Emmanuel Macron invente le libre-échange protectionniste

Comment peut-on garantir aux Français une protection dans le libre-échange, avec les disparités économiques et sociales des pays de l’Union européenne ?

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Emmanuel Macron at European Council meeting 22-23 june 2017(CC BY-NC-ND 2.0)

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Emmanuel Macron invente le libre-échange protectionniste

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Publié le 28 août 2017
- A +

Par Éric Verhaeghe.

La tournée d’Emmanuel Macron auprès des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie. NDLR) pour obtenir une réforme de la directive sur le travail détaché n’est pas aussi triomphale qu’il y paraît. Elle donne lieu à une très belle invocation de l’esprit européen, le fantasme des élites françaises…

C’est l’histoire d’un pays qui participe à la fondation de la Communauté européenne en 1957 et qui, 70 ans plus tard, a laissé filer tous ses comptes publics et ses comptes sociaux. Pour y travailler, il faut verser un euro de cotisation sociale chaque fois qu’on y verse un euro de salaire. Ce même pays vit dans la croyance extravagante selon laquelle il pourrait former un marché unique avec tous les pays européens, y compris les plus pauvres, leur ouvrir ses frontières, sans souffrir du coût de sa protection sociale.

Et le jour où il découvrirait qu’un travailleur roumain ou bulgare coûte moins cher qu’un travailleur français, il jouerait une comédie de boulevard où l’esprit européen de 1957 serait brutalement rendu cocu par les volages Bulgares, Roumains, Polonais, Hongrois et autres membres du groupe de Visegrad.

On n’est pas bien sûr que la pièce soit très drôle, mais les acteurs donnent tout ce qu’ils peuvent pour la rendre crédible.

 

Les élites françaises et l’Europe fantasmée ?

Emmanuel Macron semble croire que l’élargissement de l’Europe aux pays de l’ancien bloc communiste n’altère pas le sens originel du Traité de Rome. Appartenir à l’Europe, c’est toujours davantage de protection pour les salariés. Et plus de protection pour les salariés, c’est forcément une augmentation constante du coût du travail et la mise en place d’un système public d’assurance sociale appelé Sécurité sociale. Tous ceux qui ne tendent pas vers cet objectif n’ont pas l’esprit européen.

Voilà ce qu’on pourrait appeler une belle croyance naïve : imaginer qu’un Polonais ou un Bulgare entre dans l’Europe pour bénéficier, enfin, des lumières françaises et pour espérer, enfin, disposer d’une sécurité sociale comme la nôtre. Pas un instant, Emmanuel Macron ne semble tenir compte du fait que la France, la grande malade de l’Europe, et son modèle social qui crève sous ses charges et ses dépenses publiques, constituent de véritables repoussoirs pour les autres.

En réalité, la Pologne et la Roumanie rêvent peut-être d’Europe, mais elles ne rêvent plus de ressembler à la France. Ce rêve est mort depuis les années 1990, voire avant. Ce que les élites françaises imaginent comme la définition de l’esprit européen n’est qu’un vieux fantasme coupé des réalités.

 

La curieuse définition du dumping social

Dans leur conception obsolète de l’Europe, les élites françaises dénoncent donc le dumping social. Cette expression est évidemment hypocrite, parce qu’elle fait croire que les Roumains ou les Polonais casseraient illégalement le coût de la main-d’œuvre lorsqu’ils envoient leurs travailleurs en France pour conduire des camions, ou pour se livrer à des travaux ingrats qu’aucun Français n’accepte plus de faire.

C’est évidemment un mensonge que de prétendre que ce système est illégal. La Pologne comme la Roumanie ont décidé de ne pas se suicider économiquement en étouffant sous une protection sociale coûteuse et peu efficace. Elles en récoltent les fruits, parce qu’elles sont plus compétitives que nous.

Sauf à imaginer que le monde entier fait du dumping, il faut bien un jour admettre que tous les pays du monde ne sont pas obligés de suivre le modèle français. Ou alors, on renonce à intégrer des espaces économiques communs avec ces pays, et on assume son protectionnisme.

 

Macron et le « libre-échange protectionniste » ?

Dans sa tournée des pays orientaux, Macron livre son étonnante vision de l’Europe. « En même temps », notre président est pour le libre-échange ET pour le protectionnisme.

D’un côté, il nous explique qu’il faut être ouvert, internationaliste, et autres rengaines bien-pensantes qui soutiennent mordicus que le libre-échange, c’est la lumière, et que le protectionnisme, ce sont les ténèbres. Cette soupe nous a été servie pendant plusieurs mois durant la campagne électorale.

D’un autre côté, notre président souhaite que l’ouverture des frontières ne remette surtout pas en cause les choix politiques et sociaux français. Donc, le libre-échange oui, à condition qu’il ne nous oblige pas à être compétitifs en réduisant le coût de notre travail ou en nous contraignant à des réformes systémiques.

Donc le marché unique, présenté dans les salons parisiens comme l’alpha et l’omega de l’humanité, comme une marque de culture et de civilisation qu’on ne peut critiquer sans être taxé d’obscurantisme fascisant, n’est pas seulement une idée de bisounours. C’est aussi l’ouverture à des pays où la main-d’œuvre moins chère concurrence la nôtre, ce qui, invariablement, produit du chômage dans les milieux populaires (ceux qu’on bannit par principe des dîners où l’on se gargarise d’européisme béat).

Avec une naïveté confondante, Macron le découvre aujourd’hui.

 

L’esprit européen vu de Roumanie

Par une série de décisions suicidaires (mais incritiquables au nom du sacro-saint angélisme européen), la France a acquiescé à l’élargissement européen. Elle a donc imaginé qu’elle pourrait créer un espace économique commun avec des pays où le salaire minimum est trois ou quatre fois inférieur au nôtre, et où les dépenses sociales ne représentent pas la moitié des nôtres. Dans le même temps, elle a continué, sur son sol, à faire vivre le fantasme d’une protection sociale en expansion constante.

Pour les nouveaux venus, cette situation est une aubaine. Elle leur donne l’occasion inespérée d’accélérer leur développement ou leur rattrapage vis-à-vis des pays occidentaux en profitant au maximum de leurs avantages compétitifs et, au premier chef, de leur main-d’œuvre pas chère.

Tout étudiant en première année d’économie le sait : l’avantage compétitif est la base du libre-échange. C’est aussi l’esprit européen depuis l’Acte Unique de 1986.

Imaginer que ces pays nouveaux entrants vont, du jour au lendemain, renoncer à leur avantage est soit naïf soit idiot.

Au passage, la proposition française de faire cotiser les Roumains détachés en France a une contrepartie : faire cotiser les 200 000 Français détachés dans les pays de l’Est de l’Europe aux régimes sociaux de ces pays. On s’en délecte par avance.

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  • Je n aime pas du tout Macron mais je ne le crois pas stupide. Cette histoire de pseudo lutte contre les roumains /polonais détachés cache sans doute une tout autre nego de la part de notre gouvernement. Le message servi par la presse consiste juste à montrer au bon peuple de France que Mr Macron s occupe de lui.

    • Vous êtes bien indulgent envers le niais qui a déjà prouvé son incompétence auprès de Hollande! Quand on fait Science Po et l’ENA on ne brille pas par la lucidité et le courage. La preuve la baisse des dépenses n’est pas au programme!

    • @ Val
      « Quand on hésite entre le machiavélisme et la connerie, il faut toujours choisir la connerie » (Madelin)

  • Alors est-ce à dire que « notre système social que le monde entier nous envie » serait une idéologie énarchique pourvoyeuse d’une tranquillité sociale pour nos gouvernants et une bonne raison pour ne rien faire ?

  • Et pourquoi ne pourrait on pas se contenter d’échanger librement des marchandises et rien d’autre ? Les marchands d’il y a plusieurs siècles ne se préoccupaient pas de la façon dont les biens étaient produits dans leur pays d’origine. Un système commercial mondial peut parfaitement fonctionner alors que chaque pays est maitre chez lui et que les impôts sont différents, les salaires et systèmes sociaux aussi. Le commerce enrichit parce que chacun peut se spécialiser sur ce qu’il fait le mieux. Nul besoin d’homogénéiser le monde pour cela, bien au contraire. On pourrait être tentés de penser que la libre circulation des hommes permettrait aussi que les compétences se déplacent là où elles peuvent être le plus efficaces (donc les mieux rémunérées). Ce n’est pas complètement faux puisque si je me débarrasse d’un travailleur local inefficace et le remplace par un travailleur plus efficace venant de l’étranger, je serai gagnant. Mais ce genre de libre circulation risque de causer de tels troubles sociaux qu’il est plus prudent de ne le permettre qu’à petite dose. Il n’est d’ailleurs pas sur que l’homogénéisation forcenée conduise à un progrès plus rapide. Bien au contraire un système non homogène recele bien plus de possibilités d’évolution.
    Quant au fantasme français de vouloir que le monde entier adopte nos pratiques (notre fameux modèle social), il trouve bien sur son origine dans le fait que nos gouvernants détestent voir éclore à l’étranger des situations montrant que notre modèle n’est pas le meilleur. Si tout le monde a le même modèle la question ne se pose plus !

    • Juste une petite remarque sans prétention, que m’inspire votre commentaire . la circulation des hommes est un fait. Depuis la tragique guerre de 14-18, nous importons des travailleurs, à bas coût , pour faire le travail que nos enfants ne veulent plus faire . exemple de saison : les vendanges , dans les vins de pays .( je peux écrire quatre pages de témoignages . ) tout le monde trouve son intérêt aux migrations . Sauf les privilégiés. (ça va de soi….)

      • N’est ce pas plutôt les privilégiés qui ont intérêt aux migrations ?

        • Non, les privilégiés ont intérêt à être protégés contre les nouveaux entrants. Ce sont les réglementations qui en font des privilégiés avec un marché protégé. Le protectionnisme est une subvention, il a les mêmes effets.

    • « si je me débarrasse d’une marchandise locale inefficace et la remplace par une marchandise plus efficace (ou moins chère) venant de l’étranger, je serai gagnant. Mais ce genre de libre circulation risque de causer de tels troubles sociaux (chômage) qu’il est plus prudent de ne le permettre qu’à petite dose »

      C’est marrant, cet « argument » est parfaitement transposable aux marchandises… du coup on fait quoi? On ne tolère le libre échange qu’à petite dose aussi?

      Au passage, on notera que quiconque ce serait aventuré à sortir un tel argument en ces lieux pour décrédibiliser le liberté de commercer se serait pris (à juste titre) une volée de bois vert. Quand il s’agit de défendre la liberté de migration, la levée de bouclier est moins évidente… C’est bien dommage.

      • En toute logique, le libre échange doit être complet : pour les marchandises, les capitaux et les individus. Et les troubles sociaux ne proviennent pas de cette liberté, mais des carcans et différentiels imposés localement, sinon il y aurait les mêmes soucis avec le libre-échange des marchandises entre Paris et Bordeaux, des capitaux ou des individus entre le Sud et le Nord de la France. Si un raisonnement économique est cohérent, il doit pouvoir s’appliquer à plus petite et à plus grande échelle.

        • « En toute logique, le libre échange doit être complet : pour les marchandises, les capitaux et les individus. Et les troubles sociaux ne proviennent pas de cette liberté, mais des carcans et différentiels imposés localement »

          Voilà, pas mieux. Merci!

          « sinon il y aurait les mêmes soucis avec le libre-échange des marchandises entre Paris et Bordeaux, des capitaux ou des individus entre le Sud et le Nord de la France. Si un raisonnement économique est cohérent, il doit pouvoir s’appliquer à plus petite et à plus grande échelle. »

          Certes, mais vous prêchez un convaincu.

          Ce qui m’agace à titre personnel (ça doit commencer à se voir) c’est le 2P2M ambiant dans les commentaires:

          Contrepoints est un journal libéral et promeut, à ce titre, toutes les libertés individuelles.

          Or, quand un fou troll commentateur débarque en demandant la limitation de la liberté d’entreprendre (et/ou de commercer) et l’ouverture des frontières , il se voit immédiatement taxé de dangereux gauchiste (et à raison).

          Par contre, le discours droitard (le type qui réclame le contrôle des frontières tout en demandant plus de liberté économique), passe comme une lettre à la poste et gratte même quelques likes.

          Comment, dès lors, s’étonner de la piètre image dont on nous affuble constamment dans les MSM ?

