Les agences de santé sont-elles utiles face aux déserts médicaux ?

La majorité de nos concitoyens n’ ont jamais entendu parler des agences de Santé. Pourtant, elles ont pris tous les pouvoirs. Elles se contredisent souvent et vont à l’inverse du but qui devrait être recherché, permettre un accès aux soins à tous.

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Médecine (Crédits : Adrian Clark, licence CC-BY-ND 2.0)

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Les agences de santé sont-elles utiles face aux déserts médicaux ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 décembre 2017
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Par Bernard Kron.

Les ARS — Agences régionales de santé — sont au nombre de 26 dans notre pays, alors que l’on ne décompte que 13 grandes régions françaises. Elles sont devenues un dispositif phare de notre système de santé depuis la Loi HSPT dite Loi Bachelot.

Elles regroupent différents organismes de la Sécurité sociale, les Directions régionales des Affaires sanitaires et sociales (DRASS) ainsi que les Directions départementales des Affaires sanitaires et sociales (DDASS).

Leur but ? Rationaliser l’offre de soins sur le territoire. Autrement dit, l’optimisation de la collaboration entre les hôpitaux, les cliniques, les médecins libéraux, le secteur médico-social et autres interlocuteurs.

Toutefois, ce but ne peut être atteint car elles sont justement des obstacles à cette volonté. Les acteurs, les soignants, pourraient agir si l’on ne leur mettait pas toutes ces contraintes.

 

Passons en revue ces différents organismes

L’ANAP (Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux)

Cette entité contribue à améliorer les performances des établissements de santé, dans le cadre de la réforme du système de santé. Elle s’appuie notamment sur le numérique pour atteindre ces objectifs.

L’Observatoire de la Régionalisation 

Cet organisme « souhaite faire émerger des analyses transversales et prospectives face aux enjeux du futur. La philosophie de ce think tank est de réfléchir à l’amélioration du système de santé en privilégiant une démarche ascendante, basée sur l’action des acteurs de terrain. »

En bref, il ne fait que rappeler les objectifs de la réforme.

La Haute École de Santé Publique

Elle a été créée à Paris après la dernière guerre en même temps que l’École Nationale d’Administration pour réorganiser le pays en ruine. Transférée ensuite à Rennes, elle forme les personnels administratifs et les directeurs d’hôpitaux.

De par ses ramifications dans les ministères, elle participe à la mise sous tutelle de la médecine libérale.

La Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques [DREES]

Elle contrôle différents observatoires, dont l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale [ONPES].

La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité [HALDE]

Elle a été créée par la loi du 30 décembre 2004. Elle aide toute personne à identifier les pratiques discriminatoires et à les combattre.

L’Établissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires [EPRUS]

Il a été créé en 2007 pour gérer les crises sanitaires de grande envergure.

Le rôle essentiel des soignants est oublié. Le refus de sa direction générale de faire participer les médecins à la campagne de vaccination lors de l’épidémie de grippe aviaire H1N1 en témoigne.

L’Institut National du Cancer [INCA]

C’est une structure qui coordonne l’ensemble des acteurs de la cancérologie et donne une visibilité internationale à la politique de recherche. C’est à cet institut et aux collèges que l’on doit les quotas fixés par la circulaire DHOS/INCa du 26 mars 2008 qui ont paralysé les chirurgiens libéraux viscéraux dans cette activité.

La HAS :

La Haute autorité de santé et le Collège de la HAS a pour mission de certifier les 2600 établissements de santé français. Notre ministre de la Santé Agnès Buzyn était à sa tête.

Les Groupements hospitaliers de territoire et le HCS (Haut Conseil de Santé)

Les groupements hospitaliers de territoire (GHT) prévus par la loi de modernisation de notre système de santé constituent une innovation organisationnelle importante.

Le Haut Conseil de la santé publique propose treize recommandations opérationnelles pour développer l’approche de santé publique au sens de la santé des populations et de la prise en compte de ses besoins sur un territoire.

