Hausse des salaires en 2017 : où sont-ils passés ?

Les salariés seront heureux d’apprendre à quoi ont servi les fruits de leur travail supplémentaire en 2017

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Cutting your spending by Tax Credits(CC BY 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Hausse des salaires en 2017 : où sont-ils passés ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 mars 2018
- A +

Par Eric Verhaeghe.

Comme toujours quand les déficits baissent, le gouvernement tonitrue. Ce n’est pas le propre de la République En Marche. Et comme toujours, l’exécutif adore s’attribuer des mérites qui ne lui reviennent pas, République en Marche comprise. La communication sur la baisse des déficits sociaux en est un exemple de plus.

Une baisse effective des déficits sociaux

Effectivement, les déficits sociaux de 2017 seront moins lourds que prévus. On se souvient qu’en 2016, Marisol Touraine avait annoncé qu’elle avait tout remis à l’équilibre. Deux ans après cette annonce, on est encore loin du compte : il ne reste plus, selon les derniers chiffres, que 5 milliards d’euros à trouver pour revenir à la ligne de flottaison !

[related-post id=266975 mode=ModeLarge]

Pour le gouvernement, c’est une victoire. Si l’on se souvient de l’épisode Touraine, on mesure toutefois combien le temps est long pour rétablir l’équilibre des comptes sociaux en France. Surtout que le déficit de l’assurance maladie ne baisse toujours pas, malgré un effort sur l’objectif national de dépense.

Une amélioration entièrement due aux hausses de salaires et de contributions

Pour être parfaitement exact, il faut lire le détail de la communication officielle pour comprendre le coup qui s’est joué. De manière totalement indépendante du gouvernement, la masse salariale a eu la bonne idée de progresser de 3,5% l’an dernier, au lieu de 3,3% comme prévu. Selon les explications officielles, ce surcroît de 0,2 point a drainé plus de 1 Md€ de cotisations dans les comptes sociaux.

Parallèlement, la CSG sur le capital a permis de faire du gras : son produit atténue le déficit du FSV, le Fonds de Solidarité Vieillesse qui finance les pensions les plus faibles. La hausse des dividendes a du bon pour les plus pauvres !

Mais que sont devenus les 19 milliards de salaires en plus ?

Les salariés seront donc heureux d’apprendre à quoi ont servi les fruits de leur travail supplémentaire en 2017. 19 milliards d’augmentation de la masse salariale, c’est plutôt une bonne nouvelle, à mettre en rapport avec les créations d’emplois sur la même période.

Le problème tient évidemment à l’utilisation de cette manne. La Sécurité sociale en a prélevé plus de 8 milliards, et les régimes complémentaires de retraite environ 1 milliard. Si l’on y ajoute les taxes et impôts divers qui s’en sont suivi… on mesure ce qui reste, en bout de course, pour améliorer son pouvoir d’achat.

Au vu de ces chiffres, on comprend mieux que le gouvernement préfère communiquer sur la réduction des déficits plutôt que sur la hausse de la masse salariale. Histoire que les salariés n’aient pas la mauvaise idée de demander des comptes sur la disparition de leur argent dans le triangle des déficits publics.

Sur le web

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • notre argent servait également à régler les frais d’obsèques des députés à leur décès ; une  » prime  » de 18000 euros quand même attribué à la famille du défunt….laquelle prime sera maintenant de 2350 euros ….au grand dam dédits députés qui n’ose pas trop la ramener quand même……voilà messieurs dames à quoi sert aussi votre argent ;

  • C’est un problème pour les entreprises que les syndicats et les employés souhaitent que les bons résultats d’une entreprise se traduisent en augmentations.
    Si une telle répercussion se faisait il faudrait une modification du droit du travail de façon à ce que les salaires puissent baisser quand les résultats sont en baisse…
    Une solution serait d’affecter les bénéfices en 4 parties, par exemple, R&D (30%), actionnaires (25 %), répartition sur tous (25%) et les 20 % restant alloué en fonction de la performance individuelle. Les deux derniers points sous forme de primes (cotisées pour la retraite) dont une partie investie sur un PEE…

  • Les gains d’activité économiques sont majoritairement absorbés via cotisations et dépenses sociales par l’Etat providence !
    On peut d’ailleurs compléter cet article via les séries de chiffres fournies par l’INSEE, montrant que de 2009 à 2016 la socialisation de l’Etat français s’est accrue:
    les salaires bruts ont augmenté de 11,4 %
    les cotisations sociales à charge des salariés + 19,1 % !
    les cotisations sociales des TNS +12,8 %
    les prestations sociales versées par l’Etat + 17,3 % !!!
    …. et les revenus du capital et des entreprises seulement de 4,7 %…
    Ainsi depuis 2010, les revenus du patrimoine (qui alimentent majoritairement les retraités) et du capital (on se souvient de la claque fiscale hollandaise sur les revenus du capital) sont quasiment plats en France, contrairement aux affirmations de la gauche.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le 27 juin 2023 les députés ont voté l'obligation pour les entreprises de 11 à 49 salariés de mettre en place un dispositif de "partage de la valeur". Jusqu’à présent, les entreprises de moins de 50 salariés n’étaient pas concernées par la participation des salariés aux bénéfices des entreprises.

Avec ce projet de loi il s’agit d’étendre l’idée de l’association capital-travail, chère au Général de Gaulle, aux petites et moyennes entreprises qui emploient de nombreux salariés.

En effet, selon l’INSEE, en 2018, la France compte 14... Poursuivre la lecture

La semaine dernière, le magazine Marianne nous a gratifiés d’une très jolie pièce d’anticapitalisme que je n’hésite pas une seconde à qualifier de légèrement primaire. Primaire dans sa méthode, primaire dans sa compréhension du rôle et du fonctionnement de l’entreprise, et finalement, primaire dans sa conclusion qui n’a d’autre objet, une fois de plus, que de scinder le monde économique entre les gentils travailleurs et les méchants capitalistes. Le tout bien médiatiquement enveloppé dans l’expression ô combien racoleuse de « jour du dépassem... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

Par Romain Delisle. Un article de l’Iref-Europe

Depuis 1975, le temps de travail a baissé de 17 %, soit 350 heures annuelles, principalement sous l’effet des mesures de réduction de la durée légale, pour atteindre 1609 heures par an en 2018, contre 1957 en 1975. Les deux baisses majeures sont intervenues sur la période 1975-1983 (- 145 heures) et sur la période 1991-2003 (- 210 heures) et n’évoluent plus depuis.

L’explication de cette diminution est multifactorielle : généralisation du salariat, montée du travail à temps partiel... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles