Le non-évènement du fipronil dans les œufs

Le « scandale » de la présence de fipronil dans des œufs vendus par des fermes avicoles néerlandaises en Europe est un non-évènement monté en épingle artificiellement.

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Le non-évènement du fipronil dans les œufs

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 août 2017
- A +

Par Jacques Henry.

Le fipronil, un puissant insecticide découvert par Rhône-Poulenc au début des années 1980 et maintenant propriété de Bayer, bloque le canal potassium des neurones. Il n’est toxique que pour les insectes et certains poissons car correctement utilisé ce produit est inoffensif chez les autres vertébrés, en particulier chez l’homme.

Le « scandale » de la présence de fipronil dans des œufs vendus par des fermes avicoles néerlandaises en Europe est un non-évènement monté en épingle par je ne sais quelles associations de consommateurs intellectuellement indigentes qui se sont empressées d’alerter les gouvernements et les amateurs d’oeufs sans jamais mentionner quelle quantité exacte de ce produit était retrouvée dans un œuf (voir note en fin de billet). Nulle part dans la presse ce renseignement clé a été clairement présenté en toute honnêteté.

Pas de toxicité pour les hommes

L’usage du fipronil pour contrôler les parasites dans les élevages, dans le cas des œufs néerlandais le pou rouge, est étroitement réglementé mais seuls des cas de toxicité aiguë chez l’être humain ont été décrit ces 30 dernières années en relation avec des tentatives de suicide.

De là à se suicider en ingérant des œufs soi-disant « contaminés » – comme l’écrivent les journalistes – avec des quantités infimes de fipronil est un évènement improbable. Comme pour le glyphosate, la désinformation fait partie de la vie quotidienne et c’est tout à fait regrettable. Nicolas Hulot, qui fit fortune en étant sponsorisé par Rhône-Poulenc durant des années (faut-il le rappeler) va vite émettre un avis d’alerte générale sans pour autant se préoccuper de la toxicité réelle des œufs pour les consommateurs, étant parfaitement incompétent en la matière…

Des œufs « contaminés »

Note : après avoir écrit ce billet j’ai finalement trouvé quelle était la teneur en fipronil des œufs pompeusement qualifiés de « contaminés » comme si un élevage de poules pondeuses était aussi dangereux qu’une centrale nucléaire… Les œufs prélevés pour analyse dans une ferme située sur la municipalité d’Ede (Pays-Bas) contiennent 0,30 mg de fipronil par kg.

Or un œuf pèse en moyenne 50 g, il faut donc 20 oeufs pour réunir une quantité de 0,30 mg, par conséquent un œuf « contaminé » contient au plus 15 microgrammes de fipronil ! C’est astronomique pour les fonctionnaires de Bruxelles car ils ont stupidement et arbitrairement fixé les normes autorisées à 5 microgrammes par kg d’oeufs sans avoir jamais tenu compte des réalités des élevages de poulets.

Qu’on m’envoie 10 douzaines de ces œufs, je me ferai une omelette de 6 œufs chaque jour et je suis convaincu que je ne serai absolument pas malade…

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  • Oui mais, . . .
    dans un pays où les laboratoires Boiron se font des coucouilles en or la logique veut que moins il y en aura, et plus ce sera dangereux.
    Et toc !

  • il n’empêche que l’on va massacrer des millions de poules et jeter des millions d’oeufs ; encore un gachis monumental de nourriture qui va pourtant bien profitter à quelqu’un ;

  • Autrement dit en mangeant un oeuf contaminé vous mangez autant de fipronil qu’avec 3 oeufs conformes…

  • La loi dit qu’il ne faut pas utiliser ce produit comm’la loi dit qu’il ne faut pas rouler plus vite que 130km/h……5 microgrammes est le seuil de détection pas un indice de toxicité ….puisque de toute façon ce produit n’est pas toxique.

  • Il y a eu pas mal de cafouillages dans la communication sur cette affaire. Plus de détails sur le site d’Albert Amgar, qui est une référence sur le sujet de la sécurité alimentaire.
    http://amgar.blog.processalimentaire.com/

  • Deux choses néanmoins :
    – consternant que des oeufs soit disant « bio » puissent être contaminés, donc il existe tout de même un déficit de traçabilité,
    – consternant que l’on puisse traiter avec des produits inutiles et cependant à potentiel toxique sur le marché (j’ai bien écrit « potentiel »)
    Que les doses soient minimes n’explique et n’excuse pas que ce produit soit utilisé.

    • Il me semble bien qu’en l’occurrence, le produit n’est pas inutile (que diriez-vous si les poules étaient couvertes de poux ?) et que son potentiel toxique réel ne puisse apparaître qu’en cas de faute ultra-grossière de dosage (ce qui est le cas, aussi, pour la majorité des substances alimentaires à commencer par le sel de cuisine).

    • Le problème du poux rouge (qui se nourrit du sang des volatiles)dans les élevages de pondeuses est un problème actuellement insoluble, plus aucun labo ne va se risquer à demander une AMM pour un produit destiné à cette espèce en raison de ces normes arbitraires fixées par Bruxelles…Vous courez plus de risques d’être contaminé au fipronil en caressant votre chat traité avec cette molécule(pub à la télé) que de manger l’omelette de 6 œufs dont parle l’auteur.
      Toutes les molécules qui marchaient ont été interdites sur ces bases de normes bidons bruxelloises.
      Ils sont allé jusqu’à interdire un vaccin couramment utilisé au Brésil et des produits aussi simples que la silice colloïdale.
      On a ici un bel exemple de la collusion entre des fonctionnaires boboïdes, incompétents et politisés et une presse complice où l’effort de s’informer est une faute professionnelle.

    • Et surtout ne ramenez pas le bio en tête de gondole, la situation par rapport aux poux est encore pire que dans les élevages industriels et c’est une des principale cause de mortalité. Volailles épuisées par ces parasites qui leur pompe le sang.
      J’ai vu chez des éleveurs adhérents à un organisme qui se vente d’élever des volailles »libres » des perchoirs rouges de poux qui attendent le retour des poules pour les réinfecter et se mettre à table.
      Pour vous faire une idée, comptez les points rouges sur la coquille des œufs que vous achetez….Ce sont des poux écrasés lors de la ponte…Bourrés du sang des poules.

      • Je comprends vos arguments…et merci d’avoir apporté des éléments non présents dans l’article ci-dessus.

        Les pouvoirs publics (tous : Français ou Européens) devraient communiquer sur les conséquences de ce « poux rouge » en insistant sur les mesures obligatoires à prendre dans les élevages…bio ou non (et de la dose non toxique ingérée par l’intermédiaire de ce porteur).
        (J’en parle d’autant plus aisément que je caresse mon chien régulièrement alors qu’il a été traité contre les tiques par Frontline sans angoisse particulière).

        BASF est tout de même un peu « lâche » d’avoir cessé dans la semaine la commercialisation de ce produit s’il avait la possibilité d’argumenter sur sa très faible toxicité d’une part et sa nécessité d’emploi d’autre part. (Probablement trop faible marge sur ce produit)

        Enfin avez-vous la réponse: les poulets d’élevage pour la viande sont ils aussi traités par le même type de produit pour éviter l’infestation ? ?

        Quitte à ce que l’info sorte autant communiquer correctement.

  • « C’est un non-évènement monté en épingle artificiellement. »
    Bien d’accord et ça pollue les medias depuis une semaine comme s’il s’agissait d’une catastrophe humanitaire européenne qui mettait en danger la vie de milliers de personnes. Pendant ce temps là ce qui se passe en Asie du sud-est est relégué à la portion congrue… etc.

  • C’est monté en mayonnaise, et c’est intentionnel. Il faut empoisonner…la vie des producteurs, auxquels ces associations diverses reprochent les méthodes « inhumaines » pour produire des oeufs à un prix tolérable pour les transformateurs.
    Les premières informations parlaient de traces, a priori indosables. Les chiffres donnés par cet article sont en dessous du seuil de toxicité.

  • On peut se demander pourquoi les médias consacrent tant de place à ce non-événement. Est-ce simplement un « marronnier » destiné à remplacer les nouvelles au mois d’août ? ou, de façon plus inquiétante, une volonté d’inquiéter la population pour qu’elle ne s’interroge pas au sujet d’autres dangers plus réels, comme les attentats islamistes, ou sur les qualités réelles du Président et de ses ministres.
    Un sondage sur Mesopinions.com, avec plus de 8.000 réponses, «  »Allez-vous réduire ou stopper votre consommation ?  » a reçu des réponses inquiétantes, puisque 38% de ceux qui ont répondu ont décidé de ne plus manger d’oeufs et 15% de réduire leur consommation. On pourrait penser que ceux qui se donnent la peine d’aller répondre à un tel sondage sont plus informés que le téléspectateur lambda, et pourtant plus de la moitié se sont laissé inquiéter, voire affoler !
    Moi aussi je suis prête à manger un grand nombre d’oeufs « contaminés » en étant certaine de ne pas tomber malade.

  • Problème certes inacceptable puisque la loi a été enfreinte mais monté en épingle par quelques organisations, les écolos et la Presse heureuse de pouvoir remplir ces colonnes et jouer à faire peur. Et le gouvernement, qui sait pourtant qu’il n’y a aucun danger, de réunir le Conseil de défense et de mettre en alerte atomique le pays pour dire qu’il agit. Toujours le même film navrant plutôt que de faire appel à la raison.

    • Il est surtout inacceptable que la loi régisse ce genre de chose, et qu’on ait pu en arriver là parce que des lobbyistes qui savaient pertinemment que c’était sans danger aient néanmoins pu faire voter des interdictions dont ils se servent maintenant pour envoyer les agriculteurs aux tribunaux de l’inquisition verte et au bûcher. Est-ce que tuer l’agriculture moderne, objectif assumé par les écolos (cf. interview ce matin à RTL), est bien une politique européenne qui dispose du soutien de la majorité de la population ?

  • Les commentaires sont fermés.

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