« Une vie sans fin », de Frédéric Beigbeder

Le dernier roman de Frédéric Beigbeder pose la question de la finitude de l’homme.

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« Une vie sans fin », de Frédéric Beigbeder

Publié le 12 février 2018
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Par Francis Richard.

Le héros s’appelle Frédéric Beigbeder, comme l’auteur. Les personnages qu’il rencontre apparaissent sous leurs vrais noms.. Il a seulement changé les noms de ses proches pour ne pas les embarrasser.

C’est pourtant un roman. Mais ce n’est pas un roman de science-fiction, même si le narrateur fait quelques incursions dans l’avenir et qu’il mène une enquête scientifique sur celui de l’Homo Sapiens dont il pressent la fin.

BeigbederLe narrateur ne veut pas mourir. Il ne déteste pas la mort, il déteste sa mort. À défaut de vie éternelle posthume, en laquelle il ne croit pas, il souhaite sinon l’immortalité sur Terre, du moins d’y prolonger sa vie le plus possible.

De son état il est « animateur de disputes audiovisuelles et réalisateur de films satiriques ». Comme il vient d’être viré par sa chaîne de télé, il a tout son temps pour dresser un état de la science en matière de post-humanité.

C’est là que le roman devient reportage. Pour les besoins de la cause romanesque, à ce reportage se greffe cependant une histoire personnelle qui ressemble à celle de l’auteur, à quelques détails près, non négligeables.

Ayant dépassé la cinquantaine, la mort n’étant dès lors plus une abstraction pour lui, sa quête d’immortalité lui fait effectuer un tour du monde en famille pour connaître « toutes les procédures à accomplir pour [s’]éterniser ici-bas » :

  • lasérisation du sang
  • congélation de cellules
  • séquençage de génomes
  • ingestion de nicotinamide adénine dinucléotide
  • reprogrammation de cellules en cellules souches
  • transfusion de sang frais, etc.

En famille, car il emmène avec lui, à peu près partout, sa jeune femme, biologiste suisse, et leur bébé, sa fille d’un premier lit, collégienne parisienne, et même le robot japonais qu’il a offert à cette dernière pour lui tenir compagnie…

Lui seul est convaincu qu’une vie sans fin, c’est merveilleux. Sa femme trouve qu’à ce moment-là elle est sans but. « Si tu enlèves la mort, y a plus d’enjeu. Plus de suspense. » Mais il poursuit sa quête folle, tout en en mesurant le prix :

Le problème de la vie éternelle, c’est qu’elle a besoin de cambrioler le corps d’autrui…

Ce roman qui commence à Genève (qui « contient le mot « gène » dans son nom : bienvenue dans le pays qui a toujours voulu contrôler l’humanité »), se termine imprévisiblement, par une ironie de son destin, au Pays Basque qu’il aime :

Dans ce pays il pleut souvent, ce qui confère à chaque rayon de soleil l’allure d’un miracle…

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Michel Desmurget est l’auteur notamment de La Fabrique du crétin digital, ouvrage sorti en 2019. Docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, il s’appuie sur ses travaux, ainsi que sur de très nombreuses études approfondies qui ont été menées à travers le monde, pour mesurer l’impact de la lecture sur l’intelligence dès le plus jeune âge, et d’autres qualités humaines essentielles qu’elle permet de développer.

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François Kersaudy est un auteur, historien reconnu, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale et de l’histoire diplomatique. Auteur de De Gaulle et Churchill (Perrin, 2002), De Gaulle et Roosevelt (Perrin, 2004), il a aussi écrit une biographie de Churchill pour Tallandier, et une autre consacrée à Lord Mountbatten pour Payot. Il est aussi l’auteur d’ouvrages consacrés à l’Allemagne nazie.

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