La France est un pays socialiste : la preuve par les chiffres

Que les Économistes atterrés se rassurent : la France n’est pas tombée dans l’aliénation au grand capital, ni même au petit : la France est bel et bien un pays socialiste.

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La France est un pays socialiste : la preuve par les chiffres

Publié le 21 avril 2018
- A +

Par Olivier Maurice. 

Il y a deux moyens de se faire une idée sur l’état économique de la France :

Soit vous suivez la ligne qui commence en CM2 (où l’on vous explique que l’âge industriel a vu la naissance de nouvelles classes sociales : bourgeoisie industrielle, classes ouvrières et classe moyenne) et qui se termine chez les Économistes atterrés.

Soit vous achetez un petit manuel expliquant « comment utiliser un tableur » et vous vous mettez à analyser les chiffres à la source, histoire de vous faire une idée par vous-même.

La simple analyse de l’évolution du pouvoir d’achat des Français telle que fournie par l’INSEE qui cumule ces chiffres depuis 1949 en dit long sur les choix politiques qui aboutissent à la situation économique désastreuse que nous déplorons tous : chômage chronique, perte de vitesse dans l’économie mondiale

L’INSEE et la comptabilité publique définissent le pouvoir d’achat comme la composition des revenus disponibles, à savoir :

  • Les salaires (versés aux employés du privé comme du public)
  • L’EBE (excédents brut d’exploitation) qui est le revenu des indépendants au sens large (professions libérales, chefs d’entreprises, artisans, commerçants, exploitants agricoles… )
  • Les intérêts et dividendes qui sont les revenus provenant de placements financiers et industriels (actions, obligations…)
  • Les prestations sociales en espèces (retraites, indemnités chômages et maladies, allocations…)

 

Ils y retranchent les charges (impôts et cotisations sociales) et y ajoutent les transferts sociaux en nature (la valorisation des services publics gratuits ou à tarif réduit).

Un petit travail très simple que tout un chacun pourra refaire par lui-même permet très simplement de vérifier si oui ou non comme l’affirment Thomas Piketty et tant d’autres, les revenus du capital ne font qu’augmenter, le capitalisme sauvage et débridé crée partout des inégalités grandissantes, etc.

Commençons par considérer l’évolution relative des revenus provenant de l’activité économique dans le pouvoir d’achat des Français.

 

La France n’est jamais devenue un pays capitaliste

Première constatation : la thèse que l’on entend partout sur l’explosion du capital est donc bien une pure faribole, du moins en France. La part des revenus financiers (intérêts et dividendes) est restée anecdotique depuis la fin de la guerre et après avoir très faiblement augmenté à la fin du XXe siècle, est en diminution depuis le début du XXIe.

On comprend également très bien ce qu’il s’est passé pendant les Trente glorieuses : la France des professions libérales, des exploitations agricoles, des petits commerçants et des artisans s’est réduite drastiquement pour être remplacée par la France des fonctionnaires et des salariés.

Les uns ne remplaçant pas complétement les autres (preuve assez claire que quand les gens gèrent leur propre affaire ils s’investissent mieux qu’en étant salariés) le complément s’est opéré par la mise en place de l’État providence.

Puis le monde s’est figé vers 1981 : les proportions des indépendants sont restées identiques, jusqu’au récent bug du RSI de 2008 qui a de nouveau fait se détourner les Français de l’entreprenariat et de l’exploitation individuelle et familiale.

La France n’est jamais devenue un pays capitaliste : non seulement les revenus du « grand capital » qui étaient déjà très faibles à l’issue de la guerre sont restés proportionnellement faibles, mais ceux du « petit capital » n’ont fait que diminuer, ce qui traduit bien deux faits que nous constatons tous : le très faible développement industriel et les difficultés persistantes rencontrées par les petites entreprises.

Inutile d’essayer même de parler de ce qui s’est passé dans les pays anglo-saxons où quasiment tout le système social a été bâti sur le développement du système financier (retraite par capitalisation, assurances privées, etc.). La France est sur ce sujet en retard d’au moins 40 ans et accumule des dettes là où d’autres dégagent des excédents.

Pourquoi cette stagnation ?

 

Les impôts et charges n’ont fait qu’augmenter

La mise en place du système social par l’État-providence s’est accompagnée d’une hausse continue des charges qui s’est accélérée à la fin des années 1970 (bizarrement, cette accélération du gonflement de l’État a été déignée comme une « crise »).

