SNCF : faut-il vraiment craindre une « grève dure » ?

Selon les commentateurs, l’intersyndicale de la SNCF vient de décider une grève dure, organisée selon un rythme compliqué : 2 jours par semaine d’avril à juin. Les modalités de ce mouvement inédit seront fixées la semaine prochaine.

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SNCF : faut-il vraiment craindre une « grève dure » ?

Publié le 17 mars 2018
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Par Éric Verhaeghe.

Il est loin le temps des grèves immédiates, générales et illimitées. Les anciens diront qu’à cette époque-là on savait vivre et mener un conflit contre son employeur. Depuis plusieurs semaines, on nous rebattait les oreilles avec cette histoire de grève générale à la SNCF, de blocage du pays comme sous Juppé, de résurgence du grand mouvement de 95.

Et puis finalement on hérite de cette grève bâtarde, à laquelle on ne comprendra rapidement plus rien (alors, demain, c’est grève SNCF ou pas ?), et qui est tout sauf un mouvement collectif spontané.

Une grève tactique plus qu’un mouvement social

Les cerveaux qui ont inventé ce mouvement de 2 jours de grève tous les 5 jours n’avaient en tout cas pas l’idée qu’ils parviendraient à faire reculer le gouvernement en publiant leur décision baroque. Quand des salariés disent non à leur patron, ils ne disent pas non par intermittence, certains jours oui d’autres non. Leur détermination est sans faille jusqu’à ce qu’ils obtiennent ce qu’ils veulent.

Qu’une intersyndicale commence à tortiller dans les rangs et explique que le mouvement va durer au moins trois mois et qu’il donnera lieu à de nombreuses trêves est déjà un terrible aveu de faiblesse et de doute. En réalité, l’intersyndicale ne se met pas en ordre de bataille pour empêcher le gouvernement d’agir. Elle annonce seulement son intention de faire pression pour obtenir le maximum d’avantages du gouvernement.

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On n’est pas dans le cas de figure d’une grève dure, d’une grève de blocage. On est dans le cas d’une grève tactique qui vise à minimiser les pertes durant la retraite.

Ce qu’il faut comprendre en creux, dans ce mouvement, c’est que les syndicats de cheminots ont intégré qu’il n’y aurait pas de reculade du gouvernement et que l’idée d’empêcher une remise en cause du statut était vaine. En revanche, leur choix est de négocier la moins mauvaise sortie possible.

Des syndicats affaiblis sont-ils vraiment à craindre ?

Au demeurant, on aurait bien tort de s’abandonner aux angoisses qu’on a pu lire çà et là. Il y a souvent loin de la coupe du gueulophone aux lèvres du gréviste. Dans le cas qui nous occupe, le mieux est même à anticiper. Lorsqu’une intersyndicale annonce un mouvement sur trois mois (autrement dit, elle annonce qu’elle n’est pas assez forte pour obtenir une victoire totale rapide, ni assez forte pour tenir plus de trois mois…), elle n’engage guère les personnels à la suivre.

Ce n’est donc pas parce que le mouvement est annoncé qu’il sera très suivi. S’il l’était, le gouvernement aurait vraiment du souci à se faire. Cela signifierait en effet que les salariés seraient plus déterminés à en découdre que les syndicats qui pilotent le mouvement.

D’ici là, il est urgent d’attendre et de compter exactement le nombre de trains qui ne rouleront pas durant les jours de conflit. Selon toute vraisemblance, les premiers jours mobiliseront de façon significative, puis le mouvement s’étiolera dans le temps.

Ce phénomène d’attrition est probablement le pari des responsables syndicaux. Face à une attaque en règle contre le statut, il faut montrer qu’on ne reste pas les bras croisés. Mais point n’en trop faut quand même. Il ne s’agirait tout de même pas de manquer la rosette qu’on offre avant tout départ à la retraite.

Le vrai combat aura lieu sur les retraites

En réalité, les cheminots ont déjà fait leur deuil de leur statut. Ils se livrent de façon assez convenue à un baroud d’honneur. Encore faut-il sans doute ici nuancer entre la base qui est probablement assez angoissée par la réforme, et les élites syndicales qui ont intégré une vraie résignation (parfois opportuniste) vis-à-vis de la macronie et cherchent surtout à faire bonne figure face à la troupe. Mais, sur le fond, personne n’imagine pouvoir vraiment faire barrage au gouvernement sur le dossier du statut.

