Les projets fous d’Elon Musk : info ou intox ?

Elon Musk, alias « Tony Stark 2.0 », a parfaitement compris que le charisme et l’hypnose peuvent vendre tout et surtout n’importe quoi. Pourquoi s’en priver ?

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Elon Musk à "The Summit 2013" Photo Dan Taylor / Heisenberg Media (CC-BY 2.0)

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Les projets fous d’Elon Musk : info ou intox ?

Publié le 6 octobre 2017
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Par Charles Bwele.

Lors d’une spectaculaire keynote au Congrès Astronautique d’Adélaïde (Australie), le sémillant Elon Musk a présenté ses projets spatiaux : une base sur la Lune, un vol habité vers Mars en 2024, la production imminente de sa nouvelle fusée Big Falcon Rocket destinée au transport Terre-Lune/Mars… et au vol commercial à très grande vitesse autour de notre planète bleue. Aïe !

Selon le patron de SpaceX, la Big F…g Rocket (BFR) reliera les mégapoles mondiales en moins d’une heure et transportera une centaine de passagers, pour le même prix qu’un vol en classe économique.

 

Le rêve démocratisé ?

Qui n’a pas rêvé d’un vol suborbital Paris-New York ou Shangaï-Londres en 30 minutes plutôt que d’un voyage de 8-10 heures à bord d’un ennuyeux Airbus/Boeing ?

Désormais, ce fantasme n’est plus réservé à l’huile de Wall Street devant assister à son conseil d’administration au-delà des mers, ni à la richissime bimbo pressée de chiner outre-Atlantique avec ses copines trentenaires…

Dans cette vidéo publicitaire digne d’un Philip K. Dick ou d’un Ridley Scott, les passagers sont transportés par une vedette maritime vers une plateforme off shore de lancement, puis prennent place dans la capsule spatiale (volume habitable : 825 m3) au sommet de la Big Falcon Rocket.

Le lanceur s’élève et quitte l’atmosphère terrestre telle une fusée classique ou un missile balistique, et se sépare de son booster réutilisable (qui atterrira quelques minutes plus tard sur son pas de tir/réapprovisionnement). La capsule poursuit son vol intercontinental, pivote pour freiner avec ses moteurs-fusées, et atterrit en douceur à son point destination.

Pas de désarmement des toboggans, ni de vérification de la porte opposée. Depuis septembre 2017, tout cela relève de la préhistoire. Vive Space X ! Longue vie à Elon Musk ! Date du vol inaugural ? No lo sé, Señor !

 

Vapeurs aériennes et fumées spatiales

À ce jour, le calendrier de SpaceX indique un lanceur lourd Falcon Heavy (charge utile : 63 tonnes en orbite basse, 26 tonnes en orbite géostationnaire) en phase finale de développement, avec un premier vol d’essai planifié pour novembre 2017.

Entre les longues sessions de tests, de validations, de pré-productions et d’exploitations commerciales (ravitaillement de la Station Spatiale Internationale, mise en orbite de satellites de la NASA, de l’US Air Force et d’autres clients), la Firme gagnerait à éprouver et rentabiliser son cargo spatial sur la durée, au point de concurrencer les lanceurs Ariane (Europe) et Soyouz (Russie).

N’est-ce pas prématuré de vanter les mérites d’un lanceur plus lourd, en l’occurrence la Big Falcon Rocket (charge utile : 150 tonnes en orbite basse), dont la production ne démarre qu’en mi-2018 ? N’est-ce pas indécent de prétendre au transport de passagers en étant dépourvu de la moindre expérience des vols habités (à très haute altitude ou en orbite basse) ?

Le prix du billet annoncé par Elon Musk laisse également songeur car il présuppose un modèle économique et technologique comparable à celui des jets commerciaux. Il n’en sera rien.

 

Démocratisation des transports

L’industrie du transport aérien casse les prix parce qu’elle éprouve son modèle économique et technologique depuis les années 1950, et bénéficie des effets d’échelle et de réseau grâce aux fréquences très élevées des vols aller-retour sur plusieurs continents, et aux alliances entre compagnies aériennes.