S’ensuit le bond en 1989 dû à l’augmentation de la CSG par le gouvernement Jospin pour tenter de rattraper le fait que les impôts n’avaient pas augmenté aussi vite que les cotisations sociales, puis la timide tentative des quinquennats Chirac 2 et Sarkozy pour réduire le niveau des prélèvements, tentative qui a très vite été réduite à néant dès 2012 par un nouvel emballement des prélèvements.

Donc si vous avez l’impression que l’État vous en prend de plus en plus, ce n’est pas une impression, c’est bien la réalité.

Il faudrait ajouter l’explosion de taxes indirectes, des charges patronales, des impôts sur les sociétés qui n’ont fait qu’augmenter. Non seulement les impôts augmentent, les cotisations sociales augmentent, mais les prélèvements obscurs augmentent également, chaque gouvernement semblant faire un concours avec le précédent pour trouver de nouveaux moyens afin de remplir les caisses désespérément vides.

À quoi sert donc tout cet argent ?

 

Un pays sous perfusion d’aides sociales

La France a quasi achevé la réalisation de la grande fiction socialiste à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.

Les chiffres déjà hallucinants de l’INSEE, qui nous disent que pour deux euros de pouvoir d’achat, un euro provient de l’argent des autres, sont encore pires que ce qu’indique le graphique : en effet les revenus d’activités ne sont pas taxés de la même manière que les prestations sociales (les données de l’INSEE n’indiquent pas la répartition des impôts sur les différentes formes de revenus), les transferts sociaux ne l’étant pas du tout.

De plus, il ne faut pas oublier qu’environ un tiers des salaires (33,5 % en 2014) est celui de fonctionnaires ou d’agents de la fonction publique, donc également payés avec l’argent des autres.

Le pouvoir d’achat provenant des résultats économiques (dividendes, excédents bruts d’exploitation et salaires du privé) n’est plus qu’une aiguille dans la botte de foin des prélèvements, des impôts et de la redistribution en prestations sociales, en services publics gratuits et en salaires de fonctionnaires.

Ce pays est devenu un immense laboratoire de brassage d’argent opéré par l’État.

 

La France est bien un pays socialiste

Donc que les Économistes atterrés se rassurent : la France n’est pas tombée dans l’aliénation au grand capital, ni même au petit : la France est bel et bien un pays socialiste. Que Piketty se rassure aussi : avec une courbe en croissance constante des prélèvements obligatoires, on ne voit vraiment pas comment pourraient se développer de quelconques inégalités.

En complément de mon précédent billet, la France de 2017 semble donc bien se situer au point d’inflexion qui marqua l’URSS de 1953 : celle où il devient plus rentable de vivre des prestations sociales et des largesses de l’État-providence plutôt que de travailler un peu pour soi et beaucoup pour les autres.

Ce que montrent surtout ces courbes, c’est qu’il va bientôt devenir impossible d’augmenter encore la charge de l’État-providence qui pèse sur les revenus d’activités. La France devra donc le plus vite possible se réformer en profondeur afin de sortir de l’utopie du paradis des prolétaires.

Il ne sera bientôt plus possible de continuer à promettre aux uns simplement parce qu’il n’y aura bientôt plus assez à prendre aux autres.

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  • Superbe article à commenter dans toutes les écoles de France à partir du CM2 afin d ‘enrayer la progression de l’effectif atterré et de socialistes en général.

    • Observation : ces chiffres sont encore un peu « truqués », en raison de la prise en compte d’un tiers environ des salaires payés par les autres (les con tribuables) : « De plus, il ne faut pas oublier qu’environ un tiers des salaires (33,5% en 2014) sont ceux de fonctionnaires ou d’agents de la fonction publique, donc également payés avec l’argent des autres. »

      • Traitements (et non salaires) des fonctionnaires qui équivalent à un revenu universel puisque ne déconnectés de la création de richesses.

        • Traitements (et non salaires) des fonctionnaires qui équivalent à un revenu universel

          à 10 revenus universel au bas mot sans compter les avantages retraites vu les parcours chaotiques qui se généralisent…

  • je souscris très, très, très majoritairement.
    Ajouterais-je que la caste de la nomenclatura crypto-communiste se renforce de jour en jour y compris à coups de déstabilisations sociétales

  • Rappelons que dans une baguette d’un euro, il y a de la farine, de la levure, du sel, de l’eau et 57 % de dépenses publiques.

