Darmanin : il dit tout haut ce que Macron pense tout bas

Pour Darmanin, le Français est une vache à lait : il est là pour payer des impôts. Et plus il y a de contribuables riches, mieux l’impôt rend.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Darmanin : il dit tout haut ce que Macron pense tout bas

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 5 août 2017
- A +

Par Éric Verhaeghe.

Quand on veut comprendre le sens caché de la Macronie, il faut écouter Darmanin. La vérité sort de sa bouche comme de celle des enfants. Par exemple dans l’affaire Neymar, où le ministre de l’Action et des Comptes Publics a exprimé les vérités profondes de la politique au pouvoir.

revoir | @GDarmanin : « Il vaut mieux que ce joueur de football paie ses impôts en France qu’ailleurs » #Neymar pic.twitter.com/ArptGQNciO

— France Inter (@franceinter) 3 août 2017

L’avantage de Darmanin est de dire tout haut ce que les macroniens pensent tout bas. Il est l’enfant terrible du gouvernement. Terrible de naïveté s’entend.

On sait depuis un bout de temps que le Président fulmine, comme contre la diffusion des informations concernant la baisse des APL, tout droit sortie de Bercy, ou contre l’interview de Darmanin où il avait annoncé des coupes sombres dans les budgets. Il est comme ça Darmanin : il ne refoule rien, il dit tout à la presse.

Son passage sur France Inter n’a pas échappé à la règle. Interrogé sur le transfert de Neymar, un footballeur manifestement très connu dont le rachat équivaut à 15 ans de rémunération de Carlos Ghosn, Darmanin a encore exprimé très librement la pensée macronienne. Pour Gérald, c’est « whaou ! il va payer plein d’impôts ! »

Darmanin et le veau d’or fiscal

Naïvement, on pouvait imaginer qu’un ministre de droite, intégré à une majorité qui veut renouveler le pays, avait une perception « dynamique » de l’économie française. Il pourrait par exemple souhaiter que le pays renoue avec la prospérité, parce que celle-ci sert l’intérêt général. Dans cette optique angélique, le ministre en question pourrait considérer que la fiscalité est un élément qui sert à financer des externalités positives utiles au développement collectif.

Bref, on pourrait attendre du ministre du Budget qu’il considère la fiscalité comme un moyen de développer l’économie nationale et non comme une fin en soi.

Eh bien pas du tout ! pour Darmanin, le Français est une vache à lait : il est là pour payer des impôts. Et plus il y a de contribuables riches, mieux l’impôt rend.

Le suicide par l’impôt sur le revenu

Ce faisant, Darmanin a donné le fond du problème. Le même jour, Les Échos révélaient que 2% des contribuables acquittaient 40% de l’impôt sur le revenu. On connaît les raisons de cette folie déséquilibrée : assiette étroite (on se souvient d’Ayrault soucieux d’en exonérer plein de nouveaux Français) et taux élevés font que peu de Français paient l’impôt, mais quand ils le payent, ils douillent.

Darmanin en a l’air très heureux. Manifestement, il n’a pas la moindre intention de toucher à cette règle du jeu effrayante où une minorité minuscule paie pour une majorité majuscule. Sous les quolibets de la foule d’ailleurs.

Tous ces contribuables seront heureux d’apprendre qu’ils sont des vaches à lait. Le ministre qui ordonne les prélèvements ne se soucie pas le moins du monde de l’utilité des impôts, ni de l’apport des contribuables à l’économie nationale. Il se réjouit seulement de voir l’argent rentrer.

On croyait relever la France, on finance juste la gabegie publique.

Sur le web

Voir les commentaires (15)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (15)
  • Oui la réflexion de Darmanin est consternante par son étroitesse d’esprit. Il aurait pu dire bien d’autres choses nettement plus sympathiques. Par exemple: c’est un athlète formidable qui va améliorer les performances du PSG et l’image de Paris et de la France; c’est un véritable chef d’entreprise qui va générer de l’activité autour de lui en France; c’est un consommateur aisé dont la famille va avoir besoin de nombreux emploi de service…

  • Porte parole de la pensee complexe de son maître ,normal que l’on ne comprenne pas tout d’ailleurs qui écoute réellement ce que ce monsieur dit..à part les gratte-papier amateurs et professionels ?

  • Autrefois, on disait de l’auteur de tels propos qu’il devait soigner son ulcère à l’estomac. De nos jours, il n’y a plus d’ulcères à l’estomac, la médecine en a trouvé la cause. Je connais personnellement Gérald Darmanin, il ne mérite pas ce jugement. Il a simplement « surfé » sur l’ambivalence des français sur ces histoires de footballeurs: trop bons pour qu’on se prive de leur spectacle, mais scandaleusement trop chers. Le Ministre persifleur met l’accent que la valeur ajoutée taxable, su le fait que ce n’est pas une perte sèche, un trou de plus dans notre balance commerciale.

  • Assez d’accord avec l’auteur, de toute façon, je ne vois pas ce qu’on pourrait tirer de plus d’un type qui est arrosé avec de l’argent public depuis si longtemps. Il se dit que plus ça rentre, plus il y en aura pour lui et ses copains.
    @Pyrron vous vous torturer trop l’esprit, c’ est beaucoup plus simple, il pense à son bifteck avant toute autre chose, comme a peu près tous ceux qui sont pro état.