Aujourd’hui, la quasi-totalité des grandes et moyennes villes d’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique ont des aéroports en activité constante, l’immense majorité des pays pauvres ont leurs compagnies aériennes, et presque toutes les capitales de la planète sont desservies par les alliances Skyteam, Oneworld et Star Alliance.

Ainsi, une poignée de compagnies aériennes desservent la ligne Paris-Douala/Yaoundé, et plusieurs dizaines font de même sur les lignes Genève-New York et Johannesburg-Londres en cette seule journée.

Quelles seront les fréquences des vols suborbitaux SpaceX/BFR sur des lignes intercontinentales très fréquentées telles que Londres-New York, Paris-Dubaï ou Shangaï-Los Angeles ?

Elon Musk aurait-il oublié qu’une fusée réutilisable n’est guère fiable au-delà d’une centaine de vols, tandis qu’un B-737 ou un A-340 demeure fiable après plus de 10000 vols ?

Pour peu que le super-PDG révise ses classiques en aéronautique, il (re)découvrira la fabuleuse histoire du Concorde. Cette merveille supersonique, exclusivement française et britannique, consommait trois à quatre fois plus de carburant qu’un B-747 ou un A-380 sur le trajet Paris-New York… pour un billet aller-retour facturé à l’époque à 53 553 francsb soit 8164 euros/7513 dollars !

 

Houston, nous avons un p… de problème !

Entre publicité et science-fiction, la vidéo de SpaceX ne fait aucun cas de la logistique complexe et lourde d’un lanceur (consommable ou réutilisable) et des équipements afférents (maintenance, approvisionnement) sur un pas de tir. Après tout, il s’agit de séduire, pas de convaincre ni d’expliquer, n’est-ce pas ?

Les métropoles reliées par les vols SpaceX/BFR seraient tenues de subventionner, de construire et/ou d’entretenir des plateformes offshore de décollage/atterrissage exclusivement dédiées à la BFR, et censées supporter la pression et la chaleur générées par l’allumage des boosters et le décollage du lanceur.

À l’ère de la piraterie et du terrorisme pour tous, comment garantir la sécurité de ces installations à proximité des environnements urbains et des littoraux ? Paris, Londres, Berlin, Montréal et Johannesburg, villes plus ou moins éloignées du large, devront-elles verser quelques pots de vin afin de figurer sur la toile du Grand Sachem des Airs et de l’Espace ?

 

Le show de la Big F… Rocket

Qu’en sera-t-il de la sécurité aérienne dans un ciel saturé de jets commerciaux et, dans un futur conditionnel, de drones à basse ou moyenne altitude ?

Faudra-t-il réinventer le contrôle aérien (et spatial) afin de surveiller étroitement les trajectoires des BFR ? Compte tenu de la forte sensibilité des lanceurs spatiaux aux conditions météorologiques, comment assurer la régularité et la ponctualité des vols suborbitaux ?

Les fonctionnaires et les cadres des organismes de sécurité aérienne (Eurocontrol, DGAC, FAA, NTSB, etc) ont sûrement pouffé de rire en regardant le show multimédia de Big F…g Musk

 

Risques et crises à gogo

Peut-on soumettre des voyageurs lambda aux mêmes risques que des astronautes professionnels ?

Les passagers du vol SpaceX/BFR devront se munir d’assurances voyage et d’assurance vie hautement avantageuses car ils seront assis au-dessus de plusieurs tonnes d’oxygène et de méthane prêtes à exploser au moindre pépin.

Il n’est guère nécessaire d’être un expert en aérospatiale pour constater que le décollage d’une fusée relève peu ou prou d’une explosion contrôlée, suivi d’un vol jalonné d’incertitudes dévastatrices.

En effet, l’histoire de la conquête spatiale ne manque point de véhicules pulvérisés et/ou d’équipages carbonisés à cause d’un joint défectueux, d’un bug électronique/mécanique, ou d’un bouclier thermique en décomposition lors du retour dans l’atmosphère.

