Statut des cheminots : Terminus sur les rails de l’hypocrisie ?

Le 22 mars 2018 tout le monde devrait descendre dans la rue pour demander la fin des régimes spéciaux qui appauvrissent l’essentiel de la population pour le bien être d’une minorité.

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Statut des cheminots : Terminus sur les rails de l’hypocrisie ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 mars 2018
- A +

Par Robin Deschamps.
Une tribune du Parti libertarien français

Le 22 mars les cheminots vont descendre dans la rue pour protéger leurs acquis sociaux. S’ils font cela c’est parce que ce statut leur est favorable, si ce statut est favorable pour un groupe, il est forcément défavorable pour un autre groupe…

Or, les avantages de leur régime sont financés essentiellement par ceux qui n’en bénéficient pas.

Il ne faut pas croire que les systèmes de protection sociale des régimes spéciaux s’autofinancent et fonctionnent en circuit fermé. En fait ils sont semi ouverts : ils laissent bien entrer l’argent des autres systèmes mais le gardent pour eux.

Pour ne s’intéresser qu’aux systèmes de retraite des régimes spéciaux  qui me semblent être les plus grosses bombes à retardement, les cotisations payées mensuellement par les membres sont augmentées de façon parfois significative par une quote-part payée par l’État (jusqu’à plus de 140% !). Ce n’est pas le cas pour d’autres, comme par exemple les professions libérales, qui jouent le rôle d’employeur et d’employé et qui sont seules pour payer.

Pour résumer, une profession indépendante va payer beaucoup pour avoir une retraite faible, c’est particulièrement sensible pour certains groupes car le régime des retraites par répartition ne leur est pas forcément favorable. Ceux qui le peuvent pourront tenter de se créer une retraite complémentaire par capitalisation.

On peut déjà considérer que sur le plan du retour sur cotisations (obligatoires !), il existe une injustice sociale : les citoyens ne sont pas traités de la même façon. Pire ! L’État prend de l’argent sous forme d’impôts, de taxes, de contributions sociales… qu’il redistribue à discrétion aux régimes spéciaux.

D’autre part, les régimes spéciaux permettent de partir en retraite plus tôt. Tout le monde a entendu parler des conducteurs SNCF mais ils sont loin d’être les seuls, les militaires, par exemple, partent tôt également…

Un autre système permet de valoriser le montant des retraites, les augmentations de salaires, variations de points d’indice, qui vont bonifier la rente des régimes spéciaux.

Bref, le montant des retraites du secteur public est bien supérieur à celui des retraites du secteur privé, avec, de surcroit, des salariés du public partant en retraite souvent plus tôt que les autres, et en cotisant moins, et moins longtemps.

Cela suffit pour expliquer l’attachement aux régimes spéciaux

Le discours des syndicats peut surprendre, qui appelle le secteur privé à manifester en lui faisant croire que la fin de leurs avantages de régimes spéciaux est le début d’un recul social à venir pour les autres secteurs.

En fait, le 22 mars 2018 tout le monde devrait descendre dans la rue pour demander la fin des régimes spéciaux qui appauvrissent l’essentiel de la population pour le bien être d’une minorité.

J’ai parlé de bombe à retardement : il est seulement question, aujourd’hui, de ne pas renouveler ce système dispendieux pour les futurs agents, ce qui est bien, mais les avantages de cette minorité coûtent cher… Ces aberrations nées après guerre continuent à peser sévèrement sur notre économie et à augmenter le déficit de l’état… Combien de temps encore ?

 

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Créer un compte Tous les commentaires (16)
  • « Un statut favorable pour un groupe est forcément défavorable pour un autre groupe ». Alors parlez-nous des parlementaires, dites-nous tout sur leurs privilèges exorbitants. Parlez-nous des journalistes, parlez-nous des médecins qui font payer leur sécu par les patients, parlez-nous des agriculteurs qui thésaurisent, ont des biens à ne plus savoir qu’en faire et qui vendent leur terrains pour la construction des éoliennes. Parlez-nous des actionnaires, des rentiers, ceux qui ont des déductions fiscales en achetant des appartements et que dire des gens mariés qui du jour au lendemain bénéficient d’avantages uniquement après avoir dit « oui » au maire de leur commune ? Et tous ces maires justement qui cumulent des fonctions. Bref quand vous aurez « cassé » les cheminots vous aurez encore du pain sur la planche.

    • Raison de plus pour commencer tout de suite et y aller franco.

    • C’est marrant. Ou pas.

      Vous voyez tous les supposés avantages d’une situation, mais pas les inconvénients qui vont bien avec.

    • Et donc ? Les avantages des uns justifieraient ceux des autres ?

      Au passage pour les actionnaires, la petite différence est que ces dernier s’ils perdent leur argent suite à de mauvais investissement, ils se retrouvent sans rien, pas de filet de sécurité ou autre ! Et inversement s’ils gagnent => case impôts !

  • L’article commence mal :  » si ce statut est favorable pour un groupe, il est forcément défavorable pour un autre groupe… »
    Ca mériterait d’être étayé, parce que justement non, ça n’est pas « forcément » défavorable à d’autres.

