Pas de panique, il n’y aura aucun nouvel impôt !

Le gouvernement l'a dit et répété : malgré les déclarations répétées des uns et des autres, les propositions qui fusent, il n'y aura pas de nouvel impôt. Normalement. Si tout va bien.
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Ces impôts qui façonnent nos comportements By: Images Money - CC BY 2.0

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Pas de panique, il n’y aura aucun nouvel impôt !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 janvier 2018
- A +

La France n’a pas ni pétrole ni idées, sauf dans un domaine privilégié : celui des impôts, des taxes, des ponctions et des prélèvements obligatoires. La semaine qui vient de s’écouler en est une brillante démonstration.

On se rappelle en effet que le début de l’année aura été placé par le président Macron non pas sous le signe de la lutte contre les difficultés économiques qui traversent le pays, mais bien contre les nouvelles désagréables et les petits délires complotistes qui agitent les sphères que les médias traditionnels et le pouvoir actuel ne parviennent pas à vraiment réguler.

La guerre aux rumeurs est donc lancée, on va combattre les fake-news. Complotistes, numérotez vos abattis.

… Combat, guerre et batailles qui nécessiteront évidemment, forcément, obligatoirement des moyens considérables tant la taille du problème est importante. Et tout le monde sait que la quantité d’énergie (et donc d’argent) nécessaire à réfuter des calembredaines (fussent-elles présidentielles) est dix fois, cent fois même plus importante que l’énergie qu’il a fallu pour les produire en premier lieu.

On va donc avoir besoin de beaucoup d’argent, de subventions, de finances, de pognon et de flouze (en substance).

Et croyez-le ou non, ça tombe bien, parce qu’une certaine Juliette Méadel esquisse déjà une piste : dans une tribune, l’ancienne secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes propose la création d’un « impôt Charlie Hebdo » qui permettrait de soutenir la liberté d’expression : grâce à du pognon ponctionné sur les publicités diffusées sur internet, on pourrait aider de gentils journaux menacés par les terroristes !

En plus, tout se goupille vraiment pour le mieux puisque tout le monde sait que les internets hébergent ces réseaux sociaux douteux qui laissent de vilaines rumeurs nauséabondes ! En taxant violemment ces réseaux, on les fait directement participer à la survie d’un écosystème garanti sans rumeurs par l’État et son administration ! Et puis de toute façon, on force déjà l’une ou l’autre partie du peuple à financer des partis politiques ou des syndicats qui leur sont idéologiquement opposés, pourquoi ne pourrait-on pas en faire autant avec certains journaux au prétexte finement trouvé qu’ils se font cibler par des terroristes ? Qui, sur le plan moral, pourra leur refuser ça sans passer pour un affreux fasciste nauséabond ?

Ah, décidément, tout ceci est fort pratique et la politique de la liberté d’expression en France, c’est un peu une double lame : la première coupe le sifflet des officines douteuses et des journaux ou parutions interlopes qui osent remettre en doute la parole officielle et font sombrer les Français dans toujours plus de complotisme. La seconde lame, celle de l’impôt citoyen, festif, participatif et du Tais-Toi C’est Magique™, financera les journaux officiels avec l’argent de tous, qu’ils le veuillent ou non, qu’ils soient d’accord ou non avec les convictions et la propag les vues politiques développées par le média considéré.

Pour faire court, d’un côté, on va faire disparaître ce que les gens lisent vraiment, et de l’autre, on va les faire raquer pour ce qu’ils ne veulent pas lire.

On peut difficilement faire plus odieux, mais reconnaissons que la décontraction avec laquelle c’est entrepris laisserait Goebbels pantois : grâce au subterfuge du « média ciblé par les terroristes », on arrive presque à faire gober qu’en ponctionnant tous azimuts, on va assurer que la parole sera bien libre, tout en muselant tous les jours un peu plus les réseaux sociaux.

C’est tout à fait magnifique.

