Neymar ou les incongruités du monopole de la Sécurité sociale

Avec l’argent qu’il gagne, le joueur pourrait non seulement choisir les assurances et mutuelles les plus chères, mais il pourrrait même combler une partie du déficit de la Sécurité sociale.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Neymar ou les incongruités du monopole de la Sécurité sociale

Publié le 8 mars 2018
- A +

Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe

À part être un excellent et très connu joueur de football, le brésilien Neymar est un employé du club Paris Saint-Germain. Comme tous les employés, il reçoit une fiche de paye mensuelle sur laquelle figurent ses cotisations salariales, y compris celles pour la Sécurité sociale. C’est une obligation. Ce joueur qui gagne 3,1 millions d’euros par mois doit cotiser comme un simple smicard. Or, il vient de subir un accident, et il est considéré comme étant en arrêt maladie.

Malgré son opération qui se déroulera dans un pays étranger, la Sécurité sociale devra néanmoins lui rembourser presque 15 000 euros si son arrêt maladie (sa blessure) dure deux mois comme prévu. Les calculs sont simples, car les remboursements sont plafonnés : pas plus de 198,81 euros par jour, pendant les 28 premiers jours, puis 265,09 euros à partir du 29e jour.

 

Choisir son assurance privée

Avec l’argent qu’il gagne, le joueur pourrait non seulement choisir assurances et mutuelles les plus chères, mais il pourrait même combler une partie du déficit de la Sécurité sociale. Bien entendu, son employeur et lui-même cotisent, mais la situation démontre les absurdités du système : un joueur millionnaire est obligé de prendre la même assurance qu’un smicard et, en cas de maladie, il est remboursé selon les mêmes critères que ce dernier, mais sans percevoir la même somme.

Dans d’autres pays comme l’Allemagne, ceux qui gagnent au dessus de 4000 euros par mois peuvent choisir une assurance santé privée. Et c’est à eux de faire le tri parmi les offres possibles. L’ouverture à la concurrence d’un monopole, et la liberté de choisir corrigeraient ces absurdités et pourraient améliorer la situation financière.

Les charges sociales françaises qui pèsent sur les salaires sont parmi les plus élevées du monde, de l’ordre de 80 % du salaire net, quand dans de nombreux autres pays développés elles sont de deux à trois fois inférieures.

Nous dépensons 10 points de plus en protection sociale que la moyenne des pays de l’OCDE, pour un bénéfice moindre (33,4 % du PIB contre 22 % pour l’OCDE) ! Et, malgré les cotisations de Neymar, les ressources de la Sécurité sociale ne proviennent des cotisations que pour 64 %, le reste étant procuré par la fiscalité et notamment de la CSG pour 16,2 %. Joueur millionnaire ou pas, laissons aux individus la liberté de prendre l’assurance santé qu’ils veulent.

Sur le web

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • « ceux qui gagnent au dessus de 4 000 euros par mois peuvent choisir une assurance santé privée »
    Ouh l’horrible santé à 2 vitesses ! Vilain turbolibéral !
    En fait les riches s’en foutent puisque, par définition et à l’exemple de Neymar, ils ont les moyens de choisir. Ceux qui auraient le plus à gagner d’une libéralisation complète du système de santé sont ceux qui aujourd’hui n’ont pas ces moyens et doivent se contenter du service minimum de la sécu. Les « sans-dents » quoi.

    • @ Synge
      Non, il n’y a pas de scandale!
      Dans la « sécu » (obligatoire) le remboursement des soins est incomplet pour décourager la surconsommation.
      La « complémentaire » (« libre ») complète le remboursement et la CMU peut remplacer la complémentaire.
      Donc le « 2 vitesses » existe déjà!

      En Allemagne, est-ce que les > 4000 € continuent à cotiser au système général (solidarité conservée) ou leurs cotisations échappent-elles au système général, ce qui changerait bien l’objectif du système … et sa pérennité?

      • S’ils font le choix du système libre, les cotisations restent à la mutuelle. Bien entendu, ils ne peuvent revenir facilement dans le giron étatique.

        • @ MichelC
          Dans ce cas, il devrait y avoir une tendance sélectionnant les moins nantis dans le système général, possible si la gestion est saine.

  •  » dans d’autres pays comme l’Allemagne  » ……oui mais voilà , nous sommes en France , avec son cortège d’absurdités notamment en ce qui concerne l’économie de ce pays ;

  • Hors sujet, le choix d’une assurance complémentaire est depuis longtemps réalité.

  • Je crois qu’avec un salaire de 3,5m€/mois il comble déjà largement le déficit de la sécu.S’il n’y avait que ce type de salariés la sécu gagnerait du pognon et pas qu’un peu

  • ce que je ne comprends pas c’est pourquoi il est remboursé (même s’il cotise) alors qu’il se fait soigner hors de France? …soit dit en passant ils ont trop payés,le foot ça reste l’opium du peuple et les français sont très cons.

    • euh… sauf à penser que la secu serait une forme de protectionnisme pour le secteur de santé français…où est le problème? comme si nos médecins n’avaient pas assez de boulot…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mardi 27 février, Florian Grill, le président de la Fédération française de rugby, menaçait de délocaliser les matchs du XV de France hors du Stade de France à l'occasion d'un entretien à l'AFP. Le bras de fer entre la mairie de Paris et le PSG au sujet du Parc des Princes avait, lui aussi, connu un nouveau rebondissement le mois dernier : l’adjoint écologiste à la mairie de Paris, David Belliard, ne souhaitait pas le voir vendu au Qatar. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi s’en était ému, accusant à demi-mot la mairie de Paris de racisme.... Poursuivre la lecture

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Ce qui se passe aujourd'hui sur le plan sportif en Arabie, en général, et en Arabie Saoudite, plus particulièrement, doit retenir l'attention. Il est gros d'importants changements sociopolitiques futurs, même si leurs manifestations se limitent pour l'instant au plan sportif.

C'est que les transformations radicales sont comme la lave d'un volcan qui met du temps avant l'éruption spectaculaire. Longtemps, elles agissent en un silence apparent qui n'est pas moins déterminant dans les entrailles de ce qui ne serait qu'une centralité soute... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles