Néolibéralisme : entre épouvantail et réalité

Si l’expérience « néolibérale » du Chili était un échec, alors pourquoi ce pays est-il le plus prospère de l’Amérique latine ?

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Néolibéralisme : entre épouvantail et réalité

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 novembre 2017
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Par Daniel J. Mitchell, depuis les États-Unis.

Une chose intéressante que j’ai constatée durant mes voyages à travers le monde, c’est que les partisans des marchés libres et d’un État limité sont généralement dénommés « libéraux » partout dans le monde en dehors de l’Amérique du Nord1.

Je pense que le reste du monde a raison. Après tout, des auteurs comme Adam Smith sont considérés comme libéraux classiques ; il est alors étrange que le terme liberal soit maintenant utilisé en Amérique pour décrire les anticapitalistes.

Pour brouiller encore davantage les pistes, il n’est pas rare que les partisans modernes du capitalisme soient appelés néolibéraux. Mais je pense que c’est un terme qui vise uniquement à discréditer. Quand on me traite de néolibéral dans d’autres pays, c’est toujours pour dénoncer mon soutien aux libertés économiques.

 

Le néolibéralisme, un concept flou

Le professeur Dani Rodrik, de Harvard, explique pourquoi il n’est pas fan du néolibéralisme dans un article du Guardian intitulé « The fatal flaw of neoliberalism : it’s bad economics »2. Même s’il reconnaît que le terme n’a pas de définition précise, il considère qu’il signifie moins de pouvoir pour l’État.

« Le néolibéralisme […] traduit une préférence pour les marchés au lieu de l’État, pour les mesures économiques au lieu des normes culturelles et pour l’initiative privée au lieu de l’action collective. […] Le terme est utilisé comme un fourre-tout pour désigner tout ce qui relève de la déréglementation, de la libéralisation, de la privatisation ou de l’austérité budgétaire. […] Que le néolibéralisme soit un concept flou et fluctuant, dont aucun mouvement spécifique ne se revendique, ne signifie pas qu’il soit hors de propos ou irréel. Qui peut nier que le monde a connu un tournant décisif en faveur des marchés depuis les années 1980 ? Ou que les politiciens de centre-gauche (les démocrates aux États-Unis, les socialistes et les sociaux-démocrates en Europe) ont adopté avec enthousiasme certains credos du Thatchérisme et du Reaganisme, tels que la déréglementation, la privatisation, la libéralisation financière et l’entreprise individuelle ? »

Rodrik aborde ensuite longuement les faiblesses et les limites de l’analyse économique conventionnelle. Une grande partie de ce qu’il écrit est tout à fait juste.

 

L’illusion mécaniste

L’économie n’est pas une machine et les gens ne sont pas des robots, de sorte que les concepts économiques mécanistes, bien qu’utiles, ont une valeur limitée. De plus, la culture et les institutions font une grande différence, et il est assez difficile de saisir ces concepts dans les modèles économiques.

En outre, il propose des éléments intéressants sur la façon dont certains pays comme la Chine ont libéralisé leur économie selon des voies qui défient les analyses communes. Ce qui est probablement bien vu.

Mais il conclut son billet avec deux exemples qui n’ont tout bonnement aucun sens.

 

Le néolibéralisme fantasmé, l’exemple du Mexique

Tout d’abord, Rodrik cite le Mexique comme un exemple supposé de réforme néolibérale.

« Après une série de crises macroéconomiques au milieu des années 1990, le Mexique a embrassé l’orthodoxie macroéconomique, libéralisé profondément son économie, dérégulé son système financier, fortement réduit les restrictions à l’importation et signé l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Ces politiques ont produit une stabilité macroéconomique et un accroissement significatif du commerce extérieur et de l’investissement intérieur. Mais si on observe ce qui compte – la productivité globale et la croissance économique – l’expérience a échoué. Depuis que ces réformes ont été entreprises, la productivité globale du Mexique a stagné et l’économie mexicaine a sous-performé, même au regard des normes peu exigeantes de l’Amérique latine. »

« Quoi ? » a été ma réaction immédiate. Je prends beaucoup de temps à passer au peigne fin les données internationales dans l’espoir de dénicher des réussites à faire connaître et je n’ai jamais rien trouvé qui laissait entendre que le Mexique est un exemple en matière de libéralisme. Il y a quelques années j’avais trouvé au contraire des éléments qui montrent que le pays est un mauvais exemple.

Voici l’évolution du score mexicain en matière de liberté économique, données fournies par l’institut Fraser. On peut certainement soutenir que le Mexique a fait de bonnes réformes à la fin des années 1980. Mais où sont les preuves d’une libéralisation générale à partir du milieu des années 1990 ?

Il y a eu une très légère augmentation du score du Mexique après 1995. C’est mieux que rien. Mais je ne suis pas surpris qu’elle n’ait pas donné de résultats impressionnants puisque le reste du monde libéralisait beaucoup plus rapidement. En fait, en matière de libertés économiques, le Mexique est passé de la 49e à la 69e place entre 1995 et 2000 dans la mesure où ce sont les autres pays qui ont connu une « libéralisation profonde », et non le Mexique.

 

Le néolibéralisme vu comme épouvantail, l’exemple du Chili

Ensuite, Rodrik tire à boulet rouge sur le Chili.

« L’expérience néolibérale du Chili a finalement produit la pire crise économique de toute l’Amérique latine. »

Alors là, je suis sidéré par une telle affirmation. Non par la première partie de cette phrase. Il est juste de prendre le Chili comme tête d’affiche des pays favorables au marché-libre.

Voici un graphique de l’institut Fraser qui montre comment le score du Chili en matière de liberté économique s’est amélioré de façon spectaculaire entre 1975 et 1995 :

Mais je suis stupéfait par la deuxième partie de la phrase. Le Chili aurait connu « la pire crise économique de toute l’Amérique latine » ? Dans la mesure où j’ai écrit à plusieurs reprises sur le boom économique chilien, ça m’a totalement décontenancé. À quoi Rodrik pouvait-il faire référence ? Je me suis donc replongé dans quelques sources pour vérifier si je n’étais pas passé à côté de quelque chose.

Voici les données du FMI sur le PIB par habitant du Chili et du reste de l’Amérique latine. Les chiffres ne remontent qu’à 1980, mais tout ce que nous voyons confirme mon point de vue selon lequel le Chili est une grande réussite.

Autrefois, son niveau de vie n’était que légèrement supérieur à la moyenne latino-américaine et aujourd’hui, la population est deux fois plus riche que ses pairs. Si c’est ça la « pire crise économique », on aimerait tous avoir la chance d’avoir des problèmes similaires.

J’ai également consulté l’ensemble des données d’Angus Maddison, ce qui nous permet de remonter à 1970. Les chiffres sont corrigés des effets de l’inflation de sorte que les courbes n’augmentent pas aussi rapidement, mais nous observons la même tendance de long terme. Le Chili s’enrichit à un rythme beaucoup plus rapide que les autres pays d’Amérique latine. Encore une fois, s’il s’agit d’une « crise », d’autres pays pourraient espérer un sort similaire.

Alors que voulait dire Rodrik par « pire crise économique » ? Son article ne fournit pas de détails, mais si vous consultez les chiffres de Maddison du début des années 1980, il y a eu un ralentissement de la production par habitant au Chili, qui a chuté d’environ 6000 dollars à environ 5000 dollars. Et cette réduction était sensiblement plus importante que la réduction moyenne pour le reste de l’Amérique latine.

 

Le tri sélectif des données

J’imagine qu’il s’agit de la soi-disant crise qu’il évoque dans l’article. Mais si c’est cela, il est coupable d’un exemple flagrant de « tri sélectif » de données. C’est un peu comme dire que les Yankees de 1998 ont échoué à cause d’une série de quatre défaites à la fin du mois d’août.

Une analyse honnête exige un examen des résultats dans leur globalité, et toutes les sources de données montrent que la performance économique du Chili est bien supérieure à celle des autres pays d’Amérique latine.

Tout bien considéré, les propos de Rodrik reposent sur une argumentation solide lorsqu’il souligne les limites de l’analyse économique conventionnelle. Mais dès lors qu’il s’emploie à critiquer les réformes pro-marché, il nous concocte deux exemples sortis de son chapeau.

 

Propos stupéfiants

D’ailleurs, je ne peux pas résister à commenter une autre affirmation de Rodrik :

« L’utilisation du terme « néolibéral » a explosé dans les années 1990, lorsqu’il est devenu étroitement associé à […] la déréglementation financière, qui devait culminer avec le krach financier de 2008 et la débâcle de l’euro qui perdure encore. »

C’est encore un passage où on ne peut qu’être stupéfait. Les « néolibéraux » étaient ceux qui s’opposaient aux politiques qui ont conduit à la crise financière : les taux d’intérêt artificiellement bas de la Réserve fédérale et les subventions corrompues de Fannie Mae et Freddie Mac. Et les gens comme moi étaient très opposés aux dépenses publiques excessives qui ont conduit à la crise budgétaire européenne.

PS : on se doute bien que le choix du Chili comme exemple pour dénoncer le « néolibéralisme » n’est pas innocent, puisque les réformes en faveur d’une économie libre ont été initiées dans ce pays par les « Chicago Boys » sous l’ère Pinochet.

La manœuvre est grossière : discréditer les idées libérales en usant d’amalgames. Mais il suffit là encore de consulter le haut du classement de l’institut Fraser des pays les plus libres économiquement pour constater que les « expériences néolibérales » ne sont généralement pas le fait de dictatures, bien au contraire.


Sur le web. Traduction : Raphaël Marfaux pour Contrepoints.

  1. NdT : aux États-Unis, le terme libertarian (libertarien) désigne ce que nous nommons libéral en France.
  2. Traduction : « L’erreur fatale du néolibéralisme : c’est une mauvaise économie ».
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  • Et c’est pourquoi il est très dur de faire entendre raison aux gens socialisés. Demonter leurs arguments simplistes et lieux communs nécessite de prendre du temps, d’élaborer une explication extensive, et bien souvent le temps, ou bien la volonté de l’interlocuteur tout simplement, manque cruellement.

  • Comme d’habitude les socialistes mentent sans cesse et ils sont de plus incapables de reconnaître la réalité. Le Chili est l’exemple qu’un pays sud-américain est en mesure de sortir de la pauvreté, à condition d’adopter le libéralisme!

    • Le Chili est passé de l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine à l’un des plus riches grâce aux réformes libérales. A tel point que le Chili a pu intégré l’OCDE. Avant que les chicago boys se voient confié les rennes de l’économie, le Chili traversait une grave crise économique.
      L’exemple du Chili prouve justement le succès des réformes libérales. Il faut être de mauvaise foi pour le nier.

  • Le mot « néolibéralisme » n’a aucun sens. C’est l’exemple type d’un anti-concept (au même titre que ultralibéralisme). Personne ne se dit néolibéral. Demandez à quelqu’un qui utilise de ce terme néolibéral qu’est ce que cela veut dire ?? quel est la définition ?? Dans bcp de cas, il en sera totalement capable et même s’il arrive, sa définition sera différente de celle d’une autre personne employant aussi ce terme. Demandez à dix personnes leur définition du néolibéralisme, vous aurez de grandes chances d’avoir dix définition différentes.
    Même s’ils ne sont pas d’accord entre eux sur la définition de ce mot, un certain nombres de personnes font diront que c’est un mouvement du début des années 80. Pourtant, le mot néolibéral vient de la fin du 19 siècle et a été utilisé tout au long du 20 siècle même s’il est vrai qu’il a été grandement popularisé par les antilibéraux depuis vingts ans. Les antilibéraux utilisent de ce mot néolibéralisme (tout comme ils utilisent du mot ultralibéralisme) car le mot libéralisme a une certaine connotation positive en tout cas dans sa dimension politique. Un certain nombre de principes fondateurs de l’état de droit et de la démocratie (que l’on appelle démocratie libérale) découle du libéralisme (politique). Voilà pourquoi les antilibéraux pour critiquer le libéralisme préfère utiliser d’autres termes comme néolibéralisme (qui sous entend une déformation du libéralisme) ou ultralibéralisme (qui sous entend un extrémisme).
    L’avantage avec le mot néolibéralisme c’est qu’on peut utiliser ce mot à tort et à travers, on peut utiliser ce mot pour désigner tout ce que l’on veut. De toute facon , tout ce qui va mal c’est de la faute du méchant néolibéralisme (même si l’on sait pas trop ce que c’est). Je trouve cela pathétique.
    En général, avec les gens qui emploient le mot néolibéralisme: ce sont soit des antilibéraux qui ne changeront pas d’opinions et qui sont de mauvais soit des gens ignorants (ignorance qui est totalement compréhensible étant donné le climat antilibéral de la France) soit des gens qui utilisent ce mot car cela fait vendre.
    Il y a même des gens utilisant le mot néolibéralisme qui vous disent qu’il est impossible de définir ce mot .
    Si vous demandez aux gens de dire ce sont qui les néolibéraux, là aussi leurs réponses sont très floues. Même si la plupart vous diront que Thatcher et Reagan sont des piliers du néolibéralisme, en général, pour le reste ils ne sont pas d’accord d’entre eux. Une bonne partie disent aussi que Friedman était un néolibéral (sans doute parce que c’est l’économiste libéral le plus connu du 20 siècle, en général, le seul économiste qu’ils connaissent) . Une bonne partie des antilibéraux utilisent le mot néolibéralisme croient que l’école néoclassique est néolibéral montrant toute leur ignorance de l’économie et de la pensée économique. J’ai déja vu des gens disant que Keynes était un néolibéral.
    Le « néolibéralisme » au même titre qu’ultralibéralisme permet de diaboliser le libéralisme. Les antilibéraux préfèrent utiliser ces deux termes plutôt qu’utiliser le terme « libéralisme » car dans le libéralisme, il y a le libéralisme politique (qui est connoté positivement par la plupart des gens) en utilisant un autre mot, cela permet de faire une distinction entre les deux, de bien montrer que c’est deux concepts différents. Que le néolibéralisme est une « perversion » ou un « excès » de libéralisme.
    C’est profondément malhonnête.
    En plus, comme ce sont des termes ne voulant rien dire, on peut les utiliser pour les accuser de tous les maux. Les libéraux auront tendance à moins se défendre vu qu’ils ne se reconnaissent pas dans ces termes débiles

  • Les pays d’Amérique latine ayant suivi les recettes de Friedman se portent très bien alors que les pays d’Amérique latine qui ont suivi les recettes gauchistes sont un désastre. Un bon livre à lire là-dessus(même s’il date un peu), sur l’Amérique latine et les conneries des gauchistes d’Amérique latine: Guide to the Perfect Latin American Idiot
    https://rowman.com/ISBN/9781461662785/Guide-to-the-Perfect-Latin-American-Idiot
    Les problèmes de l’Amérique latine: http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1994_num_59_2_4292_t1_0570_0000_2

  • Il y a une désinformation visant à désinformer Friedman et Hayek concernant Pinochet.
    Milton Friedman – Pinochet And Chile: https://www.youtube.com/watch?v=dzgMNLtLJ2k
    Hayek n’a jamais été favorable à la dictature de Pinochet. http://www.contrepoints.org/2010/12/08/8656-dictature-liberale
    La vérité est pourtant assez simple: Pinochet a confié l’économie aux chicago boys car c’étaient les seuls compétents pour redressé le Chili (les autres économistes étaient pratiquement tous marxistes). Et c’est seulement en 75 que Pinochet leur a confié l’économie (parce que la situation continuait à se dégrader). Pinochet ne comprenait pas l’économie, son choix n’était pas guidé par une idéologie mais seulement par le bon sens.
    Le Chili de Pinochet est sans doute la seule dictature où des personnalités libérales (chicago boys) ont joué un rôle (important). Voilà pourquoi les antilibéraux en parlent autant; Sauf que leur rôle (des chicago boy) a été purement économique. Aucun n’a participé au coup d’état ou aux crimes de la dictature et ils ont été partisans d’une démocratisation du Chili. On se demande pourquoi l'(ancien) président chilien socialiste Ricardo Lagos a loué (en 2000) l’action des chicagos boys et a décrit le Chicago Boy Sergio de Castro comme le ministre des Finances le plus important des derniers 180 ans du Chili si les chicago boys étaient aussi horribles que le prétendent les antilibéraux.

  • Ceci démolit Shock Doctrine de Noami Klein (c’est toujours cet ouvrage qui est cité par les gauchistes concernant l’échec du Chili, la soi disant accointance entre Friedman et Pinochet)
    http://www.cato.org/pubs/bp/bp102.pdf

    • Et comme Naomi Klein n’est qu’une journaliste gauchiste, sans aucune connaissance économique, elle n’a absolument aucune crédibilité. C’est elle qui a lancé l’accusation calomnieuse de la collusion du libéralisme avec les crimes de Pinochet. Aucun libéral n’a approuvé l’outrance de la répression au Chili. Ce que Klein oublie, comme tout communiste, c’est de préciser que c’est le Parlement chilien qui demanda à Pinochet de sauver la République, les communistes faisant un coup d’état comme en Russie en 1917.

  • Pour Pinochet, il est important de remettre les choses dans le contexte. La plupart des libéraux par peur d’être assimilé à Pinochet tombe dans le piège des gauchistes en acceptant la version que la majorité des gens connaissent qui n’est ni plus ni moins qu’une diabolisation de Pinochet et qui est une réécriture de l’histoire par les gauchistes. Moi, je dit qu’il faut dire la vérité historique, il ne s’agit pas de faire Pinochet un héros, de le glorifier juste de dire la vérité. ET cela n’a rien à voir avec le fait que Pinochet a mené une politique économique plutôt libérale car c’est exactement la même chose avec Franco qui n’était en rien libéral. Franco et Pinochet sont certes deux dicateurs mais aujourd’hui, on les diabolise, il est plus que temps d’arrêter la propagande gauchiste à leur sujet.

    La vérité est là, le chili était au bord de la guerre civile (manifestations, greves,….) à cause de la politique sectaire et antidémocratique d’Allende.Quelques mois avant la chute d’Allende, le sénateur communiste Volodia Teitelboim pronostiquait entre 500.000 et un million de morts en cas de guerre civile. l’armée a fait le coup d’état à cause de l’infiltration de mouvements d’extrême gauche dans l’armée. Sans Pinochet, il y aurait eu une guerre civile

    dans la vie, il faut assumer les conséquences de ces actes. le 4 mai 1973, l’opposition au gouvernement d’Allende a raté de peu la majorité des deux tiers à la chambre (qui lui aurait permis de passer outre les vetos présidentiels) et au sénat (qui lui aurait permis de destituer le président) car il y a eu des fraudes massives organisé par allende. si allende avait respecté le processus démocratique, il n’y aurait pas eu de coup d’état.
    lisez « Pinochet, l’autre vérité » de Philippe Chesnay. la majorité des vctimes du régime de pinochet furent les chefs de la gauche, des gens qui avaient pour but de créer une dictature du prolétariat.

    Lisez l’historien Pierre Vayssière spécialiste de l’amérique latine. notamment son livre « Le Chili d’Allende et de Pinochet dans la presse française : Passions politiques, informations et désinformation, 1970-2005″ qui montre l’opération de manipulation médiatique orchestré par la gauche francaise.
    lisez La face cachée d’Allende: antisémitisme et eugénisme de Victor Farias, un intellectuel juif qui a aussi écrit Heidegger et le nazisme. il est aussi l’auteur d’autres ouvrages :Les nazis au Chili et La gauche chilienne: 1969-1973. le point de départ de ce livre est le refus du gouvernement d’allende d’extrader l’ex SS-Standartenführer, Walther Rauff. le célèbre « chasseur de nazi », Simon Wiesenthal était convaincu que Salvador Allende, avait délibérément protégé le responsable nazi et il a demandé des années plus tard à son ami, Victor Farias d’enquêter. la thèse de doctarat défendu par alllende Hygiène mentale et délinquance montre à quel point il était raciste et eugéniste. en tant que Ministre de la Salubrité, il se charga de présenter le projet de Loi de stérilisation des aliénés applaudi par les racistes qui est quasiment la meme chose que la Loi sur la protection de la descendance contre les maladies héréditaires du régime nazi. le fondateur du Parti socialiste chilien, Mamaduke Grove, était régulièrement « payé » par le Ministère des Affaires Etrangères nazi et que les ministres socialistes du gouvernement du Front Populaire étaient également directement « soudoyés » par l’ambassade nazi de Santiago. En 1956, Allende était-il actionnaire et directeur général de l’une des plus grandes sociétés anonymes du Chili, la Société Pelegrino Cariola.

