Affaire Benalla : la nomenklatura du quai Branly

Les privilèges dont jouit Alexandre Benalla ne sont pas une situation que l’on peut qualifier de « normale ».

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Affaire Benalla : la nomenklatura du quai Branly

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 juillet 2018
- A +

Par la rédaction de Contrepoints.

L’appartement mis à la disposition d’Alexandre Benalla fait couler beaucoup d’encre. Certes, l’attribution de logement souvent luxueux au frais du contribuable n’est pas chose nouvelle dans notre paysage politique français. Mais est-ce pour autant une situation normale ?

Plusieurs députés s’indignent, dont Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor, ancien rapporteur du budget des pouvoirs publics pendant le mandat de François Hollande, qui signale s’être déjà intéressé à ce fameux immeuble pour savoir qui y résidait :

C’est vraiment la nomenklatura, les personnages les plus considérables de l’Élysée.

Signée par la directrice de cabinet, la liste des personnes résidant dans l’immeuble comprend : le secrétaire général, le directeur de cabinet, le chef de l’État major particulier, le conseiller diplomatique, le chef de cabinet, et… un individu de 26 ans.

Ainsi que le rapporte Le Monde, l’immeuble de fonction, dépendance de la présidence de la République, est sis quai Branly, un très chic arrondissement de Paris. 63 logements de fonction sont répartis sur 5000 m2. Toujours selon Le Monde, c’est là qu’à une certaine époque logeaient Mazarine Pingeot et sa mère,  ou encore François de Grossouvre.

Outre cet appartement, Alexandre Benalla jouissait de plusieurs autres privilèges.

Il n’y a cependant « rien d’anormal » aux yeux de certains, dont Gille Legendre, député LREM, qui témoigne sur BFM :

Pas nouvelle, cette situation n’est cependant pas si « normale », dans la mesure où, d’une part, c’est de l’argent public qui est utilisé ; d’autre part il y a un manque de transparence sur le mode d’attribution de logements ; enfin ce statut privilégié digne de la nomenklatura de l’URSS ou de la France de l’Ancien Régime montre une fois encore que la France n’a pas définitivement rompu avec son régime monarchique.

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  • Et dire que c’est ce gouvernement qui a fait voter une loi de confiance dans la vie publique…
    Quand la com remplace le réel…

  • Y a t il quelque-chose qui ne soit pas pourri au royaume de France ?

  • Ce genre d’incident ne pourrait se produire dans une démocratie de type libéral, comme en Suisse, avec des représentants élus à la proportionnelle…

  • Les députés LREM feraient mieux de la fermer au lieu de soutenir l’insoutenable. Qu’un porte parole de l’Elysée soit obligé de défendre son patron en racontant ânerie sur âneriev passe encore. Mais que des élus de la République se sentent obligés de faire de même alors qu’ils ont à perdre, y compris l’honneur reste incompréhensible…

    • Ils ont été élus grâce à Macron, ils lui doivent tout, ils ne sont (plus) rien sans lui. Donc, ils n’ont pas vraiment le choix s’ils veulent continuer une carrière politique.

  • Le badge d’accès à l’Assemblée (et avec le plus haut niveau d’accès) n’est pas mal non plus comme privilège. La question étant, toutefois: est-ce que c’était pour faire de la politique?
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/21/alexandre-benalla-disposait-d-un-badge-d-acces-a-l-assemblee-nationale_5334486_823448.html

  • L’argent des autres ne coûtent pas cher,
    ils en profitent bien, eux et leurs amis !

  • Sur le fond la question qui se pose, est : Qui est vraiment « Ben-Allah » ?Un pervers violent qui pour se défouler va casser du promeneur en marge de défilés, par pure plaisir sadique, ou bien ce type d’interventions accompagné de flics authentiques cache des objectifs autres.
    Dans tous les cas ce barbouze malade, doit être éloigné définitivement de toutes formes de pouvoirs et autorité !

  • Qui pourrait nous dire quel est le parcours d’études et de formation de ce Benalla ?

