L’écologie aujourd’hui : lobby ou religion ?

La COP23 se termine : l’occasion de revenir sur la politique écologiste en France. On ne pourra pas dire que les moyens sont insuffisants.

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L’écologie aujourd’hui : lobby ou religion ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 20 novembre 2017
- A +

Par Yves Buchsenschutz.
Un article d’Emploi 2017

La COP23 se termine et les écolos vont se plaindre, comme chaque fois, de ne pas avoir été écoutés ! Et pourtant, jamais une telle masse de moyens n’a probablement été dépensée pour une cause certes intéressante mais qui vire insensiblement à une religion conquérante appuyée sur un message apocalyptique et un clergé militant.

Le lobbying est une stratégie menée par une entreprise ou un groupe de pression (appelé lobby) cherchant à défendre ses propres intérêts auprès des décideurs, principalement politiques. Son action est souvent discrète et indirecte. Elle s’appuie sur une bonne connaissance des circuits décisionnels et sur la constitution de vastes réseaux. En exerçant une pression et en jouant de leur influence sur les décideurs, les lobbyistes visent ainsi à influencer la mise en place de nouvelles législations qui leur sont favorables.

 

Un lobby de l’écologie

Le lobbying est une activité encore peu courante en France, où elle est soumise depuis 2009 à des règles d’encadrement visant notamment à la publication des noms des clients de lobbyistes. En revanche, elle est très prisée aux États-Unis où les entreprises s’attachent de plus en plus souvent les services d’un lobbyiste professionnel. Elle est également fréquente à Bruxelles puisque plus de 15 000 lobbyistes sont présents auprès de la Commission européenne.

N’en déplaise à ses membres, qui considèrent et affirment à tout va qu’ils sont attaqués par tous les lobbys de la Terre, le premier lobby de France est très probablement celui des écologistes.

Quel groupe de pression peut en effet se targuer d’avoir simultanément :

• Un ministère avec un ministre, figure de proue et spécialiste du groupe de pression écologique. Pour mémoire, l’Industrie, en France, n’a jamais vraiment réussi à avoir la même chose !

• Un parti politique, Europe Écologie Les Verts, certes malmené, mais existant et influent, en particulier par les voies détournées du lobbying car on ne peut pas dire en France qu’il s’est réellement imposé aux élections. (3,25 % des voix et 4 élus sur 577 aux dernières législatives) ;

• La réalisation et le financement de deux grands-messes en moins de dix ans destinées à verdir en profondeur notre pays : le Grenelle de l’environnement en 2007 et la Conférence de Paris en 2015 (COP21, 20 000 délégués). Cela recommence avec la COP23 en Allemagne ces jours-ci ;

Un lobby mondial sur le réchauffement climatique d’origine humaine auprès de l’ONU : le GIEC. Il en existe au moins un autre qui prétend que ces désordres climatiques ont d’autres origines, en particulier l’activité solaire. Mais il est beaucoup moins efficace et peu connu.

 

Une transition énergétique bancale

La loi de transition énergétique datant de 2015 engage notre pays dans un virage à 180° de notre politique d’approvisionnement d’ici 2030 ou 2050. Elle implique au passage la passation par pertes et profits de la filière nucléaire, par sa mise à la casse industrielle anticipée, alors même que c’est la seule solution efficace constatée actuelle contre l’émission de CO2. Pour rappel, la filière nucléaire n’a quasiment provoqué aucune mort d’hommes en France quand le charbon en a causé des milliers ; l’Allemagne qui exerce une pression très forte sur la fermeture par la France de la centrale de Fessenheim nous expédie chaque jour les particules fines et le CO2 de ses centrales « d’appoint » fonctionnant au lignite ! C’est nous qui devrions exiger le remplacement des centrales à « charbon » allemandes.

Encore mieux : nous sommes inondés chaque jour de publicités mensongères expliquant que l’électricité est devenue la seule solution énergétique, universelle et même quasi gratuite ! Et pourtant, remplacer des voitures par des vélos électriques est tout sauf gratuit même en matière de consommation d’énergie.

Des volets budgétaires annuels sont consacrés spécialement au verdissement de notre pays, sans compter les charges masquées assumées par EDF et refacturées au consommateur, si l’on prend simplement la peine de lire le détail de sa facture.

Pour information comparative, le verdissement antinucléaire de l’énergie allemande, décidé en catastrophe, coûte plus de 25 milliards d’euros par an et fait de ce pays le premier émetteur de CO2 d’Europe.

 

De l’écologie un peu partout… et bien subventionnée

Des manifestations à répétition remettent en cause le fonctionnement démocratique de notre pays et allant jusqu’à entraîner des morts, comme au Lac de Sivens ou à Notre-Dame des Landes. Il suffit d’écouter monsieur Mélenchon pour comprendre les conséquences de ce type d’exemple : 18 % de personnes dans la rue représentent désormais la majorité du pays !

Les cantines, les produits et les magasins « bio » de toute sorte. Les voitures, les immeubles, les radiateurs, etc., … verts ;

Des ONG à n’en plus finir : le WWF, Terre Solidaire, Amis de la Terre, France Nature Environnement, la SPA, Greenpeace, etc. ;

Une masse absolument colossale de subventions diverses depuis la défiscalisation du simple don du citoyen jusqu’aux affectations de fonds par les communes, les régions, etc. Par comparaison, les moyens de Monsanto, certes significatifs, sont une goutte d’eau !

J’arrête la liste car on n’en finirait pas !

On note ainsi la création, ex nihilo, de ce qu’il faut bien appeler une nouvelle religion, si ce n’est une secte. Quand la foi supplante délibérément le jugement scientifique, on ne doit pas en être loin. Nous attendons avec émoi le moment où son conflit avec la laïcité éclatera au grand jour. Les conséquences pourraient être dévastatrices.

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  • Il ne faut pas oublier les kmers rouges au Cambodge dont le mot d’ordre était de supprimer tout ce qui s’approcher du progrès industriel . C’est par la terreur et la mort que ces écologistes de l’extrême ont amené leur peuple à l’état zéro de la civilisation humaine

  • Un lobbyiste n’est que le missionnaire d’une religion ..une entreprise comme les autres. L’homme ne travaille jamais pour de l’amour et de l’eau fraîche sauf si il est fou. Qu’est-ce qu’un fou , une personne ne vivant pas dans notre monde ..ce que sont tous les écologistes en herbe ..et les intégristes religieux . pour les dirigeants , ça va bien ,ils ont les pieds sur terre….enfin presque.

    • Mouai, vu le CV de celui qui a rédigé l’article, c’est vraiment pas crédible de parler du lobbyste écologique.
      Et puis surtout, ça voudrait dire que 99% de la communauté scientifique est un tas de fanatiques religieux.

  • Les écolos sont des gauchistes qui auront revêtu un nouvel apparat mais derrière la même doctrine un tantinet fasciste osons le terme

  • Les écologistes sont des charlatans ignorants tout des sujets qu’ils abordent. Au moindre de leur bobard les media s’empressent aussitôt de le cautionner et diffuser en le présentant comme une vérité. Or aucune de leurs prévisions passées n’est arrivée. Il n’y a pas eu pénurie de pétrole dans les années 1990, ni de famine dramatique mondiale, pas de bug en l’an 2000, ni 9 milliards d’habitants sur Terre. Tout cela n’était que du pipeau basé sur leurs fantasmes pour faire peur aux gens, afin de les contraindre à avaler leurs phobies de paranoïaques psychotiques et d’exécuter leurs volontés. Le pire est qu’ils trouvent des scientifiques dépourvus de probité, agissant comme des cartomanciennes, pour avaliser leurs âneries. Prétendre que c’est l’homme qui provoque le réchauffement est scientifiquement impossible puisque indémontrable. C’est une profession de foi, pas un constat scientifique.

