Renouvelables : où sont les emplois promis ?

Les promesses dans le domaine des énergies renouvelables n’engagent vraiment que ceux qui les écoutent et y croient…. Mais où sont donc les « gisements d’emplois non délocalisables » tant vantés ?

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Éolienne (Crédits Lollie-Pop, licence Creative Commons)

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Renouvelables : où sont les emplois promis ?

Publié le 15 novembre 2017
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Par Michel Gay.

Le développement des énergies renouvelables devait créer 100 000 emplois en France en quelques années selon les déclarations de Ségolène Royal (alors ministre de l’Écologie) en août 2015, lors de la promulgation de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV).

Mieux encore. Delphine Batho, qui l’avait précédée à ce poste, déclarait en décembre 2012 « La prévision, à ce jour, sans effort supplémentaire de l’État, c’est 295 000 créations d’emplois d’ici 2020. Quand on dit 100 000 emplois en trois ans, c’est un objectif crédible, réaliste« .

Des milliers d’emplois à la clef

L’ex-députée de l’Ardèche, Sabine Buis, s’enthousiasmait encore en octobre 2013 des milliers d’emplois supplémentaires qu’allaient créer les énergies solaires et éoliennes.

Benoit Hamon, l’ancien ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire, a même réaffirmé en mars 2017  « Cette transition énergétique va être riche en emplois. Là où on fait de l’énergie renouvelable, on fait six fois plus d’emplois qu’avec de la production d’énergie classique ou nucléaire ».

Est-il besoin de rappeler les autres promesses fallacieuses de centaines de milliers d’emplois qui auraient dû accompagner le développement des énergies renouvelables ces dernières années ?

Quel est le bilan aujourd’hui ?

« Un vent froid souffle sur les industriels de l’éolien » indique Véronique Le Billon dans Les Échos du 10 novembre 2017.

L’industriel allemand Siemens, qui a déjà abandonné la construction de panneaux solaires devant la concurrence chinoise, mais qui reste encore impliqué dans les éoliennes, s’apprête à supprimer plus de 10 000 emplois[4] en Allemagne.

Après avoir fusionné leurs activités dans l’éolien, Siemens et l’espagnol Gamesa ont annoncé 6 000 suppressions de postes, soit près d’un quart de leurs effectifs.

Ce mois-ci, le cours de l’action de Vestas, un grand constructeur d’éoliennes, a fortement chuté en bourse après la publication de ses résultats trimestriels.

Le constructeur allemand d’éolienne Nordex a annoncé la suppression de 10 % de ses effectifs, soit plusieurs centaines d’emplois en septembre dernier.

En France, Alstom a jeté l’éponge depuis plusieurs mois après des espoirs déçus et une expérience désastreuse dans l’éolien.

Les promesses dans le domaine des énergies renouvelables n’engagent vraiment que ceux qui les écoutent et y croient… Mais où sont donc les « gisements d’emplois non délocalisables » tant vantés ?

Des emplois éphémères ont bien été créés (parfois avec de la main-d’œuvre étrangère), mais l’augmentation du prix de l’électricité, incluant les faramineuses subventions aux énergies renouvelables, a détruit d’autres emplois durables en France. La Commission de régulation de l’énergie estime le prélèvement financier sur les factures d’électricité des Français à… 8 milliards d’euros, uniquement en 2018.

La ruineuse LTECV

Rendre possible l’exploitation ruineuse de moyens de productions intermittentes d’électricité et massacrer des paysages préservés devaient passer par une loi ! Et nos élus « bien conseillés » y sont parvenus. Elle s’appelle la LTECV.

La LTECV veille sur le magot des énergies renouvelables que se partagent des affairistes sans scrupules qui profitent de textes légaux élaborés dans le sens de leurs intérêts.

Mais comment ont-ils réussi à faire passer des lois qui leur permettent d’appauvrir les Français en toute légalité ?

