fabrication de nouvelles cellules…). Et pour cela l’organisme a besoin des ressources fournies par son alimentation. Mieux vaut une alimentation suffisante et occasionnellement légèrement contaminée qu’une alimentation d’une pureté parfaite mais en quantités insuffisantes. Si l’alimentation est suffisante, les multiples mécanismes de défense et de réparation pourront agir car eux aussi ont besoin de ressources. Si les ressources sont insuffisantes cela ne marchera pas. Le fait que les populations modernes, au moins dans les pays riches, ne soient pas sur le fil du rasoir en matière de subsistance est une raison majeure à l’amélioration de leur état sanitaire et à leur durée de vie. Ce progrès a largement écrasé les effets négatifs d’une pollution largement surestimée.

  • Bonjour,

    D’après moi l’article est incomplet, vous ne pouvez pas faire un article sur l’espérance de vie sans étudier un autre indicateur qui est beaucoup plus révélateur et intéressant.
    À savoir l’indicateur de l’espérance de vie en BONNE santé.
    Et celui ci tant à stagner voir à baisser ces dernières années.
    https://www.gouvernement.fr/indicateur-esperance-de-vie
    « La prévalence des incapacités ayant légèrement diminué pour les femmes, leur espérance de vie en bonne santé progresse légèrement (+0,2 an). En revanche, elle a progressé de manière sensible chez les hommes de plus de 75 ans, ce qui conduit à une baisse de l’espérance de vie en bonne santé chez les hommes (-0,3 an). »

    Étudiez donc les causes probables des maladies dégénératives, diabète obésité…
    De plus vous noterez que 62,6 années c’est plus ou moins l’âge de départ à la retraite. Autrement nous travaillons actuellement jusqu’à épuisement de notre capital santé pour passer sa retraite à avaler des tonnes de médicaments.

    • Vous sélectionnez les données qui confirment votre point de vue.
      Mais il faut les présenter en totalité:
      De 2013 à 2015, l’espérance de vie a faiblement progressé pour les hommes (augmentation de 0,2 an) et stagné pour les femmes. Ce ralentissement s’explique essentiellement par l’épisode grippal de l’hiver 2014/2015, qui a accru la mortalité chez les personnes âgées, et conduit à un recul de l’espérance de vie en 2015 par rapport à 2014.
      En dix ans, l’espérance de vie des hommes a progressé de 2,2 ans et celle des femmes de 1,2 an, pour atteindre respectivement 78,9 et 85,0 ans.

      • Je ne dis pas que l’espérance de vie n’a pas augmenté.
        Je mets le doigt sur un indice qui est à mon sens plus pertinent.
        Cela m’est égal de vivre jusqu’à 120 ans si de 60 à 120 je ne suis pas en bonne santé.

    • C’est un indice totalement biaisé, la prévention et la détection des maladies ou des conditions pré-morbides (pré-diabète) étant bien meilleure. Aujourd’hui, il y a de nombreux diabétiques qui courent le marathon (ils ne peuvent pas être en mauvaise santé) ou un greffé rénal peut vivre de nombreuses années alors que sans greffe il meurt rapidement. Le traitement de l’hypertension artérielle vous donne 10 ans de vie de qualité alors que vous n’êtes pas en théorie en bonne santé (« lutte » actuelle pour fixer d’ailleurs les valeurs limites qui fait monter ou baisser cet index selon que vous preniez 145/90 ou 130/ 80)

      • Avez vous regardé la définition de cet indice ?

        Définition
        « L’espérance de vie en bonne santé (à la naissance), ou années de vie en bonne santé (AVBS), représente le nombre d’années en bonne santé qu’une personne peut s’attendre à vivre (à la naissance). Une bonne santé est définie par l’absence de limitations d’activités (dans les gestes de la vie quotidienne) et l’absence d’incapacités.

        L’AVBS est un indicateur d’espérance de santé qui combine des informations sur la mortalité et la morbidité. Les informations utilisées pour son calcul sont des mesures de prévalence (proportions) de la population d’un âge spécifique étant dans des conditions de bonne ou mauvaise santé et des informations de mortalité par âge. Il est aussi appelé espérance de vie sans incapacité (EVSI). »

        Reconnaissez quelle est quand même » light « personnellement si je dois prendre des cachetons tous les jours je ne suis pas sur de me définir comme une personne en bonne santé.

  • Il n’y a pas que le cancer et les maladies dégénératives. Il y a la santé psychologique qui est rarement abordée par ce type d’études. De plus en plus de gens sont seuls, vivent seuls, toutes les générations sont concernées. L’exigence de mobilité fait que les familles sont dispersées, qu’on ne s’installe plus, qu’on habite un lieu mais qu’on n’y vit pas, ce qui entraîne des habitudes alimentaires instables, un lien social fragile, toutes choses qui s’ajoutant aux stress quotidiens va nuire à la santé des individus actifs, les autres tendant à davantage s’isoler du fait des habitudes prises à vivre devant un écran.

  • Les occidentaux contemporains ont de gros problèmes avec la raison et la réalité!
    Ils ne cessent d’affirmer que notre alimentation et notre environnement sont empoisonnés, alors qu’ils n’ont jamais vécus aussi vieux en bonne santé.
    Donc les pesticides et autres sont les raisons de notre longévité!

  • comment Virgile peut-il raisonner de la sorte si ce n’est de la provocation !

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