Le français, cette langue détestée par les islamistes

Langue impie pour les islamistes, le français est aujourd’hui à éliminer d’Afrique comme du Moyen Orient.

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Le français, cette langue détestée par les islamistes

Publié le 24 avril 2018
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Par Yves Montenay.

Les islamistes ont toujours été hostiles au français, langue impie. Ils ont succédé aux nationalistes dans les pays arabes qui s’étaient opposé au français dès la période coloniale. Cette opposition est devenue sanglante lors de la guerre civile algérienne (1990-2000). Les violences ont alors gagné le Moyen-Orient et maintenant le Sahel. Cette guerre s’appuie intellectuellement sur certains Africains pour qui le français est encore aujourd’hui une langue coloniale à éliminer.

Les nationalistes maghrébins sont maintenant relayés par les islamistes

À l’indépendance (1956 pour le Maroc de Tunisie, 1962 pour l’Algérie), l’adoption de l’arabe comme langue officielle était « dans l’air du temps », par affirmation anticoloniale et pour tenir compte de l’appui des pays arabes du Moyen-Orient, notamment de l’Égypte. Cela bien que l’arabe standard, et a fortiori classique, n’était pas la langue parlée au Maghreb, mais seulement langue religieuse.

En effet la population parle soit une langue berbère, soit le français, soit, pour la majorité, « l’arabe dialectal ». Cette langue à structure berbère et à vocabulaire mixte arabe–français, est très proche du maltais, langue officielle de l’Union Européenne (les termes italiens ou anglais de cette dernière langue étant souvent très proches des termes français).

Néanmoins Bourguiba proclamait en 1956 que « le français n’est pas une langue étrangère », tandis que le manque de professeurs dans l’ensemble du Maghreb a déclenché « la grande coopération », des indépendances aux années 1970, qui a vu des dizaines de milliers de jeunes Français enseigner ou aider les administrations locales en français. Tandis que les élites au pouvoir se partageaient entre  francophones pour les questions techniques et les arabisants pour le politique, le religieux et les discours officiels.

Finalement, les politiques l’emportèrent et l’enseignement fut arabisé, entraînant un échec scolaire massif, notamment parce qu’il fallut recruter des professeurs non qualifiés, notamment égyptiens (il semble que ce pays n’ait pas laissé partir les meilleurs…) et souvent islamistes.

Pour des raisons d’efficacité, le français voit aujourd’hui sa place légèrement augmentée dans l’enseignement, mais cela déclenche des réactions politiques des partis islamistes qui partagent le pouvoir dans les trois pays, ainsi que des attaques contre la pratique l’usage du français dans la justice, qui était resté partiellement toléré.

Mais, en Algérie, il y eut une période beaucoup plus violente : la guerre civile entre les islamistes et l’armée (peut-être 200 000 morts pendant les années 1990), a vu notamment de nombreux égorgements de professeurs de français. Il s’agissait en général de femmes, doublement coupables de travailler et de diffuser une culture impie.

Mais tout cela n’était encore rien par rapport à ce que l’on a vu ensuite.

Les nettoyages ethniques au Moyen-Orient

Au Moyen-Orient, une grande partie des chrétiens était francophone ; une partie des élites musulmanes l’était aussi pour avoir fréquenté les écoles catholiques. Le cas extrême était celui du Liban où chrétiens, druzes, sunnites et une partie des chiites étaient très souvent francophones de langue d’usage et souvent familiale.

La communauté francophone la plus nombreuse était celle de l’Égypte, rassemblant coptes, musulmans, Grecs, Libanais et Français. En représailles à la nationalisation du canal de Suez, le gouvernement Guy Mollet y envoya en effet en 1956 l’armée française avec celle du colonisateur britannique détesté et en coordination avec celle de l’adversaire israélien, ruinant ainsi 150 ans de présence. En quelques jours une grande partie de cette importante bourgeoisie francophone fut expulsée, alors qu’elle voyait venir le moment où le français serait la deuxième langue égyptienne.