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En revanche, la bagarre autour des régimes spéciaux et des retraites sera sans doute plus sanglante et plus compliquée à mener. Le gouvernement aura en effet face à lui un front de professions bénéficiant d’un régime spécial depuis 1945. Les résistances risquent d’être autrement plus fortes.

Macron s’est déjà montré conciliant avec les cheminots

Macron peut en tout cas se féliciter d’avoir amorti pas mal de chocs dans ce dossier. Sa méthode est payante.

Il y a quelques jours, il faisait annoncer qu’il ne remettait pas en cause les billets gratuits pour les agents SNCF. Il ne menace pas (tout de suite) les petites lignes et il ne privatise pas l’entreprise. Autant de cadeaux expliquent en grande partie la mollesse des syndicats dans les semaines à venir.

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  • « Faut-il rappeler que la SNCF gagne de l’argent » – éditorial de Joffrin, Libération 13 mars 2018. On en viendrait presque à souhaiter une loi contre les « fake news ».

    • 50 milliards de dettes c’est ce que vous appelez gagner de l’argent ?? Une entreprise privée avec une telle dette dépose le bilan et est liquidée.

      • Pas lu Libé. Joffrin veut probablement dire que la SNCF réalise un excédent de ses recettes sur ses dépenses, les dettes n’étant pas comprises dans ces dernières. Donc, si sa dette n’augmentait pas, ou pas trop, elle pourrait la rembourser.

        • Ben non, les recettes comprennent 9 Mds de subvention d’état et 4 autres pour les comptes sociaux. Il n’y a donc pas d’excédent des recettes sur les dépenses, mais un jeu d’écritures sur le dos du contribuable pour en donner l’apparence.

    • Mais c’est quoi ce délire de prétendre qu’une entreprise publique pourrait gagner de l’argent ? Ça veut dire quoi ?

      Vu que son activité n’est pas économique, que son but n’est pas lucratif, qu’elle fonctionne sur capital public, que sa mission est un service public, qu’il n’y a pas d’actionnaires privés, qu’une énorme partie de son activité est subventionnée, que le prix des transports est imposé et non libre … elle ne peut pas gagner d’argent, c’est totalement ridicule.

      Est-ce que le trésor public, les impôts, l’Etat Français gagne de l’argent ? On atteint des sommets dans la novlangue.

    • En économie Joffrin est nul.

    • J’ai peut-être mal compris mais il me semble que Lucx pense à Joffrin quand il parle de fane news…

  • « Sa méthode est payante »
    Et qui c’est qui paie ? L’usager et le contribuable… On préférerait qu’elle soit gratuite et qu’elle apporte quelques améliorations justement à ceux qui paient.

  • Moi, je trouve le 2 jours sur 5 génial : personne ne va rien y comprendre, ça va tomber sur les weekend et les vacances de printemps de façon complètement aléatoire, aucune entreprise ne pourra prévoir quoi que ce soit : c’est vraiment excellent pour multiplier les effets de la grève à moindre coût et foute un maximum de bazar !

    Je vois déjà d’ici la tête des touristes chinois auxquels on essaiera d’expliquer le système.

    Je propose même une amélioration : tous les 13 jours, on tire au sort si on continue le 2 plus 3 ou si on décale d’un ou deux jour, histoire que ça soit encore plus incompréhensible !

    Il faudrait aussi que les autres utilisent le même système, mais avec d’autres périodicités : que la RATP fasse grèves 1 jour sur 3, les profs 2 jours ouvrables sur 6, les contrôleurs aériens les jours pairs …

    Ah oui, et bien sur pour fêter les 50 ans de 68 en mai, que les étudiants, les taxis et les transporteurs routiers fassent grève les jours où ni la RATP, ni la SNCF ne fassent grève, histoire de pouvoir aller manifester.

    En France, on a pas de pétrole, mais on a des idées !

    cpef

    • Le bazar, ce serait excellent si ça devait discréditer à jamais ceux qui l’auront mis. Hélas, j’ai du mal à y croire (au discrédit).

      • @MichelO

        Un referendum pour connaître l’avis des Français sur le devenir de leurs services publics ne pourrait-il être plus significatif que les habituels sondages?