    • @Théo31
      … et 68% de ponctions diverses et variées, dont la T.V.A.

      • ponctions diverses et … avariées…

        • Oui mais ponction qui vont quelque part. Toutes les infrastructures et les investissements ne tombent pas du ciel.

          • @pascompliqué
            Bonsoir,
            Bien que ce soit le cas actuellement, les infrastructures et les investissements ne sont pas du ressort de l’Etat. L’Etat n’est pas propriétaire des terres de France, il en est tout au plus, le gérant. L’argent qu’il nous prend ne sert pas à cela. Il ne sert qu’à Ia garantie de nos DROITS que nous DOIT l’Etat. Pour cela, il a le droit de mettre ses pattes dans le Trésor Public qui est composé de toutes les sommes qui nous sont prélevées.
            L’Etat ne ventile pas le Trésor Public pour les seules infrastuctures : il le dilapide dans les associations, les partis politiques, les syndicats, les entreprises de services publics aux dettes dantesques dont E.D.F et S.N.C.F, pour ne citer qu’elles, qui en cumulent pour plus de 90 milliards à elles seules, malgré le renflouement de 13 miliards d’euro pour la S.N.C.F, piochés dans le Trésor public.
            L’argent du Trésor public ne tombe pas du ceil : il provient de nos poches.

      • Et 100 % de gaspillages dans des aides qui tuent l’économie et sont non incitative à la valeur du travail

  • Que Piketty… Piquetout… non?

    avec une courbe en croissance constante des prélèvements obligatoires, on ne voit vraiment pas comment pourraient se développer de quelconques inégalités.

    Ben si : les hauts ponctionnaires encaissant plus de 5000 Euros en salaire+indemnités. Les autres sont des pouilleux ❗

  • Non, la France est un pays d’économie mixte.

  • tres bonne analyse de la situation ..si je peux me permettre il n’y a plus de patron d’entreprise ..celui qui mettait ces billes personnelles et si il avait une crise dans son entreprise il mettait son patrimoine en jeux pour rétablir sont entreprise..B)il donnait une augmentation de salaire collectif..et les meilleurs étaient convoqué pour une augmentation personnel au mérite. ….
    maintenant un patron d’une entreprise c’est un employé. sont but directif c’est de donner un max de dividents..peu d’investissement ..des hausses de salaires minimum tu as un CDI tu bosses où pas le même salaire…et si il est mauvais ,il touche un beau pactole…il est bon ok lui il aura une retraite chapeau..a titre d’info il y a des société c’est 10 millions d’euros de retraite chapeau à approvisionner au 1er janvier avant que la Société n’est gagné 1seul centimes …mais pour les nouveaux ((patrons 51% dans leur entreprise et 49% détenu par des holdings qui sont là pour ponctionner un max de dividents…..

    • @Lou17
      Bonsoir,
      Il est normal que des actionnaires veuillent toucher leurs dividendes vu qu’ils ont investi leur argent dans le capital de l’entreprise. En achetant une part de ce capital, ils sont propriétaires d’une fraction de l’entreprise. Personne ne prête de l’argent sans la garantie d’en avoir un retour. Donneriez-vous 1000 euro à quelqu’un pour qu’il crée ou améliore son entreprise sans la garantie ou la contrepartie d’en gagner un peu plus au final ? Les dividendes sont proportionnels à la part de l’entreprise que vous possédez. Si vous avez acheté en actions 10% de l’entreprise, vous aurez 10% des bénéfices. Bénéfice et Chiffre d’affaire sont différents. Le chiffre d’affaire est ce que l’entreprise a vendu. Le bénéfice est ce qu’il reste une fois les charges payées. Et oui, les salaires sont compris dans les charges, avec les ponctions étatiques qui s’élèvent à elles seules en moyenne à 68% du C.A, sans avoir versé le moindre salaire.
      Quand une enteprise réalise 1000 de C.A, 680 disparaissent dans les caisses trouées de l’Etat ; il reste 320 à l’entreprise pour payer ses salariés, ses fournisseurs, son prêt si elle en a un, l’entretien matériel, et une fois tout payé, il reste les bénéfices que le patron et les actionnaires se partagent. Il est toujours mieux qu’un patron détienne 51% au minimum de son entreprise.