  • ils sont beau les LREM! et Macron avec des Benalla comme confidents!
    car ses agissements étaient connus depuis longtemps un voyou de 1er ordre !
    d’autres témoignages sur les agissements musclés d’Alexandre Benalla continuent de faire surface.
    D’après Eric Feferberg, photographe de l’AFP, Alexandre Benalla « était un personnage extrêmement désagréable », précisant qu’il « jouait les gros bras » et qu’il « ne fallait pas bouger » face à lui.
    Le Monde a mis en avant plusieurs témoignages revenant sur des situations musclées survenues en mars 2017.
    Alexandre Benalla aurait notamment été vu le 4 mars en train de soulever et d’évacuer manu militari un photographe jugé trop proche du candidat à la présidentielle.
    11 jours plus tard, le 15 mars, il s’en était pris à un commissaire de police en service qui n’avait pas libéré la voie suffisamment vite à Emmanuel Macron, lors d’un déplacement dans un centre de formation d’apprentis à Tours.
    Le 23 mars, au cours d’une visite dans une école d’Avallon, dans l’Yonne, le chargé de sécurité menaçait Eric Feferberg. Le photographe de l’AFP a en effet expliqué à propos de cette confrontation : « Il m’avait menacé parce que je voulais choisir un angle à moi, et pas le sien. Il me disait : ‘Je vais te faire virer’ ».
    La chaîne Public Sénat a elle aussi relaté une intervention musclée d’Alexandre Benalla sur son site. « A l’arrivée du candidat, un de nos journalistes s’approche pour faire quelques clichés. Le service d’ordre à cran le repousse une première fois, avant l’intervention musclée d’Alexandre Benalla », a expliqué la chaîne, ajoutant ensuite : « Pourtant à distance raisonnable du cortège, le journaliste est ceinturé, avant d’être poussé sur 50 mètres par l’officier de sécurité, Alexandre Benalla, qui lui arrache sans autre explication son accréditation presse censée lui permettre de suivre le meeting au plus près du candidat et de ses soutiens ».
    Public Sénat a ensuite envoyé une plainte à l’équipe d’Emmanuel Macron mais cette dernière n’a jamais répondu. Le courrier de la chaîne n’a pas freiné l’évolution professionnelle du chargé de sécurité, qui est ensuite officiellement devenu adjoint au chef de cabinet du président suite à l’élection.Dans un article, le site Buzzfeed a de son côté dévoilé qu’Alexandre Benalla aurait frappé un militant communiste lors d’un discours d’Emmanuel Macron à Bobigny, en 2016. Par ailleurs, les documents de campagne ayant fuité et surnommés les « Macron Leaks » révèlent que le chargé de sécurité aurait fait une demande de devis pour un Flash-Ball, deux pistolets à balles en caoutchouc et un bouclier anti-émeutes. Le trésorier de l’équipe de campagne a refusé cette demande, la jugeant trop « dangereuse ».
    Après avoir assuré la protection de Martine Aubry en 2011, Alexandre Benalla est devenu le chauffeur d’Arnaud Montebourg en 2012. L’ancien ministre de François Hollande garde un très mauvais souvenir de leur collaboration.
    Après une faute professionnelle grave, Arnaud Montebourg a licencié Alexandre Benalla au bout d’une semaine. « Il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite », a confié l’ancien ministre de l’Économie à propos de l’attitude de celui qui est actuellement en garde à vue.
    saint Benalla ! décidément Macron s’entoure de voyous! deviendrait on une république bananière? non ! nous le sommes déjà, comme jamais nous ne l’avons été ! désormais Macron se couvre petit a petit de cambouis , qui laissera des traces indélébiles !

  • Et en tant que contribuable je paye des impôts pour entretenir les « nervis » utilisés par la Présidence de la République qui est irréprochable. …..en théorie.!

  • Ce Le Gendre est plus qu’odieux. Il représente bien le politicien de gauche type pour qui tout privilège aux frais des contribuable est normal. C’est un journaliste, diplomé Science Po, et né à Neuilly. Cela veut tout dire!

  • Cet « endroit » est pas mal en effet,un peu du genre cour carrée, et ce qui va devenir un luxe suprême d’ici peu dans cette ville en décrépitude ,il est gardé par des gendarmes !

    • @voltarousse
      Bonjour,
      Les gendarmes gardent le bâtiment que Benalla habite. Vu son comportement envers les gendarmes qui assuraient la sécurité lors de l’arrivée du car des Bleus, ils doivent l’avoir mauvaise.