Une francophonie discrète existe encore dans la haute bourgeoisie égyptienne, mais n’a plus rien à voir avec son importance passée. Précisons que si Nasser n’était pas islamiste, son nationalisme arabo-musulman et la présence des Frères musulmans dans le pays étaient quelque peu annonciateurs.

Dans les autres pays du Moyen-Orient, les nettoyages ethniques ont eu lieu plus récemment, en général par des groupes islamistes, massacrant ou réduisant en esclavage une grande partie des chrétiens, ce qui pousse les autres à l’exil. De même pour de nombreux cadres musulmans francophones craignant pour leur sécurité et surtout pour l’avenir scolaire de leurs enfants. Au Liban, qui reste relativement francophone, notre langue est maintenant surtout celle des générations les plus âgées.

Les violences gagnent le Sahel

Et voici que les groupes islamistes s’attaquent maintenant au Sahel, dans une vaste région allant de la Mauritanie au nord du Nigéria. Ils réussirent à contrôler le nord du Mali en 2013 avant d’en être chassés par l’armée française, mais sont revenus dans une zone beaucoup plus vaste. D’abord discrètement, mais maintenant de plus en plus ouvertement en profitant du repli craintif de la gendarmerie et de l’armée malienne, sans parler des complicités religieuses ou corrompues.

Là aussi, on somme les villageois de fermer les écoles, de garder leurs filles à la maison et de monter des écoles coraniques au détriment de l’avenir professionnel des élèves, puisque l’enseignement s’y fait en arabe et se limite à l’apprentissage du Coran, alors que toute activité formelle nécessite l’usage du français.

Le prétexte colonial

Politiquement, les islamistes ont embrayé sur un mouvement intellectuellement puissant : « haro sur tout ce qui est d’origine colonial », donc français. Cela au mépris des leçons de l’histoire et de toute logique. Dénoncer la présence de soldats français au Sahel a le double avantage de hurler au néocolonialisme et d’affaiblir le seul bouclier efficace contre l’expansion de l’islamisme. Les efforts de la France pour faire remplacer ses troupes par celles, africaines, du « G5 » et le début d’une assistance européenne n’ont pas donné de résultats jusqu’à présent.

Même argument « anticolonial » dans l’ensemble du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. Cela bien que la colonisation française soit terminée depuis plus de 50 ans en Algérie et de 60 ans partout ailleurs. De plus, dans les décennies précédentes, elle s’apparentait plus à une aide au développement qu’à l’histoire féroce qui en est transmise par les programmes scolaires et reprise par des dirigeants locaux pour s’exonérer de leurs échecs. Le « c’est de la faute des autres » fonctionne très bien. Bref il ne faut pas dire « le français », mais « la langue coloniale ».

Heureusement cette attitude ne correspond en général pas au sentiment populaire, mais la participation active d’intellectuels français et africains dans les cercles universitaires et sur Internet, la rend très visible et culpabilise certains Français.

Il faut sortir de cette culpabilité et aider nos amis africains, dans leur intérêt comme dans le nôtre, à faire face à cette guerre menée par les islamistes. La langue française est une composante d’un combat plus général.

Sur le web

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  • de toute façon , les islamistes , à part la violence , le sang , la mort , on se demande ce qu’ils aiment ….

  • Les islamistes nous haïssent.
    Et nous ont déclaré la guerre sur tous les terrains.
    Prenons en acte et cessons de nous mettre la tête dans le sable.
    C’est à l’Etat de prendre ses responsabilités et de ne tolérer aucune atteinte aux lois du pays.

