Petite histoire de la propriété comme liberté

Dans quelle mesure un individu peut-il s’approprier une ressource que personne n’a possédée avant lui ? Dans quelle mesure les biens, les services et les idées appartiennent-ils à celui qui les produit, plutôt qu’à la communauté dont il est membre ?

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Propriété privée-Audesou- (CC BY-NC-ND 2.0)

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Petite histoire de la propriété comme liberté

Publié le 26 juillet 2017
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Par Enrico Colombatto et Valerio Tavormina.
Un article de l’Iref-Europe

Les droits liés à la propriété jouent un rôle crucial dans l’économie. Sans ces droits, le pillage, la loi du plus apte à protéger ses biens, donc du plus fort et/ou du plus riche, remplaceraient l’échange. On peut les répartir en trois catégories.

• Dans la propriété collective, la notion même de propriété est abolie ou sévèrement restreinte, tous les biens produits appartiennent à la communauté, et chacun peut y puiser selon ses besoins ; ce qui suppose une vision également commune de l’altruisme – et l’éradication improbable de tout profiteur et de toute tendance esclavagiste.


• Dans la propriété centralisée, au contraire, les droits de propriété sont gérés par une seule autorité, dictateur, monarque absolu ou élus. C’est le régime des économies planifiées et des démocraties sociales modernes. L’individu ne peut disposer de ses biens que dans le cadre strict défini par l’autorité centrale qui, de fait, jouit d’un pouvoir discrétionnaire via sa police, son administration ou ses agences.


• La reconnaissance pleine et entière des droits de la propriété privée est le pilier d’une économie de libre marché : l’individu a tout pouvoir de faire ce qu’il veut de ses biens, sans entrave d’aucune sorte hors la violence, la fraude et le non-respect de la propriété d’autrui. Des limites morales.

 

Le débat sur les origines et la légitimité de la propriété privée porte sur deux points majeurs :

  1. celui des ressources naturelles
  2. Celui des produits manufacturés, des services et des biens incorporels

 

Dans quelle mesure un individu peut-il s’approprier une ressource que personne n’a possédée avant lui ? Dans quelle mesure les biens, les services et les idées appartiennent-ils à celui qui les produit, plutôt qu’à la communauté dont il est membre ?

 

La propriété privée avant John Locke : Démocrite, Aristote et la loi étrusque

Démocrite (460-370 avant J.-C.) fut le premier à justifier la propriété privée par l’argument de l’efficacité : le rendement économique d’un bien est supérieur si l’individu le possède. Il est moral et juste de posséder parce que c’est plus efficace, donc souhaitable.

Mais Démocrite ne dit pas qui est juge de ce qui est souhaitable et pour qui. Pour Platon par exemple, la recherche de la vertu est incompatible avec la propriété privée, source de cupidité et de tensions dans la société. La notion d’efficacité elle-même n’a pas de valeur universelle, elle varie selon les religions, les traditions et les cultures.

Des critères techniques ne peuvent suffire à évaluer le bonheur dans une communauté. Bref, il s’agit là de considérations hautement arbitraires qui ne sauraient tenir lieu d’analyse des origines de la propriété privée.

Aristote (384-322) introduisit un autre argument : que l’homme aime posséder est une constante partout observée, la propriété privée appartient donc à son essence même, et il ne convient pas de la nier. Ce qui soulève d’autres questions : la propriété privée se fonde sur la loi naturelle,mais en est-elle un composant ? Et pourquoi aurait-elle la primauté sur la loi élaborée par l’homme ? À qui revient le dernier mot ?

Une troisième version, celle des Étrusques, très prisée par les Romains, affirme que violer la terre et les biens d’une famille et de ses ancêtres est un sacrilège qui doit être puni de mort (cf. l’histoire de Romulus et Remus). La propriété privée est le lien nécessaire entre la famille et les dieux.

 

Saint Thomas d’Aquin, Locke et le processus d’appropriation

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274) reprenait la position de Démocrite, en ajoutant un point de grande importance : les ressources inexploitées appartiennent à l’humanité tout entière, mais si un individu y apporte son propre labeur, il a le droit de se les approprier.

Dans son Second Traité (1689, chapitre V), John Locke développa cette théorie déjà maintes fois reprise depuis son initiateur, concluant que c’est la propriété privée qui a donné naissance à cette institution qu’est le gouvernement, nécessaire pour la protéger et trouver des solutions pacifiques aux désaccords engendrés par les échanges entre individus.

La notion d’« ordre naturel », qui joue un rôle-clé chez Locke, avait été introduite par Juan de Mariana à la fin du XVIe siècle : c’est un capital commun dont les ressources n’appartiennent à personne, pas même à la communauté.

La propriété privée est la transformation par un individu d’une ressource provenant de l’ordre naturel, en cohérence avec la volonté de Dieu et sujette à des contraintes dictées par Dieu.

Théorie qui décrit le processus d’émergence de la propriété privée, mais ignore cette question : est-il légitime de s’approprier un bien s’il est rare, ou en l’absence d’un consensus de la communauté ?

 

Une approche différente du droit naturel à la propriété privée : la domination naturelle

Au Moyen Âge, le pape Jean XXII (1249-1334) affirma que la propriété privée découle de droits naturels « purs », ancrés dans chaque homme dès sa naissance, puisque Dieu possède tout ce qui existe et que l’homme a été créé à son image.

Vision différente donc de celle d’Aristote (les droits naturels découlent d’un comportement spontané et de la tradition).

Différente aussi de la version rationaliste qui doit beaucoup à Grotius (1583-1645) selon laquelle la loi naturelle recouvre ce qui est nécessaire pour survivre, tandis que les droits naturels sont les droits absolus édictés par l’homme, nés de la raison et indépendants des circonstances. La sociabilité est le critère moral pour évaluer les institutions, la propriété privée étant l’outil opérationnel pour l’atteindre.

 

De Demsetz à Jasay

Ces courants ont un peu évolué dans les temps modernes.

Demsetz (1967) et Pejovitch (1972), flirtant avec l’utilitarisme de Bentham, sans s’embarrasser de justifications morales, posent la propriété privée comme une émergence spontanée quand un groupe doit faire face à la pénurie, et que, pour éviter le désordre, il est préférable d’édicter des règles encourageant des individus sélectionnés (propriétaires légitimes) les plus aptes à exploiter les ressources.

La propriété privée est donc là une institution créée par l’homme pour s’adapter à des conditions environnementales ponctuelles ; elle n’est ni absolue ni perpétuelle. Les entrepreneurs institutionnels et les juges en définissent les contours et les droits, avec un risque de coercition.

On peut espérer, avec Jeremy Bentham et John Stuart Mill, que cette coercition sert les intérêts communs. Mais pas forcément ceux des minorités.

Tout cela ne dit pas grand-chose non plus sur les origines de la propriété privée. Il faut se tourner vers les intellectuels libertariens qui dénient tout pouvoir légitime au gouvernement en tant qu’autorité coercitive.

Certains, comme Rothbard (1974), arguent de la notion de propriété de soi-même qui englobe une éthique de la propriété privée ; un individu n’appartient à personne et n’a pas à demander d’autorisation à quiconque dans le cas d’une première appropriation, c’est une loi de la nature nécessaire à la survie.

D’autres, comme Jasay (1991 et 1998), se réfèrent à l’optimum de Pareto : tout individu agit comme il lui plait, sauf empêchements dûment répertoriés (conflit avec les conventions, violation d’obligations préalablement acceptées, violation de la liberté d’autrui) ; toute action non illégitime est légitime.

 

Conclusions préliminaires

En gros, les arguments en faveur de la propriété privée s’appuient sur trois points.

 

Le statu quo initial en trois versions 

  1. L’ordre naturel, où les ressources naturelles n’appartiennent qu’aux premiers à les exploiter
  2. Les ressources appartiennent à tous et leur exploitation doit être ordonnées par une autorité régulatrice
  3. La propriété privée découle du fait que l’individu est seul possesseur de lui-même

 

La propriété privée comme organisation institutionnelle

Elle est justifiée par l’efficacité pour développer le bien-être d’une communauté et apaiser les tensions, ce qui n’explique pas sa légitimité ni n’indique qui, de l’administrateur ou de l’exploitant, décide de ce qui est efficace.

 

L’approche fondamentaliste

Elle fait intervenir la religion (sans valeur universelle), les droits naturels (qui rendent la propriété privée inviolable si elle n’implique aucune violence) et l’opportunité (la présomption de liberté étant la façon la plus simple d’organiser une communauté).

 

De la propriété intellectuelle

Autre aspect plus récent : celui de la propriété des biens immatériels, notamment dans les domaines de la communication d’informations, et des brevets. Le problème qui se pose souvent est celui de l’appropriation sauvage.

En ce qui concerne la communication d’informations, s’agit-il d’un crime contre la propriété privée ou d’un simple procédé imputable aux modes de vie actuels ? Faut-il combattre ou laisser faire ?

La législation contre les délits d’initiés considère qu’il n’y a pas infraction si un individu A s’informe dans la presse spécialisée ou mène une enquête approfondie sur la compagnie Z afin d’exploiter les données récoltées en bourse. Mais A ne peut exploiter des informations dues à une position privilégiée, en tant qu’employé ou administrateur de Z.

Pour les brevets, on en revient à la propriété de soi-même, donc de tout ce que produit le cerveau. Cependant, la plupart des innovations étant étayées par d’autres avant elles, il faudrait en attribuer une part à tous les innovateurs précédents dont elles utilisent les compétences…

En outre, comment distinguer clairement une invention vraiment nouvelle d’une amélioration marginale, ou de l’exploitation d’une idée déjà dans l’air ?

On peut alors considérer que découvrir quelque chose et en faire usage n’est pas extraire une connaissance de l’ordre naturel ; c’est la rendre accessible à tous et enrichir cet ordre naturel. On peut aussi en conclure que l’altruisme involontaire n’induit pas de droits.

