Démocratie, liberté d’expression, fake news : 2500 ans de cohabitation

Une défense réelle de la démocratie libérale serait d’abolir plutôt les lois liberticides qui s’accumulent contre la liberté d’expression, y compris d’ailleurs celles inusitées qui prétendent lutter contre les fausses nouvelles.

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Démocratie, liberté d’expression, fake news : 2500 ans de cohabitation

Publié le 14 février 2018
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Par Daniel Tourre.

Lorsque l’anglicisme fake news (fausse nouvelle) est apparu, on se doutait bien que, tôt ou tard il allait être utilisé pour une nouvelle loi liberticide sur la liberté d’expression.

Emmanuel Macron ne nous a pas déçus. Sans que rien ne l’exige, sans qu’aucune demande n’émane ni des citoyens, ni des journalistes, il a annoncé lors de ses vœux, une loi destinée à protéger «la démocratie libérale ». La raison évoquée est intéressante car elle s’appuie sur un point sensible : la relation entre la démocratie et la liberté d’expression.

Les arguments en faveur de la liberté d’expression

On classe traditionnellement les arguments en faveur de la liberté d’expression en trois grandes catégories :

  • une catégorie libérale : la liberté d’expression est un droit individuel, naturel indispensable à la réalisation de chaque vie humaine ;
  • une catégorie utilitariste : la liberté d’expression est nécessaire à la recherche de la vérité ;
  • et enfin une catégorie démocratique : la liberté d’expression est un processus indispensable à la démocratie.

L’argument démocratique est le plus limité, il n’est pertinent que pour un régime particulier et ne concerne que le débat politique mais il est le plus ancien, et compte tenu de l’importance de la démocratie dans la société moderne, le plus accepté sur l’ensemble du spectre politique.

Les arguments démocratiques ne s’opposent pas aux arguments libéraux ou de recherche de la vérité, même s’ils partent d’un autre point ; ils viennent se sur-rajouter pour le périmètre limité du débat politique dans une démocratie.

Athènes et la liberté d’expression

La langue des hommes n’est plus emprisonnée. Le joug de la force a été brisé : dès cet instant le peuple déchaîné exhale librement sa pensée. (Eschyle, Les perses, 472 av. J.-C)

Avec Solon puis Périclès, l’Athènes de l’ère classique (Ve siècle av. J.-C.) invente un concept qui a de l’avenir, le gouvernement du peuple par le peuple : la démocratie (de dêmos, le peuple et de kratos, le pouvoir).

Et loi des séries oblige, les Grecs en inventant la démocratie directe sont aussi obligés d’inventer une forme de liberté d’expression.

Comment débattre des problèmes de la cité – et trouver les meilleures solutions -, si les citoyens ne sont pas libres d’exprimer leur pensée et de débattre sans crainte ? Si la déférence à une hiérarchie sociale empêche les solutions optimales d’être connues publiquement ?

Cette liberté d’expression politique n’est donc pas vue, comme elle le sera plus tard, comme une limitation du pouvoir politique sur les citoyens, puisque les citoyens et le pouvoir politique pour les Athéniens de Périclès sont une seule et même chose.

Elle n’est pas non plus vue comme un droit individuel, fondamental et inaliénable pour chaque personne, mais simplement comme une pratique indispensable dans le cadre de la démocratie directe, visant à la bonne gouvernance de la cité.

Avec l’Isêgoria (de Iso : « égalité » et de Agoraomai : « Parler devant une assemblée », l’égalité de parole dans le débat public donc) chaque citoyen pouvait se lever et prendre la parole devant l’assemblée (l’Ecclésia). Et le citoyen grec était bavard : il pouvait y avoir entre 200 et 300 discours à chaque session de l’assemblée, limitée par le Clepsydre, la fameuse horloge à eau.

L’expérience athénienne ne sera pas oubliée. Même lorsque sa taille (Moins de 300 000 habitants) comme sa radicalité (démocratie directe totale) éloignent sensiblement Athènes d’un État-nation moderne (des millions d’habitants et une démocratie représentative libérale), Athènes reste le point de départ de beaucoup de réflexions sur la démocratie et la liberté d’expression.

Idéal démocratique

La liberté d’expression est l’une des conditions d’un gouvernement légitime. Les lois et les politiques ne sont pas légitimes sauf à avoir été adoptées via un processus démocratique, et un processus n’est pas démocratique si le gouvernement a empêché qui que ce soit d’exprimer ses convictions sur ce que ces lois et ces politiques doivent être. (Richard Dworkin, Right to ridicule, Tribune nybooks 2006)

Dans l’idéal démocratique – et ses concepts de peuple souverain, gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple -, la liberté d’expression a trois fonctions.

La première fonction est de permettre au peuple d’être correctement informé des faits nécessaires à la bonne prise de décision. Lorsqu’un monarque a le pouvoir, il ne se fait pas censurer des informations ou des opinions, même inconvenantes ou pouvant être fausses, permettant de prendre les bonnes décisions.

Lorsque le peuple a le pouvoir, on ne voit pas comment il pourrait faire ce même travail avec des informations tronquées ou limitées. Les informations connues de l’orateur doivent être disponibles pour exercer le pouvoir.

Ici, la liberté d’expression n’est pas au service de l’orateur, bien que ce soit lui qui s’exprime, la liberté d’expression est au service du public qui écoute : il a besoin des connaissances non censurées de l’orateur ou, lorsque l’avis de cet orateur est contesté, des réfutations de ses adversaires. La liberté d’expression est ici une liberté d’entendre.

Ces informations n’ont d’ailleurs pas à être toujours exactes, elles peuvent être même volontairement inexactes, mais cela ne justifie pas que le souverain ne puisse pas les connaitre.

Le droit d’interpeller

Imagine-t-on un souverain interdit par ses conseillers d’accéder à des informations par crainte d’une manipulation, informations auxquelles les conseilleurs auraient par contre accès ?

Le souverain ne serait plus souverain, les vrais détenteurs du pouvoir seraient alors les conseillers, mystérieusement d’ailleurs protégés des effets de la manipulation. L’exercice du pouvoir exige l’accès à toutes les informations, y compris celles que des ennemis inventent, ne serait-ce que pour connaître et contrer ces adversaires.

La seconde fonction est de permettre au peuple de donner son avis. Puisqu’il détient le pouvoir, le peuple doit donner ses commandements, indiquer ses choix, critiquer ou poser ses questions, soit au personnel politique dans une démocratie représentative, soit à ceux chargés d’exécuter les tâches dévolues à l’État, un général d’armée, un architecte, dans une démocratie directe.

Là encore, le roi n’est pas censuré dans la conversation qu’il a avec ses ministres, le peuple doit avoir les mêmes privilèges pour gouverner. Si le peuple n’a pas la possibilité de questionner, d’interpeller, y compris rudement, ceux qui exécutent ses instructions, il n’a pas réellement le pouvoir.

La dernière fonction de la liberté d’expression est plus indirecte. Elle permet le débat entre citoyens. Débattre librement n’a pas seulement un intérêt dans la prise de décision et l’émergence de la meilleure solution pour la Cité.

Débattre librement a un intérêt dans le fait de débattre en lui-même. Le débat est d’abord une pédagogie du respect des autres citoyens, ils ne vous écouteront que si vous les écoutez, il est aussi une contrainte pour formaliser sa propre pensée afin de la rendre convaincante. Et il oblige à exercer son esprit critique.

De surcroît, le débat forge la citoyenneté et prépare l’acceptation de la décision commune, même pour l’avis en minorité. En démocratie, on ne peut pas exiger d’un citoyen qu’il obéisse à une loi s’il n’a pas pu avant exprimer son désaccord pour cette loi. Le débat ouvert à tous participe à la légitimation ensuite de l’obéissance des lois par tous, après un vote agrégatif où une majorité l’a emporté sur une minorité.

Ainsi, même dans l’hypothèse où la liberté d’expression n’aurait pas permis à la meilleure proposition de l’emporter, elle aura tout de même, via le débat, permis à la décision d’être acceptée par l’ensemble des citoyens, de légitimer cette décision, d’éviter la guerre civile.

Elle aura fait prendre conscience aux citoyens de leur appartenance commune à une Cité.

Censure et démocratie

La censure a perdu tous ceux qui ont voulu s’en servir, parce qu’elle rend le gouvernement représentatif impossible. (Chateaubriand, Discours du 5 juillet 1824)

Liberté d’expression (sur le périmètre politique) et démocratie sont donc profondément imbriqués.

Un partisan d’une aristocratie, méritocratique, propriétaire ou héréditaire, peut plaider pour limiter la liberté d’expression du peuple avec cohérence sur le domaine des idées politiques ; seule l’élite a le discernement nécessaire pour le pouvoir, seule elle a besoin de l’accès aux informations politiques pour l’exercer.

