La fin de la solitude, de Benedict Wells

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La fin de la solitude, de Benedict Wells

Publié le 12 septembre 2017
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Par Francis Richard.

Tu sais ce que m’a dit mon père avant sa mort ? Je me triturais nerveusement les doigts. Il a dit que c’était important d’avoir un véritable ami, une âme sœur. Quelqu’un qu’on ne perdrait jamais, qui serait toujours là pour nous. Mon père trouvait ça beaucoup plus important que l’amour.

Dans leurs circonstances, ces propos que Stéphane Moreau a tenus à son fils Jules, juste avant de disparaître avec sa mère, ont marqué ce dernier pour toujours. Et il lui faudra du temps pour s’en affranchir. Parce qu’il n’a que dix ans et que ce sont parmi les derniers qu’il aura reçus de lui.

Liz et Marty

Sa soeur Liz, son frère Marty et lui ont été placés dans un internat après la mort accidentelle, sur la route, de leurs parents en 1983. Plus âgés – Liz a trois ans de plus, Marty deux – son frère et sa soeur occupent un autre bâtiment de l’institution et ils sont en conséquence séparés.

À l’internat, Jules, garçon de la ville, fait la connaissance d’Alva, fille de la campagne, qui a le même âge que lui. C’est la seule enfant avec laquelle il se lie d’amitié. Semble alors se vérifier le précepte paternel : son amie Alva est bien la personne qui compte le plus pour lui.

Occasion manquée

Neuf ans plus tard, quand l’occasion se présente à Jules de déclarer sa flamme à Alva, il n’est pas prêt, du coup il n’est littéralement pas au rendez-vous. Aussi se méprennent-ils tous deux sur le sentiment qu’il a pour elle, si bien que l’occasion sera manquée pour eux deux.

Quelques années plus tard, alors qu’ils ont trente ans, ils se revoient une seule fois dans un bar. Jules confie à Alva, comme à une amie, qu’être seul tout le temps le tue. À quoi elle lui répond que l’antidote à la solitude ce n’est pas chercher au hasard la compagnie de n’importe qui :

L’antidote à la solitude, c’est un sentiment de sécurité.

Même si, pendant les années suivantes, les membres de la fratrie Moreau restent liés peu ou prou les uns aux autres, tous dissemblables qu’ils sont – Benedict Wells raconte comment chacun mène, ou pas, son existence – La fin de la solitude n’est pas encore pour Jules.

Jules ne mettra fin à la solitude que lorsqu’il comprendra qu’il est architecte de [sa] propre vie : Je suis moi quand je laisse mon passé me déterminer et je le suis tout autant quand je m’oppose à lui. Alors il pourra enfin dire : Je suis prêt. Même si cela paraît bien tard, voire trop tard…

Benedict Wells, La fin de la solitudeSlatkine & Cie (traduit de l’allemand par Juliette Aubert), 288 pages.

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