Grands projets, grands travaux et grandes arnaques

Et si nous vivions un shutdown à la française ? Trois grands projets viennent d’être abandonnés ou retardés. Nous sommes sur la bonne voie !

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Grands projets, grands travaux et grandes arnaques

Publié le 25 janvier 2018
- A +

Par Simone Wapler.

Le crédit se fait plus cher. Notre pays va-t-il renoncer à ses rêves de grandeur ?

Notre-Dame-des-Landes n’est plus à l’ordre du jour. Tant mieux.

Il y a en Europe 460 aéroports régionaux. Un tiers se trouve en France et la majorité n’est pas rentable.

Nous n’accueillerons pas l’Exposition universelle en 2025 dont le financement (en principe privé) n’a pas convaincu le gouvernement qui note des « faiblesses » dans le modèle économique dans le « contexte de redressement de nos finances publiques ».

Je ne sais pas trop sur quoi se fonde notre Premier ministre pour estimer que nos finances publiques se redressent mais ne pas le creuser plus vite est déjà un progrès.

Sur la bonne voie

Déjà deux grands machins abandonnés, nous sommes sur la bonne voie. Des rumeurs circulent également concernant l’abandon du projet de TGV des Landes jusqu’à Bayonne.

Voilà que ce matin, on parle de retarder le métro du Grand Paris.

Cher lecteur de province, le Grand Paris est un réseau de super-métro. Le chantier paralyse la circulation parisienne depuis plus d’un an et vaut aux Parisiens plein de gros nuages carbonés.

L’adjectif « grand » est mérité, de quoi vous donner de grands frissons d’horreur :

« En 15 ans, on va doubler la surface du métro. Il n’y a pas eu un chantier d’une telle ampleur depuis la construction des villes nouvelles dans les années 1960. » Philippe Yvin, président de la Société du Grand Paris.

Dépenses et dérives

On connaît le grand plaisir des habitants de ces « villes nouvelles »…

Chiffré à 19 Mds€ en 2010, la dernière estimation est de 35 Mds€. C’est fou comme les estimations de dépenses avec l’argent des autres (celui de nos impôts) sont toujours imprécises.

La Cour des comptes s’inquiétait la semaine dernière de ces dérives (je pense que les membres de la Cour sont shootés au Lexomil depuis des lustres à force de se cailler la rate).

De surcoûts en retards, le Grand Paris Express pourrait bien ne pas fonctionner au moment où nous accueillerons ce grand événement que sont les Jeux olympiques.

Une suggestion : nous devrions aussi renoncer aux Jeux olympiques. Ils ont plutôt porté malheur à leur pays d’accueil : faillite de la Grèce, émeutes au Brésil… Très mauvais pour une réélection.

Tous ces grands travaux sont évidemment payés à crédit, et il n’a pas échappé à votre sagacité légendaire, cher lecteur de Paris et de province, que ledit crédit avait récemment tendance à se renchérir.

Or si les banquiers centraux peuvent multiplier à l’infini le crédit, ils ont plus de mal à multiplier les contribuables solvables.

Mais me direz-vous, l’intérêt général, l’intérêt public dans tout cela ? Tout ceci vaut bien quelques sacrifices, n’est-ce pas ? On ne peut pas tout réduire à de la rentabilité mesquine ?

Mmmmm… si, justement !

« L’intérêt général, c’est que personne ne vole personne. Il n’y en a pas d’autre. » François Guillaumat

Pour plus d’informations, c’est ici

 

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  • En janvier 2018, la Cour des Comptes constate que le coût est officiellement de 38,5 milliards d’euros. Elle estime que les financements prévus sont douteux et que seul le recours à l’emprunt est crédible. Selon elle, ce recours à l’emprunt porterait le coût à 134 milliards d’euros, s’il n’y a pas de meilleure alternative. Enfin, la Cour note l’opacité du système ; d’une part, les frais ne sont jamais justifiés, et, d’autre part, il n’y a aucun recrutement, les travaux étant uniquement commandés à des sous-traitants que la Cour ne peut pas contrôler. La disponibilité des nouvelles lignes 16 et 17 pour les Jeux Olympiques de 2024 semble impossible.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Paris_Express#Co%C3%BBt_et_financement

  • « Notre-Dame-des-Landes n’est plus à l’ordre du jour. Tant mieux. »
    réaction de « parisien » qui n’imagine pas qu’une région puisse se doter d’une infrastructure plutôt bien pensée dans son ensemble et torpillée par des décroissants . Je suis exaspéré par tous ces gens non concernés, qui se permettent d’émettre leur avis.

