Idée reçue : « Une baisse d’impôt est un cadeau fait aux riches »

Lorsque l’État réduit un impôt, il ne fait rien d’autre que relâcher légèrement la bride par laquelle il vous tient en laisse. Il ne la détache pas.

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Idée reçue : « Une baisse d’impôt est un cadeau fait aux riches »

Publié le 5 mars 2018
- A +

Par Eddie Willers.

La cote de popularité de notre président commence à légèrement s’effriter du fait notamment de l’enclenchement d’une série de réformes. Celle qui agite les Français en ce moment vise à modifier les conditions du statut de cheminot. Or nous voyons fleurir ici et là des commentaires disant peu ou prou qu’il est scandaleux de s’en prendre aux pauvres cheminots alors que dans le même temps, avec la réforme de l’ISF, Emmanuel Macron aurait fait un « cadeau » aux plus riches.

Cette analyse oublie un aspect pourtant essentiel du fonctionnement de l’État : il n’a pas d’autre argent que celui qu’il vous prend.

L’argent des impôts est le fruit de votre travail

Que penseriez-vous d’un cambrioleur qui vous prendrait votre télévision, votre ordinateur et 200€ en liquide et qui vous rendrait 100€ le lendemain ? Il vous aurait quand même pris une télévision, un ordinateur et 100€.

Les 100€ ne sont donc pas un cadeau puisque la personne qui vous les rend ne les a pas acquis des fruits de son propre travail ou d’un échange volontaire. L’État a par essence le monopole de la violence physique légitime, ses revenus proviennent donc de l’exercice de cette contrainte. Vous n’avez pas le choix de payer vos impôts, si vous ne le faites pas, l’État vous confisquera vos biens et pourra potentiellement vous priver de votre liberté en vous plaçant en prison.

Lorsque l’État réduit un impôt, il ne fait rien d’autre que relâcher légèrement la bride par laquelle il vous tient en laisse. Il ne la détache pas .

C’est d’abord votre argent

D’autre part, la notion de « cadeau fiscal » suppose que toute richesse créée dans ce pays devrait naturellement revenir à l’État. Dans sa grande bonté, celui-ci, en laisserait un peu au secteur privé pour la paix sociale.

Cette vision est profondément totalitaire puisqu’elle revient à dire que tout doit revenir à l’État, ce qui ne correspond à rien d’autre que la définition même du fascisme par son fondateur Benito Mussolini : « Tout dans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État ».

À force d’être dévoyé tous les jours, nous avons perdu le sens réel du terme « fascisme » et oublié que l’État ne devrait prélever que le strict minimum pour son fonctionnement, restreint à des fonctions régaliennes. La situation normale d’une société devrait être l’échange volontaire et non pas le prélèvement arbitraire coercitif.

Une petite partie des Français paie l’impôt

Enfin, je terminerai en disant qu’utiliser le terme « cadeau fiscal fait aux riches » méconnait les mathématiques. Une baisse d’impôt bénéficie en premier lieu… aux personnes qui en paient ! Or ce pays a fait le choix depuis plusieurs années de faire peser la levée de l’impôt sur le revenu à une base toujours plus faible de Français qui sont donc également les plus riches.

Cette situation n’est pas souhaitable car elle les déresponsabilise vis-à-vis du fonctionnement de l’État. Mieux vaudrait une flat tax où chacun contribuerait, même symboliquement à un même niveau de ses revenus. Une baisse d’impôt serait alors de fait, partagée par tous et chacun contribuerait de façon équitable (en %) au budget de l’État.

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  • Mieux encore , que les gens payent un impôt inversement proportionnel à leur revenu, ce qui est logique et rationnel car les riches contribuent déjà plus à la l’économie que les autres, pourquoi devraient ils être pénalisés ?
    Ainsi grâce au ruissellement même les plus pauvres bénéficieraient de cette mesure dans l’économie réelle.
    Voilà qui inciterait tout le monde à gagner plus pour payer moins d’impôts.
    Nous serions ainsi une nation de warrior compétitifs qui en plus drainerait toutes les fortunes du monde grâce à ce non-impôt révolutionnaire.
    Aider les riches c’est aider les pauvres, il n’y a que les socialo pour ne pas comprendre.
    Franchement, où est la faille ???

    • Le principe est séduisant, mais la faille est dans les détails. Le ruissellement, ça n’existe pas en tant que tel. La richesse est un concept fourre-tout qui mêle épargne improductive et gaspillage des ressources avec investissement efficace et dépenses bénéfiques. Néanmoins, c’est bien ce que font certains pays comme l’Irlande, avec un grand succès. Les Français, obnubilés par l’uniformité aveugle et l’égalitarisme, ne veulent pas pour le moment des rescrits fiscaux et autres inégalités de traitement qui concrétiseraient les différences entre bonne et mauvaise richesse. Peut-être qu’en les éduquant ?

    • Troll détecté.

    • « Aider les riches c’est aider les pauvres »
      C’est bien une réflexion de constructiviste. Je rappelle que les impôts servent à payer les contributions communes et non pas faire de l’ingénierie sociale. L’impôt doit être neutre et réparti à raison de la faculté des citoyens.

      • @gillib
        « L’impôt doit être neutre et réparti à raison de la faculté des citoyens. »
        Oui, et pour ceux qui n’ont pas compris le sens du mot « raison » en 1789, cela signifie « proportionnellement », on dirait aujourd’hui « flat tax ».
        Quant à « faculté » qu’on retrouve dans « facultatif », cela restreint à imposer les seules ressources qui excèdent l’indispensable.
        Autrement dit la « flat tax » s’entend au delà d’un abattement qui respecte le minimum vital de chaque contribuable.
        Notre Constitution interdit sans ambigüité tout impôt progressif (et aussi tous droits de succession) mais qui s’en soucie?

        • @mc2
          Bonsoir,
          « Art. 13. Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. » DDHC 1789

          « Notre Constitution interdit sans ambigüité tout impôt progressif (et aussi tous droits de succession) mais qui s’en soucie? »
          Nulle part est écrit dans la Constitution que la DDHC en est un texte fondateur. Aucun des 17 articles de la Déclaration n’est respecté, et l’avertissement du préambule est tout simplement oublié.
          Notre pays n’a pas de Constitution au sens de l’article 16 :
          « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. »

    • Les socialos se foutent des pauvres! La seule chose qui les intéresse c’est le pouvoir, d’où cette démagogie extrémiste. Tout cela pour profiter des avantages qu’il offre: voler le peuple!

    • @leham
      Bonsoir,
      « Mieux encore , que les gens payent un impôt inversement proportionnel à leur revenu »
      N’est-ce pas déjà le cas avec les niches fiscales réservées aux copains ?

      10% de x€ c’est de la proportionnalité. 10% de 20.000€ et 10% de 1.000.000€ demeurent 10%. Le montant en euro n’est pas le même, certes, mais il reste à chacun 90%. Les socialo-communistes pleurent sur le fait qu’il reste plus au riche après ponction, qu’au pauvre (900.000 contre 18.000). Pour qu’il reste 18.000 au riche, il en faut des pourcents : 98.2. Leur taux de prédilection est de 100% pour qu’il ne reste que 0 à chacun.

      « Nous serions ainsi une nation de warrior compétitifs qui en plus drainerait toutes les fortunes du monde grâce à ce non-impôt révolutionnaire. »
      Il y a déjà ce genre d’impôt révolutionnaire sur deux kilomètres carré : à Monaco.

    • @leham
      « un impôt inversement proportionnel à leur revenu »

      Ce que vous proposez me semble correspondre à ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui une « poll tax », ou cotisation fixe correspondant à un droit de vote (le taux d’un tel impôt est en effet inversement proportionnel au revenu).
      A première vue, cette règle applicable à toute association peut sembler juste mais il ne faut pas perdre de vue que la contribution de chacun est censée financer l’ordre public (police, justice) protégeant entre autres le droit à la propriété: l’impôt est en quelque sorte une prime d’assurance dont on peut comprendre qu’elle soit proportionnelle à la valeur de ce que l’on possède. C’est en tous cas l’option raisonnablement retenue par la DDHC1789 qui est le socle (non respecté) de notre Constitution.
      La structure fiscale socialiste qui nous opprime avec la complicité perverse du Conseil Constitutionnel n’est rien d’autre qu’un dispositif d’achat des suffrages de cette majorité des électeurs heureuse de ne rien contribuer, financé par la spoliation d’une minorité « injustement chanceuse » qui n’a d’autre issue que l’évasion.
      Résultat: la droit à la propriété est caduc, la dette publique est insolvable, la fonction régalienne (seule justification de l’impôt) est en perdition (police, justice, défense).
      Mais les français continueront à voter pour l’égalité dans la ruine.

  • Juste pas juste…l’impôt n’a pas d’utilité économique ni pour les pauvres ni pour les riches..ni pour l’état, en fait il ne sert qu’à faire de la répression financière , culpabiliser..c’est un instrument de torture pour justifier l’existence de l’état….la répression routière n’a jamais amélioré la circulation ,punir les riches n’a jamais enrichi personne , bien au contraire.

  • La gauche communique mieux que la droite et les libéraux. Faire de la com de gauche est assez simple, on fait appel aux sentiments tandis que les libéraux doivent faire appel à la raison………Le combat est innégal.

    • Les libéraux peuvent faire appel à l’ego:
      L’Etat vous prend pour des imbéciles. Il pense que vous n’êtes pas capable de …
      L’Etat pense qu’il dépense votre argent plus intelligemment que vous.
      L’Etat pense que vous êtes radin.
      Etc…

    • @Bernard
      Le combat majeur que les libéraux ont pour l’instant perdu n’est pas avec la gauche.

      La gauche n’a pas grand chose à proposer alors elle s’emploie à exciter l’envie. C’est assez facile.

      Les libéraux font surtout appel à la confiance (en soi, en autrui, en l’avenir) qui dépend des qualités personnelles de chacun. C’est plus exigeant, mais cela en vaut la peine puisque c’est plus gratifiant. Par conséquent, chacun serait naturellement plus porté à écouter les sirènes libérales que les sirènes de l’envie.

      Sauf que le capitalisme de connivence décourage toutes les bonnes volontés et suscite l’aversion du libéralisme avec lequel il a l’art de se confondre.

      C’est pourquoi, les libéraux auraient intérêt à s’attaquer prioritairement au capitalisme de connivence pour s’en démarquer et l’éliminer afin de sortir de la confusion qui les fait passer pour ce qu’ils ne sont pas.

      Là le combat est effectivement inégal, car s’attaquer à un tel adversaire est titanesque, mais quand on n’a pas le choix et qu’il faut mener un combat, autant ne pas se tromper d’adversaire.

      Parce que, s’en tenir à combattre la gauche quand on est libéral, c’est un peu comme chercher sa clé sous le réverbère, c’est facile, mais ce n’est pas plus efficace qu’un coup d’épée dans l’eau. Par contre, réduire, ne serait-ce qu’un peu le capitalisme de connivence, cela permettrait de retrouver le sens du libéralisme.

  • La France a créé le système fiscal le plus opaque, stupide et rempli d’effets négatifs. Comment systématiquement attaquer les privatisations, demander à l’État de combler les déficits des entreprises publiques et des régimes sociaux et refuser dans le même temps d’étendre l’assiette fiscale à une plus grande partie de la population, ou d’entreprendre toute réforme du secteur public ou de la sécurité sociale ? Comment prétendre défendre le système de retraite par répartition, vouloir travailler moins et refuser toute forme de capitalisation ? La France aurait trouvé la réponse miracle : il y a de l’argent, il suffit de s’attaquer aux riches, ponctionner les marchés financiers et taxer la spéculation.
    Émile Zola, peu soupçonnable de sympathie libérale, observa un jour : « Je suis en train de travailler à un roman, L’Argent (…) Je prendrai comme position que la spéculation est une bonne chose, sans laquelle les grandes industries du monde s’éteindraient, tout comme la population s’éteindrait sans la passion sexuelle. Aujourd’hui les grognements et grommellements émanant des centres socialistes sont le prélude à une éruption qui modifiera plus ou moins les conditions sociales existantes. Mais le monde a-t-il été rendu meilleur par notre grande Révolution ? Les hommes sont-ils en quoi que ce soit en réalité plus égaux qu’ils ne l’étaient il y a cent ans ? Pouvez-vous rendre tous les hommes également heureux ou également avisés ? Non ! Alors arrêtez de parler de l’égalité ! La liberté, oui ; la fraternité, oui ; mais l’égalité, jamais ! »

