Cette crise monétaire qui annonce la catastrophe économique

La politique monétaire actuelle prépare la crise économique de tous les temps.

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Cette crise monétaire qui annonce la catastrophe économique

Publié le 7 septembre 2017
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Par Jean-Luc Ginder.

Cette crise sans précédent sera provoquée par la distorsion entre la création monétaire et la création de richesses. La création inconsidérée de liquidités monétaires ne résout aucun problème de l’économie réelle mais aura pour conséquence de les aggraver.

En 2008 et 2009, les crises bancaire, financière, économique, sociale ont conduit à la crise institutionnelle que nous vivons aujourd’hui. À cette époque, il a été absolument indispensable de créer de la monnaie pour apporter de nouvelles liquidités aux banques afin qu’elles puissent recommencer à prêter. À l’inverse, cette mesure est extrêmement imprudente neuf ans plus tard et les conséquences seront gravissimes sur le plan économique.

Surabondante expansion monétaire

En effet, on assiste à une reprise partielle des économies mondiales et dans ce même temps l’expansion monétaire continue d’être surabondante.

Même la banque centrale européenne achète des obligations et paie abondamment en créant de la monnaie en euros. Cette monnaie est redistribuée à ceux qui vendent leurs obligations à la banque centrale européenne, qui redistribue cette même monnaie. Là se trouve le véritable danger car cette monnaie en euro est créée de façon gigantesque, fabriquant l’infernale bulle.

Le cycle déjà lancé est simple à comprendre. C’est d’abord le prix des actions cotées en bourse qui monte et ensuite rechute, puis on constatera une hausse des actifs dans les pays émergents, ensuite une chute de ces mêmes actifs par désinvestissement créant par conséquence l’effondrement des taux de change de ces mêmes pays.

La bulle monétaire gonfle

Pour la première fois dans l’histoire de l’économie moderne, on constate que tous les marchés financiers dans le monde sont inondés par les liquidités. L’augmentation de la masse de monnaie se chiffre en milliards d’euros par jour et malgré sa circulation les structures de la bulle dangereuse s’amplifient. La bulle gonfle sur les obligations pour lesquelles les taux d’intérêts sont extraordinairement bas. Pour exemple, l’État allemand se finance à ½ % sur sa dette à 10 ans.

Le monde financier, y compris l’État français, trouve dans cette surabondance une excellente idée car effectivement la dette publique française à très petit taux en devient plus insignifiante…

Sauf que. Que va-t-il se passer lors de l’éclatement de la bulle obligataire tout comme éclata la bulle actions de 2008 ? Car la bulle obligataire va irrémédiablement exploser.

Vers l’éclatement de la bulle

Contre toute logique, il est aujourd’hui convenu avec bienveillance que les petits taux d’intérêts liés au marché obligataire ont un impact positif, alors qu’en réalité ce marché va se corriger mécaniquement en poussant les taux vers des sommets et faisant éclater la bulle.

Tous ceux qui se sont endettés à petits taux, y compris les États, seront confrontés à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés, tous ceux qui ont acheté des obligations (des assureurs, des banques…) seront eux confrontés à la chute de la valeur de leurs achats. Imaginez que cette bulle bien réelle est bien plus gonflée que la bulle immobilière de 2008. La crise sera immédiate et très grave.

Pourquoi laisse-t-on faire alors que l’on sait ?  Pourquoi les banques centrales mondiales continuent-elles d’inonder de liquidités ? Pour des raisons assez futiles en réalité.

L’inflation européenne

En Europe par exemple, on vise un taux d’inflation de 1% pour l’année 2017 alors que la banque centrale européenne attend un taux égal à 2% afin de contrecarrer la non augmentation des salaires et un prix du pétrole bas.

Pour satisfaire à cette envie de pousser l’inflation européenne, il est nécessaire pour elle de fabriquer une montagne de monnaie européenne encore et encore. Là se niche le vrai problème. Car cette avalanche d’euros a pour effet de multiplier les risques de la crise obligataire.

Pour quelle finalité ? Notre situation économique est-elle meilleure avec un taux de 2% d’inflation ? Ma réponse est NON.

L’erreur des banques centrales

Le risque de placer l’inflation à 2% est énorme et il est inutile et dangereux. La fascination constatée pour l’inflation n’a pour intention que de créer l’illusion d’une augmentation du pouvoir d’achat des Européens avec un effet économique nul. Les banques centrales souffriraient-elles d’une pensée réglée sur des réflexes passéistes venus d’une époque où on régulait par l’inflation ? Elles omettent dangereusement de prendre en compte que l’impératif actuel est de résorber l’excès d’endettement.

Il est crucial aujourd’hui de réguler pour disposer de la bonne quantité de liquidités en circulation plutôt que d’imprimer de la monnaie en surabondance. Il est primordial de fixer un objectif historique qui fournira la juste quantité de monnaie.

Il est responsable d’oublier l’idée de l’inflation qui fut le vrai problème des années 80 et qui n’est plus un problème contemporain. Il résulte de la situation actuelle une distorsion croissante entre l’économie financière et l’économie réelle.

Le problème institutionnel

Le choix de la relance par la demande a été la solution retenue dans les années passées. On ne peut que constater que les effets attendus ont été minimes et malgré un euro déprécié et un pétrole trop bon marché, l’option retenue n’a pas fait ses preuves. On constate d’ailleurs que les profits des très grandes entreprises remontent.

Le problème économique français s’est donc naturellement déplacé vers les institutions. Après le problème de la demande, puis celui des profits, nous sommes à l’heure du problème des institutions. Dans un avenir proche, il faudra sans doute envisager de les modifier avec la plus grande prudence.

Nous avons vécu dans les années 60-70 une économie rythmée par des cycles. Il y avait des cycles de croissance suivis par des cycles de décroissance. Aujourd’hui les cycles ont disparu et les périodes de décroissance se manifestent par des effondrements de l’économie. On vend alors de la finance qui se répand dans l’économie réelle. Pour preuve l’impossibilité de remonter les taux d’intérêts sans écraser l’économie mondiale.

Nous allons assister à un effondrement de notre économie dans un avenir très proche…. Notre réalité est devenue cruelle car on ne peut plus sortir de la politique de surproduction monétaire. Après l’explosion de la bulle, nous seront jetés dans la crise obligataire.

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  • A quoi servent donc les banques centrales ? A rien, car manipuler le prix du temps n’a fait que raccourcir ce dernier mais les programmes d’investissement se font sur le long terme et un ménage n’est pas prêt à acheter sa énième voiture, réfrigérateur etc

  • Analyse interessante, nous serions aussi ravi d’avoir l’avis de l’auteur sur l’avenir de l’euro: devrons nous attendre la crise obligataire pour esperer sortir de l’euroet de son « in flexibilité »??

  • Vous avez aimé la crise Grecque? Vous allez adorer la crise mondiale générée par nos dispendieux bureaucrates, et il n’est pas impossible qu’elle parte de la République Populaire et Sociale de France, dont l’endettement réel est proche de celui de la Grèce pré-crise. Sauve qui peut!

  • Et ils ont voté une loi pour pouvoir taper dans nos comptes bancaires! C’est de l’escroquerie. Ils font les conneries, c’est nous qui payons!

    • Le mieux c’est de faire comme moi. Je claque tout mon fric. Il n,y a rien à la banque. Je possède une maison et un chalet. Et pas de dette sauf l’hypothèque.

  • C’est assez peu sérieux de parler d’effondrement de nos économies dans les périodes de décroissance, lorsque l’on constate que le PIB français a baissé deux fois en 40 ans de moins de 1 %…

  • « Le choix de la relance par la demande a été la solution retenue dans les années passées. » Il est amusant (mais on risque de rire jaune) de constater que les politiques les plus fervents de cette « relance par la demande » soient ceux qui fustigent le consumérisme. Les peuples semblent beaucoup raisonnables.

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