Les 10 socialistes du président Macron

Seuls Philippe Étienne et Sylvain Fort n’ont pas de liens avérés avec le PS ou des élus socialistes. Les dix autres membres de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron sont tous d’anciens socialistes.

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Emmanuel Macron by EU2017EE Estonian Presidence (CC BY 2.0)

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Les 10 socialistes du président Macron

Publié le 7 décembre 2017
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Par Philbert Carbon.
Un article de l’Iref-Europe

Le Figaro Magazine du 17 novembre 2017 faisait sa Une sur « Les hommes du Président ». Cette garde rapprochée qui gouverne la France avec Macron. L’IREF a regardé attentivement le parcours de ces collaborateurs. Pratiquement tous viennent du socialisme !

Dans le dossier de dix pages, le journaliste Vincent Nouzille rapporte la confidence d’un ministre : « Sans leur feu vert, rien n’est possible. Ils relisent tout, décident de tout, bloquent ce qui les dérange, s’immiscent partout… ». Eux, ce sont les collaborateurs les plus fidèles, les seuls en qui le Président de la République semble avoir vraiment confiance.

Des parcours professionnels qui ne trompent pas

Combien sont-ils ? Une douzaine, selon le magazine. Ni plus, ni moins. Nous pouvons donc les citer tous, et surtout jeter un œil sur leur parcours professionnel et politique :

Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, a été directeur adjoint du cabinet de Pierre Moscovici, et directeur de cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy. Lors de ses études à Sciences Po, il militait chez les jeunes rocardiens ;
Anne de Bayser, secrétaire générale adjointe de l’Élysée, a été secrétaire générale adjointe de la mairie de Paris, auprès de Bertrand Delanoë ;
Patrick Strzoda, directeur de cabinet du Président, a été directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve au ministère de l’Intérieur, puis à Matignon ;
Philippe Étienne, conseiller diplomatique, a été aux cabinets de Bernard Bosson, Hervé de Charette et Bernard Kouchner ;
Ismaël Emelien, conseiller spécial, a rejoint l’équipe de Dominique Strauss-Kahn lors des primaires socialistes de 2006, avant d’intégrer la Fondation Jean Jaurès. En 2014, il devient conseiller chargé de la stratégie, de la communication et des discours du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. Auparavant, il a travaillé quelques temps chez Havas, où il fait partie de l’équipe chargée de la communication de Nicolás Maduro, président du Venezuela après la mort d’Hugo Chávez ;
Stéphane Séjourné, conseiller politique, a travaillé au cabinet de Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France, avant d’être conseiller parlementaire d’Emmanuel Macron à Bercy ;
Sibeth Ndiaye, conseillère presse et communication, ancienne militante de l’UNEF, a été nommée secrétaire nationale du PS chargée de la petite enfance en 2009 par Martine Aubry. Elle a travaillé au cabinet de Claude Bartolone au Département de Seine-Saint-Denis, au cabinet d’Arnaud Montebourg puis de son remplaçant, Emmanuel Macron ;
Sylvain Fort, conseiller chargé des discours et de la mémoire (sic), a travaillé dans le privé (BNP Paribas, Scor, DGM Conseil, Sia Conseil). Il a collaboré à l’Institut Montaigne et est parfois présenté comme ayant été un conseiller officieux de Laurent Wauquiez ;
Bruno Roger-Petit, porte-parole de la Présidence de la République, journaliste, fût membre du PS et conseiller politique d’Arnaud Montebourg. Il a tenté à plusieurs reprises d’être investi par le PS, notamment pour les élections législatives de 2007 ;
Julien Denormandie, secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, a travaillé aux cabinets de Nicole Bricq et Pierre Moscovici ;
Benjamin Griveaux, porte-parole du Gouvernement, est entré en politique dans le think tank « À gauche en Europe », puis se fait élire conseiller municipal de Chalon-sur-Saône, vice-président du conseil général de Saône-et-Loire aux côtés du président Arnaud Montebourg. Il est entré en 2012 au bureau national du PS, ainsi qu’au cabinet de Marisol Touraine, au ministère de la Santé ;
Christophe Castaner, délégué général de La République en marche et secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement, a été, en 1995, directeur de cabinet de Tony Dreyfus, maire PS du 10e arrondissement de Paris. Il intègre ensuite les cabinets de Catherine Trautmann, ministre de la Culture, puis celui de Michel Sapin. Il a également été élu avec l’étiquette PS dans les Alpes-de-Haute-Provence comme maire de Forcalquier et député, et au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Continuité avec la présidence Hollande