  • « Lorsque l’État réduit un impôt, il ne fait rien d’autre que relâcher légèrement la bride par laquelle il vous tient en laisse. Il ne la détache pas. »
    lorsque l’état annonce urbi orbi qu’il allège un impôt c’est pour vous en barboter, ni vu ni connu, 5 fois plus en taxes nouvelles … avec un mode de calcul à faire attraper une bonne migraine au meilleur des mathématiciens … Crédibilité des annonces = 0

    • D’ailleurs en France le meilleur des mathématiciens soutient allégrement le gouvernement. Laurent Schwartz doit se retourner dans sa tombe…

      • j’espère que villani ne tardera pas à comprendre qu’il s’est complètement fourvoyé.
        il aurait mieux fait de se cantonner aux mathématiques, plutôt que de s’abaisser ainsi.

  • « Cette analyse oublie un aspect pourtant essentiel du fonctionnement de l’État : il n’a pas d’autre argent que celui qu’il vous prend. »

    N’a-t-il pas des actifs qui rapportent ? Actions permettant de bénéficier de dividendes, etc ?

    Bon j’imagine que leur part dans le total perçu ne doit pas être importante, sinon nous aurions beaucoup moins d’impots.

    • @AxS
      Bonjour,
      « N’a-t-il pas des actifs qui rapportent ? Actions permettant de bénéficier de dividendes, etc ? »
      Si, l’Etat est actionnnaire majoritaire de la S.N.C.F, par exemple, et touche des dividendes. Cependant l’Etat n’investit pas « SON » argent, il n’en a pas, il investit le nôtre. Comme le ferait un fond de pension. A la différence que celui qui confie son argent à un fond de pension perçoit des intérêts, quand le gestionnaire n’est pas mauvais, et perd son investissement quand celui-ci se plante. Les contribuables ne perçoivent jamais les intérêts, s’il y en a, et ne raquent que pour éponger les pertes. (à hauteur de 2000 milliards€)
      L’Etat est aussi capable de demander son « dû » même quand il n’y a pas de gain, profit. Il a perçu des intérêts à la S.N.C.F alros que celle-ci est dans le rouge.

      • J’avoue qu’en posant mon commentaire je pensais au fonds souverain de Norvège, comme exemple d’actif possible pour un état.
        … très loin d’être applicable à notre cher état, j’en conviens…

      • Pardon pour le double post.
        Ça amène une autre question : un état peut-il vraiment être un « bon » gestionnaire d’actif et – rêvons un peu – autonome ?
        Ou est-il condamné à racketter la population et à se perdre en inefficacité ?

        • Gestion d’actif ou racket fiscal? L’un n’exclut pas l’autre. Par exemple, en France l’IFI est une tentative pour jouer sur les deux tableaux. C’est à la fois une expropriation qui vise à rendre l’Etat bénéficiaire de la gestion des actifs dont sont spoliés les particuliers, et c’est un racket puisque c’est une spoliation arbitraire du fait du Prince, par la force et sans contrepartie.

          L’Etat peut-il devenir autonome en procédant à ce type de racket pour s’approprier les actifs des particuliers? Ce faisant, il passe en mode dictature. Une dictature est-elle encore un Etat? Tout au plus un Etat en sursis. Que vaut l’autonomie d’une dictature? Sa peau ne vaut pas chère.

  • Des actifs qui rapportent? La SNCF, par exemple?

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