        • Peut-être, mais un référendum reste ouvert aux opinions gratuites. L’important est de favoriser l’opinion de ceux qui paient de leurs impôts et de leurs redevances pour un service qui devrait être en proportion de ce prix et qui ne l’est pas. « Skin in the game » comme dit Taleb.

          • @MichelO

            Les votations sont courantes en Suisse et permettent l’expression des citoyens.

            À ma connaissance, il ne semble pas que ce pays pâtisse de quelconques « opinions gratuites »!!!

            • La manière dont les questions sont élaborées en Suisse évite que la consultation tourne à « êtes-vous d’accord pour que les voyages gratuits offerts aux familles de cheminots soient étendus à l’ensemble des Français et financés par une surtaxe exceptionnelle sur les 100 plus gros patrimoines du pays ? ». Tant qu’on sépare dans les sondages et consultations « êtes-vous d’accord pour bénéficier du service public ? » de « êtes-vous d’accord pour financer le service public ? », on risque d’avoir des résultats surprenants.

              • @MichelO

                Tout à fait d’accord pour dire que la manière de poser une question est déterminante quant au résultat d’un référendum.
                Pour autant,le referendum, prévu par notre constitution, ne devrait-il pas être utilisé comme instrument de démocratie directe,notamment pour faire évoluer certains secteurs de la vie sociale difficiles à réformer?
                Des exemples récents et significatifs de situations historiques,ont bien montré aucune ambiguïté quant à un bon déroulement d’un tel processus:

                Referendum Français sur le traité établissant une constitution pour l’Europe du 24 Mai 2005.
                Referendum sur l’appartenance du Royaume uni à l’union Européenne ,du 23 Juin 2016(ayant donné le Brexit que l’on puisse ou non le déplorer).

                Ce type de consultation ne pourrait-il pas être plus souvent utilisé lorsqu’il s’agit de questions d’ordre social ,sachant que le sociétal et le social, dont dépend l’avenir des peuples, s’imbriquent l’un dans l’autre?

                http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/participation/voter/referendum/quoi-sert-referendum.html

                • Oui, mais là encore la France aurait bien besoin de s’inspirer du modèle suisse, en particulier en ayant des votations régulières qui évitent que le référendum ne se transforme en pour ou contre le gouvernement quelle que soit la question posée, et en respectant les résultats plutôt que de faire revoter jusqu’à obtenir la « bonne » réponse.

            • @LEONIDES.
              Il s’agit bien d’une opinion gratuite. 71,6 % de 54 % des électeurs suisses ont voté pour le maintient de la redevance. Si ces 71,6 % d’électeur étaient sincères, ils auraient voté pour l’initiative (contre la redevance obligatoire) puisqu’ils sont suffisamment nombreux pour assurer eux-même le financement du « service publique » d’audiovisuel. S’ils ont voté contre, c’est qu’ils entendent forcer les 28,3 % qui ont voté pour à continuer à payer le complément à leur place (je laisse les non votants de côté car on ne connaît pas leur opinion). Tout ça pour obtenir une ristourne de 28,3 % sur leur redevance ! Quelle mesquinerie ! Sans compter que contribution volontaire = pas d’appareil propagandiste- répressif pour forcer les récalcitrants à payer. Au final, ça leur aurait coûté moins cher.

              • @Guy

                Vous avez parfaitement raison de mettre en évidence des pourcentages précis et explicites,sauf qu’il existe un petit détail qui ne vous aura certainement pas échappé:
                en démocratie seul le RÉSULTAT d’une élection compte.
                Ne surtout pas oublier que le vote à des élections libres, qui caractérise tout système démocratique, est loin d’être une réalité dans bien des pays!
                je vous accorde cependant que la perfection n’est pas de ce monde, et le débat toujours nécessaire.

                • @LEONIDES
                  Je vous remercie d’avoir pris le temps de me répondre. Ce que j’ai voulu montrer, c’est justement que le vote majoritaire n’est pas si démocratique que ça et surtout bien moins démocratique que le marché libre, qui est le summum de ce que l’être humain a pu découvrir en terme de démocratie : chacun vote en proportion de ce qu’il apporte lui même aux autres et chacun peut obtenir des résultats à hauteur de ce à quoi il renonce par ailleurs. Sur un marché libre, personne ne force personne à financer un service dont il ne veut pas. Si 71,6 % de gens veulent un certain type de service audiovisuel, ils le financent avec le fruit de leur propre travail sans demander aux 28,4 % qui n’en veulent pas d’en financer une partie à leur place. Qui plus est, de cette manière, les 71,6 % qui veulent le service sont assurés d’obtenir un service conforme à leur vœux (car si le service ne les satisfait plus, ils sont libre de cesser de le financer) et pour bien moins cher (car personne ne doit, en sus, financer l’appareil propagandiste – répressif de l’État pour forcer les récalcitrants à payer). Encore mieux, les 28,4 % (minoritaires) peuvent consacrer les ressources (fruit de leur propre travail) ainsi économisées au financement d’autres services qui leur tiennent à cœur. Chacun, majoritaire ou minoritaire, obtient le maximum du fruit de son travail. Personne n’est lésé, sauf ceux qui sont atteints de la pathologie de vouloir à tout prix imposer leurs volontés aux autres.
                  Ceci dit, le système suisse de votation sur initiative populaire est bien plus « démocratique » que le système français, pas démocratique du tout, par lequel la plus forte minorité du moment élit pour 5 ans des « représentants » qui prétendent décider de tout et ne sont responsables de rien, et ne font généralement même pas ce pourquoi les membres de la plus forte minorité ont voté pour eux (si tant est qu’on puisse le savoir tant cette plus forte minorité est hétérogène !)

                  • @Guy

                    Je vous remercie pour votre réponse et remarque votre plaidoyer bien compréhensible pour « le marché libre qui est le summum de ce que l’être humain a pu découvrir en terme de démocratie ».

                    L’illusion électoraliste que vous ne manquez pas de mettre en exergue ne serait-elle pas actuellement le moins pire des systèmes en attendant « une nouvelle découverte » longue à venir, en terme de démocratie?

                    Pour autant, la question véritable n’est-elle pas de savoir quels types de principes de service publics peuvent être
                    sacrifiés dans une économie mondialisée, dans le cadre d’un abandon à plus ou moins long terme de notre souveraineté nationale,
                    au profit des multinationales?

                    Bien cordialement

                    • @LEONIDES
                      Merci pour votre réponse. J’avoue avoir du mal à suivre votre logique. Je vous ai prouvé (j’espère) que la découverte du meilleur des systèmes démocratiques avait déjà été faite depuis longtemps et vous me parlez « d’attendre une nouvelle découverte, longue à venir, en terme de démocratie ». Serions-nous engagés dans un dialogue de sourds ?
                      Ensuite, je ne comprends rien à votre « question véritable ». Pourriez-vous être plus précis ?
                      Cette précision est-elle sensée être apportée par le site relayant la propagande gouvernementale sur les prétendus « services publics » auquel vous me renvoyez ? Je n’ai pas de temps à perdre à lire cette propagande, mais dès les premières lignes, ça commence mal !
                      La première phrase est absurde : on y apprend qu’un « service public » est un organisme chargé de gérer un « service public ». Génial ! Suivent 4 « principes » dont on serait bien en peine de trouver un « service public » qui les respecte (pas de continuité, réticence à tout changement, pas d’égalité d’accès, inégalités de traitement, consacrées par le principe n° 4, figurent parmi quelques unes des caractéristiques de tous les prétendus »services publics »). L’inévitable notion « d’intérêt général », dont je serais curieux que vous me fournissiez une définition cohérente, est sensée apporter la touche finale à ce brillant exposé. Le reste est à l’avenant.
                      Je vous propose donc une vraie définition de ce qu’est un « service public » :
                      « Est un service public un monopole d’État, financé par la contrainte, et, de ce fait dispensé de répondre aux attentes du public ».
                      Bien cordialement.

                  • @Guy

                    Bonjour,

                    Le lien que je vous ai envoyé n’indique nullement que j’adhèrerais à quelque propagande que ce soit, car j’essaye en toute occasion de conserver un esprit critique.

                    il s’agissait simplement d’attirer votre attention sur la « réalité »de la notion de service public qui pour l’instant ne peut-être complètement écartée d’un débat (pour preuve il me semble,les nuisances que nous allons prochainement subir dans les transports en commun).

                    il ne s’agit nullement d’un dialogue de sourds,et j’ai parfaitement COMPRIS votre position comme je l’ai précisé.