Ces remarques nous aident à comprendre pourquoi la législation actuelle se fonde sur le conséquentialisme plutôt que sur des raisonnements philosophiques. Elle renforce les droits de la propriété intellectuelle pour offrir une compensation aux auteurs victimes de pillage.

Même si ces droits tombent au bout d’un certain temps, ils risquent cependant d’empêcher des concurrents potentiels d’améliorer les technologies existantes et de développer de nouveaux aspects. Autre objection : nous l’avons vu, des intellectuels éminents pensent que la propriété privée est une réponse à la pénurie. Or, les biens immatériels n’en souffrent pas.

Qu’un individu utilise des connaissances n’empêche pas les autres d’exploiter ces mêmes connaissances. La propriété individuelle ne se justifie alors plus, ce qui rend plutôt oiseux le débat sur les origines de la propriété privée au royaume des biens immatériels. D’un point de vue normatif, les brevets n’ont aucune légitimité.

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  • Merci à l auteur . Article passionnant. J ajouterai que la privatisation des territoires n est pas qu humaine. Certains animaux le font naturellement. (Loups , félins etc. ) . De même une observation attentive de troupeaux non territoriaux (nomades) permet de mettre en évidence l appropriation de lieux (abris) et privilège : accès prioritaire à la boisson , zone d herbage etc . La propriété privée et les privilèges sont bien ancrés ds la nature !

  • L’agriculture et l’élevage, développés au néolithique, ont fait faire un bond à la population humaine, et à…ses violences. Le développement de la classe des guerriers a suivi. Leur prise du pouvoir sur les producteurs (la sécurité se paie), a été logique.
    Ce schéma de base est encore visible. La propriété et ses inconvénients sont donc « naturels » comme l’homme l’est.
    @Val les animaux propriétaires ont moins de moyens que les hommes pour se défendre. Les pauvres!

    • Pas du tout, tous les animaux défendent leur territoire. Quant à votre première assertion elle est également fausse puisque les chasseurs cueilleurs ignorant la propriété étaient déjà des guerriers puisque tous ceux que nous connaissons l’étaient. Les indiens d’Amérique, les africains, les Papous, etc…

      • Après la révolution néolithique, l’humanité a continué à évoluer, en quantité, en inventions d’artefacts, en organisations sociales. Les chasseurs cueilleurs d’aujourd’hui ne cultivent pas, parce qu’ils vivent sur des territoires non cultivables.

    • Votre version est celle débitée par les marxistes, mais elle est fausse puisque nous savons que les peuplades ignorant la propriété étaient guerrières!

      • De toute façon, aucune culture n’ignore la propriété privée.
        Même si certaines ont pratiqué la « propriété collective » des terres, du bétail etc., il existe un niveau où elles ne peuvent pas ne pas utiliser le concept de propriété (au minimum l’espace que l’individu occupe, la nourriture qu’il est en train de manger etc.).

    • La propriété est un concept récent dans l’histoire de l’homme, elle apparaît avec l’écriture : sans écriture, la propriété n’existe pas.

      Par contre, la conservation est bien apparue avec l’homme, mais bien avant le néolithique. L’outils existe chez les animaux, l’homme a développé la conservation de l’outils.

      La propriété est un concept juridique qui définit les règles gérant la conservation et les droits associés : usus, fructus, abusus.

      • /* sans écriture, la propriété n’existe pas. */

        Absurde. 2 illettrés sur une île déserte réussiraient parfaitement à utiliser la notion de propriété privée, qui permet d’établir qui peut éthiquement utiliser des ressources qui sont sujettes à rivalité.

        /* La propriété est un concept juridique */

        Absurde. La propriété privée est la condition sine qua non de la vie de l’individu, à commencer par la propriété (ie. le droit de contrôle exclusif) de son propre corps, puis sur les ressources non acquises par autrui ou qu’autrui lui transfère par contrat et sans lesquelles sa survie est impossible (ie. eau et nourriture et ainsi de suite).

        De la propriété naît la concept de loi, et non l’inverse. Rousseau a tout compris à l’envers.

        • Hallucinant cette propension à projeter le monde actuel comme une universalité. Vous dites exactement le contraire de Hoppe dont vous vous réclamez.

          « toute philosophie politique qui n’est pas construite comme une théorie des droits de propriété passe complètement à côté de son objet et doit par conséquent être rejetée d’emblée comme un verbiage dépourvu de sens pour une théorie de l’action  »

          Joli homme de paille par la même occasion, vous reprenez les concepts de Rousseau et m’en affublez !

          Rousseau définit la propriété comme en dehors du Droit, se portant sur l’appropriation des ressources non acquises et donc illégitime !

          Ne me dites pas que vous ne connaissez pas « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eut point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant un fossé, eût crié à ses semblables: Gardez-vous d’écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne. »

          • /* Hallucinant cette propension à projeter le monde actuel comme une universalité. Vous dites exactement le contraire de Hoppe dont vous vous réclamez. */

            Je ne comprends pas le sens de ce pâté.