Par contre, même une démocratie totalitaire, qui ferait peu de cas des libertés individuelles dans la vie privée, serait obligée de conserver la liberté d’expression sur le périmètre de la gouvernance de la Cité, sous peine de perdre (aussi) son étiquette de démocratie pour celle d’oligarchie, d’aristocratie ou de tyrannie.

Un démocrate voulant censurer doit pouvoir expliquer pourquoi ce peuple assez sage pour disposer du pouvoir politique, même indirect, serait ensuite trop immature ou inconséquent pour écouter ou parler librement.

Ce peuple ainsi incapable de discerner le vrai du faux sur son mur facebook à tel point qu’il faille l’en protéger par des juges ou des technocrates, par quel miracle pourrait-il ensuite être capable de discerner la justesse d’un programme ou les compétences d’un candidat ?

Un même électeur serait donc capable de discerner si Emmanuel Macron peut disposer de l’arme nucléaire mais il ne serait pas capable de décider quoi lire sur un réseau social.

Cela ne signifie pas bien sûr que, même dans l’idéal démocratique, les démocraties ne doivent jamais mettre en place des restrictions à la liberté d’expression : diffamation, chantage, menaces, appel à la violence directe et immédiate, etc., il existe certaines raisons légitimes de protéger les individus ou les institutions.

Cela signifie que sur le plan des idées, en particulier politiques, un gouvernement démocratiquement élu qui cherche à limiter la liberté d’expression en campagne électorale sur le périmètre politique ne peut le faire que la main tremblante, son scalpel s’approche dangereusement de la moelle épinière qui fait sa légitimité.

Le pouvoir censeur doit répondre à la question : si cet électeur, qui t’a fait roi, ne peut même pas lire librement des messages politiques mensongers sans être trompé, est-ce raisonnable de lui donner le pouvoir te faire roi ?

Et s’il faut le protéger des fausses nouvelles, pourquoi ne faudrait-il pas aussi le protéger des astuces rhétoriques ? des sophismes ? de l’émotion ? des promesses électorales insincères ? Est-ce que les envolées lyriques volontairement floues d’un discours d’Emmanuel Macron, ou ses adversaires, en campagne sont vraiment beaucoup plus favorables à une délibération rationnelle qu’un troll russe postant une nouvelle inexacte sur facebook ?

De surcroit, les juges, les politiques ou les technocrates qui jugeraient de la véracité d’un contenu auraient un pouvoir inacceptable sur le débat des citoyens, qui porte justement sur l’action de ces juges, politiques ou technocrates.

Toutes ces questions théoriques se posent avant même de poser les questions sur les incroyables difficultés opérationnelles de l’identification d’une nouvelle fausse et la débauche de moyens à mettre en œuvre. Elles se posent avant même de poser les questions essentielles sur la neutralité et les compétences des hommes qui pourraient identifier les fausses nouvelles, et cela de façon équitable.

Et elles se posent en parallèle des objections libérales sur le droit des individus de s’exprimer ou de lire sans le blanc-seing du pouvoir politique.

La démocratie délibérative

Depuis 1970, le débat préalable comme composant essentiel de la démocratie a connu un regain d’intérêt considérable avec Habermas. Partant du constat que l’État s’occupe de plus en plus de sujets mais qu’il n’est contrôlé par le citoyen que par un mince filet d’élections et un flot de sondages, Habermas imagine une démocratie régénérée dans laquelle la parole des citoyens est remise à l’honneur.

C’est louable. Et cela tombe bien, les nouveaux outils des réseaux sociaux, blogs permettent une communication directe entre citoyens qui ne pouvaient exister auparavant que dans de toutes petites assemblées.

Et effectivement pour qu’un débat soit fructueux, des conditions doivent être remplies. Respecter ses interlocuteurs, assumer ses propres propos, se méfier des sophismes, s’intéresser aux sources d’une information, à la réputation de son auteur, refuser le mensonge, etc.

Mais il est impossible d’imposer, par la loi, à une société toute entière un règlement intérieur comme celui d’une assemblée ou une exigence de rigueur normée comme une publication scientifique. L’assemblée des citoyens est la société toute entière, ce n’est pas une assemblée aux membres limités ni une revue scientifique.