Si nous résumons, seuls Philippe Étienne (même s’il a travaillé auprès de Bernard Kouchner, c’était dans le gouvernement de François Fillon) et Sylvain Fort n’ont pas de liens avérés avec le PS ou des élus socialistes. Les dix autres membres de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron sont tous d’anciens socialistes, et beaucoup ont servi sous la présidence de François Hollande.

Comme le soulignait le quotidien Libération du 24 février 2017, Emmanuel Macron s’inscrit donc « dans la continuité plus que dans la rupture avec le quinquennat de François Hollande ».

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  • Je suis outré de voir qu’un proche du président de la République ait été le conseillé d’un dictateur comme Maduro.
    Imagine-t-on le général de Gaulle recruter un collaborateur de Castelo ou de Somoza ?

    • Je crois osé de dire qu’il a été conseillé de Maduro. L’article dit qu’il était un empolyé de Havas qui a eu un contrat de com avec Maduro et il a fait partie de l’équipe qui a honoré ce contrat. C’est un faux procès que de suggérer qu’il était un conseillé de Maduro, du même type que celui qui consistait à dire que Friedman était un conseiller de Pinochet. Ceci au vu de l’aticle, je n’en sais pas plus.

      • Que Emelien ait travaillé pour Maduro avec une fiche de paie Havas ou non ne change rien : c’est quelqu’un qui a collaboré à la propagande de l’une des pires dictatures d’Amérique latine et maintenant il va utiliser ses compétence pour nous vendre les salades du gouvernement. Bravo !

  • « La caque sent toujours le hareng » disait ma grand-mère…

  • Dis-moi qui te conseille, je te dirai qui tu es.
    Réponse: socialiste

  • La rupture? Juste un slogan.

  • Macron n’a-t-il point été le conseiller puis le ministre de l’économie d’hollande…..
    La suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages n’est-elle pas une idée saugrenue socialiste ? Ma réponse est oui !

    Je suis moi pour que tout le monde paie l’impôt, que les prestations , qui sont un revenu, soient imposables !

    Une minorité passe à la caisse et les autres profitent : l’argent ainsi tomberait du ciel ?

  • Forcément, un socialiste s’entoure de socialistes. Il faut être particulièrement crédule pour croire Macron autre chose.

  • Doivent se tourner les pouces à l’IREF pour produire des articles aussi bêtes… On n’est quand même pas loin du degré zéro de la politique. Je n’en dirais pas plus pour ne pas me montrer désobligeant, ni à l’égard de cette vénérable institution, ni à l’égard d’un aussi illustre site que Contrepoints, qui se sent obligé de reprendre ses fadaises.
    Si le tempo macronien était vraiment rythmé par l’idéologie socialiste, on se demande bien pourquoi c’est surtout à droite que le président enregistre ses plus beaux scores sondagiers…
    La plupart de ces gens, comme tous les cireurs de pompe intelligents, ont pris la carte qui leur permettaient, à un moment, de monter le plus vite possible dans la hiérarchie politique.
    Aujourd’hui, ils sont à la solde de Macron, ils appliquent peu ou prou les directives issues du programme avec lequel il a été élu.
    Demain, si le besoin s’en fait sentir, ils s’en iront bouffer à d’autres rateliers.
    Croire qu’ils seraient plus attachés à une quelconque idéologie qu’à la perspective d’une bonne carrière est une insulte faite à leur opportunisme.

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