            /* Rousseau définit la propriété comme en dehors du Droit, se portant sur l’appropriation des ressources non acquises et donc illégitime ! */

            « et donc illégitime » : c’est bien le sujet du contentieux car au contraire, c’est parfaitement légitime, c’est même le seule légitimité.
            À partir du moment où l’acquisition d’une ressource sans propriétaire est effectuée par le 1er arrivant, un droit de propriété, ie. une manière objective de déterminer qui contrôle cette ressource, est créé.
            Un système légal (privé et concurrentiel bien entendu, le seul légitime) peut ensuite être érigé sur cette base.

            • Je crois que vous n’avez clairement pas compris ce qu’est la propriété, ni ce qu’est un système légal.

              Que dit Hoppe ? Qu’il est impératif de CONSTRUIRE une THEORIE des droits de propriété. C’est à dire que la propriété n’est pas un droit naturel mais un droit positif (construire, théorie…)

              La liberté est un droit naturel : elle dépend de la nature de l’homme, pas de la société : un homme seul est libre.

              La propriété est un droit positif : elle dépend d’une organisation sociale qui fixe les règles de cette propriété : d’un système légal et non d’un système naturel : un homme seul n’est absolument pas propriétaire, vu que la propriété n’a de sens que dans la gestion des conflits.

              En d’autres termes, c’est la société qui définit les propriétés et qui établit le besoin de propriétés. Sans société il n’y a absolument aucun besoin de définir des propriétés, comme vous le dite : premier arrivé, premier servi. Et donc, dès que vous tournez le dos, votre voisin est de suite le premier arrivé.

              Vous transformez la pensée de Hoppe en un naturalisme bisounours.

              • /* La propriété est un droit positif … un homme seul n’est absolument pas propriétaire … */

                Et c’est vous qui me lancez le sarcasme « n’avez clairement pas compris ce qu’est la propriété ».
                Hoppe ne s’occupe que d’éthique et vous revenez à chaque fois avec vos notions de droit positif. Hors sujet complet.
                L’éthique de la propriété de Hoppe repose sur le système d’éthique rationnelle qui prend ses bases dans la praxéologie misesienne, et l’éthique de l’argumentation (affiné par Hoppe) qui en est l’extension. Il n’est nulle part question de loi positive. Les règles de la propriété sont intégralement incluses dans cette éthique et ne dépend aucunement d’un système légal.

                La propriété se définit comme le droit de contrôle exclusif sur une ressource matérielle.
                Le droit de contrôle exclusif se définit par l’absence d’interférence non consentie avec cette ressource (absence d’agression) de la part d’une tierce partie.
                Ce n’est pas une question légale, mais éthique : si une tierce partie m’agresse, il est justifié de ma part de prendre les moyens physiques nécessaires pour protéger ma propriété ou obtenir restitution. « Justifié » signifie que personne n’a l’autorité morale de m’en empêcher.
                Les détails du mode de restitution, les pénalités éventuelles etc. peuvent dépendre effectivement des us et coutumes de la société dans laquelle l’acte a lieu, mais pas le principe. À la suite de Gustave de Molinari, Hoppe est évidemment partisan d’une société au sein de laquelle la justice et la sécurité sont administrées par des entités privées, en concurrence. Il n’y a pas d’autorité suprême, politique, qui fixe les règles. Il n’est pas minarchiste, il est anarcho-capitaliste.

                Tout se résume au principe de non-agression, qui est strictement négatif. Le droit de propriété est le versant du principe de non-agression.
                Le pensée de Hoppe, qui suit de près celle de Rothbard, se situe à l’exact opposé d’un système légal qui fixe les règles de la propriété. Mais je radote. Soit vous faites de la provocation, soit nous ne parlons pas le même langage.
                Avez-vous lu The Economics and Ethics of Private Property ?

                /* Que dit Hoppe ? */
                /* Vous transformez la pensée de Hoppe en un naturalisme bisounours. */

                Vous n’avez pas lu Hoppe manifestement. L’argument « bisounours » est toujours aussi puissant. Bonne chance pour la suite.

                • C’est bien trop facile de détourner la pensée de Hoppe ou de Rothbard en bottant en touche et en plaçant le débat sur un plan « éthique » complètement déconnecté du réel et des concepts communément admis et appliqués depuis des lustres.

                  La propriété est un droit, ce n’est pas un principe. Vous le dites vous même. Les arguments de Hoppe et Rothbard sont ceux de pouvoir établir un « code de loi » cohérent à partir d’un axiome unique

                  Je vous cite Hoppe :

                  « En premier lieu, quelques clarifications de terminologie s’imposent. Le terme libertarien, comme utilisé ici, est un phénomène du XXe siècle, ou plus précisément, un phénomène postérieur à la seconde guerre mondiale, avec des racines intellectuelles à la fois chez le libéralisme classique des XVIIIe et XIXe siècles et même chez la philosophie de l’ordre naturel. C’est un produit du rationalisme moderne des Lumières. Trouvant son point culminant dans les travaux de Murray N. Rothbard, la figure emblématique du mouvement libertarien moderne et en particulier dans son Ethique de la Liberté, le libertarianisme est un système d’éthique légal rationnel. Travaillant au sein de la tradition de philosophie politique classique – de Hobbes, Grotius, Pufendorf, Locke et Spencer – et employant les mêmes outils analytiques qu’eux, le libertarianisme (le rothbardianisme) est un code de loi systématique, dérivé à l’aide de déductions logiques, d’un unique principe. Sa validité (et c’est ce qui en fait un principe ultime, c’est-à-dire un axiome éthique et ce qui fait du code de loi libertarien une théorie de la justice axiomatico-déductive) ne peut être contestée sans être la proie de contradictions logico-pratiques (praxéologiques) ou performatives (c’est-à-dire sans implicitement affirmer ce qu’on nie explicitement). Cet axiome est l’ancien principe de l’appropriation originelle : la propriété de ressources rares …  »

                  Hoppe écrit bien noir sur blanc que la résultante du cheminement intellectuel logique à partir de l’axiome de propriété des ressources rares est … un code de loi systématique (dixit)

                  Un code de loi est constitué de ce que l’on nomme communément des lois positives.

                  J’aurais de nombreuses objections sur la validité du choix de la démarche, en particulier celui de réfuter l’existence de toute vérité synthétique et donc la validité de l’axiome d’appropriation, mais en dehors de cela, je suis toujours assez stupéfait de l’absolutisme qu consiste à réfuter tout argument sous principe d’orthodoxie.

                  Vous devriez relire la lettre sur la tolérance de Locke, un des principes de base du libéralisme : ce n’est pas au magistrat de statuer sur ce qui est vrai ou faux.

                  • /* Un code de loi est constitué de ce que l’on nomme communément des lois positives. */

                    Le synonyme de « loi positive » est « législation ».
                    Dans la philosophie libertarienne issue de la branche Rothbard, le terme « loi » a le sens de « loi de la nature », ie. un principe que l’on découvre par la logique, à l’instar de la géométrie, et qui est l’opposé d’une convention ou une règle établie de toute pièce, comme une législation.
                    C’est aussi le sens de « loi économique » dans la science économique de l’école autrichienne de Menger puis Mises. C’est pourquoi les libertariens s’accordent si bien avec l’école autrichienne.
                    Dans la citation de Hoppe, « code de lois » signifie « corps des lois découvertes rationnellement, dont on déduit l’éthique libertarienne, par exemple le principe de non-agression, qui est un ensemble de lois négatives ».
                    Ces « lois » sont des principes vrais a priori, non empiriques et non décidés, développés rationnellement et non par convention ou positivisme, par héritage de la philosophie de Kant.
                    Quand on se place sur le plan de l’éthique, la base de toute convention ou législation, on ne « botte pas en touche », on restitue le coeur de la pensée de Hoppe, qui a écrit des chapitres entiers CONTRE le positivisme, poursuivant l’excellente destruction d’Auguste Comte par FA Hayek dans son magistral « The counter revolution of science ».
                    Vous faites un contresens intégral à partir de votre citation de Hoppe en comprenant son utilisation du moi « loi » comme « législation ».
                    Lisez un livre entier de Hoppe avant de le citer.
                    Merci pour l’échange.

                    • Je connais cette volonté de la part des anar-cap de légitimer la théorie politique sur la non-réfutation de la méthode.

                      Je ne crois pas que j’aurais la place ici de réfuter cet argument en profondeur, mais comme je l’ai dit avant, je considère toute vérité synthétique comme un mythe et j’ai toujours été étonné de voir que la vulgarisation de Rothbard débouche toujours sur une vision positiviste.

                      Lisez Quine pour comprendre que la géométrie (entre autre) est une convention, une règle établie. Je n’ai pas souvent habitude de me référer à l’objectivisme, mais cet article vous donnera également un argument similaire sur la même sujet.

                      http://fr.liberpedia.org/Dichotomie_analytique-synth%C3%A9tique

                      Sinon, une loi positive n’est pas une législation.

                      « On distingue classiquement entre loi naturelle et loi positive. La loi naturelle est celle qui découle de la nature humaine (voir droit naturel), la loi positive désigne une norme juridique reconnue (s’il s’agit d’une loi naturelle) ou établie par une instance politique. »

                      https://www.wikiberal.org/wiki/Loi

                      A partir du moment où une loi naturelle entre dans le domaine « public » (et vu que btw les anarcaps ne reconnaissent pas de propriété intellectuelle), qu’elle devient « éthique », il s’agit d’une loi positive.

                      Sinon on ne parle pas de loi, mais de principes.

                      Le fait que vous pensez que des raisonnements issus par logique d’un principe éthique ont statut de loi ne vous permet pas de généraliser votre raisonnement.

                      D’autant que le principe de non-agression est largement réfutable d’un point de vue ontologique car il repose sur une convention morale, celle de la définition de l’agression et de celle de la propriété.

