Macron ou la tentation de l’hégémonie aristocratique

Le Président accepte-t-il les divergences d’opinion ? Ou veut-il imposer sans contradiction possible les vues d’une caste dominante qui ne cache pas son mépris pour le reste du monde ?

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Emmanuel Macron by French Embassy in the US(CC BY-NC 2.0)

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Macron ou la tentation de l’hégémonie aristocratique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 septembre 2017
- A +

Par Éric Verhaeghe.

Après une séquence réussie sur le dévoilement des ordonnances, Macron a cédé aux vieux démons de l’énarchie : considérer que toute divergence d’opinion est un combat de l’erreur populaire contre la vérité technocratique. Les bourdes s’enchaînent sur ce sujet. Jusqu’à contaminer le principe des ordonnances lui-même ?

Ce sera, très probablement, le sujet majeur du quinquennat Macron, qui éclipsera tous les autres : le Président (et ses affidés comme Benjamin Griveaux, ministre aux fonctions exactes inconnues à ce jour) accepte-t-il les divergences d’opinion ? Ou veut-il imposer sans contradiction possible les vues d’une caste dominante qui ne cache pas son mépris pour le reste du monde ?

Le précédent Villiers

Tout le monde a gardé en mémoire le moment estival Villiers, où le Président a expliqué froidement aux généraux qu’il était leur chef. Dans la foulée, il s’est senti obliger de rabrouer publiquement le chef d’état-major qui avait fait son devoir en s’exprimant à huis clos devant la commission de la Défense à l’Assemblée Nationale. L’affaire avait donné lieu à un manifeste raidissement du Président et à la démission du général.

C’était un premier indice de la gestion de la divergence d’opinion par Emmanuel Macron.

Le précédent polonais

Lors de sa tournée auprès des pays du groupe de Visegrad, Macron a encore fait plus fort. Il s’en est pris à la Pologne qui refuse sa proposition d’évolution sur le travail détaché. Et voilà comment notre grand européen découvre les joies du multilatéralisme…

Là encore, la gestion de la divergence d’opinion s’est rapidement transformée en conflit des volontés.

Le moment « fainéants » et « névrosés »

Assez curieusement, Emmanuel Macron persiste et signe dans cette technique toxique de crispation en cas de divergence d’opinion. Alors qu’il peut se targuer d’avoir évité le pire sur les ordonnances, et de bénéficier d’une forme d’indulgence syndicale, il en veut plus.

Tout se passe comme si le mouvement de contestation d’aujourd’hui, annoncé depuis trois mois et qui apparaît à de nombreux égards comme un minimum syndical, constituait une offense à son autorité aristocratique.

D’où le recours à des mots blessants qui coupent court à tout débat. Ceux qui manifestent sont des fainéants, ou des névrosés selon Benjamin Griveaux. On ne peut pas mieux montrer que, pour le pouvoir en place, l’opposition est forcément une dissidence.

Vers une hégémonie aristocratique

En creux, on perçoit l’ambition d’Emmanuel Macron, dont la nature orwellienne est de plus en plus évidente. L’objet du Président n’est pas seulement de réformer, il est aussi d’établir une domination de caste. Nous l’avions évoqué il y a quelques mois: Macron procède à une révolution jeune-turc, ou, en tout cas, en affiche-t-il la volonté.

Dans sa vision du monde, la modernisation du pays passe par sa reprise en main au bénéfice d’une technostructure créditée d’une plus grande efficacité que la classe des élus traditionnels. Pour relever la France, il ne faut pas de débat démocratique, mais plutôt le déploiement d’une doctrine portée par la technostructure. Il ne faut pas de représentant du peuple, mais des experts, des techniciens, qui vont prendre les bonnes mesures.

Ce faisant, l’exercice du pouvoir n’est plus un espace de persuasion, ou de conviction, mais un espace de domination hégémonique du corps social par une technostructure sûre d’elle-même.

Reste à savoir si, à long terme, ce pari peut-être gagnant.