À moins d’être aussi durement formés aux manœuvres aériennes/spatiales que Buck Danny et Dan Cooper, les voyageurs devront faire une croix sur le confort et la sérénité.

 

Quelques détails pratiques

Après l’embarquement, ils seront harnachés à leurs sièges, les yeux vers le haut et le dos à l’horizontale, et devront patienter quelques minutes (ou quelques heures ?) en attendant le décollage. Ils basculeront à nouveau dans cette position à l’atterrissage et dans l’attente de leur débarquement.

De quoi éprouver une profonde nostalgie pour la traditionnelle ceinture de sécurité d’Air France ou d’Easyjet…

Au fait, les passagers des vols SpaceX/BFR auront-ils droit à un bagage en cabine ? À des boissons et à des amuse-gueules ? À l’usage du smartphone ou de la tablette ? Au Wi-fi ?

Dans les phases de décollage et de descente, ils encaisseront 2 à 3G et seront écrasés par leurs propres poids (multipliés par deux ou trois), subiront la gravité zéro et se sentiront aussi flottants que des méduses en eaux profondes dans la phase parabolique ; tout cela en une demi-heure.

 

Comme dans un parc d’attractions ?

Nausées, vomissements et évanouissements pour les plus solides, malaises respiratoires ou cardiovasculaires et paradis céleste pour les plus fragiles. À quel prix (en euro/dollar) ?

Après l’atterrissage, les uns seront pris en charge par des équipes médicales, les autres par des médecins légistes. SpaceX devra prévoir un énorme convoi d’ambulances, des bodybags… et des gestionnaires de crises particulièrement doués pour ses comités d’accueil.

Au cours de sa keynote, monsieur Tesla Motors a affirmé que les sensations seraient comparables à celles vécues dans un parc d’attractions. En bref, cramez votre temps libre dans les fêtes foraines et obtenez votre certificat médical pour le vol suborbital. Et pourquoi pas un cours en ligne prodigué par la Firme ?

Et si une centaine de passagers grillaient au décollage ou à l’atterrissage d’une BFR ? Quel taux de perte en vols suborbitaux (corps et biens) SpaceX pourra-t-elle endurer ? Sera-t-elle âprement préparée aux procès intentés par les familles des défunts, aux faramineux versements de dommages & intérêts et au plongeon de sa capitalisation boursière ?

En quelques mots, Elon Musk compte-t-il offrir un Hindenburg aérospatial sur Youtube/Facebook Live ?

 

Arnaques, primes et aéronautique

Fort de son indéniable charisme et de ses fracassants succès entre les algorithmes et la terre ferme (Paypal, Tesla, Neuralink, etc), Elon Musk s’est probablement forgé un pouvoir hypnotique et semble convaincre ses actionnaires de la pertinence et de la viabilité des ses ambitions suborbitales… à moins que son conseil d’administration joue aussi le jeu : celui d’un storytelling ou d’un coup médiatique ciblant les capital-risqueurs (business angels, venture capitalists) de tout poil.

Si ça marche pour l’hyperloop, l’autre onéreux et improbable joujou d’Elon Musk, pourquoi pas pour la Big Falcon Rocket ?

Un malheur ne venant jamais seul, les orgasmes de la presse technologique autour de SpaceX/BFR consolident de nombreux doutes sur la culture scientifique et sur le bon sens minimal d’une myriade de journalistes… spécialisés ?

En réalité, « Tony Stark 2.0 » a parfaitement compris que le charisme et l’hypnose peuvent vendre tout et surtout n’importe quoi. Pourquoi s’en priver ?

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  • Les objections présentées ici sont légitimes… tout comme l’étaient les mêmes objections au sujet de l’aviation commerciale dans les années 1920. On sait ce qu’il en a été 30, puis 60 and plus tard.
    S’il n’y avait pas eu une poignée « d’allumés » à cette époque, est-ce que l’aviation commerciale aurait pris l’ampleur qu’elle a aujourd’hui…?