  • Et moi qui crouyait naïvement sans doute, que nous vivions dans un régime situé quelque part entre le turbo libéralisme et l’exploitation du peuple par une poignée de capitalistes mangeurs de chatons au petit déjeuner……
    On nous aurait menti et nous serions dans l’antichambre de feu l’URSS aux succès éclatants et à la croisance inouïe?

  • Ce que vous faites c’est de la tautologie : évidement que si le chômage augmente alors le taux d’allocation augmente. Mais vous mettez l’implication dans le mauvais sens.

    C’est :

    Nbre chômeur augmente => nbre allocation augmente (par définition des allocations)

    et pas : allocation augmente => chômage augmente.

    Le problème est donc l’incapacité du système économique à créer suffisamment d’emploi. Les entreprises – en moyenne – ne recherchent PAS de salariés. Pourquoi ? C’est là que c’est compliqué…

  • « (preuve assez claire que quand les gens gèrent leur propre affaire ils s’investissent mieux que quand ils sont salariés) »

    Non. La plupart de la productivité vient avant tout de l’énergie. L’énergie est fondamentale. Sans énergie tout s’effondre aussi investit que vous soyez. La croissance est avant tout une question d’exploitation de l’énergie.

    Preuve : pas de croissance notable jusqu’à la thermodynamique (machine permettant de transformer l’énergie thermique en quelque chose d’opérable).

  • Seule planche de salut pour les français qui travaillent : supprimer l’état après l’avoir déclaré en faillite et liquidé. Ne recréer que les services publics indispensables : la police, l’armée, la justice. Ne recréer les autres services publics qu’après un écrémage indispensable et une révolution intellectuelle : la remise au travail et l’exigence d’objectifs et de résultats.

  • Très bon article qui reflète bien la triste dérive de la France..

  • Tout cela est très juste et décrit la France comme un pays étatisé, et étouffé par un Etat omniprésent, mais en aucun cas un pays socialiste, il n’y a que le terme qui est faux. Les mots ont un sens, le socialisme désigne un système économique caractérisé par la collectivisation des moyens de production, un système où il n’y a pas de secteur privé, pas d’entreprises privées, pas de commerces privés, pas de terres privées. Comme l’URSS en son temps, et les démocraties populaires, ou encore la Corée du Nord et Cuba actuellement. La France a tout cela : des entreprises privées et des terres privées. Le capitalisme est un mode d’appropriation des biens de production, le mode privé, qui s’oppose au socialisme (réel), mode d’appropriation collectif. Dans la mesure où l’essentiel de la production de biens et de services vient du secteur privé, dans la mesure où les terres appartiennent à des personnes privées, dans la mesure où la création d’entreprise et leur possession est possible, permise par la loi, à la différence de ce qui se passe dans pays socialistes, on a bien affaire à un pays capitaliste. L’article est à côté de la plaque à cet égard. L’auteur ne comprend pas très bien ce qu’est le socialisme, et ce qui définit le capitalisme : la propriété privée des moyens de production.

    • Vous mélangez le socialisme qui est le remplacement du capitalisme par l’Etat démocratique dans le but égalitariste de suppression des classes sociales (cf Marx) et le bolchevisme qui est la suppression de la propriété privée (cf Lénine)

      Je parle clairement ici du socialisme scientifique et non du socialisme utopique (cf Proudhon) qui consiste à mettre en place une société idéale en fractionnant la société capitaliste par la création d’enclaves communautaires (entendez enclaves communautaires comme vous voulez : ZAD, Ghettos …)

      Oui, les mots ont un sens.

    • @JB
      Bonsoir,
      « Les mots ont un sens, le socialisme désigne un système économique caractérisé par la collectivisation des moyens de production, un système où il n’y a pas de secteur privé, pas d’entreprises privées, pas de commerces privés, pas de terres privées. »
      Le socialisme se caractérise aussi par la lutte contre les inégalités sociales, qui entraînent la redistribution de la richesse. C’est ce côté qui est le plus flagrant en France. C’est aussi leur justification, et ce que l’on constate est que les bénéficiaires de la redistribution sont de plus en plus nombreux. Les entreprises sont ponctionnées à hauteur de 68% de leur chiffre d’affaire, ce qui est une privation de propriété, et de liberté. La privation de la liberté, via la lutte contre les libertés individuelles, est aussi une marque du socialisme. Les socialistes abhorrent les libertés individuelles plus que tout le reste.
      Pas d’entreprise privée ni de commerce privé, ni de terre privée, c’est le communisme. D’ailleurs le communisme « arrache » (littéralement dans le manifeste de K. Marx) les moyens de production aux patrons.