Cependant, rassurez-vous : cet impôt ne sera pas mis en place.

Pourquoi dis-je ça ? Mais tout simplement parce que le grand vizir des finances, Bruno Le Maire, l’a clairement annoncé sur tous les médias officiels, pardi ! Ce n’est donc ni une rumeur, ni un complot et, ♩ ♪ Hosannah au plus haut des ciIieux ♫ ♬, on peut en être certain : il n’y aura pas de nouvel impôt pendant le quinquennat macronien !

C’est dit !

En réalité, tout le monde sait que la pression fiscale continuera d’augmenter. Ce n’est même pas parce que l’État a tant besoin d’argent que ça, mais surtout et avant tout, parce que les politiciens qui le font vivre ne savent penser qu’une seule chose : l’argent des autres, l’argent privé, celui qui représente l’accumulation obtenue par la création de richesse, ne peut en aucun cas être laissé entre les mains de leurs possesseurs légitimes ; nos dirigeants, touchés par la grâce de la sainte onction électorale, sont évidemment habilités à opérer la ponction et l’éventuelle (et très hypothétique) redistribution qui vient à la clé.

En bref, c’est devenu un véritable atavisme, un quasi-trouble comportemental obsessionnel et compulsif chez nos politiciens : il faut, absolument, systématiquement, taxer.

Ici, il me suffira de prendre à témoin l’une de ces personnalités que la vie politique française nous offre par brouettées entières et dont le credo unique consiste, en parallèle d’une vie exclusivement passée aux crochets des autres, à trouver de nouvelles idées, de nouvelles raisons ou des prétextes tous plus foutraques les uns que les autres pour aller taxer ceux qui ont plus d’argent qu’eux.

Pour notre exemple, Julien Dray fera l’affaire, lui qui n’a jamais exercé de sa vie un vrai métier (même pas en rêve, même pas par hasard ni même sur un malentendu) et s’est contenté de virevolter d’un poste public à l’autre, ce qui lui permet de réclamer doctement une taxe sur les géants du Web. Eh oui, parce qu’en surcroît de manquer totalement d’originalité en matière de finance (on peine en effet à trouver des politiciens qui n’aient pas promu l’une ou l’autre imposition supplémentaire), il a probablement abandonné toute velléité de faire preuve d’innovation en matière de cibles des ponctions proposées : c’est encore Google, Facebook ou Amazon qui feront les frais de ses propositions.

Comme pour la précédente saillie de Juliette Maédel et celle, encore plus amusante, de Bruno Le Maire, on pourra encore se rassurer en se disant que ce nouvel impôt ne verra peut-être pas le jour, la proposition émanant d’un individu qui n’est (heureusement) pas au pouvoir.

Cependant, il sera difficile d’ôter de l’esprit des gens un tant soit peu lucides que ces idées de ponctions, à force d’être remises sur le tapis à chaque nouvelle semaine qui passe, ne finiront pas par trouver corps.

Combien de fois nous a-t-on pipeauté que les impôts baisseraient, sans qu’il en fut le cas ? Combien de fois nous a-t-on promis, juré, craché qu’aucun nouvel impôt ne serait créé alors que, dans les tuyaux législatifs, s’enfilaient déjà plusieurs textes pour taxer, ponctionner et prélever sans merci ?

Ainsi, l’impôt proposé par Maédel n’est-il qu’une resucée (d’autant plus minable qu’elle est parée des oripeaux de la liberté d’expression) des piscines olympiques de subventions publiques qui sont déversées sur les médias français dont le lectorat n’arrête pourtant pas de s’amenuiser.

Ainsi, le bricolage fiscal proposé au niveau immobilier vaguement étouffé par Bruno Le Maire n’est-il qu’une énième version d’un remaniement de la fiscalité locale qui n’a jamais abouti à une baisse de la ponction globale pas plus qu’une amélioration des finances de l’État ou, à plus forte raison, des instances locales ou régionales.