Se réfugier derrière ce qui est légal pour défendre ce qui n’est pas moral est une stratégie politique qui ne tiendra pas longtemps. Comme pour le secret bancaire, le moment est venu d’ouvrir les yeux sur les Panama et autres Paradise papers verts.

Anesthésie des citoyens

Cette loi scélérate est un bel exemple d’anesthésie des citoyens par des promesses mirifiques pour mieux les piller. Les initiateurs de cette loi inique peuvent ainsi brandir un laisser-passer qui a été validé par les représentants du peuple. Ils ont avec eux le droit et, dans le respect de la démocratie, ils vont coloniser les espaces libres avec d’immenses éoliennes et se servir dans le portefeuille des Français.

Pour « sauver la planète » et au nom de « l’avenir de nos enfants », le monde politico-médiatique n’est-il pas majoritairement le défenseur de ce système légal mais immoral ?

Une autre loi permettant de faciliter et d’accélérer les procédures pour avancer plus vite dans le développement des énergies renouvelables est en préparation dans le cadre plus général des lois de simplifications administratives. Des affairistes verts y travaillent activement. Et sans la vigilance de nos élus, ils arriveront à créer le « choc de simplification » promis.

Les Français auront alors un vrai choc… financier et émotionnel !

 

Voir les commentaires (13)

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  • Il ne faut pas traiter le sujet en le séparant de l’économie générale d’un pays.
    Un emploi n’existe que si il y a création de richesse ou transfert de richesse.l’economie verte crée donc des emplois.
    Cet emploi est soit créateur d’autres emplois soit destructeur.. selon que l’on crée ou pas de richesse..l’emploi vert consomme de la richesse , par conséquent il détruit l’emploi.si il détruit l’emploi il diminue la croissance…n’est ce pas le but recherché et nous n’en sommes qu’au début…..

    • Les écolos font la propagande pour la décroissance, soi disant pour sauver la planète, ce qui implique de détruire l’économie, avec pour conséquence les emplois qu’elle fournit. Ils ne sont pas assez intelligents pour faire le rapport entre croissance, emplois et niveaux de vie!

  • Un maniac anti-productivité: «Cette transition énergétique va être riche en emplois. Là où on fait de l’énergie renouvelable, on fait six fois plus d’emplois qu’avec de la production d’énergie classique ou nucléaire».

  • J’ai traversé la France l’autre jour, en train et en voiture.
    Beaucoup d’éoliennes, beaucoup de blocs de béton surmontés par un mât plantés dans les champs.
    Et tout ça pousse, arrosé par les subventions . . .
    À quand des emplois francs pour les faire tourner quand il n’y a pas de vent ?

    • @ Gian
      Dans mon pays, le photo-voltaïque n’est déjà plus subsidié, le marché n’en dépend plus! Il n’est pas impossible que la France se soit éveillée un peu tard ou ait manqué de conviction en laissant la Chine devenir sérieusement concurrentielle: la plupart des pays occidentaux sont déjà bien équipés! Mais la concurrence en R&D est loin d’être finie et abandonner la course c’est évidemment la perdre!

  • La transition énergétique est une impossibilité physique. A chaque commentaire sur l’énergie je dois revenir sur les fondamentaux (Carnot) loi de la conservation d’énergie (on ne peut pas créer, ni détruire l’énergie) de la même manière que vous ne fabriquerez pas un électron, une molécule ou du minerai de fer, vous ne fabriquerez pas d’énergie. Toutes les énergies utiles à l’homme viennent de transformation d’énergies primaires présentent sur notre planète. (lumière, chaleur, vent, pluie, vagues, marées, courants, géothermie, nucléaire, pétrole, charbon, gaz et la biomasse) Pas de nouvelles énergies!!! Tous les modes de transformation sont dépendants du pétrole, vous devriez savoir qu’il n’y pas de transformation sans énergie, ni énergie sans transformation!!! et toutes les énergies sont dépendantes du pétrole pour leur fabrication, installation et maintenance (matières premières, transport etc.) avec la fin de l’accès au pétrole vous n’aurez plus d’énergies disponibles que ce soit du nucléaire ou des renouvelables, indépendamment de la technologie.
    l’ éolien https://www.youtube.com/watch?v=NtIgcNR5ulc imaginez maintenant construire une usine nucléaire, un barrage, etc.…, tout cela sans pétrole !!!

    • Plus généralement, on conçoit difficilement de la croissance économique sans énergie. Aujourd’hui, c’est effectivement le pétrole qui remplit cette fonction : disponible, en abondance, bon marché et d’une bonne densité énergétique.
      Par quoi le remplacer ? Je ne vois pas de nombreux candidats pour l’instant. Pas impossible, donc, qu’on amende quelque peu nos belles résolutions si on ne trouve rien de sérieux d’ici 2040. Sinon, il faudra se résoudre à la décroissance. De quoi faire passer les problématiques « pollution des villes » ou « réchauffement de la planète » au second plan ? Ou de commencer à envisager le retour des principes de ce bon vieux Malthus ?

  • 100000 emplois… On notera cependant que ces promesses ont été beaucoup plus raisonnables que celles du MEDEF qui en promettait dix fois plus avec le CICE.
    Soyons réalistes : étant donné le délabrement du secteur industriel en France, il n’y a aucune raison sérieuse pour que, quel que soit le domaine, notre pays tire les marrons du feu de l’évolution des marchés et des produits.
    On l’a vu avec le solaire, fabrication phagocytée, à grands coups de dumping, par la Chine.
    Tiens, pour le fun, et juste pour finir : savez-vous quel est le marché moto le plus important d’Europe ? C’est la France ! Cocorico ? Même pas, car combien a-t-on en France, de constructeurs généralistes, du type Triumph, BMW, Ducati… ? ZERO !
    Si on était capable de faire profiter à nos industries des marchés pourtant prometteurs, ça se saurait, non ?

  • Où ? En Chine.
    Trop facile, question suivante.

  • Cher Monsieur,
    Je lis avec attention et intérêt les articles que vous écrivez à propos de la production d’électricité à partir de sources renouvelables et des scandales qui y sont liés.
    L’éolien est une foutaise qui nous coûte horriblement cher, en pure perte puisque cette production ne dépassera jamais 30 % de la puissance installée dans le meilleur des cas. Et c’est là qu’un mensonge par omission fait croire aux gogos verts des mouvements écolos qui nous indiquent la pensée que nous devons avoir que l’électricité produite par les éoliennes est renouvelable et parfaitement exempte de production de CO2.
    Les éoliennes, oui (encore faut-il savoir ce qu’on dépense pour les fabriquer et les millions de tonnes de béton qui seront ad vitam aeternam enterrés dans le sol) mais, pour pallier la non régularité de la production d’électricité par ces immenses pales, il faut construire des centrales thermiques à flamme et en particulier des CCG (Cycle combiné à gaz) des turbines à gaz qui envoient beaucoup plus de CO2 dans l’atmosphère que les centrales thermiques traditionnelles à puissance égale.
    Il y a à ce jour 20 tranches de projet de CCG dont certaines fonctionnent déjà comme celle de Martigues – la plus importante -(950MW) (https://www.entrepriseetdecouverte.fr/property/centrale-de-production-thermique-edf-de-martigues-centrale-a-cycle-combine-gaz/ ) Je signale que ces projets ne tiennent pas compte des capacités de fourniture du gaz par les installations existantes !
    Il serait donc intéressant de traiter de ce « détail » dans vos articles. L’éolien serait alors un peu moins défendu par ceux qui, éclairés par vos écrits, auraient l’intelligence de comprendre leur erreur.

  • Un état des productions renouvelables en France. http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique
    Pas brillant en ce moment !

  • Les commentaires sont fermés.

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