      « on a bien affaire à un pays capitaliste. »
      La France est un pays social-démocrate, donc socialiste. le terme démocrate est ajouté pour adoucir, en apparence, le socialisme, pour le rendre plus acceptable.
      Dans un pays capitaliste, créer une entreprise ne regarderait pas l’Etat. L’Etat ne pourrait pas prendre de force un seul euro au C.A de cette entreprise, ni même à son peuple. Vous l’avez expliqué entre « Le capitalisme est… on a bien affaire à un pays capitaliste. » à coups de « privés ».
      Le coeur du capitalisme est la propriété privée. Sans propriété privée, dans son sens global, les moyens de production ne peuvent demeurer.

      Le capitalisme est un mode économique ; le socialisme est une idéologie politique.

      • Edit :
        j’ai oublié un détail : la collectivisation des moyens de production est un concept communiste, tel que décrit par Marx, pour mettre fin au capitalisme.

        • Désolé, mais vous confondez tous un peu tout. Le mot socialisme a deux sens, le sens économique et le sens politique. Le sens économique désigne la collectivisation des moyens de production, c’est le socialisme réel, tel qu’appliqué à l’Est avant 1990. Et le sens politique, socialisme, comme dans ‘parti socialiste’, qui désigne effectivement la social-démocratie. Le mot a dérivé de son sens original parce que les partis socialistes sont devenus réformistes, ie ont accepté le capitalisme et l’économie de marché, quitte à redistribuer et accroître constamment la part de l’Etat. Mais tant que vous avez des entreprises privées qui fournissent l’essentiel de la production, vous êtes dans une économie capitaliste, et non une économie socialiste (au sens économique).

          • La propriété privée des moyens de production implique la propriété privée des fruits de cette production. Quand l’Etat vous laisse propriétaire de vos moyens de productions mais détourne 57% de ses fruits, il vous prive effectivement de votre propriété privée, exactement comme s’il avait directement collectivisé les moyens de production.

            La France est bien un pays socialiste et le restera tant que les dépenses publiques ne seront pas revenues à moins du tiers du PIB, idéalement aux alentours de 10 à 20%.

        • Sur Marx, même erreur. Le socialisme est l’étape intermédiaire, caractérisé par la collectivisation des moyens de production, qui met fin au capitalisme. Le communisme est le but ultime, caractérisé par le dépérissement de l’Etat et l’abondance générale : « A chacun selon ses besoins ». Le communisme est une utopie, le socialisme a été réalisé après 1917, et s’est traduit par un échec sanglant.

          • URSS par exemple signifie bien ‘Union des républiques socialistes soviétiques’. Socialistes parce que la collectivisation des moyens de production y avait été réalisée, mais pas URCS, ‘Union des républiques communistes soviétiques’, parce que le communisme était le but ultime, jamais atteint évidemment. Le pays était dirigé par le PCUS, parti communiste de l’Union soviétique, parce que tel était son objectif final, le communisme, selon la théorie marxiste-léniniste.

            • « Le pays était dirigé par le PCUS, parti communiste de l’Union soviétique, parce que tel était son objectif final, le communisme, selon la théorie marxiste-léniniste. »
              Le chef de ce parti était le chef de ce parti. Le parti et sa doctrine dirigeaient le pays. L’U.R.S.S n’a pas pu aboutir au communisme, qui est le « socialisme réel » parce qu’elle s’est écroulée. Comme le font tous les pays socialistes.
              Le socialisme, qu’il soit politique ou économique, ce qui revient au même puisque dans un régime socialiste, c’est le politique qui décide de l’économie, est l’origine du communisme et du fascisme.