Ainsi, la nouvelle brillante idée de Julien Dray vient-elle s’empiler sur les douzaines de précédentes tentatives d’aller piller les capitaux des riches sociétés américaines qui ont eu la précaution de se tenir loin de l’enfer fiscal français.

Bref, à l’évidence, vous pouvez être sûr qu’il n’y aura pas de nouvel impôt.

C’est absolument certain.


—-
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  • je vous en envoie une bonne de fake news : 79% des français sont pour combattre les fake news…..celle ci émane bien sur de not bon gouvernement…..j’ai rarement vu un gouvernement aussi prompte à se foutre de la gueule des français ….

    • question à la noix…êtes vous pour des fausses informations…?

      abyssalement inepte…

      • @ jacques lemiere

        Tout à fait d’accord avec vous.

        Mais combien de fois avez-vous entendu l’expression: « il n’y a pas de fumée sans feu »?

        L’Homme raisonnable est toujours en équilibre sur l’éventail qui va de la crédulité naïve au scepticisme paranoïaque!

        De là à penser que les Français, se croyant la « Lumière » du monde, regardent dans l’indifférence ces « G.A.F.A » mondiales, brassant des milliards de $ sans même rémunérer leurs « génie », ni se soumettre à leur jugement, c’est évidemment intolérable!

      • Il est excellent de laisser quelques fausses informations dans le paysage : ça exerce les citoyens à s’interroger sur la réalité et la véracité de ce qu’on leur fait avaler. Il est irréaliste d’imaginer éradiquer les fake news, donc il faut entraîner et éduquer les Français à considérer real et fake avec un peu de réflexion et de sens critique pour les discriminer.

  • La f(u)meuse « taxe sur les géants du web » a effectivement peu de chance de voir le jour. Non parce-que nos politiciens auraient compris qu’une telle taxe serait finalement nuisible (faut pas rêver), mais il semble que les contraintes techniques pour la rendre conforme à la Constitution (notamment le fait qu’il ne soit pas possible de faire une loi sur mesure pour quelques entreprises sans effets de bord rigolos ou sans se prendre un retour de bâton un peu plus tard) rendent le sujet un peu trop complexe pour un politicien moyen (ou pour ses conseillers, pour ce qu’on en sait).
    Du coup on va être contraints d’entendre encore et encore parler de ce type de « proposition de loi », et en général on entendra parler aussi de ces méchants géants du web qui utilisent honteusement toutes les failles de notre législation fiscale que nos politiciens se sont ménagé pour payer moins d’impôts mais pour eux c’est mal.

  • Combien de fois nous a-t-on pipeauté que les impôts baisseraient

    Hum, à mon avis, il y a un ‘s’ de trop à « baisseraient » 🙂
    Les taxes ne peuvent que baiser, et jamais baisser 😉

  • en 2018 , la taxe GEMEPI ( taxe contre les inondations ) entre en vigueur ; celle la , en revanche , on ne nous l’a pas claironnée …..

    • @ véra
      C’est vrai!

      De là à ne pas imaginer que les indemnisations, en cas d’inondation, soient un jour décentralisées et plus à charge du budget de l’état central???

  • Et toujours rien sur le million de fonctionnaires de trop pour se rapprocher un minimum de la moyenne européenne
    Je connais ceux qui nous volent même si le plus ripou c’est qu’il volent mes enfants et pire ils ont déjà attaqué la retraite de mes petits enfants
    Merde aux statuts et régimes spéciaux

  • « Pas de nouvel impôt pendant le quinquennat »

    Mais pourquoi créerait-on de nouveaux « impôts »?

    Il suffit de créer ou augmenter des taxes, contributions, cotisations, droits, redevances, prélèvements, vignettes …
    qui ne sont pas à proprement parler des impôts.

    Et n’oublions pas de remercier l’ineffable Julien Dray qui nous fait bien rire, on en a bien besoin.

