Les universités françaises, risée du monde ?

Webometrics vient de publier le dernier classement mondial des universités. La première Université française classée est à la 180e place.

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Les universités françaises, risée du monde ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 septembre 2017
- A +

Par Jacques Henry.

Le site webometrics vient de publier son dernier classement mondial des universités et la France fait figure de très mauvais élève. Ce classement considère avant tout autre critère l’impact international des universités en termes de publications scientifiques et les universités françaises sont, parmi les pays développés, complètement dans les choux, pour reprendre une expression bien connue des auteurs classiques.

universités
Classement des universités

La première université française classée est à la 180e place, bien après des consœurs canadiennes, italiennes, néerlandaises ou allemandes et même brésiliennes (Université de Sao Paulo), il s’agit de l’Université Paris VI Pierre et Marie Curie (capture d’écran). Puis à la 292e place on trouve l’Université Paris XI (Orsay-Saclay), à la 333e place l’Université de Grenoble-Alpes suivie de près par l’École Normale Supérieur d’Ulm (336e place) puis l’Université de Bordeaux (340e), l’Université Claude-Bernard de Lyon (351e). À la 359e place se situe l’Université Paris VII-Diderot suivie à la 378e place au classement par l’Université d’Aix-Marseille…

Inutile d’aller plus loin dans les profondeurs du classement c’est suffisamment significatif !

Où est le problème des universités françaises ? D’aucuns diront que ces endroits sont l’antichambre des bureaux de chômage puisqu’un diplôme de sociologie ou de philologie ne mène à rien de concret pour intégrer la vie active. En réalité, et de mon point de vue, c’est tout le système éducatif français qui est inefficace, depuis l’école primaire.

L’apprentissage de la lecture et de l’écriture est déjà un désastre avec la méthode dite globale. Puis l’obsession de délivrer le diplôme du baccalauréat à tous les élèves est une stupidité totale, enfin le tronc commun qui, au nom de l’égalité des chances, n’effectue aucune sélection en cours de scolarité est un pur non-sens.

Les métiers manuels sont délaissés alors que de nombreux élèves se désintéressent de la grammaire et du calcul. On apprend à jouer au piano ou au violon dès l’âge de 5 ans, on peut tout aussi bien apprendre à être plombier, menuisier ou carreleur dès l’âge de 13 ans en apprentissage si à cet âge on s’ennuie en classe.

Or le système français considère que les métiers manuels sont dégradants et que tous les élèves doivent devenir des bacheliers et pouvoir éventuellement entrer à l’université, mais pour faire quoi ensuite ? C’est l’une des raisons pour lesquelles il y a en France chroniquement près de 300 000 offres d’emplois (dits manuels) non satisfaites et le pays en est arrivé au paradoxe invraisemblable consistant à faire appel à des travailleurs étrangers pour satisfaire ces emplois…

Est-ce dégradant d’être électricien ou staffeur ou encore facteur d’instruments de musique ? Il n’existe pas d’école pour apprendre les deux derniers métiers mentionnés, il faut obligatoirement être apprenti chez un professionnel.

Un de mes neveux a choisi de devenir plombier. Il a suivi quelques heures de cours dans une école dite pompeusement professionnelle mais il a surtout appris le métier comme compagnon dans une petite entreprise de plomberie. Il n’est pas nécessaire de faire des études sophistiquées de dynamique des fluides pour devenir plombier, cette discipline s’apprend à l’université ou dans les écoles d’ingénieur.

Ces exemples illustrent la totale stupidité du « tronc commun éducatif » si cher aux théoriciens de la rue de Grenelle (ministère de l’Éducation Nationale français) au nom de l’égalité des chances, une autre ineptie qui a ruiné l’ensemble du système éducatif français. Voilà la vraie raison du classement déplorable et bien regrettable des universités françaises qui est à la mesure du déclin généralisé de la France…

Sur le web

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  • Assez d’accord sur le fond, toutefois pour le classement servant de base à l’article, il défini comme principale base au classement le nombre de publications scientifiques. Je vois des défauts à cela: Le premier, c’est qu’il n’est pas nécessaire de faire des recherches et de publier pour être un bon enseignant. D’autre part, l’université est normalement là pour transmettre un savoir, la recherche il me semble est plutôt séparée en France et sous la couverture du CNRS.
    Par contre, il pourrait être « intéressant » de donner des objectifs aux enseignant et chercheurs, d’analyser régulièrement leur travail avec sanctions pour ceux qui ont un poil dans la main.