              • Non, le communisme ne pouvait pas être atteint, c’est une utopie. L’URSS ne pouvait en aucun cas le réaliser, elle n’a pu réaliser que le socialisme réel, c’est-à-dire la collectivisation des moyens de production. Quant à l’autre aspect, le socialisme économique et le socialisme politique, ça ne revient aucunement au même, puisque le socialisme économique ou réel supprime le capitalisme, tandis que pour le socialisme au sens politique, les partis qui s’appellent « socialistes » sont en réalité sociaux-démocrates, comme dans les pays scandinaves, et ne suppriment pas la propriété privée des moyens de production, donc le capitalisme. Celui-ci subsiste, en Suède par exemple, toutes les entreprises sont privées, on est toujours dans le capitalisme, même si l’Etat redistribue de façon très lourde par l’impôt.

                • Même remarque que plus haut. La propriété implique le bénéfice des fruits de cette propriété. Quand l’Etat vous prend plus du tiers, ou pire plus de la moitié de votre production, en réalité il vous vole la totalité de votre propriété. Les pays scandinaves ne sont pas des pays capitalistes précisément parce qu’ils privent les propriétaires de l’essentiel du fruit de leur propriété.

                  La social-démocratie : une incongruité sémantique, un mensonge permanent. D’une façon générale, toute proposition comportant le terme « social » est un artifice destiné à dissimuler le fait que le terme principal ne correspond plus à ce qu’il est censé désigner, quand il ne désigne pas en réalité l’inverse.

                  Exemples : justice sociale, politique sociale, sécurité sociale, travailleur social, action sociale, assistant social, réseau social, économie sociale et solidaire (double combo, offre une partie gratuite au joueur)

        • Quant au bolchevisme, c’est un mouvement politique, qui a pour but d’instaurer le communisme, mais à long terme, en commençant par l’étape initiale, le socialisme, ie la collectivisation des moyens de production. Les expressions « Partis communistes », ou « pays communistes », sont un raccourci, un abus de langage en quelque sorte, elles désignent des partis, ou les pays qui ont ces partis au pouvoir, qui ont pour objectif ultime le communisme, mais qui en sont à l’étape socialiste. Au sens économique, bien sûr, au sens du socialisme réel, pas au sens politique de social-démocratie. Ce sont les structures économiques qui comptent, tant que vous avez des entreprises privées et des terres appropriées par des particuliers, vous êtes dans le capitalisme. Il faudrait que la production proviennent pour l’essentiel du secteur public pour qu’on puisse parler de socialisme. Ce n’est évidemment pas le cas en France, ou dans n’importe quel pays du monde (sauf la Corée du Nord et Cuba), qui sont des économies capitalistes.

        • On doit distinguer deux choses, le mode d’appropriation des biens de production ET le mode de régulation de l’activité économique. Le premier offre deux possibilités : le capitalisme, appropriation privée des biens de production, et le second, appropriation collective, ou socialisme (au sens économique). Le second offre également deux possibilités : le mode de régulation par la liberté des prix et les mécanismes du marché, c’est l’économie de marché, un mode de régulation décentralisé ; ou bien le mode de régulation par le plan central impératif, depuis le haut, c’est l’économie de commande, centralisée, ou économie planifiée.
          Un système économique se définit par ces deux éléments : mode d’appropriation + mode de régulation. On a donc quatre systèmes économiques possibles, dont les deux premiers sont les plus fréquents : capitalisme de marché, socialisme planifié, capitalisme planifié, socialisme de marché. Les deux derniers ont existé, même si ce sont des cas plus rares.

          • Par exemple, la Yougoslavie de Tito était un cas de socialisme de marché, les entreprises étaient publiques, appropriées par l’Etat, on était donc dans le socialisme réel, mais il n’y avait pas de plan, les mécanismes de marché servaient à l’allocation des ressources. La Chine également, après les réformes de Deng Xiaoping en 1979, était un cas de socialisme de marché : les entreprises et les terres appartenaient à l’Etat, on n’avait pas le droit de créer une entreprise, on était donc dans le socialisme réel, mais le plan avait été aboli et la liberté des prix rétablie (économie de marché). A partir de 2000, le droit de créer et posséder une entreprise a été accordé par les autorités et donc le pays est revenu au capitalisme, avec actuellement l’essentiel de la production qui vient du secteur privé, la Chine est donc revenue au capitalisme de marché, même si elle est toujours dirigée par un parti communiste, mais qui n’a de ‘communiste’ que le nom. C’est une dictature avec une économie capitaliste, gardant un secteur public important mais sur le déclin, et un interventionnisme étatique constant.