    Ca n’est défavorable que lors qu’un autre groupe est lésé, comme le cas du statut des cheminots financé par l’argent public.
    Par contre, le cas d’avantages fournis par une entreprise à ses salariés et financés par l’entreprise elle même n’est défavorable pour aucun autre groupe.
    Personne n’est privé d’une ressource pour financer des avantages.
    Au contraire, c’est la performance de l’entreprise et de ses salariés qui finance, en une sorte de « juste retour » des choses.

    Donc merci de ne pas mettre dans le même panier ceux qui travaillent, construisent et obtiennent des choses par leur mérite,
    et les jaloux qui détestent que d’autres aient plus qu’eux et considèrent que ça leur donne le droit d’exiger de détruire ce que les autres ont gagné par leur travail.

    • Merci de votre commentaire ! C’est exactement cet argument que j’utilise lorsque que critique le régime de la SNCF. Le problème n’est pas le fait qu’ils partent plus tôt à la retraite, que cette dernière soit calculée sur les 6 derniers mois, etc. c’est que d’autres personnes, en dehors de l’entreprise concernée, doivent financer ces avantages. Si l’état ne mettait pas tous les ans environ 3Mds€ pour équilibrer le régime de retraite, je ne trouverais rien à dire.

    • @ AxS
      « Par contre, le cas d’avantages fournis par une entreprise à ses salariés et financés par l’entreprise elle même n’est défavorable pour aucun autre groupe » sauf si le capital (les actionnaires) n’est pas récompensé de ses investissements dans l’outil ou l’amélioration de la productivité!

      • @Mikylux

        Mais dans ce cas là, le problème resterait « interne » à l’entreprise, le soucis est si quelqu’un d’extérieur devrait mettre de l’argent pour rééquilibrer l’ensemble.

  • La seule et unique raison pour laquelle le régime des retraites SNCF est profondément déficitaire, c’est que les effectifs de cheminots actifs ont fortement diminués (450000 à la création du statut, 150000) aujourd’hui.
    Dans l’absolu, il n’est pas anormal de s’attaquer au statut des cheminots ou autre régime spécial. Le problème c’est de faire croire que cela va redresser la situation de la SNCF, alors que des points beaucoup plus importants (le pilotage stratégique de l’Etat et des collectivités, avec son principal corolaire le maintien des petites lignes) sont d’emblée écartés de la réforme proposé par le gouvernement

    • S’il y avait trois fois plus de cheminots, lesquels font faire des pertes abyssales à la SNCF avant que le contribuable ne les comble, le contribuable devrait combler bien plus de pertes et bien plus de retraites. Vous faites comme si plus de cheminots actifs gagnaient de quoi payer les retraites de ceux qui sont partis, ça n’a pas de sens.

      • Oui enfin tout de même, les pertes de la SNCF ne sont pas que du fait des cheminots.
        Il y a aussi (et surtout ?) l’incurie des décideurs irresponsables, qui ont pris les décisions stratégiques ces dernières décennies…

        • @ AxS
          « les pertes de la SNCF ne sont pas QUE du fait des cheminots »
          ne dit pas que
          « les cheminots ou leur statut ne sont pour rien dans les pertes »!

        • Si les cheminots faisaient tout pour satisfaire le client, arriver les trains à l’heure, et avaient des carrières qui ressemblent à celles du secteur privé, et que malgré cela la SNCF faisait des pertes, on aurait alors d’excellents arguments pour changer les décideurs irresponsables (dont un certain nombre sont néanmoins aussi des cheminots).
          Vu hier sur les palissades qui sont apparues et condamnent l’essentiel de ma gare : remise en peinture — remplacement des panneaux d’affichage — février à juin 2018. 5 mois pour peindre un hall et changer des afficheurs, ça ne choque personne à la SNCF ?

  • Le statut des cheminots est devenu un privilège hors du temps actuel mais s’il est couteux pour la SNCF et les contribuables, il n’est qu’une partie de la dette abyssale du Chemin de Fer Français. C’est aussi et surtout la folie furieuse de nos chers (dans le sens très onéreux) politiciens qui ont tout misé sur le TGV en oubliant les autres technologies (comme le système pendulaire) !
    La suppression d’une partie des avantages, retraites au même âge que tous mais possibilité pour ceux qui ne peuvent plus rouler ou ne veulent plus de se recycler sur un poste fixe pour les conducteurs se sont en principe des techniciens (donc, en principe, pas de problème)…

  • « Le 22 mars 2018 tout le monde devrait descendre dans la rue pour demander la fin du capitalisme qui appauvrit l’essentiel de la population pour le bien être d’une minorité. »
    .
    Je suis toujours étonné qu’ici votre révolte sois partiale…….
    En pareil cas, la conservation des acquis des cheminots vaut autant que la conservation des acquis des capitaleux.
    Capitaleux et cheminots vivant sur le dos des autres, comme tout le monde d’ailleurs au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, toujours amusant aussi ce nivellement par le bas des droits sociaux.
    Où cela doit il s’arrêter selon vous ?
    Les riches ne le sont pas autant qu’ils le devraient ?
    pourquoi engraisser les cheminots vous parait insoutenable aujourd’hui ?
    .
    Une remise à plat de tout tout le système (capitalisme compris) me paraîtrait bien plus honnête et salutaire, qu’ un pic a gauche, un pic a droite….

  • Les commentaires sont fermés.

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