    •  » Les écologistes sont des charlatans ignorants tout des sujets qu’ils abordent.  »

      Beaucoup ne sont pas des ignorants mais sont de mauvaises foi. Ce qui est bien pire.

    • Contrairement à l’image que certains en donnent, un scientifique n’est nullement quelqu’un qui appliquerait la méthode scientifique à ses choix et ses convictions. C’est juste un non-littéraire, abscons dans ce qu’il connaît et perdu dès qu’il sort de ce domaine. De plus, il est confronté à la difficulté d’obtenir des crédits et de la publicité pour ses recherches, et va donc être une proie facile pour les médias et les lobbies. Il ne sait pas en particulier se montrer catégorique, ce que les interviewers et les financeurs savent exploiter au mieux.
      Enfin, la question des rapports entre science et foi reste un des plus surprenants domaines où la contradiction sévit en reine. Quand vous aurez rencontré un des plus grands statisticiens mondiaux, intégriste religieux, et qu’il vous aura expliqué « qui serais-je pour remettre en cause les directives de mon Dieu ? », vous ne vous étonnerez plus du soutien de nombreux scientifiques à la religion écologique.

    • En ce qui concerne la pénurie de pétrole dans les années 90, je suppose que vous parlez du rapport Meadows? Si c’est le cas, je vous invite à le lire et à m’indiquer l’endroit où c’est écrit (je ne vous fait pas l’affront de vous donner l’adresse d’un site où vous pourrez le trouver en PDF). Pour le bug de l’an 2000, s’agit-il de Peter de Jager (ingénieur chez IBM, ONG écolo bien connu) et de son site http://www.year2000.com (https://web.archive.org/web/19970716212756/http://www.year2000.com:80/)? Merci de votre réponse, je suis curieux… 😉

      • Bonjour J Dupond

        Comme tjs il y a un monde entre le rapport lui-même et l’écho qu’en fait les médias, et je me rappelle très bien que le début 70 était très anxiogène sur les réserves de pétrole.
        Il n’y avait pas à l’époque internet donc le seul accès à l’information était l’ORTF et les journaux.
        Regardez aujourd’hui le gap entre le traitement très anxiogène des médias du RCA et les conclusions très modérés du rapport du GIEC. Malheureusement internet existe et le péquin moyen peut lire le rapport et voir de lui même.

  • Lobby ? On peut en dire autant d’à peu près tous les courants de pensée plus ou moins structurés. Des chasseurs aux motards en passant par les libéraux.
    Mais ce disant, l’ampleur des critiques, parées des plus beaux cris d’oiseaux (secte, religion, message apocalyptique…) en dit beaucoup plus sur ceusses qui portent ce message que sur l’objet réel de cette ire : sont-ils amers, jaloux, impuissants ? Voire aveuglés au point de ne pas comprendre qu’ici bas tout est affaire de lobbys, de corporations, d’idéologies et de systèmes de pensées ?
    Le premier qui sort : « le libéralisme, lui, n’est pas une idéologie » a gagné une tringle à rideaux et toute ma pitié…
    Bref, accuser l’autre d’être sectaire ne sert à rien, est contre-productif et ne remplit même pas de joie celui qui lance l’anathème.
    Il faut avoir la patience, la raison et l’intelligence nécessaire pour distinguer dans ces discours enflammés l’ivraie du bon grain et le faire sur la base d’éléments irréfutables. Et avoir aussi la lucidité de reconnaître que les lobbys qui fonctionnent ne sont pas forcément les plus sectaires ou les plus politisés, mais ceux qui disposent du discours le plus pertinent et ceux qui rencontrent, à un moment donné, l’assentiment plus ou moins général.

  • je ne sais pas ce qu’est l’écologie politique…
    et je ne comprends pas comment certains peuvent de définir comme défenseur de l’environnement…

    • C’est comme les gens indignés de la misère: « La misère, je suis contre ». Beau programme.
      Tout le monde est pour les petits oiseaux et l’herbe verte et contre la peste et le choléra.. -Ah bon c’est naturel! On m’aurait menti!