          • Quant au capitalisme planifié, c’est un cas encore plus rare, car évidemment capitalisme et économie de marché vont le plus souvent ensemble, formant ce qu’on appelle la liberté économique (liberté de fonder et posséder une entreprise, d’une part, liberté des prix et des mécanismes du marché, d’autre part). Cependant on peut trouver ce cas avec l’Allemagne nazie : les entreprises restaient privées (Krupp, Thyssen, etc., et évidemment toutes les PME), on était donc bien dans le capitalisme, mais les mécanismes du marché avaient été largement éliminés, avec la mise en place de plans quinquennaux impératifs, fixant les productions, les investissements, les importations, les exportations, les prix, etc., exactement comme les plans quinquennaux staliniens à la même époque, et sans doute influencés par l’expérience soviétique. Entreprises privées + planification impérative = capitalisme planifié.

            • « Entreprises privées + planification impérative = capitalisme planifié. »
              C’est comme le « capitalisme de connivence », il y a capitalisme dedans, mais ce n’en est pas.

              • C’est du mauvais capitalisme, d’accord, mais c’en est quand même. Dès lors que les moyens de production sont appropriés par des personnes privées, on est dans le capitalisme.

                • Si l’Etat intervient dans l’économie à quelque niveau que ce soit, même avec des capitaux privés, on est dans le socialisme. Le socialisme a besoin du capitalisme et de l’économie pour vivre.
                  L’Etat n’a pas intervenir quand j’achète la brouette faite main de mon voisin. Là, sans intervention de l’Etat, il y a capitalisme, (libéralisme même). Si l’Etat intervient pour réclamer un bout de cette brouette et un bout de ce que moi j’aurais échangé, c’est du socialisme, même si celui-ci prétend qu’il permet le capitalisme en en ponctionnant une partie.
                  moyen de production privé+aucune intervention de l’Etat=capitalisme. S’il manque un des deux termes alors l’égalité n’est plus.
                  Tout comme 1+2=3, si on grignote un peu 1, ou 2, alors il n’y a plus 3. Certes 0,8+2,2=3, mais il n’y a plus ni 1, ni 2.
                  C’est plus explicite en binaire : 1+1=1. Toucher à l’un des termes c’est le changer en 0 et 1+0=0.

  • Je vous signale une erreur : vous dites que les transferts sociaux ne sont pas imposés sur le revenus. »les transferts sociaux ne l’étant pas du tout ». C’est faux. Les allocations chomage par exemple sont imposés sur le revenu.

    • Les allocations chômage sont des prestations sociales qui sont effectivement imposées, ce qui ne l’est pas c’est la valeur des prestations « publiques » comme l’école par exemple.

  • Les commentaires sont fermés.

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Contrepoints : Bonjour Monsieur le Député, merci d’avoir accepté de nous accorder cet entretien. Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent peut-être pas, pourriez-vous nous parler de votre parcours et nous raconter ce qui vous a amené à vous engager en politique et à ... Poursuivre la lecture

Mercredi 17 janvier dernier, le président argentin Javier Milei a prononcé un discours enflammé et disruptif au Forum économique mondial de Davos. Son éloge de la croissance et des entrepreneurs, tout comme sa mise en garde contre les dangers du socialisme ont déjà fait couler beaucoup d'encre. En réalité, l'économiste n'a fait que reprendre, à quelques expressions près, le contenu d'une conférence TED donnée en 2019 à San Nicolás, au cours de laquelle il expliquait comment, tout au long de l'histoire, le capitalisme s'était avéré supérieur a... Poursuivre la lecture

La DREES a publié le 14 décembre dernier une étude qui révèle, que pour la septième année consécutive, la France est championne européenne des dépenses sociales. Celles-ci représentent 32,2 % du PIB, alors que la moyenne des pays de l’OCDE se situe à 21 %.

Mais, dans le même temps, le taux de pauvreté augmente dans notre pays : entre 2004 et 2021 le nombre de pauvres (seuil à 50 % du niveau médian) est passé de 4,2 à 5,2 millions de personnes. Pourquoi nos dépenses sociales sont-elles aussi élevées ? Comment continuer à les financer ?<... Poursuivre la lecture

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