        • Un raisonnement économique valable à toutes les échelles nécessite des modèles d’une robustesse exceptionnelle dont nos économistes ne sont pas près de disposer. Il est sur que dans une entité relativement homogène comme un pays, le libre échange complet fonctionne. Mais si l’on instaure un libre échange total entre des blocs très fortement différents, il y aura au minimum des transitoires brutaux très désagréables. D’ailleurs même si l’on va très loin en mettant incluant les marchandises, les hommes et les capitaux, le libre échange nécessite quand même un minimum de règles. Que faire si même la notion de contrat n’est pas acceptée de la même façon partout ? On pourrait sans doute faire du libre échange de marchandises avec des extra terrestres mais pourrait on échanger beaucoup plus que cela ?

          • « Que faire si même la notion de contrat n’est pas acceptée de la même façon partout ? »

            C’est le cas (les lois ne sont pas les mêmes partout) et pourtant le commerce international fonctionne très bien : en premier lieu les contrats définissent quelles sont les lois applicables au contrat et quels sont les tribunaux à même de régler les litiges… et c’est pour cela qu’on rédige des contrats.

            Dans le commerce, les lois ne concernent que les dispositions d’ordre public : c’est d’ailleurs pour cela que l’utilisation (parfois l’achat par le clampin moyen) de certains objets est interdit mais pas leur vente.

        • Le liberalisme economique peut etre exerce dans un contexte national. Si pour vous la liberte de circulation des travailleurs est un principe a defendre, cela signifie qu’un employeur consentant doit avoir le droit de contracter avec un etranger qui consent a travailler pour 3EUR de l’heure. Donc le Francais sans competence est condamne a s’alligner sur le salaire du nouveau venu.
          Dans ce cas, le liberalisme n’est plus un outil de prosperite mais d’appauvrissement.

          • « Le liberalisme economique peut etre exerce dans un contexte national »

            Curieux concept, tiens, et vous faites ça comment exactement?

            « cela signifie qu’un employeur consentant doit avoir le droit de contracter avec un etranger qui consent a travailler pour 3EUR de l’heure. Donc le Francais sans competence est condamne a s’alligner sur le salaire du nouveau venu. »

            Vous n’avez visiblement aucune notion d’économie (ni d’orthographe) pour écrire une telle aberration.

            « Dans ce cas, le liberalisme n’est plus un outil de prosperite mais d’appauvrissement. »

            Sauf que le libéralisme n’est pas un outil mais un principe.

            Vous ne devriez pas parler d’un sujet que vous ne maîtrisez pas.

            • Comment on fait pour exercer le liberalisme dans un contexte national ? On fait comme en GB, Suisse, Japon, Coree du Sud, Australie, NZ, etc.
              Vivant aux Etats-Unis, donc dans une societe vraiment liberale, je suis toujours surpris lorsque je debat avec un Francais, avec ses reflexes anti-liberaux : si on ne partage pas son analyse c’est qu’on est incompetent. Je pense pourtant avoir suffisement etudier l’economie au cours de mes etudes pour vous donner des cours. Pour autant, je respecte votre point de vue, meme si vous ne donnez aucun argument.

              • « Comment on fait pour exercer le liberalisme dans un contexte national ? On fait comme en GB, Suisse, Japon, Coree du Sud, Australie, NZ, etc. »

                Charmante énumération de pays plutôt libéraux, mais en quoi le seraient-ils exclusivement au niveau national? Vous n’expliquez en rien en quoi consisterait ce fameux ( fumeux?) concept de « libéralisme national ». C’est comme le « libre échange protectionniste » de Macron?

                « Vivant aux Etats-Unis, donc dans une societe vraiment liberale, je suis toujours surpris lorsque je debat avec un Francais, avec ses reflexes anti-liberaux : si on ne partage pas son analyse c’est qu’on est incompetent. »

                Ah flûte, me v’la communiste maintenant.
                Nouvelle définition du libéralisme: tu vis aux USA t’es libéral, tu vis en France, t’es anti-libéral. Et pis c’est tout!
                Ça c’est du lourd comme argument.

                « Je pense pourtant avoir suffisamment étudier l’économie au cours de mes études pour vous donner des cours. Pour autant, je respecte votre point de vue, même si vous ne donnez aucun argument. »

                Si ce que vous dites est vrai, ce dont je me permets de douter, vous avez sans doute été aussi attentif en cours d’économie qu’en cours d’orthographe et de grammaire.

                Vous voulez un argument? Ouvrez un dictionnaire et regardez la définition du mot « libéralisme ».