    • Imaginez que vos voisins viennent déverser leurs ordures dans votre jardin. Ne ferez-vous rien pour défendre votre environnement immédiat, c’est-à-dire votre jardin ?
      C’est ce que font les défenseurs de l’environnement, après avoir pris conscience que leur environnement va un peu au-delà de leur boite aux lettres. Après avoir compris que les saloperies qu’ils rejettent quelque part dans le monde peuvent revenir un jour où l’autre, comme un boomerang, dans leur assiette, dans leur eau, dans leur air, dans leur organisme…

      • non ce n’est pas ce que font les défenseurs de l’environnement.
        Ils font en général un autre choix de polluer que celui qui a été fait…
        Poser comme principe de ne pas polluer d’une façon ou d’une autre veut dire..ne rien faire et pas même vivre.
        La pollution est aussi une fille de la prospérité? peut on faire « mieux  » ou peut on faire différemment sans doute…
        Mais les écologistes ne sont pas les premiers à s’être posé ce genre de questions. En gros tout le monde se soucie de son environnement …

        Mais je n’accepte pas que ceux qui se disent écologistes ou défenseurs de l’environnement prétendent avoir les solutions les meilleures.

        • si tout le monde est écologiste que veut dire l’écologie politique..c’est absurde.
          Personne n’a pour but de dégrader l’environnement…mais quiconque qui fait quoique ce soit le dégrade !alors contre qui luttent les écologistes..personne ils n’aiment pas certains trucs et leur en préfèrent d’autres.

        • « Mais je n’accepte pas que ceux qui se disent écologistes ou défenseurs de l’environnement prétendent avoir les solutions les meilleures. »
          Oui, ça, c’est un argument recevable. Il y a cependant des solutions préférables, dans certains contextes. Il y a aussi l’état de nos connaissances, qui va nécessairement orienter nos décisions. Il y enfin que tout ne pollue pas de la même manière et qu’en fonction des sensibilités du moment, on choisira telle ou telle voie (avant de changer d’avis quelques décennies plus tard ?)…

          • oui…la notion de pollution est circonstancielle et le respect de l’environnement passe toujours du moins très souvent après le respect de soi. respecter l’environnement à condition de survivre..
            Une doctrine reposant uniquement sur le respect de l’environnement conduit selon toute vraisemblance au totalitarisme.

      • Pour imaginer que vos voisins viendront déverser leurs ordures dans votre jardin, il faut être paranoïaque pathologique. Vous iriez déverser vos ordures chez votre voisin, vous ?

        • Non jean soulève un point intéressant…défendre son environnement au lieu de défendre l’environnement.
          Récemment dans ma région une femme s’est présentée comme « défenseur de l’environnement  » en refusant un site de stockage ou recyclage de déchets près de chez elle… et pour elle aller foutre ça ailleurs…ça voulait dire défendre l’environnement…
          Quand vous avez un type qui se présente comme un défenseur de l’environnement..il faut lui dire..ben pourquoi.

          • C’est le très célèbre syndrome NIMBY. Pour certains, le « jardin » s’arrête à leur clôture, disons leur environnement proche. On ne veut pas voir l’éolienne de sa fenêtre, mais bien sûr on est à fond pour les ENR, m’enfin pas sous ma fenêtre.
            Pour d’autres, l’horizon est un peu plus large, parfois pour les mêmes raisons égoïstes. On ne veut pas voir l’agro-alimentaire infesté par les pesticides, parce que sait-on jamais ce qui pourrait se retrouver dans la nappe phréatique du cru, et donc dans le biberon des enfants. On peste contre les néonicotinoïdes, pas par altruisme envers nos amies les abeilles, mais parce que sans elles, c’en est fini de nos récoltes…
            Et les poissons gras qui bouffent du cadmium, et les dioxines dans le lait des vaches, et les particules fines des centrales à charbon allemandes…
            La question est donc celle-ci : où s’arrête vraiment « mon » environnement ? Ou encore celle-ci : jusqu’où suis-je en droit de protéger « mon » environnement ?…

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