    • Les objections au sujet de l’aviation commerciale en 1920 sont un mythe, la grande majorité à l’époque imaginait que les merveilles de la technique permettraient de rapprocher les hommes et de raccourcir les voyages. Si vous voulez une analogie, demandez-vous plutôt si la villégiature de vacances aux pôles, récemment atteints à grands frais à l’époque, suscite l’enthousiasme de touristes amateurs pour se congeler aujourd’hui en bouffant du phoque pourri frit à la graisse de manchot.

      • Le tourisme au pole sud se développe si rapidement que certain envisage de l’interdir pour préserver la banquise; je me demande ce que penserais Scott ou Amundsen de cet état de fait. Quand à l’aviation la comparaison est évidement parfaitement valable. Combien de mort dans l’aéropostale? combien d’avion on crashé et de pilotes morts dans les première décennie du développement de l’aviation? L’astronautique c’est tout récent et il n’existe aucune raisons objectives pour ne pas croire que la fiabilité et la sécurité puisse atteindre les même niveau que celle de l’aviation civile. Et c’est précisément parce que le développement future sera le fruit de société privé que cette objectif est à porté de la main car seule une approche commerciale d’un domaine peu le garantir.

        • Les gens d’il y a un siècle croyaient si peu en l’avenir de l’aviation que les pilotes vivaient simplement en allant de fête en fête vendre des baptêmes de l’air et que l’aéropostale ne demandait pas à l’Etat de subventionner les lettres par avion pour équilibrer ses comptes. Pour l’aviation commerciale, la demande n’a jamais failli et elle existait avant l’offre. Pour le transport et le tourisme dans des conditions d’inconfort insupportables, la demande est marginale et le restera. Si vous voulez faire fortune, n’investissez pas chez Elon Musk, inventez un système qui permettra de réduire aux 20 minutes qu’on connaissait en 1975 le délai entre l’arrivée à l’aéroport et la fermeture des portes armement des toboggans.

    • @ Anagrys
      Vous avez tout à fait raison. Tout le monde rêve de voir la courbe du globe terrestre depuis l’espace!
      Bien sûr les grincheux trouveront un argument (à défaut, une loi) pour dire que c’est trop dangereux, que c’est mauvais pour la santé à cause « des rayons », que 2 g ou 2,5 g, que ce serait pendant 30 minutes (cfr ci-dessous), (faux à vitesse +/- constante), bref que c’est impossible. Les nombreuses voitures qui se parquent maintenant toute seules, et celles qui se conduiront de façon autonome: ça existe, électriques en plus (ça, c’est pas nouveau) avec 720 km d’autonomie et roulant jusqu’à 250km/h: impossible, il y a quelques années, sur les routes aujourd’hui.

      Elon Musk est évidemment un rêveur qui veut réaliser son rêve, a les moyens d’y arriver, et nous, d’en profiter!

      Et ça fait un bien fou!

    • Il y a objections et objections. Et les lois de la physique. Qui ne sont pas tendres :
      https://www.frenchweb.fr/elon-musk-peut-il-vraiment-faire-paris-new-york-en-30-minutes/304955

      Désolé, Musk.

      • Merci pour ce lien qui permet d’appuyer l’article. Clairement, sauf rupture technologique, le projet de Musk restera au stade de prototype qui fonctionne en chambre mais pas au-delà.

  • ça m’étonnerai que le lambda de base puyisse se payer un pareil voyage en admettant que ce soit possible un jour ; 2024 , c’est demain , ça me parait un peu juste pour mettre en place un projet aussi gargantuesque ;

  • « Elon Musk aurait-il oublié qu’une fusée réutilisable n’est guère fiable »

    D’abord une « fusée » c’est bon pour Tintin ou pour les feux d’artifices, lanceur spatial est le terme approprié.

    Vous avez oublié l’échec cuisant du deuxième tir d’Ariane où un journal titrait « La France lance un nouveau sous-marin » ?