    • Les Parisiens sont aussi concernés que les Nantais car ils auraient financé une partie du projet avec leurs impôts. Tous comme vous êtes aussi concerné par le Grand Paris pour la même raison.

      Faire une analyse risque/bénéfice est la compétence minimale demandée à un chef de projet (au moins dans les pays anglo-saxons) . Donc de 2 choses l’unes : soit on pense que ça va rapporter soit on pense que cela ne va pas rapporter. La décision est facile à prendre, c’est mathématique (évidemment ça ne garantie pas que l’analyse soit bien faite). L’avis de Madame Michu et de Tonton Gérard n’ont pas leur place dans la balance.

    • NDDL a été torpillé parce que trop chère.
      Si les Nantais veulent un autre aéroport pour la qualité de vie sur Rezé et les alentours, ils doivent le faire sur leur budget, cad sans la région ni l’état ni l’Europe.
      C’est pour cela que nous sommes tous concernés, c’est que tout le monde crache au bassinet.
      Un projet alternatif avec piste courte déjà évoqué dans les années 80 le long de l’A83 à la limite de la Vendée serait encore possible.

    • Je vous rappelle que Nantes a déjà un aéroport, et que la ville n’a que moins de 300.000 habitants. Vous en voulez un autre pour la frime?

    • Non, pas réaction de parisien. Réaction d’honnête homme, ou d’honnête femme… Cet aéroport a tout de l’arnaque montée de toutes pièces grâce à une collusion entre le pouvoir local, à l’égo boursouflé, et quelques géants du BTP.
      Nantes a un déjà aéroport. Et un trafic pas suffisant, si on le compare à Nice ou à Genève, qui puisse justifier un tel déménagement pour le seul motif aérien.
      Et il n’y a pas que le Nantais qui soit concerné. Tous les habitants du Grand Ouest le sont, comme le proclamaient les pharaons du cru.
      Sachant de plus que, comme le rappelle Simone Wapler, beaucoup d’aéroports ne sont pas rentables, le contribuable est aussi concerné.
      A côté de Nantes, celui d’Angers calibré à l’origine pour 50000 passagers/an n’a jamais dépassé 10000.
      Et Nantes n’a certainement pas besoin de deux pistes, comme c’était prévu pour NDDL.

  • L’état finance de moins en moins de choses utiles. Les allocations familiales sont à la baisse, Education nationale rame et quantité de familles paient pour des cours privés, la sécu rembourse de moins en moins de soins… Tout ceci pourrait être acceptable si….. les impôts baissaient au même rythme. Mais ils ne font encore qu’augmenter !!!!
    Hollande m’a coûté cher, Macron va m’en rajouter une couche épaisse !

  • Hum , il n’y a pas de raison de se réjouir de l’abandon de grands projets……surtout si c’est pour privilégier d’autres dépenses
    NDL..bon exemple de l’utilité d’un projet
    TGV….normal la SNCF ne devrait plus exister de nos jours à part pour faire du ferroutage . notamment entre l’Espagne et le nord de la France et au delà.
    Le Grand Paris…… comptent t ils encore augmenter la population de la région parisienne déjà invivable ?
    Vraiment il n’y a aucune raison de se réjouir d’une baisse de l’investissement dans les infrastructures….ces investissements étant sûrement aiguilles dans moins utile

  • la folie des grandeurs !

  • Le Grand Paris Express est sans doute une dépense somptuaire, mais de là à se réjouir du chantier que sera la région parisienne une fois les projets de transport abandonnés ou retardés, il y a quand même un côté politique du pire inquiétant.

  • Les commentaires sont fermés.

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