AirBnB est vraiment trop méchant avec la Mairie de Paris

En aidant les Parisiens à louer leur propriété, AirBnB agace toute une clique de collectivistes. Et sa dernière trouvaille va les faire enrager.
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AirBnB est vraiment trop méchant avec la Mairie de Paris

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 décembre 2017
- A +

Posséder un bien, en France, fait immédiatement de vous un nanti, un riche, un propriétaire ventripotent. Si, par quelque malice torve d’un destin crapuleux, vous poussez le vice jusqu’à louer votre bien au lieu d’y séjourner, fortes sont les chances que vous ne soyez qu’un de ces méprisables vendeurs de sommeil. Et si ce n’est pas le cas, vous mériterez de toute façon le pal fiscal et la taxe vexatoire.

Ces onctueux présupposés un fois posés, nous pouvons à présent nous atteler à « améliorer » la situation pour les locataires, ces petits mammifères chétifs surexploités que l’État entend protéger de tout contre tous. Or, en République du Bisounoursland, où rien ne doit dépasser, tout doit être rangé bien comme il faut dans des cases, bien régulé, quoi de mieux qu’encadrer les loyers ?

Diable oui, pourquoi n’y avions-nous pas songé plus tôt ? Il a fallu attendre le lancement de cette idée génialissime courant 2015 par la non-moins brillantissime ministre Cosse du formidablissime gouvernement Valls pour enfin encadrer les loyers français afin de les apprivoiser, ces derniers étant retombés dans leurs travers sauvages alors que le régulateur avait le dos tourné.

Cependant, des difficultés apparaîtront assez vite et Valls devra faire marche arrière, n’autorisant finalement sa Cosse de ministre à ne tenter qu’une expérience sur la ville de Paris. Joie, bonheur et petits décrets municipaux bien serrés : l’encadrement des loyers parisiens était en route sous les applaudissements du public en délire. Un an plus tard, le bilan sera cependant violemment tiédasse : encore une fois, et en accord avec une nuée compacte d’économistes expliquant que l’encadrement des loyers est une ânerie olympique, ce fut un échec minable de plus au bilan d’un gouvernement français déjà passablement chargé question médiocrité.

Pompon de l’affaire : dans certains cas, l’encadrement en question aura même permis à certains loyers… d’augmenter. Bien joué, m’ame Cosse.

Une nouvelle année s’est écoulée et, à la faveur du tabassage de plus en plus ferme des propriétaires immobiliers, la hausse des loyers, déjà peu élevée et tournant vaguement autour du 1% par an depuis un moment, a fini par s’épuiser au point que les prix baissent un peu à présent… Comme le nombre de locations : à force d’être un coupable systématique, le propriétaire moyen, lassé de se faire violemment fiscquer, abandonne progressivement l’idée de devenir rentier, bailleur ou même propriétaire.

En somme et comme prévu depuis le départ, le contrôle des loyers ne marche pas plus maintenant qu’avant, pas mieux ici qu’ailleurs. Les effets de bords de l’encadrement, multiples et contradictoires, ne permettent au mieux que de tirer des conclusions négatives de cette expérience foutraque.

Mais lorsqu’on a qu’une idéologie pour toute rigueur intellectuelle, on ne peut pas s’avouer vaincu. Devant l’échec patent, et alors même que la justice vient récemment d’annuler cette idée crétine d’encadrement des loyers à Paris, on ne recule pas (no pasaran !) et il faut toute l’énergie du paléo-communisme assumé de Ian Brossat, l’adjoint au maire de Paris chargé du logement, pour extirper de sa naphtaline les meilleures idées dans le domaine : on va redoubler d’effort, pardi !

Point de surprise ici. Après tout, le collectivisme, c’est à ça qu’on le reconnaît : réclamer encore plus de quelque chose qui ne marche pas, sous le prétexte judicieux que si ça ne marche pas, c’est qu’on n’en a pas fait assez.

parabole de l'aspirine (c) Maître Du Monde

Malheureusement pour le petit Ian et sa clique de ponctionnaires avides de tout régenter, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Une partie de moins en moins petite de la population commence à se lasser des vilenies et du flicage fiscal permanent que les kapos municipaux entendent faire régner dans la Capitale.

Ainsi, il est normalement obligatoire pour les propriétaires souhaitant louer leur bien de s’inscrire sur le magnifique site web 2.0 mis à disposition gratuitement avec vos sous par la mairie de Paris. Pourtant, sur plus de 100.000 biens en location disponibles dans la capitale, seuls 11.000 propriétaires ont fait la démarche.

Le petit Ian est tout fripé : « Le chiffre est insatisfaisant » maugrée-t-il dans un souffle, tout en pensant très probablement « Mais on les aura, ces gros bourgeois capitalistes ! »…

Ce qui, là encore, pourrait occasionner quelques problèmes puisqu’à mesure que les étatistes de son acabit tentent de nouvelles formes de ponction, le marché et les individus rivalisent d’ingéniosité pour contourner leurs gros doigts trop préhensiles.

Alors qu’AirBnB a déjà joué un rôle certain dans la bousculade des prix immobiliers dans la Capitale, allant jusqu’à remettre les pendules à l’heure en matière de services hôteliers, c’est encore une fois la firme américaine qui provoque des petits hurlements stridents chez les thuriféraires du Consentement À l’Impôt : depuis quelques temps, les bailleurs passant par leur plateforme peuvent disposer d’une carte de paiement Mastercard Payoneer qui fonctionne comme une simple carte de débit avec les loyers collectés, lorsque l’option est ainsi choisie par le bailleur. La carte étant émise hors de France, ceci veut dire qu’une partie de ces loyers et de ces dépenses ne sont pas visibles par l’administration fiscale française ou Ian Brossat qui se rejoignent alors pour entamer un chœur de pleureuses taxatoires maltraitées.

Au demeurant, la firme agit ici comme beaucoup d’autres (Amazon, Alibaba dans le monde et Abritel ou CDiscount en France) qui ne font que proposer un service pratique pour leurs clients. Charge à ces derniers de rester dans la légalité et de déclarer ce qui est dû au fisc. Ce qui, dans la bouche de notre Brossat de combat, se transforme évidemment en :

Airbnb incite ses hôtes à faire de l’évasion fiscale en localisant leurs revenus dans une banque située à Gibraltar.
(…) Je pense que Bercy gagnerait à regarder tout cela et à vérifier ce qu’il est possible d’entamer comme démarche, parce qu’on parle quand même de milliers et de milliers d’euros, sans doute beaucoup plus, qui échappent totalement au fisc français

Ben voyons.

Mesure, calme, pondération et précision, toutes qualités dont le collectiviste moyen saura se départir avec rapidité si une belle taxation est à la clé : vite, lançons Bercy sur la piste et tentons de récupérer le magot en utilisant l’excuse facile du « Rassurez-vous, c’est pour votre bien. C’est français, c’est l’État français. »

Chaque jour qui passe démontre s’il était besoin le paradigme dans lequel s’est volontairement placé une partie du pays, de ses dirigeants et de son administration : en donnant la parole et – pire ! – le pouvoir à toute une clique de collectivistes à la petite semaine, en fournissant un véritable boulevard au socialisme et à tous ces adeptes d’une redistribution forcée, la France s’écarte tous les jours de la croissance et de l’enrichissement de la population.

On régule, on encadre, on taxe, on traque, on dénonce, on spolie et on se retrouve, après quelques décennies de ce régime stupide, avec un pays en ruine, une classe moyenne percluse d’impôts, un niveau de vie en baisse, un chômage galopant et des créateurs de richesses qui s’expatrient, discrètement, loin de ces tsunamis d’idioties. Et pour lutter contre ces fléaux, que proposent nos élites ? Plus d’impôts, plus de taxes, plus d’encadrements, pardi !

Forcément, ça va bien marcher.

—-
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  • CE PAYS EST FOUTU, tout simplement parce que les français sont des imbéciles immatures et irresponsables, incapables de voir où se trouve leur intérêt et qui votent pour ceux qui veulent tuer la poule aux oeufs d’or. La Fontaine le disait déjà il y a plus de 3 siècles.