    • « c’est bon pour Tintin »
      Hergé me paraissait un meilleur aventurier de l’imaginaire qu’Elon Musk, en tout cas il n’y a jamais eu besoin de contrat de plus d’un milliard de $ de l’agence publique Nasa pour empêcher ses albums de le ruiner

  • IL y a une objection qui est plus que légitime mais physique.
    Un calcul grossier montre qu’on doit supporter les 2 à 2.5 G pendant LA TOTALITE de la phase de vol, soit 30 minutes. A peu près personne n’a la capacité d’encaisser cet effort physique sur aussi longtemps, ce qui amoindrit sérieusement l’intérêt de la proposition.

    On ne parlera pas non plus du fait que si une fusée décolle d’une base de lancement sur mer, il faut quand même qu’elle atterisse .. pour repartir ensuite. Hors peu de villes de tailles suffisament importantes pour générer de l’intérêt pour ce produit sont en bord de mer ! On risque pas de faire décoller un équivalent saturne 5 à moins de 100 km de Paris ! (il se trouve que ca tremble un peu) Hors s’il faut relier l’atlantique pour un parisien, autant aller à Charles De Gaulle …

    • Cela dit c’est aussi comique que l’hyperloop, car n’importe quelle entreprise industrielle dans le monde fuirait comme la peste un tube de 1000 km de long qui ne doit PAS avoir de fuites ! (surtout quand le désert la partie du dessus est a 85° quand celle du dessous est a 40° …)

    • Notre regretté Goscinny avait abordé le sujet dans les années 60 avec sa rubrique-à-brac (ou Dingodossiers). Les fusées au décollage faisant beaucoup de bruit, il faudra que les pas de tirs se trouvent loin des villes (« celui de Paris sera dans les Landes ») et pour s’y rendre on prendra l’hélicoptère (« L’héliport de Paris sera à Maubeuge »).

    • Euh, c’est pas plutôt pendant la phase montée ❓ Et encore… C’est pas une arme ce bidule…

  • Je suis sonné par ce que j’ai lu. Voilà, un article très intéressant et les lecteurs avertis seront du même avis. La totalité de cet article est une blague et ca désole de voir ce genre de connerie publié mais que faire il faut de tout dans la vie.

    J’adore ce passage :  » Pour peu que le super-PDG révise ses classiques en aéronautique, il (re)découvrira la fabuleuse histoire du Concorde. Cette merveille supersonique, exclusivement française et britannique »

    On comprend vite que contrairement à Elon Musk, le bloguer a bien révisé ces classiques 🙂 🙂

    Si on oublie cet article crédule, la seule chose à retenir c’est qu’il faudrait des entreprises comme SpaceX en Europe pour faire décoller la concurrence et innover à grande vitesse. Les agences gouvernementales devrait comme la Nasa se tenir é des recherches et missions scientifiques.

  • Tout à fait juste! C’est infaisable. Mais au sujet de Hyperloop je ne suis pas d’accord avec l’auteur, car celui-là est techniquement réalisable.

    • « un rêve éveillé »…. c’est peut être comme ca que les grands créateurs ont réussi à sortir de ce qui était admis.. si on s’en tient à ce qui est faisable avec ce que nous avons en main nous serions resté à l’age des pierres.

      • Ce qui est imaginé faisable avec ce que nous avons en main diffère considérablement de ce qui est faisable avec les lois physiques que nous subissons et les degrés de sécurité raisonnables qu’exigent habituellement les voyageurs. Par exemple, une cuve de réacteur nucléaire est une rigolade par rapport à un tube d’hyperloop, un séisme même mineur rendrait le tube inapte et provoquerait la mise en marmelade des passagers de toute navette se trouvant dans la zone affectée. Des projets comme ça, il y en avait chaque semaine dans les pages centrales de « Pilote » quand j’étais petit, mais depuis j’ai compris comment on obtenait les fiabilités à moins d’un mort par passager-kilomètre et quelles étaient les propriétés de résistance aux efforts, au fluage, aux déformations, à la fatigue, etc. des matériaux. L’hyperloop n’est même pas une idée d’Elon Musk, c’est un truc que j’avais vu dans « Pilote » et dont mes études m’ont convaincu que ça n’était pas techniquement plus réalisable que l’anti-gravité ou le transfert instantané via les univers parallèles. Si vous voulez y mettre vos économies, libre à vous, mais garantissez moi que mes impôts ne les y rejoindront plus, comme ceux des Américains (et sans doute un peu des nôtres aussi) se sont évaporés via la NASA dans SpaceX.