Exclure un type de propos politique sur le fond et sur la forme, c’est limiter le pouvoir du peuple de disposer de toutes les informations. C’est peut-être exclure des citoyens. C’est les priver de l’expérience d’être confrontés au mensonge, expérience nécessaire à la responsabilité et au discernement d’un citoyen adulte.

Un risque aussi vieux que la démocratie

Le fait que certains citoyens se laissent tromper par les fausses nouvelles est une réalité, tout comme ils peuvent se laisser tromper par la rhétorique, les promesses insincères, les sophismes ou l’émotion, mais ce n’est pas un argument valide pour censurer des fausses nouvelles.

C’est un risque inhérent à la démocratie avec des citoyens plus ou moins capables. Et c’est un risque aussi vieux que la démocratie. Il faut bien postuler le citoyen capable ou alors lui retirer son vote. La France a pu traverser 40 ans de guerre froide avec L’Huma chaque matin dans les kiosques mais l’urgence serait de protéger les Français des trolls poutiniens ?

Une exigence doit être portée par la pression sociale, par l’auto-discipline, par l’éducation, par l’expérience de chaque citoyen, par des décodeurs honnêtes, par des journalistes rigoureux, certainement pas par la prison ou l’amende ; ou pire, par une zone grise d’arbitraire mise en place par des sociétés privées contraintes par des technocrates illégitimes (CSA par exemple) ; ou des juges incompétents dans ce domaine.

Une lutte judiciaire ni libérale, ni démocrate

Quels que soient les gains ou les pertes immédiates, les dangers pour notre sécurité venant d’une censure politique sont toujours supérieurs aux dangers pour notre sécurité venant de la liberté politique. (Alexander Meiklejohn, Free Speech and Its Relation to Self-Government, 1948)

La censure souhaitée par Emmanuel Macron contre les fausses nouvelles est bien sûr profondément anti-libérale, mais elle n’est même pas démocratique. Elle est plutôt le signe d’un camp progressiste social-démocrate tétanisé par la montée des populismes de droite ou de gauche et qui montre qu’en matière de mépris des libertés ou même de l’idéal démocratique, il n’a pas tant de leçons que cela à donner.

Un camp qui se considère comme tellement légitime pour gouverner qu’il ne peut expliquer la victoire de Donald Trump ou du brexit autrement que par des trolls étrangers manipulant des citoyens idiots et ingrats. Un camp qui considère les autres, non comme des adversaires légitimes du pluralisme démocratique, mais comme des anomalies que des lois de circonstances doivent permettre d’affaiblir, au risque d’augmenter encore davantage la défiance généralisée.

Une défense réelle de la démocratie libérale serait d’abolir plutôt les lois liberticides qui s’accumulent contre la liberté d’expression, y compris d’ailleurs celles inusitées qui prétendent lutter contre les fausses nouvelles. Et faire confiance aux individus et aux citoyens pour mener le débat démocratique, y compris avec les nouveaux outils.

Oui, dans un débat démocratique tous les discours ne se valent pas. Oui, il faut aussi une exigence de véracité, d’honnêteté, de responsabilité pour une délibération juste. Oui, dans une démocratie la démagogie et la manipulation peuvent exister.

Cela a toujours été le cas, c’est le pire système à l’exception de tous les autres. Il faut vivre avec, ou assumer une autre forme politique : l’aristocratie ou l’oligarchie, en nous expliquant si possible en quoi ces autres formes politiques seraient exemptes de ces tares.

Cet article a été publié une première fois le 13 janvier 2018

 

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  • La France a toujours accepté que ses entreprises prennent le contrôle d’entreprises étrangères, jamais l’inverse. La France a pendant une bonne partie du XX) siècle, accepté sans broncher les « fake news  » du PC français – elle ne peut accepter les « fake news » étrangères.

    • La France je ne sais pas bien qui est ce ?
      Voulez vous parlez du gouvernement français ? Des représentants du peuple ? De l’ensemble des français ? L’ensemble de ses habitants ? Du mouvement En Marche ?

      Ensuite vous aimeriez que « La France  » utilise les mêmes procédés que les communistes. Le goulag c est pour quand pour ceux qui ne pensent pas comme vous ?

      • ?? Il n’y a dans le commentaire de Lucx aucun des propos que vous lui prêtez. Vous vous êtes levé du mauvais pied? :-))

        • si la france a accepté… c’est fallacieux.