Ces recommandations s’appuient sur trois principes généraux :

  1. Contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population du territoire et aux réponses à ses besoins en santé
  2. Impliquer les autres acteurs du territoire, médecine libérale, secteur hospitalier privé, monde associatif ou collectivités locales
  3. Développer l’évaluation des besoins de santé de la population et des actions mises en place.

 

Les recommandations du HCS s’adressent aux agences régionales de santé, aux établissements regroupés en GHT et aux structures en charge du pilotage national des GHT. Les ARS doivent inciter les établissements publics regroupés en GHT et privés à contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population du territoire couvert par le GHT en pilotant un diagnostic territorial de santé, en établissant pour chaque territoire un tableau de bord d’indicateurs territorialisés.

Les GHT doivent développer des compétences en santé publique autour des DIM de territoire en lien avec les CHU.

Le Médecin DIM est en charge de l’organisation et du contrôle du département d’information médicale. Ces données peuvent être exploitées de manière spécifique par un service (chirurgie, anesthésie réanimation, soins palliatifs…) ou un type d’activité de l’établissement.

Ce sera une usine à gaz de plus, coûteuse et contre-productive.

Le principe de précaution et les normes participent aussi pour une large part à la destruction de notre système de soins1. En effet, ils obligent les médecins à multiplier par précaution des bilans pas toujours utiles pour éviter en particulier des procès en responsabilité.

« On ne s’éloigne jamais si loin du but que lorsque l’on croit connaître le chemin  »

Confucius était un sage.

  1. Extraits de mon livre Chirurgie chronique d’une mort programmée.
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  • qu’est ce qu’une amélioration ou une rationalisation…?
    chacun en a sa propre idée..qui change… DONC.. arbitraire…critères à la noix suivis de réflexions comptables très sérieuses…

  • On comprend mieux pourquoi la France a deux fois plus de fonctionnaires par tête d’habitant que les pays comparables…

  • Pas loin de 10 organismes chargés d’organiser la rationalisation des soins dans le pays !!!!!!
    Force est de constater que les résultats sont mirobolants et je crois qu’il faudrait impérativement doubler voir tripler le nombre de ces organismes afin d’être vraiment (in)-efficace et dans un souci de « simplification administrative » si chère aux politiques.
    « Leur but ? Rationaliser l’offre de soins sur le territoire. »
    Et quand la désertification fait des ravages la seule réponse est « adressez vous aux urgences ».
    La solution: enseigner l’art médical non pas dans les facultés mais à E.N.A. et là vous verrez enfin un miracle des miracles en matière de « gestion »

  • La quantité invraisemblable de médecins fonctionnaires dans ce pays, œuvrant d’ailleurs en totale négation de leur serment, est une des causes des déserts médicaux. Mais d’un autre côté, comme ils sont généralement incompétents pour soigner les patients dans le cadre du colloque singulier, c’est une bénédiction qu’ils n’exercent pas la médecine, la vraie. Tellement de vies sont sauvées parce qu’ils n’exercent pas…

  • Mais que vient faire la HALDE là-dedans. Faut-il rappeler aussi qu’elle a été dissoute en 2011 !
    Vraiment n’importe quoi, cet article…
    Dites, Contrepoints, vous pourriez être un peu plus sérieux dans le choix de vos rédacteurs…

  • Pour avoir une médecine « gratuite », il faut plafonner les prix.
    La gratuité augmente la demande. Le plafonnement des prix réduit l’offre.

    Ensuite, ça n’est qu’une question de temps ….

  • Toutes ces usines à gaz existent pour recycler des inutiles nuisibles et frustrés
    L’unité de base de la médecine il y’a 40 ans était le médecin de campagne qui était un clinicien hors pair dans la tradition du 19 siècle avec cette sagesse, ce bon sens qui manquent aux bio techniciens supérieurs actuels.
    La paperasserie devient supérieure à l’attention du malade
    La gestión d’un cabinet médical doit incomber au médecin et non pas à cette faune de plus en plus envahissante qui a soviétisé notre fleuron national avec l’inefficacité qu’on lui reconnaît

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