                      Pour vous donner un exemple très simple :
                      – L’homme est libre par nature, il peut être libre ou ne pas l’être, mais la liberté est un attribut de la nature humaine, comme la conscience, la vie, le corps … c’est une loi naturelle.
                      – le principe éthique est de dire que la liberté est une grâce, une faveur, une bienveillance qu’un individu peut accorder à un autre. Donc la liberté a une valeur morale.
                      – Dès que l’on attribut une valeur morale spécifique, que l’on définit les contours de ce qu’est le respect de cette valeur, on introduit une norme morale et/ou sociale
                      – Dès que le principe éthique, la valeur morale, les normes morales et/ou sociales sont écrites, dans le but de définir un système cohérent, compréhensible et interprétable, il s’agit d’une loi positive.

                      L’article I établit que la liberté est une loi naturelle, l’article IV établit que la liberté devient par cette déclaration, une loi positive.

                      Dire par exemple que la propriété intellectuelle n’existe pas, n’est pas éthique, n’est pas morale etc … est une loi positive : la reconnaissance d’une loi naturelle.

        • Absurde
          2 illetrés dans une ile déserte auraient plus qu’intéret de coopérer et partager plutot que de diviser en propriété privé, et ce, pour une raison naturelle tout simple, pardon, biologique :
          – on a plus de chance de survie à deux que seul

          La condition sine qua non de l’existance d’un individu, apres la bouffe, c’est la reconnaissance. La propriété n’est la que pour satisfaire ce besoin de reconnaissance, l’aversion à la perte faisant le reste.

          Il a existé de nombreuses sociétés qui partageaient tout en commun, et qui n’étaient pas malheureuses. Par contre, elles pratiquaient la chasse, l’agriculture, la guerre aussi, et n’avaient pas d’état, que des etats généraux entre tribus: la concertation et le bien de tous étaient à la base de cette entente, soit à l’opposé des intérets individuels. C’etait la possession et l’intéret du clan, plus que celui de l’individu.

          • /* 2 illetrés dans une ile déserte auraient plus qu’intéret de coopérer */

            HS. Je ne parle pas de l’intérêt de faire ceci ou cela, et je ne discute pas sous l’angle utilitariste, encore moins empirique.
            Le fait est que pour 2 personnes isolées, ne sachant lire ni écrire, coopérant dans tout, il existe forcément un niveau où la notion de propriété intervient, au minimum le corps physique de chacun.
            C’est tout ce qui est nécessaire pour définir un droit de propriété : pas d’agression.
            La définition (éthique, pas législative) de l’agression est l’empiétement sur la propriété d’autrui sans son consentement.

            • Ok
              Le terme de propriété privée en étant 2 sur une ile deserte n’a aucun sens, si ce n’est dans la pure bétise idéologique du terme : si la survie ne passe pas par la coopération, alors je tue mon voisin et j’ai tout pour moi.

              • Non sequitur et homme de paille gigantesque. Bravo.

                • au contraire, j’ai juste fait un hack de votre prémisse.
                  « C’est tout ce qui est nécessaire pour définir un droit de propriété : pas d’agression. » n’a jamais été prouvé.

              • En quoi votre raisonnement à 2 serait différent pour 10 ou 100 personnes sur une île ?
                En général vous tuez tous les gens avec lesquels vous ne coopérez pas ?!

                • Si je commence à tuer des gens, il y a des grandes chances que les autres s’associent pour me mettre « hors d’etat de nuire ».
                  Alors qu’avec 2 individus, le risque est nul, aucune représaille possible: on donne meme le nom du vainqueur à une ville (Rome).

                  • Donc ce n’est pas l’envie qui vous manquerez.
                    Mais d’autre part je ne vois pas la différence entre 2 individus ou 2 groupes d’individus (2 fois 50 = 100).
                    Vous avez botté en touche.

                    • oops
                      Ce n’est pas l’envie qui vous manquerAIT….

                    • Malheureusement, l’histoire humaine montre que cela a déja été fait, et que c’est généralement le plus fort qui éléminie le plus faible, sans qu’il n’y ait vraiment de recours possible (ex : massacre en Afrique pendant le XX siecle)

                      Je n’ai pas botté en touche: j’avais surtout voulu montré le ridicule et l’inadéquation de l’exemple initial. Mais ça, tu l’as deviné bien sur.
                      La dérive sur les massacres et les génocides étaient hors sujet pour moi, mais on peut l’aborder si tu le souhaites.

                      Quand à mon envie personnel, je l’ai exprimée dans ma première réponse, mais si vous ne l’avez pas comprise, je la redis ici :
                      je coopère !! on sera largement plus efficace et plus fort à deux que seul.
                      En plus, seul, c’est d’un chiant …

                •  »
                  En général vous tuez tous les gens avec lesquels vous ne coopérez pas ?!
                   »
                  Oui, c’est bien connu 🙂

    • @Pyrrhon
      Bonsoir,
      « L’agriculture et l’élevage, développés au néolithique, ont fait faire un bond à la population humaine, et à…ses violences. »
      Qui subissait ces violences et pourquoi ?
      Les agriculteurs-éleveurs les subissaient car il n’y avait pas de règles écrites ni de « police justice » pour les appliquer. Ceux qui s’en prenaient aux agriculteurs sont les mêmes qu’aujourd’hui : des fainéants qui ne veulent pas se casser le c.. et qui préfèrent se servir, et s’approprier, chez ceux qui se sont donnés de la peine. Les pires des ces fainéants sont assis derrière de gros bureaux dans des palais et autres châteaux, et sont entretenus par impôts et autres taxes. L’inconvénient est là : il y aura toujours quelqu’un qui voudra ce que vous avez, ce que vous avez produit, sans que lui ne transpire beaucoup.
      De la propriété est né l’échange puis le profit qui a engendré le progrès.
      Sans la propriété, mes voisins, partent à l’usine, au dépôt, ou sur la route, pour rien. Leurs salaires ne sont donc pas les leurs, ni même leurs véhicules, leurs maisons ou appartements. Dans ce cas il est inutile de travailler.