  • gérard depardieu , à ce qu’il me semble , était lui aussi un contribuable trés riche , qui dépensait beaucoup d’argent en France , qui générait de l’activité autour de lui , qui crée des emplois vu le nombre de personnel qu’il faisait travailler , qui payait ses impots , en gueulant mais il payait …..on connait la suite …..

  • « Tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par casser », c’est ce qui se passe et va se passer. Tous ceux qui le peuvent, vont quitter cet enfer fiscal.

  • Pas rassurant ce début de mandat. Mais bon, on s’y attendait de la part du clone de Hollande!

  • Les amis de Monsieur Darmanin devraient lui conseiller de laisser tomber son portefeuille s’il est vraiment compétent .dans la vraie vie
    La gabgie des fonds publique avec l’essorage fiscal entraînent le sous développement …..déjà bien engagé

  • D’abord cette expression qui a tout du pléonasme: « dire tout haut ce que quelqu’un pense tout bas ». au lieu de dire simplement  » dire ce que les autres pensent » ou « dire ce que les autres taisent ».
    Ensuite ces sophismes : « plus il y a de riches, plus l’impôt rend ». A condition que les dits-riches ne se sauvent pas parce qu’on les matraque. On oublie aussi que l’économie fonctionne mieux si les initiatives des riches fourmillent, au lieu qu’elles soient découragées. Nous n’avons donc pas fini avec les préjugés socialo-gauchistes. Et dire qu’il y a des libéraux qui ont cautionné ces croyances idéologiques.

  • Le foot ne m’intéresse pas. J’ignorais l’existence de Naymar avant l’annonce de ce transfert. Vu le niveau de la dette publique, je fais mienne la réaction de Darmanin.

    • Ignorez-vous aussi les avantages fiscaux dont bénéficient les joueurs de foot étrangers par rapport aux entrepreneurs français, et les investisseurs qataris en France par rapport aux investisseurs français en France ? Quant au niveau de la dette publique, il n’a malheureusement aucun rapport, toute rentrée fiscale supplémentaire étant prétexte à de nouvelles dépenses et non à une réduction de la dette.

  • Il faut abolir tout Impôt sur le Revenu (IR) parce qu’il est :
    i. Le moteur de l’évasion fiscale, des paradis fiscaux, et de la finance & dette virtuelles (shadow banking, Overseas Financial Services, etc.). Les paradis fiscaux sont nés en 1929, 15 ans après la généralisation de l’Impôt sur le Revenu, quand la Chambre des Communes britannique a voté la loi créant les sociétés offshore.
    ii. Le moteur de l’accroissement des écarts de fortune, de pouvoir d’achat, de conditions de vie : Plus on est riche, plus on peut utiliser les outils d’évasion fiscale, et bénéficier des plafonnements et boucliers fiscaux.
    iii. Un moteur de l’accroissement automatique de la dette mondiale. En effet d’une part l’intérêt payé par une société sur une dette est de plus en plus souvent déductible de l’Impôt sur les bénéfices des Sociétés (IS). Cela encourage l’endettement, d’autant plus que ladite société peut spéculer sans risque à ultra court terme avec sa trésorerie immédiatement disponible. D’autre part, l’amalgame de l’augmentation de la masse monétaire d’un Etat avec sa dette signifie que l’une amplifie l’autre chaque fois qu’une banque centrale accorde au système bancaire du pays des lignes de crédit dont l’intérêt est dû par les dites banques, lesquelles y ajouteront leurs intérêts pour imposer le tout à leur tour aux emprunteurs publics et privés (intérêts eux-mêmes de plus en plus déductibles des Impôts sur les Revenus). Le tout constitue donc un encouragement cumulatif à l’augmentation de l’endettement du pays et à l’enrichissement automatique des entités créditrices, de leurs banques, et de leurs actionnaires, sans que ces entités aient créé la moindre richesse réelle.
    iv. Décourageant pour l’investissement, surtout à long terme. L’amortissement fiscal favorise toujours les investissements amortis économiquement plus rapidement que le terme autorisé ; il permet la déductibilité des intérêts ; et aussi de pertes fictives. Au contraire, l’investissement dont le retour va être au-delà du terme autorisé, voire 10, 30, 100 ans plus tard (cas par exemple de la reforestation), cet investissement va non seulement, comme il est naturel, rétribuer les acteurs de l’investissement – les entreprises qui le construisent, leurs fournisseurs et leurs salariés – mais le cout de cette rétribution pèsera d’autant plus lourd dans le Capex (Capital Expenditure, cout de l’investissement) que ces acteurs vont payer l’Impôt sur leurs Revenus pendant toute la longue période avant la réalisation du Retour de l’Investissement. Or ce sont précisément les investissements d’adaptation au changement climatique, de sauvegarde des terres arides, de l’eau, de l’air et des écosystèmes qui demandent les investissements à plus long terme.
    v. Très facile à éviter ou à frauder : Si un IR qui est du n’a pas été déclaré, il y a prescription dès 3 à 5 ans suivant les pays, et le fisc ne pourra plus jamais le réclamer. L’IR se transfère facilement dans la cascade des refacturations de produits, matières premières, composants et service de l’entreprise située dans un pays à forte imposition au pays d’imposition faible ou nulle, le tout par la biais de sociétés écrans dont le nom, la raison sociale, l’identité des actionnaires et responsables sociaux réels est volatile, précaire, et difficile, parfois impossible, à reconstituer dans un audit. (Voir le Rapport Richard Murphy à la Chambre des Communes: Tax Havens creating Turmoil, 2008.)
    vi. Le moteur de la complexité fiscale. Avant la création de cet impôt, les déclarations fiscales étaient simples. Dès qu’on taxe le revenu, il faut faire la distinction entre ce qui est vraiment revenu imposable et ce qui doit en être déduit à titre de dépenses et d’amortissements. D’où l’alimentation d’une jungle croissante de règles fixant, a l’intérieur d’une classe de dépenses ou d’investissements, ce qui sera totalement ou partiellement taxable, ce qui est amortissable sur 5, 10 ou 20 ans et ce qui ne l’est pas, etc. D’où un formidable marché de services comptables et de lobbying pour combattre sans cesse les privilèges fiscaux de chaque industrie… ou de chaque firme qu’on cherche à attirer dans son pays, voir le Luxembourg qui est orfèvre en la matière…
    vii. Une prime à l’échec : Le diplômé, celui qui prend plus de responsabilités et voit son revenu augmenter, et généralement tous ceux qui travaillent dans le but d’améliorer leur condition en créant des richesses réelles, payent plus, et plus tôt, que les autres.
    L’Impôt progressif sur l’Actif Net de la seule personne physique, remplaçant l’IR, de 1,25% à 3% (ou 12,5‰ à 30‰) élimine tous ces défauts et peut pratiquer pour les plus fortunés des taux compensant plus ou moins largement les augmentations d’inégalités de fortune et de revenus, à la discrétion d’un pouvoir législatif lui-même démocratiquement légitime. La réduction des inégalités peut donc résulter d’un choix politique. Aller à http://www.comitebastille.org/2015/06/comment-la-taxe-sur-lactif-net-tan.html