          • « Dans ce cas, le liberalisme n’est plus un outil de prosperite mais d’appauvrissement. »

            Ah, c’est les mathématiques modernes ?
            0 > 3?

          • @Velon
            Bonjour,
            Avec le libéralisme économique, l’employé étranger, ou non, aura le choix de son employeur : il ira vers celui qui rémunère le mieux. Si l’employeur veut des profits il lui faut des employés, qu’il doit payer.
            En ce moment le français sans compétence est condamné au chômage.

        • Appliquer aux individus une liberté permettant aux moyens (le travailleur est un moyen de production) d’être affectés là où ils seront les plus efficaces est bien évidemment profitable à la production. Mais pour pratiquer un tel libre-échange total, encore faut il qu’il ne soit pas biaisé par des effets d’aubaines. Quand le migrant, avant même d’avoir commencé à produire de la valeur ajoutée commence à bénéficier de prestations nombreuses (santé, éducation, minima divers…) et jouir d’un capital (infrastructures publiques…) accumulé par des générations de locaux, il est compréhensible que les « locaux » aient envie de freiner un mouvement qui ne leur est pas vraiment profitable (sauf imposé par la force un contrat est en principe favorable à toutes les parties). Il est vrai que des pays se sont construit grâce à l’immigration mais c’était à une époque où la redistribution sociale était quasi nulle. L’immigrant envoyé à la conquête de l’ouest aux états unis n’avait ni couverture de santé, ni assurance chômage, ni retraite…Il était condamné à générer au moins assez de valeur ajoutée pour financer sa subsistance sans aide.
          A noté qu’un pays comme l’Angleterre qui est réputé plus libéral que nous aspire à un libre échange de marchandises et de capitaux mais semble très réservé sur le libre échange des populations.
          Le problème me semble donc un peu plus compliqué que le seul article de foi : le libre échange total est la seule solution valable.

        • +1
          Le libre-échange et la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes étaient la base de la création de l’Europe. L’entité quasi étatique nommée « Europe » ne devrait se contenter que de cela. Comme toute entité socialo-communiste, il n’en est rien, elle ne fait que poser des entraves et pomper du fric.
          Par protectionnisme, on devrait peut-être remettre des péages, version Moyen-Age/Renaissance, aux portes des régions, voire des départements français, pour en voir à nouveau les bien faits. Ces péages ont été supprimés pour une bonne raison.

  • Dans un système de libre échange il faut être compétitif. L’Etat doit donc s’abstenir d’imposer des charges et des réglementations qui nuisent à la compétitivité. Ni les gouvernements successifs ni l’opinion publique françaises n’ont encore compris cette évidence.

    • Mais non, la compétitivité n’est pas indispensable au libre échange. Si je consomme A et B, si je fabrique A deux fois moins cher (en monnaie interne) que B et si mon voisin fabrique B deux fois moins cher que A, alors j’ai intérêt à délaisser la fabrication de B, mon voisin a intérêt à délaisser la fabrication de A. Et cela est vrai même si mon voisin est plus efficace que moi sur la fabrication de B et de A. Même si mon efficacité est très mauvaise, j’ai toujours intérêt à faire ce que je sais le mieux faire. Il n’y a pas besoin d’être compétitif dans un système de libre échange mais il faut être compétitif ou accepter d’avoir un niveau de vie inférieur à celui des autres.

  • Un peu d’analyse svp !
    Les travailleurs détachés des pays de l’est sont en concurrence avec notre souhait d’immigration du sud trop mal placés sur le marché du travail ! Et il y en encore plusieurs millions à accueillir et à assimiler !
    Un choix politique est au dessus des considérations économiques du genre le libre echange est bon ,êtes vous sûr que l’on vise la perfection économique ?

    • Je n’y avais pas pensé, mais ça se tient… Si Fernand Raynaud était encore là, il dirait « Qu’est-ce que c’est que ces Chrétiens qui vienne prendre le pain de nos Musulmans ! »

  • En allant demander gentiment aux pays de l’est de renoncer à cet avantage sans contrepartie, M Macron faisait preuve d’une naïveté bien gênant pour un chef d’état.
    Soit il avait un moyen de pression autre pour faire céder ces pays (mais vu qu’on essaye aussi de leur vendre des hélico et autre produit de notre industrie, j’en doute), soit il allait bêtement au casse pipe sans réfléchir.
    C’est à l’établissement de cette directive qu’il fallait réfléchir. « Le fantasme du plombier polonais » on nous disait. Eh bien, il est bien là : je ne compte pas le nombre de maisons et autres chantiers dans mon entourage, que j’ai vu faire avec des excellents ouvriers détachés de Pologne ou Roumanie. Ils bossent aussi bien que les français et sont moins chers. C’était prévisible et prévu, le jour où cette directive a été mise en place.
    Rien n’a été négocié en contrepartie pour les pays qui en bénéficierait. Rien n’a été anticipé et aujourd’hui, on se réveille alors que la réalité, pourtant dénoncée par certain, est bien là.
    Comme beaucoup d’élites eurobéates, Macron a une fois de plus, fait preuve d’une bêtise et d’une naïveté assez étonnante pour quelqu’un dit « intelligents ».

    • Preuve qu’il est loin de l’être! Si les détachés étrangers doivent être payés au même tarif que les français, alors les français en Pologne doivent l’être de même au tarif polonais, soit 800 euros par mois! Je doute qu’il y est beaucoup de candidats. C’est vraiment d’une bêtise sans nom, typique d’un énarque!

    • Vous ne réfléchissez pas car cela permet aux français dans ces pays d’être payé au tarif français.

      • Et en plus d’avoir la caisse de retraite qui est intéressante. Et qui est intéressé par une retraite en PLN ou autre ❓

  •  » parce qu’elle fait croire que les Roumains ou les Polonais casseraient illégalement le coût de la main-d’oeuvre lorsqu’ils envoient leurs travailleurs en France pour conduire des camions ou pour se livrer à des travaux ingrats qu’aucun Français n’accepte plus de faire.  »

    Mais ces ouvriers coûtent ils vraiment moins cher à l’employeur qui les envoie travailler en France? Avec un salaire roumains peut-on vivre en France? En Suisse certainement pas. Ne sont-ils pas en bonne partie nourris et logé par leurs employeurs? Il serait bon de le savoir? Si c’est le cas, les employeurs roumains ou polonais auraient un avantage compétitif sur le marché français par rapport aux employeurs français plus limité que l’on croit à cause justement des indemnités versés par leurs employeurs liés à leur déplacement en France.

    • Euh… vous oubliez juste qu’un chauffeur routier vit dans son camion…

      • En général un chauffeur routier ça livre et ça repart. ça ne reste pas des jours à travailler sur place.

        • Sauf qu’il y a des temps de conduite maximum à respecter. Et là les paons d’or sont très actifs. Par contre pour empêcher le merdier près de Calais, ils ont calé…

        • Doit pas y avoir beaucoup de chauffeurs routiers dans votre environnement : jamais vu de chauffeurs routiers la nuit sur les aires d’autoroute, les parkings à l’extérieur des villes, les parkings d’entreprise dans des zones industrielles, ces derniers attendant l’ouverture de l’entreprise depuis la veille au soir ? Jamais vu votre voisin d’en face partant le dimanche soir et rentrant seulement le vendredi et garant son camion sur un parking de la commune ? Jamais remarqué les camions stationnant le weekend aux abords des ZUP mais pas la semaine ?

          Euh… vous habitez où ?

  • il est un fait, que l’Europe est en paix…c’est un point positif.
    le point négatif. ..il y a une concurrence accrus entre les pays européens. .C’est une concurrence sociale ,fiscalité d’entreprises …ect..ect..
    C’est le grand échec de l »Europe!!!
    l’harmonisation ….

    • @ Lou fabe
      Ce n’est certainement pas un échec!

      La concurrence est saine et diminue les prix pour le citoyen-consommateur.

      Une bonne gestion des deniers publics, l’absence de corruption, une politique raisonnable (« purement régalienne », c’est actuellement un doux rêve), une diminution de l’administration par de la sous-traitance au privé c’est ce qui différencie un « paradis fiscal », d’un « enfer fiscal »!

      On peut harmoniser les types de fiscalité (comme la TVA, par exemple) sans en harmoniser les taux!

      La concurrence fiscale ne sera pas supprimée par l’Union Européenne qui, elle-même, ne se fondera pas sur un système national, fût-il Français!

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