  • Allende n’était pas un démocrate ( il a gracié les militants du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) ainsi que d’autres membres de groupes d’extrême-gauche qui avaient été emprisonnés pour faits de terrorisme qui ont repris leur activité terroriste en toute impunité, rachet des actions de la Compagnie manufacturière de Papiers et de Cartons, entreprise clé car seule productrice de papier pour les journaux, fermeture de stations de radios de l’opposition, tentative de fermeture du journal El Mercurio, la nationalisation de la maison d’édition Zig-Zag, attaques contre les journaux d’opposition El Mercurio, La Segunda, Tribuna, Mañana, etc, interdiction faite aux chaînes de télévision de l’Université catholique, Canal 13 et Canal 4, et celle de l’Université du Chili, Canal 9, assassinats politiques (Edmundo Pérez Zujovic,….). le 26 mai 1973, la Cour suprême s’adressa à Allende pour dénoncer l’intromission de l’exécutif dans le judiciaire et pointer une rupture de l’ordre judiciaire ; Allende répondra le 12 juin en déclarant que le gouvernement ne pouvait faire appliquer les décisions de justice « de manière indiscriminée » et qu’il revenait à l’exécutif de juger de l’opportunité ou non de leur application ; le 25 juin, la Cour suprême répliquera en dénonçant l’arbitraire politique du gouvernement d’Unité populaire qui réduisait à néant les droits des justiciables. le 4 mai 1973, l’opposition au gouvernement d’Allende remporta les élections législatives avec 55,6% des suffrages (87 députés et 30 sénateurs) contre 44,1% pour l’Unité populaire (63 députés et 20 sénateurs) ; l’opposition rata de peu la majorité des deux tiers à la chambre (qui lui aurait permis de passer outre les vetos présidentiels) et au sénat (qui lui aurait permis de destituer le président) ; un rapport réalisé par des professeurs de la faculté de droit de l’Université catholique et présenté le 18 juillet fera état de fraudes électorales de la part du gouvernement. Ceux-ci attiraient l’attention sur le fait que 750.000 nouveaux électeurs avaient été inscrits depuis les élections municipales de 1971 alors qu’ils n’auraient dû être normalement que 500.000. Le rapport décrivait également les énormes disparités dans les augmentations de nouveaux électeurs selon les circonscriptions. Il signalait par ailleurs des cas de fraudes avérés à Santiago ou Coquimbo (carnets d’électeurs ne correspondant pas aux personnes ayant voté, centaines d’électeurs inscrits le dernier jour au même domicile, etc.) Le rapport concluait : « lors des élections parlementaires de mars a eu lieu une fraude électorale de grandes proportions, qui concerne entre 200.000 et 300.000 votes illégaux ». le 23 aout 1973, la Chambre des députés approuva, par 81 voix contre 47, un projet d’accord présenté la veille accusant le gouvernement d’Allende d’avoir violé la légalité, de viser à s’emparer de la totalité du pouvoir afin d’instaurer un système totalitaire, en opposition absolue avec la constitution chilienne ; dans cet accord, les parlementaires chiliens demandaient au président de la République, mais aussi aux forces armées et aux carabiniers de mettre fin aux agissements illégaux du gouvernement d’Unité populaire qui mettent en péril l’ordre constitutionnel et légal du pays.