    • Bonjour,
      C’est parƒaitement exact, et difficile…. £a première urgence étant d’améliorer la détection et l’analyse ƒine, priver « l’ennemi » de la surprise qu’il nous inƒlige trop souvent.
      £a deuxième urgence est probablement économique, pour empêcher la multiplication des « têtes brûlées » qui s’enivrent de martyre et se croient nobles en instaurant le chaos.
      Vous savez surement que le Roi de Prusse Frédéric II ƒut le premier, dans « £’Europe des £umières », à autoriser la pratique du culte musulman…. en ne tolérant, comme vous le dites opportunément, aucune violation des £ois de son Royaume. Il faudrait peut-être examiner très en détail pourquoi, chez lui, cela s’est bien passé…….

    • Ils nous haissent mais nous les finançons et faisons leur jeu quand on bombarde la Syrie.

      Qui sont les rebelles restant ?

  • Bonjour Monsieur,
    Il y eut en effet des culpabilités, dont certaines sont même totalement indibutables!!!!! comme par exemple la barbarie sauvage de la 4° Croisade qui conduisit le pape Innocent III à excommunier tout le monde : Après avoir ravagé la cité de Zara en Dalmatie et martyrisé ses habitants…. catholiques, les-dits Croisés ont « oublié » leurs plans de remise-en-ordre de la Palestine et se sont lancés dans la conquête (((et surtout, le ravage, encore…))) de Constantinople.
    Au-delà du pillage des richesses, des œuvres d’art…. et même des saintes reliques accumulées par les Empereurs chrétiens!!!! les Croisés ont dézingué tout l’équilibre entre les communautés Grecque, £atine, Bulgare, Arabe….. préparant le déferlement des Turcs et leur maîtrise de la Méditerranée. C’est à leur goinƒrerie violente que nous devons encore aujourd’hui, pour une bonne part, cet « Orient compliqué » dont personne ne sait comment le stabiliser.
    Ceci dit, on ne s’affaiblit pas en admettant des malencontres, et rien n’empêche de se réconcilier si l’on a, VRAIMENT, de la vertu. Car il en ƒaut beaucoup, en effet, vous avez bien raison de dire que le « C’est la ƒaute des autres » ƒonctionne très-bien. Si nous cédons nous-mêmes à « ce vice à la mode », comme disait Molière, nous serons TOUS perdants. Et il ƒaudra cesser de réduire nos budgets militaires.

  • La bataille des idées est plus importante que celle des bombes.

  • merci pour cet éclairage très intéressant !

  • La France laide bien.

    La politique désastreuse qui consiste a financer, armer, équiper, directement ou indirectement les terroristes dans le but « de faire chier les dictateurs « laïque » (non islamistes) » est un bon moyen de se faire detester par tout le monde !

    La politique étrangère de la France nest pas mauvaise, elle est exécrable.

  • tout aussi détestée des souchiens, souverainistes, natios et autres énergumènes du genre, à en juger par comment ils la massacrent en permanence sur les réseaux sociaux

    • @Charles Boyer
      La raison de tant de détestation de « la France » par les Français eux-mêmes est que la France des uns n’est pas celle des autres.

      C’est ainsi que sur un même territoire s’opposent plusieurs France avec des projets politiques radicalement différents. Dans ce contexte de guerre civile larvée entre des Français profondément divisés, le seul lien qui nous reste est celui de notre appartenance à la francophonie.
      De ce point de vue, nous pourrions peut-être nous envisager à nouveau comme amis et partenaires et coopérer de même avec nos amis africains tout aussi francophones. Nous pourrions alors les aider, et nous aider, dans la guerre qui est faite aux francophones par les islamistes résolument arabophones.

      L’auteur de l’article nous montre la nécessité de nous engager dans cette voie où la défense de la langue française devient une composante du combat à mener contre un islamisme arabisant et conquérant devenu omniprésent.

  • je me préoccupe de mes problèmes et pas des leurs…l’Etat français devrait faire de même…et s’ils n’aimen,t pas ma langue je n’aime pas la leur.

  • Les commentaires sont fermés.

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