                    Par contre ce qui est intéressant dans ce débat,excusez moi de me répéter,reste la question véritable qui reste posée:
                    -Quels types de principes de services publics peuvent être sacrifiés dans une économie mondialisée,dans le cadre d’un ABANDON à plus ou moins long terme de notre SOUVERAINETÉ nationale, au profit des multinationales?

                    -Peut-être que cette question n’a pour vous aucun intérêt?

                    Remarquons in fine,au regard des dernières élections Américaines et Russes,que la notion de SOUVERAINETÉ a bien été d’actualité,notamment dans le cadre d’une économie de marché mondialisée.

                    Les pays Européens et l’Europe devraient-ils être SEULS à ignorer la question?

                    -Qu’en pensez-vous?

                    Bien cordialement.

            • @LEONIDES
              Bonsoir. Je vous remercie pour ces précisions qui me permettent de mieux comprendre votre questionnement. Je vais tenter d’y répondre.
              Pour commencer, faisons simple et constatons que « les nuisances que nous allons prochainement subir dans les transports en commun » sont une parfaite illustration de la validité de la définition que je vous ai proposée : « service public » (tel qu’on peut l’observer dans la « réalité ») = « service lamentable » (en occurrence probablement absence de service).
              Je dois en conclure que, quand vous parlez de « service public », vous ne pensez pas à ce qu’ils sont en réalité, mais à une idée que vous vous faite de services « indispensables à la collectivité ».
              Or, aucun service n’est indispensable (la preuve étant que nous bénéficions aujourd’hui d’innombrables services qui n’existaient pas avant et que nous avons survécu) et la notion de « collectivité ayant des besoins » est indéfinissable. Seuls les individus ont des besoins et ces besoins diffèrent énormément d’un individu à l’autre.
              Je suppose donc que votre conception de « service public » est celle de « service désiré par un grand nombre de gens », seule notion acceptable sur le sujet. Or, dès lors qu’un « grand nombre de gens » (ou même un petit nombre, ou même un individu tout seul) souhaite quelque chose, que personne ne le lui interdit, que ce quelque chose est « réalisable » et que ces gens préfèrent ce quelque chose à d’autres alternatives, il n’y a aucune raison pour que ces gens ne l’obtiennent pas via n’importe quelle forme de collaboration volontaire possible et imaginable.
              Dans ces conditions, votre question « Quels types de principes de services publics peuvent être sacrifiés dans une économie mondialisée…? » est sans objet. Il n’y a aucune raison de renoncer à quelque service que ce soit. Il suffit que les gens aient la liberté de créer et d’entretenir les services auxquels ils tiennent plus qu’à autre chose. Que cette liberté soit bafouée partout dans le monde est indéniable et explique pourquoi un grand nombre de services désirés par un grand nombre de gens sont « sacrifiés ». Luttons donc pour la liberté, comme nous le faisons à Contrepoints.
              Concernant la « souveraineté », posez-vous la question de savoir « qui est le souverain ? » Quel est donc ce souverain qui devrait, selon vous, abandonner sa « souveraineté », au profit de qui, et pour quelles raisons ?
              Quant à l’article en lien, il s’agit d’un mini exposé de l’histoire du « service public à la française », qui, malgré sa partialité, a au moins le mérite de montrer la grande diversité des interprétations subjectives de ce que serait un « service public », en fonction des modes du moment. Il confirme que la notion de « service public » est bien un mythe.
              Bien cordialement.

              • @Guy

                Bonjour Guy,

                Votre logique présente de l’intérêt,et mon but n’était pas de polémiquer.(ce qui est fréquent sur cet excellent site).

                Pour faire preuve d’esprit critique est affiner tout jugement,il convient de se nourrir de toutes les idées et surtout faire preuve de pragmatisme,et je vous l’accorde que les réalités économiques du marché ne sont pas une vue de l’esprit.
                Vous ne manquez pas à l’occasion de souligner « la liberté partout bafouée dans le monde d’entreprendre librement »ce qui confirme bien votre conscience des rôles prépondérants de nombreux états présents sur la planète,et non des moindres(pour ne pas les citer par exemple:Chine,USA,Russie.)

                il est vrai que suivant les pays les services publics ne sont nullement comparables!

