Passion noire, de Jean-Michel Olivier

Comme les voyages forment les écrivains, tout autant que la jeunesse, l’auteur emmène le lecteur dans des endroits exotiques, avec retour toujours à Pully.

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Passion noire, de Jean-Michel Olivier

Publié le 29 août 2017
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Par Francis Richard

« Dans ma vie, j’ai exercé bien des métiers, souvent alimentaires, mais mon occupation principale est la littérature. Ma passion noire. »

Simon Malet, 35 ans, est un jeune écrivain suisse à succès. Il habite depuis toujours, à Pully, « une belle maison à mi-chemin du cimetière et du lac : à cent mètres de là, sur les hauts du village, se dresse La Muette – la maison du Poète. »

Le Poète, c’est Charles-Ferdinand Ramuz, enterré justement dans le cimetière de Pully et dont les romans accompagnent Simon Malet depuis longtemps : « il ne se passe pas un jour sans que je me replonge dans La beauté sur la Terre. »

Dans cette demeure, héritée de son père, dont les cendres se trouvent sur le bord de la cheminée, dans une boîte à biscuits, entre deux channes, Simon vit seul. Enfin, pas tout  seul, puisque sa chatte Pénélope y fait des siennes.

Trois fois par semaine, Azari, une Russe chassée de chez elle (entre Ukraine et Crimée), qui a pour Poutine les yeux de Chimène, lui fait tout : lave son linge et le repasse, fait ses courses, prépare à manger, reprise ses chaussettes etc.

Mégère est la maman de Simon. Elle a été mariée deux ou trois fois avant d’épouser Samuel Malet, bien avant que ses restes n’aboutissent dans la boîte à biscuits : « Mégère lui a mangé le coeur et les Gauloises ont rongé ses poumons… »

Mégère aimerait que Simon ait une existence normale, qu’il se marie et ait des enfants, qu’il ait un métier sérieux, c’est-à-dire qu’il fasse autre chose que de lire et d’écrire. Elle aimerait qu’il jette sa gourme (il n’arrête pourtant pas de la jeter…).

Comme il est un écrivain célèbre, des inconnues lui écrivent. Il ne devrait pas leur répondre : Mais comment faire autrement ? Il y a trois folles en particulier, « Marie-Ange la Mystique, Diane la Mondaine, Nancy Bloom la Chienne de garde » :

La Mystique veut à tout prix veut me rencontrer (quitte, s’il le faut, à traverser le lac à la nage). La Mondaine organise des dîners auxquels elle me conjure de participer. La Féministe met sur pied un colloque où je serai mangé tout cru.

Si ces trois folles parvenaient à leurs fins, cela ferait un beau roman satirique. Eh bien, c’est ce qui se passe, mais la satire ne s’arrête pas là puisque Jean-Michel Olivier l’étend au monde littéraire, à ses interviews, à ses salons, à ses buzz…

Comme les voyages forment les écrivains, tout autant que la jeunesse, l’auteur emmène le lecteur dans des endroits exotiques comme Alger, Toronto, Toulon, Darlington (dans le Michigan), Niagara Falls, avec retour toujours à Pully.

« Pour écrire, j’ai besoin du plaisir que je donne, que je prends comme le vampire a besoin de planter ses crocs dans la chair tendre de sa victime (sa complice en amour). Après je suis régénéré », écrit Simon Malet. Après l’avoir lu, on est ragaillardi…

Passion noire, Jean-Michel Olivier, 416 pages L’Âge d’Homme

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