4 raisons de rompre avec le protectionnisme

La propagande contre libre échange bat son plein, et aujourd’hui, le protectionnisme économique bénéficie dans le débat public d’une seconde jeunesse. Il est pourtant toujours aussi dangereux.

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4 raisons de rompre avec le protectionnisme

Publié le 16 janvier 2018
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Par Filip Steffensen.
Un article de la FEE traduit par Libre Afrique

Le mercantilisme connait un frein important avec l’émergence du protectionnisme. Les socialistes ont certes toujours eu des penchants protectionnistes mais ce qui caractérise le protectionnisme du 21ème siècle, c’est une forte propagande contre le libre-échange. Cet article examinera les mythes les plus populaires. Mais tout d’abord, commençons par rétablir une vérité incontestable.

Le libre-échange est un moteur de la prospérité

L’une des rares thèses qu’il soit difficile de nier c’est que le libre-échange favorise la croissance économique. Une enquête menée auprès d’un groupe d’économistes montre un consensus remarquable sur les gains du commerce. Pour ceux qui en douteraient, il suffit de jeter un coup d’œil sur le développement rapide des « Tigres de l’Asie ».

Une étude approfondie de Jeffrey Sachs et Andrew Warner révèle également une forte corrélation entre le libre-échange et la croissance. Ces auteurs estiment que la croissance serait de trois à six fois plus élevée dans les pays poursuivant des politiques de libre-échange. Des résultats similaires ont été trouvées dans une recherche menée par Jeffrey Frankel et David Romer.

Passons maintenant en revue les mythes trop souvent véhiculés.

« Le commerce fait baisser les salaires et cause le chômage »

L’affirmation selon laquelle le libre-échange causerait le chômage est souvent avancée par des politiciens de gauche. Selon eux, l’accroissement de la concurrence étrangère entraînerait le chômage. Bien que cela ne soit pas totalement faux, ce qui est essentiel, c’est que la concurrence permet une allocation efficace des ressources.

Comme le montre une étude, certains travailleurs ont certes été remplacés dans certaines industries, cependant, le volume de la main-d’œuvre américaine n’a cessé de croître parce que les travailleurs déplacés ont trouvé un emploi dans d’autres secteurs de l’économie, contribuant ainsi à une croissance soutenue et à une productivité accrue. Cela indique que le commerce extérieur stimule la productivité du travail en augmentant la mobilité de la main-d’œuvre.

« Les avantages du commerce sont inégaux  »

Certains affirment que le libre-échange causerait des inégalités. En particulier, l’invention du « graphique de l’éléphant » (graphique élaboré par l’économiste serbe Branco Milanovic montrant les inégalités créées par la mondialisation dont les grands gagnants sont les plus riches et les plus pauvres) a poussé les politiciens de gauche à s’opposer au libre-échange.

Branko Milankovic a montré que les gains économiques de la politique de libre marché, sur une période de 20 ans, ont largement profité aux hauts et aux bas salaires, mais pas à la classe moyenne.

Cependant, un examen du « graphique de l’éléphant » par Adam Corlett (2016) apporte un éclairage original au sujet du vrai développement. En supprimant les économies immatures telles que les pays de l’ex-Union soviétique, l’auteur montre que les pays occidentaux ont largement profité de la poursuite de politiques favorables à l’économie de marché et au libre-échange.

En outre, l’auteur constate que la richesse générée au cours de cette période est très largement répartie. Par conséquent, l’auteur conclut que les gains n’ont pas profité uniquement aux riches, ce qui brise le mythe.

En d’autres termes, une ère de libre-échange et de capitalisme a conduit à une croissance soutenue de tous les groupes de revenus. En revanche, les plus grands perdants de cette période de 20 ans sont les groupes à faible revenu dans les pays poursuivant des politiques interventionnistes, comme la Bulgarie, la Roumanie et la Bolivie.

Une autre analyse de Fajgelbaum et Khandelwal (2014) montre que le libre-échange est particulièrement bénéfique aux personnes à faible revenus qui profitent de la baisse des prix liée à la concurrence étrangère permise par le libre-échange.