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  • Maman macron a sans doute accéder à tout les caprices de son lardon lorsqu’il était enfant ; le sieur macron étant habitué à faire plier tout son petit monde , grande offense lui est faite lorsque quiconque lui barre la route ; dans la vie , il faut en chier pour devenir un homme , sinon on devient capricieux et immature ;

  • – Quand se prépare ses réformes par ordonnances sur la loi Travail; le pire avec Macron est à venir face à la division du Monde Syndicale en # chapelles ( CFDT/PS, CGT/PCF ) et la désyndicalisation avec son discrédit de+ en + préoccupante. Il suffit de relire ces lois pour s’apercevoir qu’elles émanent toutes des GOPE de la Commission UE, jamais nominée dans les manifs, y compris de la CGT… ils sont condamnés à perdre tout crédit qu’il leur reste encore dans le monde du Travail. Quant aux syndicats réformistes (jaunes pour certains), interlocuteurs privilégiés du Gouvernement ; il iront se vanter ultérieurement d’avoir mieux réussi, en arrachant quelques concessions gnognotes, mais qui ne pareront en rien à la casse programmée du Code du Travail ! Mais tous ces syndicats font partie de la CES ( confédération des syndicats europ..) -Je souscris à tout ce qui est dit dans le forum mais : tant que la Commission Européenne restera, la grande absente non nominée par les Syndicats, du conflit de cette loi Travail par ordonnances.. les choses continueront à régresser imperturbablement et les Syndicats perdront définitivement le peu de crédit qu’il leur reste encore dans le monde salarial… pour la + grande satisfaction du Medef et du satrape de l’UE qui nous gouverne. Il suffit de relire les GOPE de cette Commission pour comprendre de qui elles émanent.
    -Les syndicats sont devenus les bras activistes des partis politiques et leur importance, en interne n’a cessé de fondre depuis (PCF et CGT, PS et CFDT ) ! 2 petits partis -l’UPR & le PRCF – qui dénoncent cette collusion resteront ostracisés par les médias. malgré que + en + de gens perçoivent cette supercherie comme sur Agoravox : https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/ordonnances-sur-le-code-du-travail-196586

    – Je resterais poli bien que je doute de l’efficacité de ces manifs ?.. Quant aux syndicats jaunes, interlocuteurs privilégiés du Pouvoir, ils pourront se venter ultérieurement d’avoir obtenu des concessions-gnognottes pour sauver la face d’1 désastre social programmé tandis que la CGT tombera en disgrâce !
    – Ils font tous partie de la CES , reconnue par l’Union européenne, par le Conseil de l’Europe et l’Association européenne de libre-échange ( et englobe aussi depuis 1973, les syndicats de l’ AELE/EFTA ) comme seule organisation syndicale interprofessionnelle Une confédération largement subventionnée par la Commission Européenne, à la condition expresse que la Confédération défende la “construction européenne”. Qui paye les musiciens choisit la musique !
    – Aujourd’hui, les côtisations ne représentent plus dans les ressources syndicales, en moyenne pour l’ensemble, que 3 à 4%, ce qui est absolument dérisoire. Les ressources des syndicats proviennent essentiellement, c’est à dire à 90% des directions d’entreprises, privées et publics ! Macron n’aura pas de problèmes pour arriver à ses fins, hélas…

    • Il n’y aura pas de désastre social car rien dans ces ordonnances ne le permet. Si on pouvait licencier il y aurait au contraire plus d’embauche, comme chez nos voisins!

      • J’aimerais en rajouter , sur les syndicats de l’Allemagne ou encore des pays nordiques où les salariés sont largement syndicats et non marginalement comme dans les pays latins…en France, lorsque les syndicats négocient un accord pour une branche, le gouvernement suit la négociation et une fois terminée la fait passer dans la loi, de fait elle s’applique à tout le monde y compris les non syndiqués.
        Dans les pays style Allemagne ou pays du Nord, ce que négocie les syndicats ne passe pas dans la loi générale. Donc, pour profiter des accords négociés, il est tout simplement obligatoire d’être syndiqué… Comment ça marche ? http://cyril-coulet.over-blog.com/article-20087969.html

        • Ce n’est pas à l’état ni aux syndicats de faire ‘passer’ une loi.
          Pas de loi, un contrat entre l’employeur et le salarié, entre deux adultes responsables et libres.

          • @ gillib
            D’abord, la CGT est un syndicat vétuste dont le but premier est d’abattre les patrons et donc de détruire le business à l’occidentale au profit d’un système URSS avec laquelle il était en relation!

            Le système allemand, c’est le contraire! Le syndicat aide le patron à maintenir l’outil (l’entreprise) pour un bénéfice équitablement partagé entre capital et travail. Les 2 acteurs ont le même but et le syndicat siège au conseil d’administration. L’avantage, c’est que le syndicat et le patron préfère un accord à une grève!

            Ce qui se passe en France est une guerre politique de la seule CGT qui veut reprendre des couleurs (rouges vifs).