      • Edit:
        S’il n’y a pas de propriété, la notion de « vol » n’existe pas. Vous ne pourrez pas porter plainte pour avoir été détroussé. Le vol devient donc légitime. Cette notion de vol, en France est déjà bien mise à mal.

  • Article décevant car il ne parle pas de la Propriété, mais de certaines conceptions à une vision bien particulière : celle de la propriété privée des biens matériels, qui est un droit positif basé sur le principe que tout est public, sauf ce qui est définit par la propriété privé.

    Cet article occulte complètement le débat ayant eu lieu au XVIII° sur la légitimité de propriété en tant que droit naturel, débat qui a finalement été tranché de façon pragmatique lors de la rédaction de la DDHC, la propriété ayant été alors établie comme droit naturel principalement pour contenter à la fois la pression populaire et tenter de faire un compromis avec les aspiration égalitariste du courant rousseauiste. Il a été ensuite facile de construire dessus la notion socialiste d’intérêt général et de propriété publique.

    Cet article passe également sous silence les avis libéraux qui se sont alors fait entendre. Voix qui se sont tues petit à petit sur ce sujet au fur et à mesure que la définition positiviste de la propriété se rependait et que l’Etat socialiste devenait la norme.

    Cette conception, très bien expliquée par Burke, reprise par Tocqueville établit que ce qui caractérise la propriété, sa nature, son essence même est l’inégalité : le droit naturel, qu’il faut absolument protéger de toutes les rapacités, convoitises et jalousies, est celui de l’inégalité, par la défense de la propriété qui en est son expression.

    Cette conception va à l’encontre de l’utopie d’égalité et établit une propriété inclusive car basée sur le niveau de responsabilité liée à cette défense de l’inégalité : ainsi les individus ne sauraient être tenus responsables que d’une certaine propriété bien délimitée et non d’un concept intellectuel et général de Propriété vaguement définit comme dans la DDHC. Selon la même idée, la propriété ne peut s’établir que sur ce qui « nous concerne » et il ne peut donc y avoir de propriété que privée.

    On retrouve cette conception également chez Hobbes : « toute philosophie politique qui n’est pas construite comme une théorie des droits de propriété passe complètement à côté de son objet et doit par conséquent être rejetée d’emblée comme un verbiage dépourvu de sens pour une théorie de l’action »

    Inutile donc de rechercher des justifications pour nier la liberté intellectuelle, cette négation va profondément à l’encontre des principes libéraux et part d’une notion de propriété exclusive et matérialiste qui n’est pas libérale.

    • Je vous accorde que cet article omet un aspect important, à savoir que La propriété sert avant tout à gérer le problème de la finitude des ressources:

      – Transmettre un objet matériel implique forcément de s’en séparer.
      – Transmettre une idée n’oblige en aucun cas à s’en défaire. (J’ai même tendance à croire que transmettre une idée permet justement de l’enrichir, de l’approfondir et de l’améliorer, mais il ne s’agit là que d’une opinion personnelle)

      C’est pourquoi la notion de propriété intellectuelle et les exploitations de brevets qui en découlent n’ont aucune légitimité.

      • Le problème n’est absolument pas la finitude des ressources, mais les conflits procédant de l’exploitation des ressources.

        Il y a 3 aspects dans la propriété (usus, frucutus et abusus) et des 3 aucuns ne porte sur la transaction, mais les 3 portent sur l’exploitation.

        Vous confondez la propriété et la conservation.

        • Ce n’est pas mon propos.

          Remplacez finitude (qui peut effectivement porter à confusion) par indivisible/unique si vous préférez mais mon raisonnement reste inchangé:

          – Rien n’empêche 2 personnes d’exploiter une même idée en même temps.

          – Exploiter une même paire de chaussure à 2 et simultanément, c’est tout de suite plus compliqué…

        • Vous m’avez mal compris. Mon propos porte justement sur l’exploitation.

          Remplacez finitude (qui peut effectivement porter à confusion) par « unicité » ou « indivisibilité » si vous préférez mais mon raisonnement reste inchangé:

          -On peut tout à faite être deux à exploiter une même idée en même temps. C’est à celui qui saura le mieux s’en sortir.

          -Par contre c’est tout de suite plus délicat d’être deux à exploiter une même paire de chaussure simultanément…

        • J’aurais peut-être dû préciser que je na parlais pas spécifiquement de l’aspect transactionnel. cela me semblait évident, je remarque que ça n’est pas le cas, mea culpa.