    Allende n’était un rien un modéré son but était une dictature du prolétariat, c’était un fervent marxiste. « Notre stratégie écarte de fait la voie électorale comme méthode pour atteindre notre objectif de prise du pouvoir. » « Nous affirmons que c’est un faux dilemme que de se poser la question si nous devons prendre la ‘voie électorale’ ou la ‘voie insurrectionnelle’. » (21e congrès général du Parti socialiste, Linares, 1965) « Le Parti socialiste, comme organisation marxiste-léniniste, pose la prise du pouvoir comme objectif stratégique à atteindre […] pour instaurer un État révolutionnaire […] » ; « La violence révolutionnaire est inévitable et légitime. […] Elle constitue l’unique chemin qui mène à la prise du pouvoir politique et économique, et à sa défense et renforcement » ; « « Seule la destruction de l’appareil bureaucratique et militaire de l’État bourgeois peut consolider la révolution socialiste » ; « Les formes pacifiques ou légales de lutte (revendicatrices, idéologiques, électorales, etc.) ne conduisent pas par elles-mêmes au pouvoir. Le Parti socialiste les considère comme des instruments limités d’action, intégrés au processus politique qui nous emmène à la lutte armée. » (22e congrès général du Parti socialiste, Chillán, 1967). en 1972, le sous-secrétaire général du parti socialiste, Adonis Sepúlveda Acuña rappelait que l’insurrection révolutionnaire restait bien l’objectif final des socialistes chiliens : « Notre stratégie met, de fait, de côté la voie électorale comme méthode pour atteindre notre objectif de prise du pouvoir. » « […] s’il s’agit de répondre à la question de savoir s’il est possible de conquérir le pouvoir par la voie électoral, c’est-à-dire l’instauration d’un gouvernement ouvrier qui exproprie les moyens de production de la bourgeoisie, pour organiser une société socialiste, sans aucun doute possible, aussi bien l’histoire du mouvement ouvrier que les principes marxistes indiquent clairement que cela n’est pas possible et qu’une politique de cet ordre ne sert seulement qu’à semer de fausses illusions auprès des travailleurs. » « Le parti a un objectif, et pour l’atteindre il devra employer les méthodes et les moyens que la lutte révolutionnaire rendra nécessaires. L’insurrection devra être déclenchée quand la direction du mouvement populaire sentira que le processus social qu’elle a elle-même lancé aura atteint sa maturité et qu’elle se prépare à être l’accoucheuse de la révolution. »

  • L’étude des chiffres macro-économiques illustrent l’ampleur du désastre économique provoqué par la gestion du gouvernement Allende : baisse du PIB qui se retrouve en 1973 pratiquement au même niveau que 1970 (-1,21% en 1972 et -5,57% en 1973) ; indice des salaires réels chutant de 45% durant la même période ; pouvoir d’achat chutant de 10% d’octobre 1970 à avril 1973 sur base des prix alimentaires ; investissement brut dégringolant à 15% du PIB contre une moyenne de plus de 21% entre 1965 et 1970. Dans le même temps, les dépenses publiques passeront de 13% du PIB en 1970 à 53% en 1973 avec un déficit budgétaire sautant de 39% des recettes de l’État en 1970 à 115% en 1973 (de 2,7% du PIB en 1970 à 24,7% en 1973). De leur côté, les entreprises publiques cumuleront plus d’un milliard de dollars de pertes.
    Les déséquilibres économiques provoqueront l’explosion des importations qui s’envoleront de 956 millions de dollars en 1970 à près de 1,5 milliard en 1973, alors que la valeur des exportations stagne (sauf en 1973, grâce à un boom du prix du cuivre sur les marchés internationaux). La balance commerciale excédentaire de 155,9 millions de dollars en 1970 devint déficitaire de 16,3 millions en 1971, 253,4 millions en 1972 et 138,3 millions en 1973. Parallèlement, la dette extérieure augmentera de 500 millions de dollars entre 1970 et 1973. Le tout encadré par de rigides barrières douanières qui interdisaient l’entrée de pas moins de 300 produits au Chili et des tarifs douaniers pouvant grimper jusqu’à 750%, avec une moyenne de 105% en 1973. De même, on comptera pas moins de 15 taux de change différents, avec un ratio entre le plus bas et le plus élevé excédant les 8.000% !
    Plus dramatique encore : le déchaînement de l’inflation et l’établissement d’un plafonnement des prix qui, au lieu de juguler l’augmentation des prix, créera des ruptures dans l’approvisionnement et conduira à l’hyperinflation. De 28% en 1971 à 606% en septembre 1973. Avec une monnaie chilienne qui sera dévaluée de près de 1.000% face au dollar. Cette situation laissera les commerces désapprovisionnés et donnera naissance aux interminables queues devant les magasins, typiques de tout pays socialiste qui se respecte. La majorité des biens de première nécessité ne se trouvant plus qu’au marché noir. Le pays restera finalement sans réserves, ne serait-ce que pour importer les denrées les plus élémentaires. Le 6 septembre 1973, le gouvernement Allende annonçait que les réserves de farine ne pouvaient couvrir que quelques jours.

    « L’expérience du docteur Allende a échoué parce que sa coalition d’Unité Populaire, dominée par les socialistes et les communistes, a tout fait pour installer au Chili un système socialiste radical auquel était farouchement opposée plus de la moitié de la population. Il avait été élu en 1970 avec seulement 36,3% des voix, à peine 39.000 votes de plus que son concurrent conservateur arrivé en deuxième place. Lors des élections législatives du début de cette année, l’Unité Populaire n’a seulement obtenu que 44%. Pourtant, en dépit d’un parlement dominé par l’opposition, souvent en méprisant les tribunaux et face au chaos économique et à une inflation qui faisait rage, le régime a continué de « réquisitionner » des entreprises, grandes et petites. Ces actions ont polarisé le Chili comme jamais auparavant, provoquant une opposition tous azimuts, non seulement de la part du riche ou d’une frange fasciste, mais bien de la classe moyenne qui représente la moitié de la population et qui se voyait affronter sa propre destruction. Si le docteur Allende avait progressé de manière plus réfléchie, s’il avait fait une pause pour consolider après la nationalisation des industries de base du Chili et posé des limites raisonnables à son programme socialiste, il aurait probablement terminé son mandat avec de grandes chances de succès. » new york times

  • « Le professeur Dani Rodrik, de Harvard, explique pourquoi il n’est pas fan du néolibéralisme dans un article du Guardian intitulé « The fatal flaw of neoliberalism : it’s bad economics » » c’est un ramassis de conneries.

    Non seulement, il a été montré depuis longtemps que la liberté économique a des effets bénéfiques d sur la croissance économique et sur la réduction de la pauvreté( http://www.amazon.com/OECD-Economies-World-Today-Statistics/dp/0749437812 http://www.freetheworld.com/papers.html) mais il a été montré qu’il existe aussi un lien entre démocratie et liberté économique. des auteurs comme Milton Friedman dans Capitalisme et liberté ont montré que la liberté économique était indissociable de toute liberté
    Le rôle central de la liberté économique dans la démocratie: http://www.catallaxia.org/wiki/Ian_V%C3%A1squez:Le_r%C3%B4le_central_de_la_libert%C3%A9_%C3%A9conomique_dans_la_d%C3%A9mocratie
    Lien entre liberté économique et croissance: http://www.wikiberal.org/wiki/Liens_entre_lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique_et_croissance
    La liberté économique améliore le bien-être humain: http://www.iedm.org/fr/node/52382
    http://web.archive.org/web/20100821172203/http://www.liberte-cherie.com/a2466-La_liberte_economique_rend_riche_et_heureux.html
    https://en.wikipedia.org/wiki/Economic_Freedom_of_the_World#Research (voir l’image)
    En l’occurence c’est l’indice de liberté économique du Fraser Institute qui est utilisé, mais il donne un classement assez similaire à celui de la fondation Heritage.
    Le rapport complet ici : http://www.freetheworld.com/2014/EFW2014-POST.pdf (les infos sur les liens entre prospérité et liberté économique sont vers les pages 30-33 du fichier).
    De plus, l’indice de liberté économique semble très corrélé au rapport global de compétitivité de 2015 : http://www.weforum.org/reports/global-competitiveness-report-2014-2015

    • Le problème des gens de gauche est que la réalité les démentant ils n’ont évidemment d’autre choix que mentir, falsifier ou nier carrément. Ce que font Naomi Klein et Rodrik, comme tous les gens de gauche. Quand on voit que la Corée du sud, 3e pays le plus pauvre de la planète, ravagée par la guerre en 1953, était 50 ans plus tard une puissance économique et un peuple prospère! A comparer avec Cuba où le peuple est payé 15 dollars par mois!

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