            E.Macron est, à mon très humble avis, plus désireux d’une présidence « gaullienne »: Ch.De Gaulle n’était pas un aristocrate, pas un « fan » du parlement, pas un plébéien non plus et pas un imbécile et il ne détestait pas l’autorité! E.Macron, c’est cette présidence-là qu’il vise: celle qui a réalisé des choses et a rendu à la France un certain prestige qu’elle a perdu, il faut bien l’avouer! La tache est immense! Il est président, autant s’y habituer tout de suite: il est là pour 5 ans et la France n’a plus un quinquennat à perdre!

            Donc il vaut mieux l’aider que le combattre! Même si il n’était pas votre premier choix! Il « faudra bien faire avec »! Je répète qu’E.Macron ne s’est pas défini comme libéral: il ne faut pas s’attendre à ce qu’il le devienne: Ch.De Gaulle ne l’était pas non plus, en bon militaire qu’il était resté!

            Après votre président « normal » qui n’a pas fait grand chose, ce changement devrait être plus excitant, me semble-t-il.

            Et oui, « gillib », un contrat pourrait suffire mais puisque code du travail, il y a,il faut bien en tenir compte: donc non, ce ne sont pas les syndicats qui font la loi mais il est normal qu’ils soient consultés et entendus par ceux qui vont changer la loi!

            Les modifications du code du travail a demandé 48 réunions pour en discuter: les décisions ne se feront donc pas hors concertations: c’est la bonne méthode, peu critiquable, et la grève CGT est malvenue et, somme toute, inutile, en tout cas pour ce motif-là.

            • ‘Il « faudra bien faire avec »!

              Je connais cette théorie.

              Petain aussi disait, il faut faire avec.

              Faire avec la bête immonde.

              Vous savez on dit:  » On ne dîne pas avec le diable, même avec une très longue cuillère »

              • @ gillib
                À l’île d’Yeu, je me suis rendu à la « prison bucolique » de feu Ph.Pétain pour m’assurer que le cercueil était bien en place, malgré les velléités de son « fan club ».
                Difficile de comparer un président français légalement élu avec l’interlocuteur accepté par Ph.Pétain!

  • « la modernisation du pays passe par sa reprise en main au bénéfice d’une technostructure »

    Oui, mais pas pour la raison développée dans l’article.

    La France des entrepreneurs se barre. Alors si nos technocrates veulent continuer à dîner en ville à grand frais (avec « l’argent des autres »), ils sont OBLIGÉS de réformer le pays.

    Finalement c’est sous la contrainte, la peur de manquer de l’argent gratuit, que nos maîtres se décident à réformer l’Etat. Il y a une morale…

    • Si vous appelez ce bricolage réforme de l’état.
      Ce pays est FOUTU.

      • @ Virgile
        Vous avez vu le ramdam pour 5 € sur un loyer (partager entre bailleur et locataire, ça fait 2,50 € par personne: insensible!). Donc non! La moindre réforme va déclencher une levée de boucliers! Et pourtant, il est indispensable de réformer!

        • Le truc, c’est de faire des réformes qui portent sur des milliards … parce que dès que ça se rapproche du prix de la baguette, du pain au chocolat ou du ticket de métro, c’est l’émeute.

        • Euh, les loyers ont déjà baissé dans la plupart des villes suite aux QE de la BCE. 0.2 à 1%.

    • Merci Breih06 pour ce commentaire original et pertinent. A 58% d’équivalent PIB en dépenses publiques et 240% de dettes étatiques, locales et sociales (présentes ou engagées), même le citoyen le plus flambeur commencerait à s’inquiéter un peu de son train de vie.

      • @ eole
        « le citoyen le plus flambeur commencerait à s’inquiéter un peu de son train de vie »

        C’est une constatation ou un voeu pieux?

        Tous les Français sont d’accord pour des économies, à condition que ce soit le voisin qui paie plus!

  • Bref nous allons sombrer dans le communisme, car ce qui le caractérise c’est la tyrannie de la bureaucratie sur le peuple!

    • Nous sommes déjà dans le communisme si nous appartenons aux classes dites populaires, accoutumées au flicage, aux contraintes infantilisantes et aux harcèlements bureaucratiques, maintenues sur le fil par une planification de la pauvreté de masse mise en place voici une trentaine d’années, sous un célèbre gouvernement socialiste soucieux, comme le prévoit l’idéologie à laquelle se réfère le socialisme, du confort et du devenir et de l’émancipation des masses populaires. Les autres, ceux qui se repassent les rènes des pouvoirs de pères en fils et entre camarades de promo, qui se distribuent prébendes et parachutes dorés, qui tiennent les rouages de la propagande et jouissent de la mansuétude des juges lorsqu’ils commettent un écart au regard de lois qu’ils s’empressent ensuite de réformer, ceux-là se réclament du libéralisme. Ils ont tout faux mais comme ils se tiennent du bon côté du politburo, ils sont dans le vrai. Tout est relatif.

  • En fait, ce débat est un peu décalé. La démocratie est morte de toutes façons car nous ne la méritons plus, intellectuellement et humainement. Soyons honnêtes avec nous mêmes! Le fait que le président en prenne acte pour imposer une posture régalienne et autoritaire n’est pas outre mesure choquante dans ce contexte et en tenant compte du fait que la situation financière, industrielle, institutionnelle, sociale et morale de la France est désespérée. Cet « état d’urgence » serait en revanche plus convaincant et effectif s’il était mis en oeuvre par autre chose qu’une clique d’énarques, premiers responsables de la situation en complicité avec les marxistes de l’enseignement général et supérieur. Quand je pense que M. Le Maire, énarque et désormais ministre macroniste, proposait de supprimer l’ENA lors de la primaire des Rep’….

    • Ce quinquennat me paraît justement très bien parti pour aboutir in fine à la suppression de l’ENA, comme le précédent a supprimé le PS. On n’aura pas tout perdu.

      • Ce serait magnifique… Hélas le quinquennat précédent n’a pas supprimé le gauchisme primaire de trop de français, loin s’en faut. La suppression réelle de l’ENA (+ énarchie) semble être un rêve inatteignable. Nous sommes quelque part entre septembre 1939 et juin 1940. Il va y avoir du sport!

      • On n’a pas supprimé le PS, et quand bien même on supprimerait l’ENA, ça ne changerait pas grand chose aux mécanismes du « pouvoir à la française », héritage de la monarchie, qui en reprend les grands principes et qui siège dans des châteaux.
        Quant à la posture régalienne et autoritaire de Macron, gageons qu’elle ne tiendra pas le choc des réalités auxquelles il risque d’avoir à se confronter. Non pas parce qu’il va avoir en face de lui des « gauchistes » le couteau entre les dents (que diable entend-on par ce terme ? des crypto-trotskistes ? une arrière-salle de bar suffirait largement à abriter leurs meetings ! Des communistes stalinens ? Il doit en rester quelques-uns dans une ou deux Ehpad paumées entre causses et garrigues. Des disciples du Che… ? Celui que certains jeunes prennent pour un chanteur de reggae ? Des fans de Méluche-superstar ? Vous êtes sûr qu’il fait illusion, en matière de leader révolutionnaire ? ), mais parce qu’il a été mis là où il est parce qu’il fallait que quelqu’un y soit, avec un pourcentage somme toute modeste, il a multiplié les bourdes depuis trois mois, tout le monde sait très bien que ses réformettes lui sont soufflées à l’oreille par le Medef, syndicat patronal minoritaire, et par dame Merkel, garante de l’austérité pour les peuples et des profits éhontés pour les multinationales, qu’il ignore tout des réalités de terrain du pays qu’il prétend diriger vu qu’il a grandi hors-sol et qu’il n’est sans doute même pas capable de décrocher une poèle et de se faire cuire un oeuf, et que de surcroît, il est arrogant, travers qui n’a pas été pardonné à Manuel Valls et qui lui a coûté son destin politique.

        Bientôt, Macron ne pourra plus faire un bain de foule sans se faire huer, insulter, entarter, enfariner, emplâtrer. C’est le lot des polticiens en goguette depuis quelques années. Il serait temps qu’ils se demandent pourquoi. Mais quand bien même ils nous poseraient directement la question à nous, sans-dents, fainéants de la France d’en-bas, « Pourquoi nous déteste-t-on à ce point ? » et que nous leur expliquerions entre quatre-yeux, de nos mots crus qui n’empruntent pas à leur dialecte de technocrates bien nés, ils n’en changeraient pas pour autant.

        CONTREPOINTS : passage supprimé => l’incitation à la violence n’est pas tolérée en ces lieux.

        • @ thelincolnlawyer

          Bien sombre votre façon de voir votre pays! Que faites-vous encore en France? Allez au moins à l’étranger pour voir si un autre pays pourrait guérir votre pessimisme ou si c’est vous qu’il faut soigner!

        • Je n’ai jamais été au chômage, faisant partie de la génération d’idiot qui avait une certaine éthique. Quand je lit votre post, je lis la déclaration d’un mafieux qui propose ni plus ni moins la violence comme solution (l’enlevement).
          Soyez libre, maître de votre vie, et non pas exigeant votre pizzo.

          • La métaphore du kidnapping vue comme une incitation à la violence ! Moraline, quand tu nous tiens. A ce tarif-là, on pourrait censurer après coup un tas de bouquins et de films montrant des politiciens en mauvaise posture, sans parler d’un cinéma traitant leur cas sous un angle peu complaisant. Citons de mémoire « La conquête », ou l’amusant téléfilm de 2012 « La dernière campagne ». Ou même le cinéma de Jean Yanne, si prophétique. Ou celui d’Yves Boisset. Bouclons les entarteurs et les enfarineurs, créons un goulag pour tous les contempteurs de la pensée dominante, lisse et creuse et si aveugle et sourde aux âpretés du monde réel.
            Quant à l’accusation de mafieux dont me gratifie Gillib (qui se targue de n’avoir jamais connu le chômage grâce à sa conception de l’éthique, argument de nature à jouer sur une conjoncture économique et la décision d’actionnaires d’une boîte d’en réduire le personnel), et son postulat selon lequel je suggèrerais la violence comme solution, à savoir l’enlèvement, cette appréciation ne regarde que lui. La violence, bien réelle, qui se tient dans certaines attitudes politiques, qui est présente sous une forme symbolique dans certains discours et idéologies foulant au pied la dignité humaine, cette violence-là est à mon sens bien plus nuisible que ce qui était proposé comme une métaphore au second degré, et que j’ai peut-être maladroitement exprimée. Les mafieux, je n’en suis pas, navré. Je serais riche, si j’en étais. J’aurais comme certains des comptes bancaires dans les paradis fiscaux, et financerais mes facéties avec l’argent public soutiré à mon électorat.

      • @MichelO

        Intéressant, ce que vous dites! Vous pouvez développer?

        • L’idée, c’est que les mécontentements pouvaient précédemment se focaliser sur le parti politique et la tendance au pouvoir. On accusait donc la gauche ou la droite, alternativement, des échecs du gouvernement. Macron a fait disparaître ce clivage, et celui qu’il semblait espérer instaurer entre immobilistes et réformistes n’a guère de chances de prendre, vu le côté brouillon et minimal de ses réformes. Celui entre libéraux et étatistes n’émerge pas. En revanche, celui entre technocrates arrogants (je ne dis pas ça pour l’auteur, qui me paraît une remarquable exception comme il y en a une ou deux par promo) et citoyens de base proches des réalités, lui, se dessine déjà et sera très difficile à arrêter. A la fin du quinquennat, il se pourrait bien que personne n’ose plus faire mention de son passage par l’ENA, ce qui serait le début de la fin (ou du retour à la formation d’administrateurs apolitiques) pour cette haute école.

          • @ MichelO
            L’idée est bonne, j’en suis d’accord!
            Si j’en crois mon souvenir, l’ENA fut créé par Ch.De Gaulle pour former, « vite », de « grands commis de l’état » après les « ravages de la guerre » (raison officielle).
            Déjà, cette exigence n’est plus de mise donc c’est devenu le passage obligé pour faire partie d’un « club » (d’une « mafia », diront certains) qui accède « aux responsabilités ». Cette appartenance dépasse la couleur partisane. Donc même en cas de disparition de l’école, les diplômés resteront sans doute solidaires. Dans d’autres pays, ce sont les frères :. qui peuvent en tenir lieu.
            E.Macron a effectivement explosé la tradition du clivage gauche-droite, conforté par l’alternance; la proportionnelle frappe de plus en plus fort à la porte! Ne serait-il pas vain de remplacer ce clivage par un autre et préférable, démocratiquement et libéralement, de pousser vers un individualisme politique moins asservi à un parti ou à une idéologie, si ce n’est un « pragmatisme concret ».
            Ce réalisme qui me plairait ferait adopter les solutions qui fonctionnent en gardant bien en tête que toute loi, impôt, devoir finit, avec le temps, par montrer son efficacité diminuer à causes d’astuces d’adaptation permettant de contourner ce qui est déplaisant, de plus en plus connues et pratiquées! Ce qui a pour conséquence, un besoin permanent de réformes!

            Il en va sans doute ainsi de l’ENA dont le but premier semble avoir été largement transformé dans la réalité si non dans le principe.

            Je vous remercie de cet échange.

            • « Ne serait-il pas vain de remplacer ce clivage par un autre et préférable, démocratiquement et libéralement, de pousser vers un individualisme politique moins asservi à un parti ou à une idéologie, si ce n’est un « pragmatisme concret ».
              Excellent.
              Pour la seconde partie de votre proposition, imaginons à mi-mandat un referendum de confiance ou rejet. Cela serait valable à chaque niveau de l’exécutif, tous les mandats électifs étant renouvelés à la même date et seraient de même durée.

  • Si la « divergence d’opinion », c’est le gauchisme, le marxisme, et la lutte des classes, qu’il continue!

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