    • Pas entièrement d’accord avec vous. La propagande de la nébuleuse étatique est extrêmement efficace. L’endoctrinement commence dès l’école pour être ensuite relayé par d’innombrables organismes (médias, « collectivités locales », syndicats, agences étatiques, associations subventionnées…). Toute expression un tant soi peu dissidente est étouffée par des gardiens de la pensée présents partout dans ces structures. Il y a pourtant énormément de gens qui se rendent bien compte que quelque chose ne tourne pas rond dans ce système, mais faute d’une explication cohérente du pourquoi, ils demeurent démunis et peu dangereux pour les pouvoirs en place. Le combat est idéologique, c’est un combat d’idées. Contrepoints y participe en permettant à ses auteurs et lecteurs d’enrichir mutuellement leur connaissance du libéralisme, chacun pouvant ainsi devenir progressivement de plus en plus efficace à ouvrir les yeux de ceux qui se plaignent sans comprendre. Le combat contre le socialisme sera toujours à recommencer car la jalousie, l’envie, la cupidité, la paresse, notamment intellectuelle, défauts qui sont à l’origine de son succès, sont inscrits dans la nature humaine. Pourtant, le socialisme peut être vaincu, au moins temporairement, comme il l’a été dans le passé (18e – 19e siècles). Pour cela, il doit être attaqué pour ce qu’il est : une doctrine immorale et, parce qu’immorale, ne pouvant aboutir qu’à l’inverse de ce qu’elle promet. Sa seule alternative, le libéralisme, doit aussi être défendue pour ce qu’elle est : la seule philosophie politique moralement défendable. Évidemment, le chemin est long avant d’en arriver là mais il demeure possible.

  • @virgile, je ne suis pas sûr qu’ils soient imbéciles immatures, mais irresponsables oui. Ils votent pour leur propre intérêt, et comme une grosse minorité paye pour une bonne majorité cela ne leur pose aucun problème. Ce qu’ils oublient, c’est ce qu’ils vont laisser à leurs enfants : un pays en ruine

    • Au delà de l’intérêt, une bonne partie des français n’a aucune connaissance économique de base voire de bon sens. Par exemple, je discutais avec un collègue de la baisse des APL et j’argumentais sur le fait que ce type d’aide aboutissaient souvent à une hausse du loyer. Ce dernier lui était sur le fait que les APL sont un droit et donc ne doivent pas être touché surtout pour les pauvres petits étudiants pour 5€ c’est énorme (pour rappel un paquet de cigarette => 7€). Bref à partir delà, comment discuter ?

  • et en même temps, je n’ai jamais vu de libéraux se présenter au élections, ni présidentielles, ni dans ma commune. Peut être une fois aux régionales mais je ne suis même pas sûr. Pas d’offre, ben pas de demande !

  • Les images sont marrantes, le texte est drôle. Hélas on aurait aimé plus de rigueur intellectuelle dans la démonstration, car telles que les choses se présentent, il s’agit là d’une simple réponse idéologique – le libéralisme, c’est bon, j’en mange tous les matins – à une autre posture idéologique – taxez les tous, Dieu reconnaîtra les siens…

  • « On régule, on encadre, on taxe, on traque, on dénonce, on spolie », certes mais concédons qu’en retour, on gaspille. C’est toujours une joie pour « on » de jeter l’argent du citoyen par les fenêtres, on ne peut tout avoir.

  • « (…) Je pense que Bercy gagnerait à regarder tout cela et à vérifier ce qu’il est possible d’entamer comme démarche, parce qu’on parle quand même de milliers et de milliers d’euros, sans doute beaucoup plus, qui échappent totalement au fisc français »
    Pensez donc ! Toute cette masse d’argent qui échappe au FISC ! Nous ne sommes taxés qu’à 54% ! Pensez donc que 46% échappent encore et toujours à l’envahisseur FISCAL !