      Pourquoi, le président a besoin de gardes du corps privés, alors qu’un service spécial de la police est là pour ça ?
      Vu le pédigrée qu’il faut pour être simple vigile de supermarché, le montant, les démarches, et le temps de formation pour être « agent de sécurité » (non armé, même pas un coupe ongle) où est l’ « égalité » dont on nous rabat les oreilles ? Et dire que Macron a lancé il y a quelques jours qu’il était conte les rentes et autres privilèges…
      « Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements » Préambule de la DDHC 1789.
      « Art. 16. Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. »

  • « la France n’a pas définitivement rompu avec son régime monarchique ».
    Bel euphémisme pour parler de la situation actuelle (concentration du pouvoir, règne autoritaire sans partage…)

    • Sauf qu’elle a surtout gardé les mauvais côté du régime monarchique.

    • A Gérard 27. Nos cocos du gouvernement n’ont pas copié la monarchie, ils en sont bien loin et bien incapables ; mais ils se sont appropriés les pratiques de la nomenklatura en vigueur en URSS. Quand la racaille est au pouvoir, rien de bon ne peut en sortir.
      La monarchie avait certes des défauts, mais le Roi oeuvrait pour la grandeur et le respect du pays.

    • Loin de la logique disruptive que la propagande entendait nous vendre pendant la campagne Macron. Loin de la transversalité, de l’ouverture à l’innovation, des coupes sombres dans les privilèges parasitaires. On a un Sarko II qui se sait quasi unanimement détesté et qui s’entoure de nervis aux parcours douteux. Qui se relèvera très difficilement de cet accident de parcours – ou sera contraint à la démission si l’enquête met au jour des points encore plus scabreux.

      • @SpringTime
        Bonjour,
        « ou sera contraint à la démission si l’enquête met au jour des points encore plus scabreux. »
        J’aurais préféré que Macron ce despote tyranique, une nouvelle sorte de chemise brune, ou noire, voire de S.A, sur le champ en mai.
        L’enquête donnera ce qu’en décidera le juge qui la mène. Si ce magistrat fait son taff, elle peut aller loin, mais vu que la Justice est sous la coupe millimétrée de l’Exécutif et de son chef, cela risque d’être très décevant.
        De plus, il n’est prévu aucun recours pour destituer le président en place. Sa seule sanction sera celle qu’ont reçue Sarko et le Captain Pédalo : la non réelection.

        • edit
          « J’aurais préféré que Macron vire ce… »

          • Au contraire, s’il l’avait viré, nous continuions dans le chemin de l’année écoulée. La révélation qu’il savait et qu’il ne l’a pourtant pas viré devrait faire un choc sur sa cote de popularité, choc qui même s’il restait sans effet ne peut pas être pire que le statu quo.

            • @MichelO
              Bonsoir,
              Il ne le vire pas et nous continuons autant dans le même chemin que l’année écoulée.
              Le virer aurait montré que Macron savait imposer des limites.
              Ne pas le virer montre que Macron ne sait pas imposer de limite, d’ailleurs il n’en a pas, et que son chien fou n’en a pas non plus.
              Qu’il se soit entouré d’une garde prétorienne en tant que candidat, pourquoi pas, mais en tant que président, s’entourer de gardes privés, c’est cracher sur les services de police, dont celui qui est chargé de la protection du président.
              Montebourg a viré Bénalla après une semaine quand ce dernier a causé un accident de la route et voulu prendre la fuite. Il n’a fallu qu’une semaine pour qu’il « dérape » et veuille s’en tirer en fuyant. Belle mentalité de lâche, la même qu’il faut pour s’en prendre à une femme, l’alpaguer dans la rue, l’extraire de la proximité de son compagnon, et essayer de la mettre à terre et la soumettre à sa volonté. Avec l’aide de policiers officiels, et de l’homme à lunettes qui l’aide à garder la jeune femme contre le mur, c’est plus facile.
              Les C.R.S, Vincent Crase, Alexandre Bénalla, Macron et Cie me débectent. Tiens d’ailleurs ! les féministes n’ont pas ouvert leur clapet.

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