        • réponse de Musk : Assuming max acceleration of 2 to 3 g’s, but in a comfortable direction. Will feel like a mild to moderate amusement park ride on ascent and then smooth, peaceful & silent in zero gravity for most of the trip until landing.

          • Interrogez-vous sur la réponse de votre propre corps plutôt que sur celle de Musk. Etudiez le fluage des matériaux, leur fatigue en vibrations sous tension. Visitez un centre d’essais de matériaux aéronautiques, ou même le centre spatial de Houston, et posez quelques questions indiscrètes sur l’usage des toilettes et du sac en papier qui se trouve dans la pochette sur le dossier du siège devant vous à un astronaute. La biologie est immuable, 2 à 3 g d’accélération posent rapidement des problèmes au corps humain, zéro-g en pose d’autres, et les astronautes ne peuvent se dispenser d’une longue et sérieuse préparation physique. Quant à la fiabilité largement supérieure au milliard de passager-kilomètres pour un accident, elle a demandé des décennies d’études sur les matériaux, structures et systèmes, et elle reste tributaire d’annulations quand les conditions naturelles ne se présentent pas favorablement, ce qui représenterait une part très significative du temps. Même en admettant que vous relâchiez la sécurité d’un facteur cent ou mille, au niveau du scooter du livreur de pizza sur un rond-point au macadam dégradé à une heure de grande circulation, la confrontation résistance des matériaux et des systèmes / sollicitations dues aux lois physiques et aux phénomènes naturels tournerait à la catastrophe bien plus souvent. Vous ne pourrez résoudre ce point, même avec un cerveau deux ou trois fois plus irrigué sous 2 à 3g…

            • Oui, je suis conscient de la force que cela représente sur le corps humain. Vous faites toujours allusion à des technologies qui existent depuis des lustres.. des experts qui ont cessé de rêver.. et des théories qui se basent sur ces deux derniers. Vous avez l’air d’être expert dans le domaine… Je vous invite aussi à vous interroger.. mais vraiment.. sur votre démarche et à revoir vos certitudes. SpaceX est une compagnie qui innove à grande vitesse.

              • Le tableau de Mendeleïev existe depuis des lustres, oui, et vous pouvez toujours rêver à des métaux qui n’y figureraient pas et qui auraient des propriétés mécaniques incomparables. Cependant, de grâce, ne mêlez pas ces rêves à la réalité. Un expert peut écrire de la science-fiction pendant ses loisirs, il ne saurait mettre du wishful thinking dans ses expertises, et embarquer des vies humaines sur la foi de ses rêves. Les travaux de recherche sur les matériaux et les structures ont permis des améliorations considérables par le travail acharné d’ingénieurs qui croient aux vertus de l’expérience et à la validité des théories qui concordent avec elle. Quand on a participé à ces travaux, les prétentions du bonimenteur Musk sont clairement irréalisables sauf à changer la physique de notre univers. La seule innovation significative de SpaceX, c’est celle qui lui permet de brûler autant de cash sans faire faillite.