  • les vases communiquant. .il connait:
    Je baisse d’un côté,j’augmente de l’autre..
    rien change …
    ils peuvent dire diminution du déficit budgétaire. résultat la dette du PIB augmente tous les ans….
    le bouffon de Jupiter..

  • impôts sur le revenu à suprimer. .
    impôts locaux 20% vont payer!!!
    le mot ::(( EGALITE)) Doit être suprimer sur le Fronton de l’assemblée nationale!!!

    • Il faut augmenter la CSG pour ceux qui ne payent pas l’IR tout en la fusionnant avec l’IR, ….puis supprimer les cotisations urssaf et passer progressivement à un système d’assurances santé et retraite privés. Nous aurions ainsi deux systèmes : un système de protection sociale « standard » privé permettant l’allègement du coût du travail et une solidarité nationale pour les minimas retraites ou chômage (revenu universel) et les gros risques médicaux financés par une flat taxe à 10 % pour tout le monde et la TVA. C’est ce que veulent faire tous les sociaux démocrates de Juppé à Macron en passant par Fillon….en finir avec l’usine à gaz qu’est la sécu…le problème c’est qu’aucun ne le dit publiquement …ce sont des lâches !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La fin du droit du sol à Mayotte, annoncée par le ministre de l'Intérieur est une réponse qui va dans la bonne direction. N’est-ce pas l’occasion de s’interroger sur le droit à la nationalité française ?

 

La fin du droit du sol à Mayotte

En arrivant sur l’île de Mayotte, dimanche 11 février 2024, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a annoncé :

« Il ne sera plus possible de devenir Français si on n'est pas soi-même enfant de parent Français, nous couperons l'attractivité qu'il y a dans l'archip... Poursuivre la lecture

Nommé ministre du logement jeudi 8 février, Guillaume Kasbarian avait accordé un entretien à Contrepoints en novembre dernier en tant que député Renaissance de la première circonscription d'Eure-et-Loir et président de la Commission des affaires économiques.

 

Contrepoints : Bonjour Monsieur le Député, merci d’avoir accepté de nous accorder cet entretien. Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent peut-être pas, pourriez-vous nous parler de votre parcours et nous raconter ce qui vous a amené à vous engager en politique et à ... Poursuivre la lecture

La DREES a publié le 14 décembre dernier une étude qui révèle, que pour la septième année consécutive, la France est championne européenne des dépenses sociales. Celles-ci représentent 32,2 % du PIB, alors que la moyenne des pays de l’OCDE se situe à 21 %.

Mais, dans le même temps, le taux de pauvreté augmente dans notre pays : entre 2004 et 2021 le nombre de pauvres (seuil à 50 % du niveau médian) est passé de 4,2 à 5,2 millions de personnes. Pourquoi nos dépenses sociales sont-elles aussi élevées ? Comment continuer à les financer ?<... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles