Quand Mélenchon se plante dans sa leçon sur la laïcité

La laïcité, ce n’est pas la négation de la religion, c’est la reconnaissance des religions comme liberté fondamentale et comme valeur primordiale de la société.

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Quand Mélenchon se plante dans sa leçon sur la laïcité

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 juillet 2018
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Passée inaperçue entre la Fête nationale et la victoire de l’équipe de France, circule sur les réseaux sociaux à grand renfort de tweets et de posts Facebook, une tirade de Jean-Luc Mélenchon en réponse à la proposition d’Éric Ciotti de nommer les racines chrétiennes de la France dans la constitution.

À lire les commentaires unanimes et élogieux de ses partisans qui, dans une vieille tradition castriste ou stalinienne, encensent le leader de la France Insoumise et portent aux nues la prétendue pertinence historique de ses arguments, on peut se dire trois choses :

La première est que clairement les Français (en l’occurrence les partisans du camarade Mélenchon) n’ont pas dû bien comprendre comment fonctionne Internet (où l’on trouve à peu près toutes les informations possibles), ni ce que signifie la dialectique (la confrontation des arguments afin d’en tirer une opinion la plus juste possible), ni non plus ce qu’est l’esprit critique (qui consiste à ne pas prendre pour argent comptant les sermons et à se méfier des vérités universelles). Il paraît cependant assez évident que les fameuses racines chrétiennes manquent cruellement à la culture générale de pas mal de gens prêts, semble-t-il, à avaler tout crus n’importe quels mensonges à partir du moment où ceux-ci corroborent leurs idées préconçues.

La seconde est qu’il faudra m’expliquer comment fonctionne la loi Gayssot et ce que signifie exactement « faire l’objet d’imputations susceptibles de porter atteinte à leur honneur ou à leur réputation à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » tant le révisionnisme et le clientélisme débités par Mr Mélenchon sautent aux yeux.

La troisième est qu’avec un avocat comme Jean-Luc Mélenchon, la laïcité est bien mal défendue en France, si tant est que celle-ci ne serve dorénavant à autre chose qu’à instrumentaliser la guérilla entre les étatistes de droite qui tentent par tous les moyens de s’attirer les bonnes grâces des catholiques, et les étatistes de gauche qui ne cessent de faire les yeux doux aux musulmans, sans oublier les divers groupuscules qui profitent du conflit ethnico-nationalo-racialo-religieux qui pourrit ce pays depuis les années 1980 pour poursuivre leur entreprise de prosélytisme nihiliste.

Enfin, pour avoir discuté avec de nombreux chrétiens, juifs et musulmans, convaincus comme pratiquants, j’en profiterai pour signaler que ceux-ci en ont plus qu’assez d’être courtisés par des politiciens qui se croient autorisés à parler à leur place et qui ne sont intéressés que par leurs voix et ne partagent en rien leurs valeurs. Ces discours clientélistes usés n’apportent que désillusion sur frustration et créent chez les plus fragiles un terreau qui aura vite fait d’être exploité par des criminels sans scrupules.

 

Le caractère exclusif que vous donnez à ces racines (00:13 de la vidéo)

Parler de racines chrétiennes, c’est par définition parler de racines multiples et non exclusives.

Aucun chrétien ne remettra en question le fait que Jésus de Nazareth était Juif, tout comme l’était la majorité des premiers disciples. L’Église s’est construite dans toute la diversité du monde de l’époque : les pères de l’Église sont originaires de tout le monde antique connu de l’époque. Pour ne citer que ceux de l’Église latine : Ambroise est originaire de Trèves (en Allemagne actuelle), Augustin de Thagaste (en Algérie), Grégoire de Rome et Jérôme de Stridon (en actuelle Croatie).

Le christianisme est multiple de par la diversité de ses Églises : l’Église catholique romaine mais aussi les très diverses Églises orthodoxe, réformée, évangélique… ainsi que par la multiplicité des lieux où l’on peut le rencontrer. Le terme catholique signifie d’ailleurs universel et le christianisme en Occident lie depuis 2000 ans bon nombre de traditions, de cultures, de nations qui n’ont cessé d’être radicalement différentes les unes des autres tout en étant cependant liées par cette communauté d’idées et de valeurs que l’on nomme civilisation.

Comment donc comprendre ce qualificatif d’exclusif autrement que comme un raccourci faisant sous-entendre que la religion chrétienne serait elle-même exclusive et n’accepterait aucune différence ? Argument fallacieux qui nie totalement la réalité de l’histoire occidentale et qui n’est pas sans rappeler le sobriquet de « croisés » portés par certains à l’encontre des chrétiens.

 

Le calendrier romain (00:20 de la vidéo)

Le calendrier que nous utilisons est le calendrier grégorien. Son nom provient du pape Grégoire XIII qui au XVIe siècle a transformé le calendrier julien qui avait été conservé depuis l’époque romaine et généralisé à l’ensemble de l’Europe.

Si nous continuons à utiliser un calendrier dont les origines proviennent de la république romaine, c’est parce que l’Église s’est efforcée de faire perdurer le plus d’éléments culturels possible (dont le calendrier, mais aussi le droit civil, l’alphabet) à la suite de la chute de l’administration impériale et du chaos des invasions barbares.

 

Les Romains étaient païens (00:31 de la vidéo)

Le christianisme est devenu la religion officielle de l’empire romain à la fin du IVe siècle, après que celui-ci se soit répandu dans tout l’empire. Les Romains sont donc devenus chrétiens : individuellement d’abord, puis jusqu’à s’intégrer dans la population et toucher toute les strates de la société romaine, des esclaves aux officiers impériaux.

Cette organisation, la Chrétienté, qui sépare les deux pouvoirs : le pouvoir temporel, celui des princes et de l’empereur et le pouvoir spirituel exercé par le pape ont perduré en Occident jusqu’au XIXe siècle. Plusieurs empereurs ont alors régné sur la mosaïque d’États situés en place de l’Allemagne, des Flandres et de l’Italie actuelles, de Charlemagne à Charles Quint.

Dire que les Romains étaient païens c’est occulter plusieurs siècles d’histoire qui couvrent l’empire d’Occident jusqu’à la fin du Saint-Empire romain en 1806 et l’Empire d’Orient jusqu’à la chute de Constantinople au XVe siècle. C’est réduire Rome aux légionnaires casqués des bandes dessinées.

 

Julien l’apostat, le seul empereur romain qui ait séjourné à Paris (00:37 de la vidéo)

Flavius Claudius Julianus a bien séjourné à Lutèce, mais pas en qualité d’empereur (son règne impérial très court a duré à peine 20 mois) mais comme César, comme représentant de l’empereur.

Il était d’ailleurs chrétien et bien qu’il n’ait jamais renoncé à la foi chrétienne, il n’a été qualifié d’apostat (c’est-à-dire ayant renié sa foi et non pas combattu les chrétiens comme le soutient Mr Mélenchon) que bien plus tard, quand on s’intéressa et que l’on compris bien mal les actions de son court règne pendant lequel il émit un des premiers édits de tolérance abrogeant entre autre les mesures prises à l’encontre… des chrétiens.

Par contre Valentinien 1er  a lui bien séjourné à Paris.

 

À Castelsarrasin les racines ne sont pas chrétiennes (00:49 de la vidéo)

On trouve partout dans le sud de la France de nombreux édifices attribués faussement aux Sarrasins : la tour Mauresque de Narbonne, le château Sarrazy de Brassac, les remparts de Toulouse, l’oppidum de Lagaste…  La plupart du temps, il s’agit de constructions défensives bien antérieures, utilisées pour se protéger des raids Sarazins pendant les IXe et Xe siècles.

Il en est ainsi de Castrum Cerrucium rebaptisé Castrum Sarraceno au XIIe siècle.

 

À Rouen où se trouve la plus vielle synagogue (00:54 de la vidéo)

Les plus vielles synagogues en activité en France se trouvent à Carpentras et à Cavaillon. D’ailleurs, si l’on trouve des synagogues datant sur XIVe siècle dans le Comtat Venaissin, c’est que ce territoire n’était pas français, mais pontifical et que le Pape Jean XXII avait permis aux juifs de résider aux alentours d’Avignon.

On a bien retrouvé des vestiges d’une école rabbinique à Rouen qui est bien le plus ancien monument juif connu d’Europe occidentale et date de 1100 environ, un siècle après la persécution dès l’an mil dont parle Jean-Luc Mélenchon.

 

La dette que nous devons aux Arabes en physique, en chimie, en mathématique et en philosophie (01:05 de la vidéo)

Loin de relativiser les très nombreuses contributions des Arabes (bien que ce mot soit sans doute utilisé improprement par monsieur Mélenchon pour désigner la civilisation islamique en amalgamant les nations qu’elle a conquises ou incluses pendant son expansion : Arabes mais aussi Byzantins, Perses, Turcs, Indiens, Berbères…) en particulier en mathématiques, on ne peut clairement pas parler de physique avant la révolution copernicienne, ni de chimie avant Lavoisier.

Quant à la philosophie, il semblerait bien qu’elle soit vieille comme le monde et qu’en termes d’amour de la sagesse, la tâche à accomplir reste immense.

 

Le baptême de Clovis, une opération politico-militaire qui servait à l’Église à réprimer les Ariens, l’hérésie arienne (01:18 de la vidéo)

L’arianisme est une branche du christianisme. Constantin met comme condition à la reconnaissance officielle du christianisme celle d’une synthèse entre les diverses théologies qui fleurissaient à l’époque. C’est l’objet du concile de Nicée qui ne permet pas de lever l’opposition d’Arius et ses disciples.

Les barbares des premières vagues d’invasion de l’Empire (Wisigoths, Suèves, Vandales) sont convertis à l’arianisme en Europe centrale avant d’envahir la péninsule ibérique et l’Afrique du Nord. Les deux courants continuent d’exister jusqu’au VIIe siècle. Les barbares qui arrivent plus tard : Francs, Anglo-saxons… ne connaitront pas la pax romana et conserveront leur religion.

La volonté de s’attirer les bonnes grâces de l’administration romaine encore en place en Gaule et se différencier des ennemis Wisigoths ariens n’est sans doute pas pour rien dans la conversion de Clovis au christianisme Nicéen (issu du concile de Nicée) qui lui a ainsi permis de trouver des alliés bien précieux pour réussir l’expansion de son royaume vers le sud.

Le grand gagnant d’un point de vue politico-militaire est clairement Clovis qui étendra son minuscule royaume Salien (qui couvrait un peu plus que l’actuelle région des Hauts-de-France et la Flandre belge) jusqu’au Rhin, aux Pyrénées et aux Alpes.

 

Les racines de la laïcité (01:54 de la vidéo)

L’accumulation d’approximations, de révisions et d’erreurs historiques professée avec un ton docte et empli de certitudes par le député Mélenchon se conclut par l’instrumentalisation malheureusement devenue coutumière sur la laïcité et sa référence incontournable à la loi de 1905.

Parler de racines chrétiennes de la France n’a absolument rien à voir avec l’homme de paille que construit Jean-Luc Mélenchon qui brandit une soi-disant revendication pour l’établissement d’une religion d’État ou d’une unicité ethnique qui ne semble n’avoir existé que dans son imagination et dans celle de ses partisans.

L’histoire de la France en tant que nation est intimement liée à la civilisation occidentale chrétienne. Nul ne peut nier que pendant plus de 15 siècles, les individus vivant sur les territoires qui, au fil du temps, sont devenus la France étaient très majoritairement chrétiens. Nul ne peut comprendre l’histoire de la France et de ses diverses composantes administratives, juridiques, scolaires et universitaires… en faisant abstraction du rôle de l’Église et des institutions romaines qui ont survécu à travers elle.

C’est un fait historique dont la négation dans le simple but clientéliste de s’attirer les bonnes grâces des populations récemment arrivées sur le territoire et des anticléricaux fanatiques en brandissant l’épouvantail du péril chrétien n’est clairement pas à l’honneur de Mr Mélenchon.

La laïcité n’est pas la loi de 1905 qui n’est qu’un texte étatique réglementaire de plus. La laïcité est le principe fondateur du libéralisme, ce libéralisme tant haï et décrié par Jean-Luc Mélenchon, la France Insoumise et tous les étatistes d’extrême gauche comme d’extrême droite.

C’est ce qu’introduit l’article II et ce qu’explicite l’article X de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 :

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.

La laïcité est le premier article du Bill of Right américain, le premier amendement de la constitution US, la première liberté, celle qui conditionne toutes les autres : celle de pratiquer la religion de son choix, de pouvoir penser et s’exprimer librement, de pouvoir écrire, publier et s’assembler pacifiquement.

La laïcité tire ses origines de la lettre sur la tolérance de John Locke :

On peut employer tant d’avis et de raisons que l’on voudra, pour contribuer au salut de son frère ; mais la violence et la contrainte ne doivent jamais être de la partie, et l’autorité n’a point ici de lieu.

La laïcité est l’interdiction formelle donnée à l’État de ne jamais contraindre les individus dans leurs choix religieux, vestimentaires, alimentaires, culturels, artistiques ou autre tant que ceux-ci ne troublent pas l’ordre public.

La laïcité, ce n’est pas la négation de la religion, c’est la reconnaissance des religions comme liberté fondamentale et comme valeur primordiale de la société.

La laïcité c’est la séparation stricte entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Ce qui est d’ailleurs un principe provenant de ces racines chrétiennes que vilipende tant Monsieur Mélenchon.

Il n’y a qu’en assumant en pleine conscience l’apport bénéfique comme négatif qu’a pu avoir la religion chrétienne sous ses différents aspects, que le France sera capable de comprendre et d’accepter ceux qui viennent avec d’autres références, d’autres valeurs, une autre histoire, une autre religion.

D’ailleurs comment la France pourrait-elle prétendre pouvoir accueillir avec bienveillance ceux qui veulent la rejoindre, si elle ne cesse à travers les discours anticléricaux caricaturaux de nier et d’ostraciser la religion, la tradition et en premier lieu celles qui ont tant participé à son histoire et à son évolution ?

Comment ceux qui arrivent pourraient-ils croire au discours de tolérance et de fraternité que leur tiennent de beaux parleurs en voyant le déni dont ceux-ci font preuve envers leurs racines et leurs compatriotes ?

Comment après un tel torrent de révisionnisme, convaincre que la haine et la phobie envers la religion n’est pas le lot de tous et n’a pas libre droit de cité dans ce pays ?

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  • Les origines de la laîcité en philosophie, hormis la parole du Christ « il faut rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu », ne sont pas originelles de la lettre sur la tolérance de John Locke en 1689, mais de Jean Bodin dans « les 6 livres sur la République » écrit en 1576. C’est plus de 100 ans avant.
    Il est aussi le premier aussi dans son « Colloquium heptaplomeres », ou il fait parler 7 médecins de religion différentes et faire rendre compte au lecteur de l’impossibilité de coexistance pacifique des religions dans la sphère publique, à renvoyer la religion à la sphère privée pour respecter l’ordre dans la sphère publique, base de la laicité.

    Pour votre connaissance , la loi de Skitt : « Sur internet, tout texte corrigeant des erreurs d’un autre texte contiendra au moins une erreur du même genre, et la probabilité d’une telle erreur est directement proportionnelle à l’embarras qu’elle peut causer à l’auteur. »

    • L’auteur de cet article Oliver Maurice n’est donc pas crédible, car il souffre des mêmes défauts d’inexactitude que ceux qu’il dénonce et lui aussi se « plante » dans sa leçon sur la laicité.

      • Non la laïcité n’est pas la relégation de la religion à la stricte sphère privée, ce qui est totalement utopique et totalitaire.

        • Monsieur l’auteur de cet article,
          On peut être d’accord sur le point que la Laïcité, ce n’est pas la relégation de la religion à la sphère privée puisque le principe fondamental de la loi de 1905 est la Liberté de conscience. Mais le principe également de la loi de 1905, par son article 2, est la séparation des Eglises et de l’Etat. Donc la proposition de Ciotti est une absurdité telles que celles que profèrent généralement ce député. Le drame pour la laïcité, ce sont des élus comme M. Ciotti qui attisent les haines en classant les citoyens en fonction de leurs croyances et de leurs origines. Ciotti serait chez Marine Le Pen ne ferait pas la différence avec son adhésion à LR. Il est aussi dangereux que son Président Wauquiez d’ailleurs !

          Concernant Mélenchon, cet homme est souvent dans l’excès et je ne ferais pas de commentaire mais votre analyse est aussi imprécise que celle de Mélenchon. A la différence que son temps était compté pour son intervention à l’Assemblée Nationale, ce qui ne fut pas le cas pour la rédaction de votre article. Et vos raccourcis et omissions sont, semble t’il, partisans. Donc pour développer un esprit critique faudrait t’il d’abord être critique envers sa propre personne.

          Salutations Républicaines
          Bertrand BARERE
          https://www.lechiffonrouge.fr

        • Je n’ai pas dit cela. Je disais que dans une partie des 6 livres de la République, Jean Bodin engage cette discussion sur sphère publique et sphère privée, et en ces termes en déduit le besoin de laicité pour le bon fonctionnement en paix la sphere publique. (et non pas la relegation des religions uniquement à la sphère privée)
          Vous essayez de détourner mes propos, suite à ma remarque sur vos inexactitudes.

        • Je n’ai pas dit cela. Je disais que dans une partie des 6 livres de la République, Jean Bodin engage cette discussion sur sphère publique et sphère privée, et en ces termes en déduit le besoin de laicité pour le bon fonctionnement en paix la sphere publique. (et non pas la relegation des religions uniquement à la sphère privée)
          Vous essayez de détourner mes propos, suite à ma remarque sur vos inexactitudes.

    • @ mehdi Il y a aussi celle-ci que j’aime bien :
      « Le problème avec les citations prises sur internet c’est qu’on ne sait jamais si elles sont authentiques » (Abraham Lincoln)

      • Celle que je connaissais c’était :
        « On peut faire croire n’importe quoi sur internet avec une citation et une photo » (Photo d’Abraham Lincoln à coté de la citation lol)

        C’est quand même drôle d’attaquer quelqu’un sur des approximations historiques et en faire à son tour…
        C’est à la base une loi de Murphy : « If you write anything criticizing editing or proofreading, there will be a fault of some kind in what you have written. » CQFD

  • « Aucun chrétien ne remettra en question le fait que Jésus de Nazareth était Juif »: totalement faux, tout chrétien sais que Jésus est le Fils Dieu par son Père Dieu, et juif par sa mère, la Vierge Marie.

  • Merci pour ce bel article. Que dire de plus.

  • Laïcité ?
    Les laïcards (version extrémiste du laïc) et les hommes politiques de leur bord promettent le bonheur sans autre effort que l’adhésion à leur idéologie, basée sur une pâle caricature du partage, l’égalité, la manne tombant du ciel, la reconnaissance des plus démunis (les premiers seront les derniers).

    Tout cela est directement transposable dans des esprits imprégnés de siècles de religiosité, et en occultant le concept ‘Dieu’, remplacé par celui de ‘Citoyenneté/justice/partage’, il est bien trop aisé pour un groupe idéologique de convaincre les gens d’être le seul pourvoyeur de cette récompense tant promise.
    Profitants de l’inconscient religieux de nos peuples, ils sont devenus les curés d’une religion sans Dieu, donc sans espoir.
    Si les politiques sont si acharnés à combattre la religion, c’est parce qu’il chassent le même gibier, comme des bandits qui refusent de se partager un territoire.

    Je précise que je ne suis pas religieux, les livres bases des religions ne sont pour moi que des tentatives de modes d’emplois très approximatifs d’une inconcevable mais réelle force créatrice…

  • Ok avec ce texte, qui démontre en même temps l’étrangeté de cette proposition de Ciotti. Personne n’a encore pensé à inscrire le béret et la baguette de pain dans la constitution française ?

    • C’est une vieille lubie d’une partie de la droite. En 2005, elle avait tenté d’inscrire les racines chrétiennes dans le TCE.
      Et pour dire la vérité, dans l’esprit de ces gens là, il s’agit moins de l’expression d’un fait historique (dont on peut discuter de la veracité à l’infini) que d’une réaction de défense vis à vis du mahométan perçu comme envahisseur.
      Quoiqu’il en soit, introduire les racines chrétiennes dans la Constitution française m’apparaît comme une sacrée entorse à nos principes de laïcité…

      • Les racines chrétiennes de notre pays sont un fait historique. Comme ses racines gréco-romaines, les Lumières, et probablement d’autres (les Gaulois n’auraient rien laissé?). Ou on les met toutes dans la Constitution, ou on n’en met aucune. Cette dernière solution ayant ma préférence, pour ne pas faire de la Constitution un interminable catalogue de déclarations de principe sans portée pratique.

        • Plus légère sera la constitution, et moins elle s’auto-contredira. Les principes les plus simples sont souvent les plus solides et intemporels. On en a un autre exemple dans la proposition actuelle de modification : « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d’origine ou de religion », ou sexe remplace race. Cette phrase peut sous-entendre qu’il n’y a pas d’égalité sur d’autres critères (même si c’est vrai d’ailleurs…) . La phrase gagnerait a être généralisée « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction. » Nul besoin de préciser en quoi la distinction s’opère… Nos textes de loi sont tous du même tonneau, à force de détails contradictoires, on crée des trous béants…

  • « La laïcité, ce n’est pas la négation de la religion,
    OUI

    c’est la reconnaissance des religions comme liberté fondamentale
    OUI

    et comme valeur primordiale de la société. »
    NON

    La laïcité, c’est surtout, sinon uniquement, la garantie que l’Etat et la religion ne se mêlent pas l’un(e) des affaires de l’autre…

    • « La laïcité, ce n’est pas la négation de la religion, … »
      NON, en ce sens que choisir la laïcité, c’est dire non à la religion dans l’espace public pour la ramener dans les limites de l’espace privé. Ceci en raison de l’impossibilité de coexistence pacifique des religions dans la sphère publique (cf l’excellent commentaire de Mehdi1985).

      « … c’est la reconnaissance des religions comme liberté fondamentale.. »
      NON, la laïcité n’a pas à « reconnaître » les religions, elle en tolère l’existence parmi de multiples formes d’expression de la liberté humaine sous réserve qu’elles soient compatibles dans la sphère publique ou limitées à la sphère privée.

      « … et comme valeur primordiale de la société. »
      NON,
      là je suis d’accord avec votre commentaire.

      Votre dernière phrase appelle une précision. Il va de soi que la laïcité impose aux religions de ne pas se mêler des affaires de l’Etat. Par contre, dire que l’Etat ne doit pas se mêler des affaires des religions imposerait pour un Etat laïc de traiter des religions dans le cadre d’un ministère de la Culture et non dans le cadre d’un ministère de l’Intérieur. De ce point de vue, la France a encore du chemin à faire pour devenir un Etat laïc.

      • C’est pourtant un de ceux (je n’ose dire celui car ça m’obligerait à vérifier or c’est l’heure de la sieste) qui est le plus laïc parmi les pays d’Europe, entre ceux qui ont une religion d’Etat, une religion officielle, un impôt pour le culte etc…
        Bien evidemment d’accord avec vos deux premiers NON (ainsi qu’avec le troisième puisque vous êtes d’accord avec moi). Vos commentaires ne s’opposent pas à ce que je pense, ils apportent un éclairage différent.
        1. Mon premier NON signifiait que la laïcité n’est pas la disparition totale de la religion (effectivement seulement de la sphère publique) ni ne doit être l’expression d’un athéisme publique anti-clerical.
        2. Il y a une difference de compréhension sur la deuxième séquence. Vous y avez lu qu’elle sous entendait la reconnaissance des religions. J’y ai vu la reconnaissance de la liberté de culte.

      • Dire que L’État ne doit pas se mêler des affaires des religions imposerait plutôt, pour un État laïque, de ne pas s’occuper des religions, mais seulement de ce qui, dans la pratique religieuse, est incompatible avec la sphère publique.
        Pour cela, inutile que L’État s’occupe de ce que dit telle ou telle religion, ni de ce que sont censés faire ou ne pas faire ses pratiquants. Dans le domaine pénal, il lui suffit de constater les infractions et d’en poursuivre les auteurs. Dans le domaine civil, il lui suffit de déclarer non écrit ce qui est contraire aux règles d’ordre public (celles auxquelles on ne peut déroger).

      • « NON, en ce sens que choisir la laïcité, c’est dire non à la religion dans l’espace public pour la ramener dans les limites de l’espace privé. Ceci en raison de l’impossibilité de coexistence pacifique des religions dans la sphère publique (cf l’excellent commentaire de Mehdi1985) ».
        Afficher sa religion dans l’espace public est autorisé par la laïcité, sous réserve de respect de l’ordre public. « Sous respect de l’ordre public » : voilà la difficulté… d’interprétation (simple affichage, prosélytisme, pression, violence, communautarisme,…)

    • La religion, c’est une drogue comme une autre… https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/religion-prier-implique-les-memes-zones-du-cerveau-que-la-drogue-ou-le-sexe_108501 . L’alcool est en vente libre, le tabac est en vente libre, le sucre est en vente libre, le reste suivra. Alors les religion, c’est pareil, c’est en vente libre aussi… Mais l’Etat n’a pas le droit d’en être le producteur ou commerçant . C’est ça la Laïcité 😉

  • Tiens? Le prof de philo serait ignorant à ce point en histoire? Les démocrates américains bafouent ouvertement le premier amendement de leur Constitution avec le politiquement correct qui interdit la liberté de penser et d’expression!

  • Merci ! Ces mises aux points sont indispensables. J ai aussi bien apprécié : « les divers groupuscules qui profitent du conflit ethnico-nationalo-racialo-religieux qui pourrit ce pays depuis les années 80 pour poursuivre leur entreprise de prosélytisme nihiliste. »

  • « en ont plus qu’assez d’être courtisés par des politiciens »

    Et ce sont les premiers à chialer quand on leur baisse les allocations familiales.

  • Merci pour cet article sérieux et documenté, débarrassé le plus possible de tout populisme…cela se fait rare de nos jours.
    Pas grand chose à ajouter donc, mais deux ou trois observations cependant.
    Tout d’abord, je me ferai l’avocat du diable: Quoiqu’il m’en coûte de le reconnaître, Monsieur Mélenchon ayant à tout casser deux minutes de temps de parole, il ne peut pas être aussi exhaustifs qu’un article de presse de 11 minutes….attention à ne pas perdre cela de vue lorsqu’on écoute ses discours….Ainsi, si le contresens est inadmissible, on pourrait cependant lui pardonner certaines approximations.
    Cela étant dit, Je comprends tout à fait le point de vue inverse: l’énergumène s’autoproclamant avec fierté défenseur de la culture universelle et chantre de la connaissance de l’Histoire, les raccourcis populistes dont il abuse pour ornementer ses discours acquièrent une saveur beaucoup plus amère, si ce n’est nauséabonde.

    Pour ce qui est du contenu du papier lui-même, attention à ne pas verser soit-même dans le cliché:
    Ainsi, il suffit de s’intéresser à l’histoire des arts, pour s’apercevoir que le « chaos des invasions barbares » est un mythe: cela laisse entendre, que des troupes de gueux hirsutes seraient venus titiller les arpions de nos braves légionnaires et mis l’Empire par terre armés de leurs fourches et de leurs baudets. Cette image d’Epinal, largement relayée dans des ouvrages de culture populaire à succès (la fameuse histoire du p’tit blond moustachu et du gros roux à rayures, avec des plumes de piaf sur la tête) est un beau marronnier crée de toutes pièces, par Jules César lui-même d’abord, pour justifier son invasion des territoires celtes, puis repris à la Renaissance pour légitimer le pouvoir dans un contexte de redécouverte de l’antiquité, et enfin réactualisé au XIXème dans un contexte de goût pour un certain primitivisme. Bien au contraire, il serait bien plus juste de dire que c’est parce que l’Empire Romain était en déliquescence, que les « barbares » ont pu s’installer. La nature ayant horreur du vide, les populations Indo-Germaniques fuyant les coups de boutoir d’un Attila en Asie, ont profité de la perméabilité du limes pour le franchir et s’y réfugier.
    La conquête fut ainsi bien plus douce et pacifique que ce que l’on veut bien faire croire et on est loin du « chaos des invasions barbares » relayé par la tradition.
    De même, plus tardivement le moyen âge (particulièrement le haut moyen âge) fut loin d’être l’âge sombre que l’on décrit si souvent…Il suffit de intéresser à l’urbanisme de l’époque pour s’en rendre compte: La France se couvrant « d’un blanc manteau d’Eglises », pour reprendre les propos de Raoul Glaber, ce moment a été celui de la réorganisation des territoires en diocèses, paroisses…etc, de l’apparition de techniques novatrices en architecture (croisée d’ogive..), en arts (Emaux de plique et champlevés sur basse taille) et du développement de puissants Empires (ottoniens, carolingiens….).

    Sur la Loi de 1905 d’autre part, celle-ci n’est pas un texte réglementaire, qui supposerait avoir été édicté par le pouvoir exécutif…mais précisément une loi, passé dans la pyramide des normes, par voie législative, après un vote des députés!

    Sur la crainte de l’instauration d’une religion d’Etat enfin, de façon plus anecdotique, il est amusant de remarquer que c’est précisément cette loi de 1905 dont se revendiquent fermement les anticléricaux de tous bords, qui a contribué à l’instituer. En prévoyant la mise en place d’associations cultuelles privées destinées à gérer le patrimoine mobilier et immobilier des institutions religieuses et en prévoyant l’entrée dans le patrimoine de l’Etat de ces biens en l’absence de telles associations, la loi a indirectement permis le « financement » du culte catholique par l’Etat. Celui-ci, à la différence des autres cultes, ayant refusé le principe des associations, s’est retrouvé certes dépossédé d’une grande partie de ses biens, mais en a conservé l’usage exclusif, avec charge pour l’Etat d’en assurer l’entretien et la protection.

  • Merci pour ce très bel article.
    Les influences religieuses sur notre pays est un sujet passionnant et souvent passionné…
    Je préfère finir sur une note pleine de « justesse et de justice » que vous avez cité, à savoir le premier amendement de la constitution américaine.
    La république laïque , OUI, mais au sens libéral.

  • @ Olivier Maurice
    Limiter la religion à la sphère privée n’est ni utopique ni totalitaire, c’est au contraire une réalité largement expérimentée en France et dont le pragmatisme a surmonté l’épreuve du temps avec succès ; c’est comme cela qu’ont vécu et qu’entendent continuer de vivre la plupart des gens : en partageant un espace publique neutre où les gens ont la décence de ne pas afficher leur appartenance confessionnelle. C’est une question de savoir vivre qui témoigne d’un art de vivre très français avec une conception de la laïcité qui a fait ses preuves et dont dépend la paix civile.

    • C’est tellement un succès que l’on est obligé de toujours rajouter des directives, des règlements, des interdits, des observatoires, des chartes, des journées, des baptêmes, des funérailles, des journées de célébrations.