  • Qui va chasser le Mammouth ? Certes pas les autres centres de pensée unique de l’IUFM que sont l’ENA, l’ENS
    et l’ENM c’est-à-dire tous ceux qui sont favorisés pour servir l’Etat mais qui depuis 37 ans l’on tué

  • J’ai connu l’un des meilleurs staffeurs de ce pays, puisqu’il travaille pour les Monuments Historiques. A l’adolescence, c’était un cancre inénarable tel que Jacques Baudoin les avaient décrits, sévissant et perdant son temps en lycée « technique ». Il a eu le hasard et la chance de faire un stage chez un staffeur et s’est passionné pour la chose pour devenir donc aujourd’hui un chef d’entreprise dans ce domaine.

  • Grille de lecture.
    Il faut lire ce classement à l’envers.

  • Ces classements prennent-ils en compte la densité d’université et le score nationnal au prorata de la population ? sinon ils favorisent les sytémes élitistes sans réel bienfait pour les population

    • @delcroip
      Bonjour,
      Vous parlez d’un système élitiste décrié par une caste de personnes qui a eu accès à de hautes et grandes écoles très sélectives (Sciences Po’; E.N.A.), par dossier, concours, ou à la filiation. Hors il n’en est rien. Combien d’élèves bacheliers n’ont pas d’affectation post-bac cette année ? L’année prochaine, pour le BAC 2018 ils seront encore plus nombreux sur le carreau? La sélection fait que si un élève n’a pas d’affinité avec les maths, il ne pourra pas faire maths sup’. Si un élève a des affinités avec les maths, rien ne doit l’empêcher de se présenter à maths sup’. C’est l’université qui doit décider après examen de son dossier scolaire, et certainement pas un algorythme.

  • Je constate qu’il y en a encore pour critiquer et minorer ce classement. Or les universités française sont comparées aux autres dans le monde, selon les mêmes critères!

  • Ce classement est sans nul doute critiquable, comme tous les classements, mais à ceux qui arrêtent là leur analyse, je propose d’identifier les critères qui permettraient à nos universités de faire bonne figure. Refus de la sélection, étanchéité vis-à-vis de l’économie réelle, correctitude politique des sujets de recherche, tags et jours de grève, continuez la liste je vous prie…

  • Certes l’Université française est globalement désastreuse et l’article ne manque pas d’intérêt mais il est fondé sur un classement absurde. Quand on voit que l’institution la plus sélective du monde (Normale Sup) est classée 336ème, on regarde les critères de webometrics et on s’aperçoit que comme pour le classement de Shangaï on omet de diviser la production par l’effectif et donc au lieu de mesurer une qualité on mesure un poids (la quantité de bavardage).
    C’est comme si on évaluait un concert en mesurant le bruit qu’il fait.

  • Il aurait fallu faire un parallèle avec les grandes écoles françaises qui sont très bien classées dans les classements mondiaux, et qui sont très sélectives.

  • Nonobstant, les maux bien connus et décris d’une Education sous monopole de l’Etat, je reste dubitatif devant le résultat d’une telle étude.

    Si on prend un autre classement, le fameux classement de Shanghai 2017, les Universités Françaises sont loin derrière leurs homologues anglo-américaines certes…à l’instar des Universités Allemandes, Scandinaves, Italiennes et même Australiennes et souvent au même niveau que ces dernières.

    A croire que l’excellence ne se trouve qu’à seul endroit, ou ne correspond qu’à un seul modèle.

    Ces statistiques servent en effet à promouvoir une vision unique, c’est à dire marchande et Nord-américaine de l’enseignement supérieur, où l’étudiant paye (très) cher son ticket d’entrée vers la classe moyenne sup…du moins, c’est ce que l’on fait miroiter car le rêve s’est quelque peu grippé ces dernières années.

    Quant on constate la dette colossale détenue par des générations d’ex-étudiants aux USA et de plus en plus au Royaume-Uni, le modèle d’excellence proposé menace désormais à court terme la stabilité financière des pays mentionnés, à tel point que des pays connus pour l’excellence de leur enseignement, telle l’Allemagne, refusent net de rendre l’Enseignement supérieur payant et de suivre « l’exemple anglo-saxon »

    A titre perso, je suis reconnaissant que le système français m’ait permis d’atteindre une qualification d’Ingénieur, sans que je sois endetté pour le reste de ma vie.

    • Avec une formation d’ingénieur, vous devriez avoir compris que vous rembourserez fiscalement toute votre vie vos  »études gratuites » !
      Calculez maintenant ce que vous avez comme part de dette sur le dos avec l’endettement français.
      C’est ça, le mal français : vivre à crédit et dans les illusions !

  • Les commentaires sont fermés.

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