  • Je ne sais pas ce que « fake news » veut dire (encore du franglais)mais je sais ce qu’est la propagande gouvernementale et la dictature de la pensée unique. Il y a déjà avec ça beaucoup à faire et heureusement que le net existe car c’est le dernier refuge de ceux qui recherchent un peu d’air pur. Alors qu’importe si on y trouve parfois quelques bêtises, mais c’est toujours mieux que d’avoir à avaler le discours prédigéré-désinformé, seule chose que savent nous resasser les médias subventionnés, donc officiels.

  • Plus nous nous enfonçons dans la misère, plus le Français moyen enrage contre le bourgeois, le patron, le riche, le milliardaire et surtout, surtout, surtout les actionnaires… Hahahahahahaha 🙂

    • Ils n’ont pas assez d’intelligence pour comprendre que le problème c’est l’état. Le monde entier a pigé que le socialisme mène à la pénurie et la pauvreté, sauf la France!

  • – C’est difficile de faire baisser l’imposition : regardez la difficulté à boucher le trou de 8 milliards ( à trouver et sur qui ou quoi ) qu’entrainerait la suppression de la taxe d’habitation ? Je trouve l’aparté de B.Roger-Petit excellent sur les médias subventionnés.. on se rapproche de l’ex-ursss ! Jovanovic a caricaturé avec humour la « grande » Presse sur YouTube :
    https://www.youtube.com/watch?v=_v1ztI8akw0

    • L’iFRAP a évalué le gaspillage à 100 milliards, mais ils ne parviennent pas à en trouver 8? Rien que les subventions aux associations se montent à 30 milliards par an, il y a de quoi réduire!

  • Il est tout à fait possible qu’il n’y ait aucun nouvel impôt et en même temps que nous soyons plus taxés. Il suffit d’augmenter les impôts existants.

  • Il reste 10% d’imbéciles! Et question Fake news nos politiciens sont les rois de leur création!

  • Censurons tous les médias !
    Sauf Contrepoints.

  • H16, vous êtes réellement talentueux.
    Je ne veux pas minimiser la portée de Contrepoints, mais je vois dans le fait que votre talent ne trouve pas à s’exprimer dans un média de large diffusion, un témoignage supplémentaire de la décrépitude de notre démocratie et, plus largement encore, de notre pays.
    Vous avez dramatiquement et élégamment raison (sauf pour les questions environnementales ‘=).
    J’aimerais que vos analyses dépassent le monde de l’entre-soi des quelques poignées de fidèles de Contrepoints pour s’inscrire dans un mouvement plus large dont on pourrait espérer, enfin, le début du début d’une libération.
    Bravo et merci !

  • Merci H16, vous tapez toujours dans le mille. Inutile en effet de perdre du temps sur les sujets accessoires: le nerf de la guerre, c’est l’argent, l’argent des autres (vous écrivez “parce que les politiciens ..ne savent penser qu’une seule chose : l’argent des autres, l’argent privé..”).

    Comme on vit en démocratie, l’argent est pris légalement, par la force du monopole de la violence détenu par l’Etat. Mais cela reste une extorsion.

    Toute la manipulation consiste à présenter cet argent, comme destiné à la “solidarité”, à la “justice sociale”, à “la réduction des inégalités”, au “vivre-ensemble”.

    Le rôle des médias officiels est donc ESSENTIEL puisqu’il consiste, par rabâchage permanent à présenter le vol initial sous son côté le plus positif, à nous anesthésier, à tuer toute idée de contradiction.

    La lutte contre les FakeNews, c’est la lutte de nos maitres pour garder la main sur le grisbi. Si le contrôle des médias de propagande échoue, on risquerais de comprendre que le modèle social n’est qu’un moyen de prendre l’argent aux pauvres bougres pour le redistribuer à ceux qui gravitent dans les sphères du pouvoir (ie le vrai “pouvoir”: celui de vous déposséder).

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