                Concernant la notion de souveraineté, il est évident que répondre précisément à la question « qui est souverain » est devenu particulièrement difficile ,car nous ne sommes plus à l’époque de l’empire Romain!
                il est pourtant indéniable que malgré les polémiques actuelles, les frontières,les pays et les états existent toujours que cela plaise ou non.
                L’ignorer serait faire preuve d’un manque de réalisme, et les changements politiques actuels, à l’occasion de récentes élections (dont le principe semble moins que jamais démodé!!!), montrent bien le regain d’importance de ces problèmes.

                Faut-il souligner que »L’invention du Marché libre qui est le summum de ce que l’être humain a pu inventer en terme de démocratie »,n’a nullement porté atteinte aux États puissants de la planète toujours pérennes et omniprésents,l’actualité rappelant sans cesse l’application de leurs services RÉGALIENS bien RÉELS ?

                Ainsi,ma question : « Quels types de services publics peuvent être sacrifiés dans un économie mondialisée? »n’était pas sans objet si l’on considère par exemple la réalité des services régaliens existants,quelque soient les considérations libérales des services publics.

                Les évènements historiques ont toujours montré l’importance déterminante des réalités économiques.
                L’explosion démographique actuelle risque bien de bouleverser la donne quant à un service qui serait destiné à un public toujours plus important.

                In fine, historiquement, l’économie toujours « SOUVERAINE »aura le dernier mot, fût-elle dénommée « nouvelle » et « numérique ».
                -Avec quelles conséquences?
                Question à méditer,car nous sommes bien à la croisée des chemins!

                Bien cordialement

    • @ Stéphane Boulots

      Il faut comprendre les difficultés pour un représentant syndical d’obédience communiste, comme à la CGT, d’organiser un système de grève qui sabote bien l’économie (forcément « ultra-capitaliste ») pour défendre le système particulier des « travailleurs » les plus choyés par le patron-état et les plus privilégiés parmi les « travailleurs ».

      En termes syndicaux, une grève devient une « action » pendant laquelle, les « travailleurs » (membres cotisants du syndicat, ou, le plus souvent non-cotisants) arrêtent de travailler: logique particulière, j’en conviens!

      Le but est d’enquiquiner les autres et de diminuer le PIB national en rejetant, dans ce cas-ci, la pleine responsabilité de la grève sur « l’état-patron », le syndicat restant lui, évidemment irresponsable.

  • Plutôt de l’avis de Stéphane Boulots. Il faut faire preuve d’un indécrottable optimisme pour penser que l’annonce d’une grève tournante de 36 jours (annoncés) soit un aveu de faiblesse. Il s’agit au contraire d’une méthode particulièrement efficace pour faire une grève longue à moindre frais pour les grévistes, d’autant plus que ceux-ci sont peu nombreux. La désorganisation sera totale : ça commence généralement la veille du jour de grève pour se poursuivre le lendemain. Donc, en faisant grève les mardis et jeudis, on peut emmerder les « usagers » toute la semaine. Déjà les syndicats ont réclamé des « aménagements et réductions d’horaires » dans d’autres secteurs, en prévision des perturbations. Qui plus est, le même gouvernement qui prétend s’attaquer aux privilèges des salariés de la SNCF (faut pas croire que ces privilèges soient réservés aux seuls personnels roulants, qui ne représentent que 50% de la masse salariale) est justement le même qui fait tout pour entraver les solutions alternatives (augmentation des taxes sur les carburants, extension de limitations de vitesse déjà aberrantes, multiples tentatives pour empêcher les pauvres de circuler, tracasseries multiples et variées aux entrepreneurs proposant des alternatives…).

    • Exactement. Désorganisation totale avec un pourcentage ridicule des effectifs qui fera effectivement grève, et un pourcentage tout aussi ridicule des réformes nécessaires qui seront effectivement engagées. La seule attitude raisonnable aurait été de durcir la réforme à chaque action syndicale qui fragilise la SNCF. La grève est un droit, le durcissement des propositions de l’employeur en est un autre !

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Il alla crier famine Chez l’Argirc-Arrco sa voisine, La priant de lui donner Quelques sous pour financer son déficit,

« C’est pour la solidarité », lui dit-il.

L’Agirc-Arrco n’est pas prêteuse ; C’est là son moindre défaut.

« Que faisiez-vous au temps faste ? » Dit-elle à ce quémandeur. « Je dépensais à tout venant, pour de bonnes causes » « Vous dépensiez ! J’en suis fort aise. Eh bien ! empruntez... Poursuivre la lecture

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