  • Il y a dix ans , lors d’un déjeuner Euroconsult, Elon Musk avait présenté son lanceur Space X , avec un objectif de prix 50% inferieur à Ariane . A coté de moi le représentant d’Ariane Espace était mort de rire et la salle n’y croyait pas une seconde . Space X est une enorme réussite et le lanceur réutilisable fonctionne maintenant( encore un gros éclat de rire de nos ingénieurs français) . Elon est un rêveur , mais aussi un génie qui sait magnifiquement s’entourer. Il projette maintenantle lancement d’une constellation « bas cout » hyper performante… on verra ! Mais ses succès passés (SpaceX , Falcon, Tesla, Paypal…) parlent pour lui! Les rabas joies n’ont jamais fait progresser ni la science ni l’humanité, Monsieur Charles Bwele

  • il y a bien des gens qui annoncent que demain on rase gratis, et la majorité le crois !

  • Intox, sans aucun doute ! Je commencerai à prendre Musk au sérieux quand Tesla (15 ans d’existence et 10 ans de production quand même) dégagera des bénéfices. Pour l’instant, Musk bénéficie encore de la confiance aveugle de ses investisseurs et des illusions dont se bercent les pouvoirs publics sur l’intérêt du véhicule électrique…

    • certaines personnes disaient la même chose à propos de Jeff Bezos et d’Amazon.

      • Amazon a dégagé des bénéfices au bout de 5 ans, et son patron n’est pas un charlot, du genre à travailler sur l’intelligence artificielle pour faire du blé tout en considérant que l’IA est le plus grand danger pour l’humanité…

      • Amazon était un défi purement commercial. Musk s’attaque à des défis où la technique est confinée à des conditions complexes et coûteuses, voire où elle reste à valider. Il pourrait aussi affirmer qu’il va mettre dans le commerce une centrale nucléaire de la taille d’une lampe de poche, le fait que personne n’ait cru au succès d’Amazon n’en rendrait pas la réussite plus probable…

  • voici la réponse de Musk sur la gravité :
    Assuming max acceleration of 2 to 3 g’s, but in a comfortable direction. Will feel like a mild to moderate amusement park ride on ascent and then smooth, peaceful & silent in zero gravity for most of the trip until landing.

  • L’auteur a élégamment oublié de citer les langes nécessaires aux spationautes… 30 minutes sans avoir accès aux toilettes exigent d’être bien équipé, surtout pour ces augustes postérieurs qui désirent rajeunir 🙂

    • Sous 2 ou 3 g, il suffit d’un pot de chambre au bout de l’habitacle et d’orienter le passager « in a confortable direction ».

  • Il est évident pour une personne ayant un bagage minimum en technologie que cette histoire de fusée est une vaste rigolade.

    Je vous conseille la vidéo en anglais de Thunderf00t qui démonte complètement le projet.

    Quelques éléments.

    – Les avions ont 1 chance sur 10 000 000 de se crasher et laissent souvent des survivants, les fusées d’Elon Musk se crashent au taux de 1 sur 100 pour l’instant. Qui prendra ce risque ?

    – Virgin Galactic va proposer des vols touristiques suborbitaux courts (on décolle et on atterrit du même endroit) à 250 000 $, EM prétend proposer ses vols au prix de l’aviation commerciale actuelle.

    – Une fusée lourde comme celle proposée par EM, est une bombe aussi puissante qu’une petite bombe atomique, aucune chance qu’elle soit autorisée à décoller près d’une ville.

    – La météo doit être parfaite au décollage et à l’atterrissage, cela complique beaucoup.

    • Ce qui était impossible il y a simplement quelques années est possible aujourd’hui. Il faut jamais présager du futur et jamais compter pour négligeable la détermination et le génie humain. La plupart des problèmes que l’on croit insurmontable aujourd’hui trouveront leur solutions demain. Musk voit grand et il a raison, jamais rien ne s’est développé à partir une vision restreinte et élitiste. Bien malin ceux qui parviennent à prédire le futur…

      • Moi je vous prédis avec certitude que dans le futur, 2+2 fera toujours 4 mais les bonimenteurs de foire trouveront toujours des gogos pour croire que ça fait 3 et les dictateurs des moyens de vous imposer que ça fait 5. Choisissez votre camp !

  • La falcon 9 fonctionne au kérosène pas au méthane.

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