          • Ben, on ne peut pas dire que les tombereaux d’assertions délirantes et autres mensonges éhontés desservis par un PC (sous téléguidage soviétique) lorsqu’il avait encore un certains poids politique en France, aient déclenché à l’époque des vagues d’indignations et de protestations à la fois de la part de la population, des gouvernants et des autres médias. Si ce n’est pas une acceptation…
            Il est vrai que le PC fait partie du « camp du bien », ceci expliquant cela sans doute.

  • quand les dirigeants n’arrivent pas à prendre les citoyens pour ce qu’ils aimeraient qu’ils soient ( des mougeons , moitié pigeon , moitié mouton ) quand ils estiment que leur magouille et leur mensonge ne sont plus à l’abris de la curiosité justifiée des citoyens , alors ils sortent le bâton …..

  • J’espère que la liberté d’expression inclut le droit de contester ce dogme de la démocratie.
    Le problème à mon sens est que l’intersection entre libéralisme et démocratie est vide ou presque: il faut hélas choisir l’un ou l’autre. La liberté d’expression, sauf population particulièrement bien instruite, ne garantit en rien que la raison puisse imprégner la majorité des électeurs d’une dose de bon sens suffisante pour assurer ne serait-ce que la survie de la nation.
    Tous les avis doivent être entendus et débattus, surtout ceux qui choquent (parce que la vérité est choquante), mais si c’est pour faire choisir les décideurs par une majorité aussi influençable que peu qualifiée on court au désastre face à une concurrence étrangère conquérante, oligarchique et techniquement plus apte que notre pathologie démocratico-socialiste bienpensante ne peut pas combattre.

    • @mc2
      Bonjour,
      « La liberté d’expression, sauf population bien instruite, ne garantit en rien… la survie de la nation »
      Couper l’information à tout un pan de cette nation, et la réserver donc, à une partie seulement, ne permet pas de la rendre plus instruite cette nation.
      « Tous les avis doivent entendus et débattus »
      Oui même ceux des trolls. Les trolls soit on ne les nourrit pas (« don’t feed the troll !) soit on les chasse.

      • Je vois que vous ne m’avez pas compris.
        Je ferai un effort pour être plus clair la prochaine fois.

        • @mc2
          J’ai peut-être compris que vous pensiez réserver la liberté d’expression à une part de la population. Soit. Pour qu’une population soit mieux instruite, quoi qu’il arrive il lui faudra avoir accès à l’information.
          «  »Toutes les fois que la tyrannie s’efforce de soumettre la masse d’un peuple à la volonté d’une de ses portions, elle compte parmi ses moyens les préjugés et l’ignorance de ses victimes. »
          Condorcet – 1743-1794″

  • admettons que les intentions de macron soit véritablement en faveur de la vérité.

    Comment savoir si une information est fausse sans l’exposer d’abord?

    Pourquoi miser sur l’intelligence des auditeurs et exposer les faits puis les analyser de façon logique pour prouver la fausseté ne serait plus de mise?

    Prenons les statistiques la majeure partie des analyses que nous faisons d’uns situation repose sur des statistiques et des corrélations autrement dit elle ne prouve que rarement les relations de causalité que l’analyse prétend mettre en avant et surtout rien de plus facile de prouver tel point ou son contraire par une utilisation de données partielles. sans parler de la possibilité d’omission volontaire. Sans parler de la conséquence inévitable de la négation de l’individu… si 76% des français mangent de la choucroute , vous mangez de la choucroute.

    Le monde est complexe et confus, et des gens comme macron ou les médias font comme tout le monde, ils préfèrent entendre une analyse qui les conforte dans leur choix idéologiques..

    • A mon avis M. Macron, quoiqu’énarque (mais par dépit), sait faire la différence entre corrélation et causalité.
      Mais les autres, et les français en général qu’on s’est bien gardé d’instruire sur le sens de ces mots pour pouvoir mieux les manipuler, continueront à se laisser berner par cette confusion si pratique pour leur faire gober n’importe quoi.

  • Brillante analyse ! Merci à l’auteur.

  • Les socialistes ont toujours été opposés à la liberté. Pourquoi Macron serait-il différent? Je signale depuis le début de la campagne présidentielle que c’est un socialiste caché derrière un masque modéré!

    • Votre disque commence à être rayé. Macron est un social-démocrate. Et il n’est ni pire ni meilleur qu’un social-démocrate de droite. Contrepoints n’est pas un site de droite, mais un site qui défend les idées de la démocratie libérale face aux assauts liberticides de la social-démocratie, qu’ils viennent des partis de gauche, de droite ou du centre.

      • @Raphaël
        Bonjour et bonne année,
        Macron est un socialiste. Les socialistes exècrent la démocratie. Ils accolent le terme « démocrate » pour se rendre plus légitmes et moins néfastes que ce que leur doctrine est en réalité.

  • « Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »
    « Art. 5. La Loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. »

    « Un même électeur serait donc capable de discerner si Emmanuel Macron peut disposer de l’arme nucléaire mais il ne serait pas capable de décider quoi lire sur un réseau social. »
    Voilà c’est ça. Nous n’avons de l’importance QUE pour les nommer rois, et leurs donner un tas de privilèges.
    « La censure souhaitée par Emmanuel Macron contre les fausses nouvelles est bien sûr profondément anti-libérale, mais elle n’est même pas démocratique »
    J’aurais écrit « et » au lieu de « mais », il n’y a à mon sens aucune opposition entre les deux.
    De plus, la censure mettra hors jeu les porteurs de messages différents de la « bien-pensance », grâce aux « juges » aux ordres et estampillés « camp du bien ».

    Couper les informations, cruciales dans n’importe quelle société, structure, a pour but l’affaiblissement de la société, et sa manipulation.
    Quand on est une personne libre, c’est en tant que personne libre qu’on choisit quoi écouter, quoi lire, quoi écrire.

    • C’est bien le but de cette opération. Il y a trop de contestation contre la doxa officielle, donc il faut museler. Ce n’est pas un hasard si Corinne Lepage a suggéré de traduire en justice tout climatoréaliste.

  • une hypothèse folle! Les journalistes feraient leur boulot au lieu de passer leur temps nous endoctriner (je ne cite personne la liste est trop longue) nous n’aurions peut-être pas envie d’aller respirer ailleurs, ne croyez-vous pas

    • @HAUTERIVE

      les politiques ont détourné les médias de leur fonction d’information pour s’en faire un instrument de propagande et de manipulation. Une simple extension de leur pouvoir octroyé au départ. Les gens n’ont aucune vigilance et se complaisent dans leur vie de victimes, se rendant hommage les uns aux autres à la moindre occasion.

  • Voici un exemple de manip une des plus réussies de ces 40 dernières années :  » le regroupement familial  »
    Ce sont des enfants et conjoint résidant à Calvi ou Pau par ex qui rejoignent mère ou père à Paris ou Brest par ex .
    L e trucage c’ est l’ amalgame entre déplacement in et hors frontières , très différents par ex  » l’Immigration familiale  » c’ est un ajout de population .
    Bon c’ est ancré dans les tetes comme leurs 30 G sacrés neuneus .
    MORILLE Alain

  • Le petit se prend pour Bonaparte, et espère devenir Napoléon.

  • La mise en place de la liberticides ne date malheureusement pas d’hier. Nous arrivons cependant aux sommets avec les fakes news. N’oubliez pas les contrôles routiers se sont considérablement renforcé depuis une petite quinzaine d’années, ne sommes nous pas encore dans un état d’urgence qui ne dis pas son nom, les taxes augmentent et limitent elles aussi les possibilités des citoyens. Il paraît assez évident que la médiocrité de nos politique est une des sources de ce genre de limitation, une personne limitée contrôle plus facilement d’autres personnes limitées voir totalement débiles. Nous basculons progressivement dans un état totalitaire de plus en plus dur qui limite tout par la loi et induit des instabilités de manière à empêcher les citoyens de reprendre le contrôle. Et pas de bol pour celui qui est pris dans la nasse législative…

  • Au lieu de rajouter une nouvelle loi de censure contre les « fake news », le parlement ferait mieux de supprimer celles qui existent déjà (lois Pleven, Gayssot et Taubira).

  • Article de qualité justement resservi.  » Les nouveaux outils » écrit l’ auteur , internet permettra un jour ici ou ailleurs le vote direct mieux que celui sur 1 jour on peut l’étendre sur 50 plus ou moins et pouvoir changer avant la date limite .
    Ce que l’auteur appelle démo libérale serait une alliance des 2 , possible que un des exemples en France serait « le don d’ organe « .
    La loi liberticide sur les squats devrait etre supprimée et remplacée de la meme façon ( ce serait plus compliqué du fait de couple en désaccord.

  • Les commentaires sont fermés.

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