    On en est toujours là :
    http://parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/revolution-francaise-ancien-regime-caricature-sur-les-trois-ordres-le-tiers#infos-principales
    http://www.ressources-edu.fr/monguide88/methode/docs/57_2.jpg

    « l’encadrement en question aura même permis à certains loyers … d’augmenter. »
    Des loyers modérés pour des habitations à 1200/mois. (dont un couple d’élus a eu des soucis de paiement, mais ne voulait pas le lacher cet H.L.M), c’est bien encadré/régulé ça !

    • Petite précision : le taux de prélèvements obligatoires sur les producteurs se situe entre 60 et 80%, bien au dessus des chiffres officiels repris en boucle par les médias. Faites le calcul.

      • @Guy
        J’ai fait un autre calcul par rapport aux budget 1788 vs 2016 :
        1788 : 503 millions de livres de recettes (impôts, taxes, …)
        620 millions de dépenses
        Le roi dépensait 17% de plus que ce qu’il récevait.
        Révolution. Ejection des privilégiés.

        2016 : moins de 300 milliards d’euros de recettes
        1200 milliards de dépenses.
        Notre « élite » claque 4 fois plus que ce qu’elle reçoit.
        Rien. Les dispendieux sont toujours à profiter. La crise ne les a même pas fait tousser. La classe politique est la seule classe sociale à ne pas avoir été impactée financièrement par la dernière crise

  • Comme d’habitude, h16 nous régale avec une nouvelle illustration satirique des conséquences inévitables de l’intervention politique dans la sphère privée, qui produit toujours l’inverse des objectifs affichés.
    Concernant l’encadrement des loyers, il y a une raison très simple pour laquelle ça ne peut pas marcher : si les loyers sont plus élevés à Paris qu’au fin fond de la campagne, c’est uniquement parce que la demande (relativement à l’offre) est plus importante à Paris qu’à la campagne, ce que l’encadrement ne fera qu’amplifier.
    Par exemple, si un studio se loue 1000€ par mois à Paris alors que le même studio trouvera difficilement preneur à 200€ par mois à la campagne, c’est qu’il y a suffisamment de gens qui préfèrent la première alternative à la deuxième. La seule solution pour diminuer la pénurie de logements à Paris (comme partout où la demande est supérieure à l’offre) c’est de permettre à l’offre d’augmenter et à la demande de baisser. L’encadrement des loyers produit exactement le contraire : comme les loyers dans la zone « tendue » sont bloqués, il y a encore plus de gens qui veulent y habiter (puisque c’est, officiellement, relativement moins cher) et encore moins de gens qui sont disposés à louer des logements existants ou à en construire des nouveaux (puisque ça rapporte encore moins). Idem pour le logement dit « social » (subventionné avec les taxes et impôts qui augmentent d’autant le coût du logement pour ceux qui en sont les victimes), qui, proposé à des prix encore inférieurs à ceux des loyers « encadrés » engendre aussi une augmentation de la demande par rapport à l’offre (il est impossible de loger tout le monde dans des logements subventionnés puisqu’il n’y aurait plus personne pour payer les subventions). Les seuls « bénéficiaires » (à très court terme) de ce type de mesure sont ceux qui bénéficient déjà d’un logement. Tous les autres sont exclus. Ils ont encore moins de chance de pouvoir se loger là où ils voulaient qu’avant. Quant aux « bénéficiaires », malheur à eux s’il ont besoin ou envie de déménager. Ce type de mesure favorise l’immobilité sociale, l’éloignement domicile-travail, le mal logement (ne pas pouvoir déménager, c’est être contraint de rester là où on n’a pas envie de rester), le gaspillage (par exemple, une famille dont l’effectif a diminué reste dans un logement devenu trop grand de peur de ne pas en trouver un autre). De plus, les logements que ces bénéficiaires à court terme occupent se dégradent rapidement car les propriétaires n’ont plus les moyens de les entretenir. Enfin, la loi de l’offre et de la demande étant une loi incontournable de la vie, les prix réels augmentent de toutes façon (dessous de table, comme cela se pratiquait pour récupérer un logement soumis à la loi de 1948, passes-droits, files d’attentes).

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