Contrairement aux riches qui consomment davantage de services coûteux produits dans le pays et soumis aux politiques protectionnistes. Notons que le protectionnisme pénalise singulièrement les groupes à faible revenu enserrés dans un environnement cher car non concurrentiel.

« Le commerce est nuisible à l’environnement »

Certains affirment que l’augmentation de l’activité économique liée au commerce entraîne une augmentation des émissions de carbone. Par conséquent, les activistes climatiques s’opposent aux accords de libre-échange. Cet argument est hautement contre-intuitif dans la mesure où le commerce entraîne une hausse des rendements, les militants du climat devraient adopter le libre-échange.

La pyramide de Maslow montre que certains besoins sont davantage prioritaires que d’autres. Nos besoins les plus fondamentaux sont la simple survie physiologique. C’est la raison pour laquelle il est peu probable que les pays en voie de développement accordent la priorité à l’amélioration du climat au détriment de leurs problèmes de santé (même si les deux pourraient être liés). Il est déraisonnable de s’attendre à ce qu’une personne pauvre se comporte d’une manière «écologiquement correcte» avant d’avoir de quoi se nourrir.

Ce principe peut également être appliqué en économie de l’environnement. Simon Kuznets (courbe d’environnement de Kuznets, EKC 1991) a montré qu’à mesure que l’économie se développe, la dégradation de l’environnement diminue. Pour inciter les pays en voie de développement à adopter des politiques protégeant l’environnement, ils devront prospérer et satisfaire leurs besoins élémentaires.

Le seul remède est la libéralisation du commerce. Par conséquent, nous devrions encourager les pays en développement à respecter les principes des avantages comparatifs. Grâce aux accords commerciaux, les pays en développement pourront adopter des technologies capables d’atténuer le changement climatique.

Ainsi, après avoir passé en revue ces mythes les plus préjudiciables au libre-échange, on comprend clairement la supériorité d’une économie fondée sur le libre-échange. La liberté de commerce n’est pas seulement efficace, c’est aussi une interaction mutuelle entre des individus que les gouvernements ne devraient pas être autorisés à contraindre par des réglementations arbitraires.

Un article de la FEE, traduit par Libre Afrique.

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  • Sans me prononcer sur le fond du sujet(qui est passionant), il faut quand meme remarquer que cet article est une succession d’enfilage de perles. Tout y est :
    – Les arguments d’autorites (« Tel economiste serieux a dit ceci ») sans que l’argument soit clairement enonce.
    – Les jugements de valeurs plutot que les faits (« propagande », « dangereux », « vérité incontestable », mythes véhiculés).
    – Les contre-verites historiques : vous accusez les socialistes d’etre responsables du libre echange alors que, depuis la Liberation, les instigateurs du libre-echange ont precisement ete des socialistes francais (Lamy a l’OMC, Strauss-Kahn au FMI, Mitterrand qui ratifie le Traite de Maastricht, Beregovoy qui organise la liberalisation des mouvements de capitaux, etc).
    – Pour demontrer que le commerce ne genere pas de pollution supplementaire, vous affirmez qu’en fait, si, le commerce pollue, mais que le commerce est la consequence des differences de niveau de vie. Et qu’on ne peut combler ces differences que par plus de commerce. Donc pour resoudre le probleme, il faut accroitre le probleme… C’est beau comme du Brejnev.

    • « Les arguments d’autorites (« Tel economiste serieux a dit ceci ») sans que l’argument soit clairement enonce » manifestement, vous avez mal lu car dans cet article, il ne s’agit pas d’argument d’autorité, il ne s’agit pas de de dire qu’il faut croire cela car tel économiste l’a dit mais il s’agit de baser ce que dit l’article sur base d’études faites sur le sujet. C’est un peu la base du débat en économie: se baser sur des études pour parler d’un sujet. Vous voudriez que l’article parle du libre échange sans citer aucune étude ? Cela ne serait pas crédible.
      L’important ce n’est pas que tel économiste a dit mais que tel étude (fait par cet économiste) a dit cela. Ce qui importe c’est l’étude faite (et non pas l’économiste).
      Par exemple quand l’article parle de Adam Corlett (2016) cela veut dire l’étude faite en 2016 par Adam Corlett
      Voilà un lien vers cette étude: http://www.resolutionfoundation.org/app/uploads/2016/09/Examining-an-elephant.pdf
      Donc dire que cet article se base sur des arguments d’autorités c’est faux; l’article se base sur des études qui donnent des preuves de ce qui est dit. Le seul reproche que l’on peut faire à cet article c’est qu’il aurait été bien de mettre un lien renvoyant chaque fois vers l’étude qui est mentionnée dans l’article. Ceci dit, vous pouvez aisément retrouver ces études par vous même.
      Et concernant le libre échange, le fait qu’il y ait un consensus des économistes sur le sujet est bel et bien un élément qui mérite d’être mentionné. (En effet, des sondages ont montré que plus de 90% des économistes sont favorables au libre échange)
      Car cela détruit un argument que l’on peut avoir chez certains du biais idéologique à savoir que les économistes défendant le libre échange le font par idéologie, convictions. Or, le fait est que le libre échange n’est pas seulement défendu par les économistes libéraux mais par les économistes de toutes sensibilités. Même chez les économistes de gauche, même chez les économistes non libéraux, une grande majorité reconnait les bienfaits du libre échange. A partir du moment où il y a un avis consensuel dépassant les clivages politiques/idéologiques cela mérite d’être mentionner.
      De plus, il y a assez peu de questions où il y a un consensus chez les économistes. Les économistes ont en général des avis assez divers sur la plupart des questions. Il y a une assez grande pluralité d’opinions. Donc cela mérite d’être mentionné quand il y a un consensus.
      S’il existe un consensus c’est parce que les économistes savent qu’il y a eu suffisamment d’études sur le sujet montrant les bienfaits du libre échange, c’est parce qu’ils savent que l’état de la recherche aujourd’hui est unanime et apporte les preuves de l’effet bénéfique du libre échange.
      C’est comme le réchauffement climatique: le fait qu’il y ait un consensus scientifique sur le sujet cela mérite d’être mentionné. Et c’est un vrai argument.
      Bien sûr, le consensus scientifique ne peut pas être le seul argument pour le libre échange. Au final, ce qui prouve les bienfaits du libre échange ce sont toutes les études sur le sujet qui montrent les bénéfices du libre échange et non le consensus scientifique. Mais le fait qu’il y ait un consensus parmi les économistes donnent plus de poids aux études dans le sens où cela montre que les économistes reconnaissent que les études sur le sujet prouvent le bien fondé du libre échange. Il est déjà arrivé que des consensus scientifiques sur des sujets se trompent mais là, il existe suffisamment de preuves pour dire que l’on peut affirmer que le libre échange est une bonne chose sans risque de se tromper.
      Il y a autre chose assez amusante chez la gauche opposée au libre échange c’est le fait que c’est cette même gauche qui adule Krugman. Cette même gauche qui prends Krugman pour économiste de référence. Et qui dans des débats économiques adore parler de Krugman (en rappelant bien qu’il est prix nobel d’économie) alors que dans les sujets où la gauche le prend comme référence le plus souvent c’est des sujets que ne maitrise pas Krugman, c’est des sujets qu’il ne connait pas (raison pour laquelle il dit tant de conneries). Par contre, cette gauche a un avis totalement contraire à Krugman dans le domaine du libre échange et de la mondialisation alors que c’est la spécialité de Krugman. Krugman a recu son prix nobel d’économie pour ses travaux (remarquables) montrant les bienfaits des échanges internationaux et de la mondialisation. Donc cette gauche accorde du crédit à Kurgman dans les domaines qu’il ne connait pas, qui ne sont pas du tout sa spécialité mais par contre, elle le zappe totalement dans les domaines où Krugman est connaisseur, où c’est sa spécialité. C’est un peu incohérent et hypocrite
      « Les jugements de valeurs plutot que les faits (« propagande », « dangereux », « vérité incontestable », mythes véhiculés) » il faut arrêter le relativisme. Il faut arrêter de croire que toute vérité s’équivaut, que tout n’est que jugement de valeur, qu’il n’y a pas de vérité établie. A partir du moment où il y a une montagne de preuves, on peut dire que les bienfaits du libre échange ne sont pas un jugement de valeur mais un fait.
      Et les protectionnistes tendent à faire de la propagande, à véhiculer des mythes et des sophismes. Vous pouvez lire mes commentaires plus bas j’en démonte quelques uns (comme par exemple le mythe que la désindustrialisation en France est causé par le commerce international ou que le chômage en France est causé par les délocalisations,….).

    • « Les contre-verites historiques » Déjà, vous parlez de contres vérités au pluriel alors que vous semblez viser qu’une seule « contre vérité » (le fait que la gauche est opposée au libre échange).
      Ensuite, pour démonter cette contre vérité, vous parlez de l’exemple de la France. Or, cet article parle de manière globale, il ne parle pas de manière spécifique à la gauche francaise.
      (L’auteur ne semble pas être francais: Filip Steffensen c’est pas un nom francais. Et le site de publication originel Libre Afrique est un site africain pas francais). Donc vouloir démonter cette « contre vérité » en donnant juste l’exemple de la France je trouve cela pas très convaincant.
      Et maintenant, pour venir au fond, il ne s’agit pas à proprement parler d’une contre vérité mais plutôt d’une imprécision. Car personnellement, en lisant, je n’ai pas du tout eu l’impression que l’auteur a voulu laisser entendre que toute la gauche est opposée au libre échange. Il dit seulement qu’il y a une opposition à gauche au libre échange. Ce qui est totalement vrai (y compris en France). Ceci dit c’est une imprécision car l’opposition au libre échange ne vient pas seulement de la gauche (une partie de la gauche est opposée au libre échange. En général, la gauche radicale. En France, c’est l’aile gauche du PS et Mélenchon) mais aussi d’une partie de la droite (droite populiste et extrême droite). Il aurait été plus juste de dire: des politiciens populistes et extrémistes opposés au libre échange que de dire des politiciens de gauche. Je parie que si l’article avait dit cela vous auriez râlé en disant que l’article diabolise les opposants au libre échange.
      Mais en soi l’article a raison de dire: « L’affirmation selon laquelle le libre-échange causerait le chômage est souvent avancée par des politiciens de gauche ». C’est totalement vrai c’est juste imprécis car il n’y a pas que des politiciens de gauche qui prétendent cela il y a aussi à droite des gens qui disent une telle chose. Même chose, le fait que le libre échange augmente les inégalités est un argument avancé par des gens de gauche protectionniste. Et ce n’est pas parce qu’il y a une partie de la gauche qui est favorable au libre échange que cela change quelque chose à cela.
      En effet, si historiquement, la gauche à tendance socialiste (au 19 siècle une partie de la gauche était libérale) est opposée au libre échange. On a vu que ces dernières décennies, une partie de la gauche (la gauche modérée, le centre gauche) acceptée le libre échange (ce qui est un argument supplémentaire en faveur du libre échange car si cette gauche a acceptée le libre échange c’est devant les preuves des bienfaits du libre échange, c’est par réalisme, par acceptation des faits). Donc le clivage acceptation/refus du libre échange ne se fait plus selon le clivage gauche droite. Car une partie de la gauche et une partie de la droite acceptent le libre échange alors qu’une partie de la gauche et la droite refusent le libre échange. Le nouveau clivage est bien plus entre traditionnel/populiste, modéré/extrémiste.
      Quand au PS francais, il faut déjà préciser qu’il a toujours été tiraillé entre son aile gauche (opposée au libre échange) et l’aile droite (devenu favorable). Le PS francais n’a jamais assumé sa position favorable au libre échange. Et c’est justement l’un de ses gros problèmes. Pour ne déplaire à une partie de l’électorat de gauche, le PS n’osait pas assumer certaines de ses positions. Le PS a un programme auquel une bonne partie des socialistes n’y croient pas. Ils savent très bien que c’est ridicule et irréaliste. Résultat quand ils sont au pouvoir (il faut voir l’exemple avec Hollande): ils sont incapables d’appliquer leur programme et une bonne partie de ce qu’ils appliquent est totalement désastreux (matraquage fiscal). Le pire s’est qu’une bonne partie des dirigeants du PS le savent très bien (que les mesures qu’ils mettent en oeuvre sont désastreuses. Genre la taxe à 75%). Mais ils sont confrontés avec le dilemme que quand ils étaient dans l’opposition ils ont promis n’importe quoi, ils ont raconté des conneries. Ils sont confrontés dans un dilemme entre réalisme et idéologie.
      Le pire c’est que vous avez totalement raison: le PS francais a au niveau européen joué un grand rôle au niveau du marché unique, de certaines libéralisations mais au niveau national, ils ont défendu l’exact opposé. Le problème du PS et c’est la raison pour laquelle ce parti est condamné c’est cette schizophrénie. On voit que les politiciens du PS quand ils travaillent pour des organisations internationales (commission européenne, FMI,…) défendent et mettent en place des politiques bien différentes de celles qu’ils ont défendu au niveau national. C’est parce qu’au niveau national, ils étaient pris dans des calculs électoralistes (ne pas déplaire à une partie de leur électorat) là au niveau international, ils sont libérés des pressions électorats (donc ils peuvent défendre ce qu’ils pensent juste et non pas ce qui plait à leur électorat. Deux choses très différentes). D’ailleurs, le PS n’a jamais réellement assumé le rôle qu’il a joué au niveau européen notamment pour le marché unique. En gros, ils poussent l’Europe vers le marché unique mais puis après n’assument pas et viennent dire à leurs électeurs que c’est l’Europe qui les oblige à libéraliser, à faire le marché unique ce n’est pas eux qui veulent. C’est bien sûr un mensonge (mais bon les électeurs du PS ne sont pas très intelligents sinon ils ne voteraient pas pour le PS).
      Voilà pourquoi Macron est une bonne chose car cela permet une clarification politique.

    • Quand au point 4 je ne vois pas où vous voyez que l’auteur reconnait que le libre échange augmente la pollution. Il dit juste que le libre échange augmente le niveau de vie des populations et que cette augmentation du niveau de vie diminue la pollution. Il ne dit rien d’autre. Il ne dit pas que le libre échange augmente la pollution. Et c’est normal c’est un économiste il n’est pas spécialement qualifié pour savoir dans quel mesure le commerce internationale participe (oui ou non) à la pollution.
      Les écolos parlent beaucoup de consommer local pour moins polluer. Or, des études semblent remettre sérieusement en cause le fait que consommer local pollue moins. En vérité, il semblerait que cela dépende bien plus de ce que l’on consomme que d’où provient notre consommation. (Même chose des études remettent en cause l’agriculture bio, la voiture électrique (qui ne fait que déplacer le problème de la pollution),…Enfin, bref, la plupart des solutions promus par les écolos semblent être remise en cause par les études sérieuses sur le sujet.

  • L’argument central en faveur du protectionnisme qu’avancent ses partisans est le plus souvent la préservation des emplois nationaux : un pays à haut niveau de vie et salaires élevés ne pourrait soutenir la concurrence de pays où les salaires sont beaucoup plus bas, et par conséquent où les produits et services sont moins chers. Des droits de douane (droits d’entrée pour les marchandises importées) ou des quotas d’importation seraient donc nécessaires pour rétablir l’équilibre vis à vis de cette concurrence « déloyale ».
    En réalité, le protectionnisme accélère le déclin. Il permet certes de sauver temporairement quelques emplois et industries, mais en réduisant le niveau de vie et le revenu des consommateurs de produits étrangers (car ce sont eux qui payent les droits de douane !), en augmentant les coûts de production interne (les producteurs employant des produits du secteur protégé, plus chers), en rendant par conséquent moins compétitifs les producteurs au niveau international. Finalement, il diminue l’attractivité du pays pour les étrangers qui, ne pouvant y vendre leurs produits, ne disposent pas en retour de fonds dans la monnaie du pays protectionniste.
    Le résultat est que, pour sauver quelques emplois inefficaces, un bien plus grand nombre d’emplois efficaces sont détruits ou non créés. Au lieu de profiter de la loi des avantages comparatifs en se spécialisant dans des secteurs à forte valeur ajoutée, le pays préfère prolonger la survie de secteurs non rentables.
    Les politiciens protectionnistes ne mettront évidemment en exergue que les côtés positifs, visibles (« on a sauvé des emplois ») sans insister sur les côtés négatifs (voir aussi la parabole de la vitre cassée). Quand le coût des emplois « sauvés » devient excessif et ne peut plus être assumé, on assiste à des reconversions douloureuses : le protectionnisme n’a servi qu’à repousser le problème à un peu plus tard, au bénéfice des politiciens du moment.
    Si la logique protectionniste était poussée jusqu’au bout par les politiciens, on aboutirait à des pays qui vivraient en autarcie totale et emploieraient des techniques complètement dépassées : n’aurait-il pas fallu protéger l’emploi des charrons, sabotiers, forgerons, conducteurs de diligence, vendeurs de bougies, porteurs d’eau, allumeurs de réverbères, etc. Le rêve secret du protectionniste, c’est d’aboutir à un monde figé pour toujours, en contradiction avec toute réalité. Le protectionniste est un réactionnaire !
    Il est d’ailleurs étonnant de voir resurgir, de la part de certains intellectuels (par exemple Emmanuel Todd, et avant lui Maurice Allais), la préconisation d’instaurer un « protectionnisme continental », cela plus de deux cents ans après le Blocus Continental napoléonien qui avait réussi à appauvrir davantage le continent…
    Si le but affiché du protectionnisme est d’entraver les importations étrangères et de favoriser l’exportation des produits nationaux (mercantilisme), on peut dire que le protectionnisme est contradictoire puisqu’il va à l’encontre même de ce but, les étrangers ne disposant pas de suffisamment de monnaie nationale pour acheter les produits nationaux (du fait de la barrière protectionniste qui les empêche de vendre leurs produits). Le protectionniste, méconnaissant la nature de l’échange économique, croit qu’exportations et importations sont déconnectées, et qu’on peut agir sur les unes sans impact en retour sur les autres.
    le problème des gens qui veulent le protectionnisme s’est qu’ils disent vouloir le protectionnisme pour protéger les producteurs nationaux contre les producteurs étrangers ce qui est faux le protectionnisme ne se fait pas au détriment des producteurs étrangers mais bien au détriment des consommateurs qui payent le prix du protectionnisme. le libre échange est toujours bénéfique en volume total mais il se fait toujours au détriment d’une catégorie de personnes soit les consommateurs (exportations) soit les producteurs (importations). en général, c’est plutôt au détriment des producteurs. c’est l’un des gros problème en france: quand il y a le libre échange, pour que cela profite à tout le monde, il faut restructurer l’économie ce qui demande bien sur une période transitoire où une catégorie de personne est perdante mais en France, on est incapable de restructurer l’économie voilà pourquoi les francais détestent tant la mondialisation. le marché du travail est beaucoup trop rigide en France ce qui fait qu’un ouvrier qui perd son boulot parce qu’un secteur d’activité (par exemple sidérurgie) n’est plus assez compétitif sur le marché mondiale restera au chomage sans avoir de chance de retrouver en un emploi là où dans un pays comme la suisse qui a un marché de l’emploi flexible, l’ouvrier aurait assez facilement retrouvé un emploi. aujourd’hui, beaucoup de gens inversent la logique du commerce international. ils croient qu’il faut exporter un maximum et importer un minimum alors que le but du commerce international est justement d’importer. bien sûr, il faut payer les importations et pour les payer, il faut exporter. si un pays ne fait qu’importer (exemple la grèce) et n’exporte rien, il n’a d’autre choix que de s’endetter.
    Le protectionnisme constitue d’abord une erreur pour les consommateurs, qui ne peuvent se procurer certaines marchandises ou qualités, ou alors à des prix trop élevés. Le libre-échange, au contraire, favorise le consommateur. Mais le protectionnisme n’est pas non plus une bonne chose pour les producteurs nationaux; il leur ôte des débouchés (car les pays étrangers prennent des mesures de rétorsion) et surtout il laisse les producteurs nationaux, non soumis à la rigueur de la concurrence étrangère, « s’endormir » au lieu de s’adapter. Le protectionnisme, supprimant l’aiguillon de la concurrence étrangère, n’est pas un facteur de progrès, mais de stagnation économique et de faible productivité. Même pour des pays peu développés, l’existence d’une concurrence étrangère est un bon stimulant, et l’on sait qu’ils compensent leur éventuel retard technique par des coûts salariaux plus faibles par exemple. Ce sont d’ailleurs les pays en voie de développement les plus ouverts aux échanges internationaux qui ont connu le décollage le plus rapide, comme le montre l’exemple des NPI (Nouveaux pays industrialisés), en particulier ceux du Sud-Est asiatique, tandis que ceux qui refusaient l’ouverture internationale s’enfonçaient dans la misère. pour les usa. lisez ceci: http://www.libreafrique.org/Helge_USA_protectionnisme_160812

  • C’est marrant mais l’un des plus grands économistes sur le sujet (la mondialisation et les échanges internationaux) c’est Krugman. C’est l’idole des gauchistes pourtant ceux ci ne l’écoutent pas sur sa spécialité. Il a démontré les bienfaits du libre échange et de la mondialisation. C’est pour cela qu’il a reçu son prix nobel. Personne ne peut l’accuser d’être un libéral. Il y a une quasi unanimité des économistes (y compris chez les économistes de gauche) sur les bienfaits du libre échange (des sondages montrent que plus 90 % des économistes sont pour). Le libre échange est l’un des rares sujets où il n’y a pas de controverse. Sur la plupart des sujets, il y a des controverses mais pas sur ce sujet

  • L’ouverture commerciale – ou « mondialisation » – n’est responsable qu’à 13 % du recul de la part de la production industrielle en France. L’essentiel est dû au progrès technique et aux évolutions de notre consommation. https://blocnotesdeleco.banque-france.fr/billet-de-blog/les-causes-de-la-desindustrialisation-en-france

  • Une étude de l’INSEE a chiffré, pour la période 1995-2001 l’ampleur des emplois perdus dans le secteur industriel à cause de délocalisations : en moyenne, 13.500, dont plus de la moitié vers des pays à hauts salaires. Ce chiffre est à comparer aux 6,8 millions d’emplois dans le secteur secondaire en France.
    http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ECOFRA05b.PDF
    Une seconde étude du Conseil d’Analyse Economique, écrit ainsi : « les restructurations d’entreprises s’étant produites en Europe entre le 1er Janvier 2002 et le 15 juillet 2004 concernent 1456 entreprises et ont entrainé la suppression de 780 394 emplois, ce qui correspond à 0,42% des 192 millions emplois européens. Ramené à 1 an, on obtient un taux de 0,17%. Chaque année, c’est donc 0,17% des emplois européens qui disparaissent dans des restructurations. »
    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000102/index.shtml
    Les délocalisations ne représentent, selon le rapport, que 4,74% des emplois supprimés (36 977) pour restructuration et 7,14% (100) des entreprises restructurées. En terme d’emploi, cela correspond donc en deux ans et demi à 36 977 suppressions donc 0,019% de la totalité des emplois européens. Rapporté à 1 ans, on obtient un taux de 0,0076%. Chaque année, c’est donc 0,0076% des emplois européens qui disparaissent dans des délocalisations. ». « Au niveau de la France, les 8 000 suppressions d’emplois survenues en 2001 suite à des fermetures d’unités de productions correspondent à 0,032% des 25 millions d’emplois français.
    Un rapport du Sénat expose les mêmes conclusions que les précédents rapports.
    http://www.senat.fr/rap/r03-374/r03-3740.html
    Je vous invite aussi à consulter cet article : http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9localisation
    quand au sophisme: « on trouvera toujours dans les pays pauvres des désespérés prêts à travailler 24/24 et se tuer au travail pour se payer un bol de riz. »
    Si ces gens acceptent de faire ça au lieu d’autres choses, c’est qu’ils ont quelque chose à y gagner, sinon ils ne le feraient pas. Il faut aussi regarder le cadre préexistant sinon c’est caricatural, exemple : en Chine de nombreux agriculteurs du Changjiang préfèrent quitter la campagne pour rejoindre les villes, afin d’y trouver un emploi manufacturier basique (exemple de Foxconn à Shenzhen), car ils jugent que les conditions de vie y sont meilleures qu’avant.
    Bien qu’il soit vrai que les conditions de vie ne sont pas « occidentales », l’augmentation de la demande et l’accroissement de la spécialisation, provoque un boom des salaires, avec une croissance qui permet une augmentation de la consommation intérieure et de financer des infrastructures meilleures, bref pour ces pays les délocalisations sont bonnes, et au nom de quoi n’auraient-ils pas le droit de nous faire concurrence ? Au nom de la loi de la majorité ?
    Comment peut-on se prévaloir d’aider les pays pauvres, et ne pas vouloir de leur concurrence ?
    Les pays riches peuvent se permettre des avantages comparatifs qu’eux ne peuvent pas, ainsi il faut miser sur la formation, l’innovation, la recherche, comme le font la Suisse, la Suède, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg, Le Japon, la Corée du Sud, etc.
    Dire que l’on veut éviter les délocalisations dans les pays pauvres car les travailleurs de ces pays seront exploités c’est totalement absurde. Peut être que les conditions de vie peuvent nous paraître horrible mais pour ces gens, c’est toujours meilleur que ce qu’ils ont avant. Pourquoi il y a eu un exode massif des chinois des campagnes vers les villes ? Mieux vaut être ouvrier dans une usine que paysan à la campagne. Pour améliorer les conditions de travail, il faut d’abord que ces pays se développent. Dans un pays pauvre, les conditions de travail seront toujours très durs.
    Les militants occidentaux défendant les travailleurs pauvres nuisent à ceux qu’ils veulent aider: http://humanprogress.org/blog/student-activists-hurt-the-workers-they-try-to-help

  • Pourquoi le commerce international, et quelles seraient les conséquences du protectionnisme? http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/pb/abstract.asp?NoDoc=10617

  • Un papier montrant que le commerce entre les USA et la Chine a certes détruit des emplois aux USA dans certains secteurs mais que cela est compensé par la création d’autres emplois dans d’autres secteurs: http://voxeu.org/article/reconsidering-china-shock-trade
    Ce papier montre que ce que dit Trump et les protectionnistes américains sur les le commerce avec la Chine est totalement faux. Ce n’est pas néfaste pour l’emploi américain

  • Grâce au libre échange et au commerce, la diminution de la violence dans le monde est incontestable http://www.liberation.fr/debats/2017/11/17/steve-pinker-la-diminution-de-la-violence-dans-le-monde-est-un-phenomene-massif-et-incontestable_1610799
    (Et cela vient d’un homme de gauche pas vraiment un libéral)

  • article intéressant sur les bienfaits du libre échange: https://dievolkswirtschaft.ch/fr/2017/05/scheidegger-07-2017fr/
    (la bibliographie est en bas sur le côté droit de l’article)

  • Il est dommage que cet article ne donne pas le lien vers les études qu’il cite (même si on peut très facilement les trouver par soi même cela aurait été mieux de les donner).
    J’ai donné le lien vers l’étude d’Adam Corlett (2016) dans mon premier commentaire adressé à Velon
    Voilà le lien vers l’étude de Fajgelbaum et Khandelwal (2014): https://cepr.org/sites/default/files/Khandelwal%20-%20mugft_138.pdf

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