      En bref, tous des trucs qui finissent par casser les pieds à ceux qui ne sont pas laïcs et qui aimeraient que l’on leur foutent un peu la paix ! Et croyez-bien que la plupart d’entre eux ne font pas de prosélytisme contrairement aux laicards durs et purs qui sont toujours là pour nous rappeler « les valeurs de la république » (Sic)

      Si la religion chrétienne doit être cantonnée uniquement à la sphère publique, alors:
      – arrêter de financer les églises et pourquoi pas transformez les en salle de spectacle
      – interdisez les funérailles nationales comme celle de Johnny Hallyday
      – redonner tous les jours fériés que vous avez
      – ré-écrivez tous le calendrier
      – supprimez toutes les fêtes populaires locales (ST Eloi, ST Barbe, etc.)
      – rompez toute relation avec le Vatican
      – enlevez les centaines de milliers de panneaux donnant les horaires de messe

      Et des traces de religion comme cela, en France, je peux vous en donner encore des milliers.

      Alors, sphère privée, mon œil !

  • « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. »

    OUI, OUI mille fois OUI.

    Mais alors il va falloir m’expliquer pourquoi ma fille s’est fait plusieurs fois remettre en place à l’école à cause du petit crucifix qu’elle porte. Et pourquoi j’ai eu tant de problème en refusant toujours de signer la charte de la laïcité. Et ce ne sont que quelques anecdotes que ma famille et moi même avons eu à supporter.

    Désolé, mais en réalité, en France, la laïcité, ce n’est pas la neutralité de l’état, mais bien la neutralisation de toute forme de religion. Nous sommes bien loin de l’idée originale de 1905.

    • Waren,

      Certes, vous citez un article de la loi de 1905 mais vous oubliez le socle de la loi de 1905 par son article, « La République ne reconnaît aucun culte ».

      L’école publique est la République. Elle est laïque. Les agents des services publiques se doivent d’être neutres et depuis 1984, les élèves également. Aucune forme de prosélytisme ne doit troubler la sphère publique dont l’école.

      Une croix, une kippa ou un foulard ne posent aucun problème dans une école privée bien entendu.

      La Laïcité selon la loi de 1905, ce n’est pas la neutralité de l’Etat, c’est la séparation des Églises et de l’Etat. Ce n’est pas la même chose et c’est malheureusement parce que des élus de la République oublient ce principe fondamental dans un but électoraliste que nous rencontrons des tensions entre nos concitoyens. Les passions exercées au nom des religions entraînent malheureusement des violences voire des guerres. Des élus comme Eric Ciotti, Wauquiez, De Villiers et autres attisent les haines. La laïcité est en danger plus souvent à cause d’élus irresponsables qu’à cause de citoyens croyants qui la plupart du temps pratiquent leur culte en toute liberté.

      Cordialement

      Bertrand BARERE
      https://www.lechiffonrouge.fr

  • faites comme moi ne croyez en rien…ça vous évitera des débats stériles et stupides….les religions cette plaie.

    • Quand vous ferez une Nde en toute conscience vous changerez d’avis ! Pour l’instant même les plus grands scientifiques n’en savent rien ( mais sont de plus en plus persuadés que des mondes jusqu’à 26 dimensions peuvent exister ) alors vous , vous en savez encore moins !

  • Aussi dangereux que méchancon sont corbière et obono ( je ne mets pas de majuscules aux gens qui ne méritent pas le respect ) . En effet ces 2 las sont trotskistes . Trotski le facho qui ‘avait qu’un mot à la bouche :  » Fusillez! fusillez ! fusillez ! » et qui prenait plaisir à assister aux tortures ds opposants ! une belle ordure ! corbière , qui , malgré de très bons revenus , bénéficie d’un Hlm à Paris . Obono , quqi est contre la mixité ( c sur son blog ) noir-blanc ; hommes- femmes , etc dans les réunions syndicales , religieuses , etc et qui trouve normal qu’un homme refuse de conduire un car après une femme …si ça ce n’est pas du fascisme ,en fait …et dés qu’on lui dit quelque chose , prétend que par racisme à son égard ! Pourtant si elle était blanche , elle tiendrait les mêmes discours nauséabonds , alors qu’elle excuse prendrait -elle pour justifier les mêmes propos abjects ? En exagérant , si demain elle disait qu’on a le droit de se promener en uniforme SS dans la rue et que quelqu’un critiquait , elle dirait qu’on l’attaque parce qu’elle est noire et que c par racisme ! Faut vraiment se barrer de France si ces totalitaires prenaient le pouvoir en 2022 . Au moins 5 ans ( si les élections restent libres …avec eux , pas sûr …) Bon , ils mettront le pays dans un tel état qu’ils ne resteront pas 5 ans , émeutes garanties )

  • la laicité n’est pas la négation des religions , c la liberté au contraire de croire en ce que vous voulez , même aux reptiliens extra-terrestres si vous voulez . En revanche l’Etat ne doit pas s’en mêler ni interférer , ni privilégier telle ou telle croyance ni subventionner par des impôts ou autres taxes ! En gros il doit être neutre !

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