          Toutefois mon raisonnement reste inchangé:
          – Il est parfaitement possible pour 2 personnes d’exploiter une même idée en même temps, c’est à celui qui s’en sortira le mieux.
          – Il est biens plus délicat pour ces 2 mêmes personnes d’exploiter une même paire de chaussure simultanément, vous en conviendrez?

          Partant, si la notion de propriété sur les objets matériels présente une nécessité évidente, il n’en est absolument pas de même pour la propriété intellectuelle qui est, au mieux, inutile; et, au pire constitue une entrave à l’innovation.

          • Vous n’apportez aucune preuve que la propriété intellectuelle est inutile et une entrave à l’innovation.

            L’exploitation d’une propriété intellectuelle permet une concentration de profit, concentration qui est indispensable à l’investissement dans de nouvelles innovations. Il en va de la propriété intellectuelle comme de la propriété des objets physiques.

            Donc loin d’être une entrave à l’innovation, la propriété intellectuelle est indispensable à l’innovation.

            De plus la propriété intellectuelle permet la compétition des idées qui est également indispensable à l’innovation.

            • « Vous n’apportez aucune preuve que la propriété intellectuelle est inutile et une entrave à l’innovation. »

              L’exemple de la machine à vapeur : toutes les innovations incrémentales ont été bloquées jusqu’à ce que les brevets initiaux tombent dans le domaine public : résultat 50 ans de perdu.

              Comme d’hab Stéphane vous niez l’avantage du premier entrant, même si cet avantage n’est pas toujours… à son avantage. Silberzhan cite quelques exemples, ceux qui ont débroussaillé le marché et qui se sont épuisés. On a un peu trop tendance à se remémorer que ceux qui ont réussi vu que ceux qui ont échoué, bah on n’en entend pas parler.

              Mais à coté de cela je cite souvent l’exemple de Mme Melitta qui dans les environs de 1910 a fait breveté un filtre à café (en tissu je crois) et qui reste à ce jour un leader du marché sur un produit très peu technique et peu digne d’un brevet : son avantage a surtout été d’être le premier, d’avoir le volume et donc d’écraser toute concurrence.

            • « L’exploitation d’une propriété intellectuelle permet une concentration de profit »
              En effet, et c’est tout le problème: concentration de profit illégitime.

              « concentration qui est indispensable à l’investissement dans de nouvelles innovations »
              Sur ce point, mon opinion diffère grandement de la votre. À mon avis, vous allez bien vite en besogne…

              les investissements s’obtiennent par le biais de prêteurs (quels qu’il soient: banques, crowdfunding, business angels etc…) qui ont confiance en votre idée, certes, mais aussi et surtout en votre capacité à la mettre en place.

              D’autre part, depuis quand concentrer des capitaux au nom d’un supposé intêret collectif superieur est-il légitime d’un point de vue libéral?

              La propriété intellectuelle ne sert qu’à une chose: empêcher l’arrivée de nouveaux entrants.

              • Il y a une autre raison aussi qui empêche les nouveaux entrants :

                Si une entreprise qui, sans être de la taille de Microsoft, dispose de pas mal de moyens pour vous attaquer en justice, alors il vaut mieux abandonner même si vous êtes dans votre bon droit.

                Y a juste à regarder les coûts des procédures entre Apple et Samsung : seuls les grands peuvent se battre entre eux… et après avoir dépensé des dizaines de millions ils transigent.

                Il semble que le coût des procès est supérieur actuellement aux coûts des royalties *des licences*: c’est un peu comme si vous mettiez en place un système d’alarme de 1M€ pour protéger votre Clio dans votre garage.
                Sauf que pour Apple et Samsung c’est nous qui payons le cirque.

          • Voir plus bas : la propriété intellectuelle n’est pas le WIPO

        • Pas du tout.

          Mon raisonnement ne se limitait pas à l’aspect transactionnel comme vous semblez l’avoir (mal) interprété mais s’applique également à l’exploitation:

          – 2 personnes peuvent tout à fait exploiter une même idée en même temps. c’est à celui qui saura le mieux s’en sortir.

          – en revanche, il est tout de suite « plus délicat » pour ces 2 mêmes personnes d’exploiter une même paire de chaussures simultanément.

          Conclusion: si la notion de propriété à un intêret réel et évident dans le cas des objets physiques, il n’en est pas de même pour la propriété intellectuelle qui est, au mieux, inutile.

          Je reconnais cependant que le terme de finitude des ressource était mal approprié car portant à confusion.

    • /* Article décevant car il ne parle pas de la Propriété, mais de certaines conceptions à une vision bien particulière : celle de la propriété privée des biens matériels, qui est un droit positif basé sur le principe que tout est public, sauf ce qui est définit par la propriété privé. */

      Les biens matériels non délimités par un titre privé de propriété ne sont pas publics, ils sont sans propriété, ie. libre pour acquisition par le premier arrivé.
      Il n’y a pas de propriété publique par défaut : c’est un concept contradictoire car cela signifierait que personne ne pourrait acquérir quoi que ce soit à titre privé sans l’assentiment de tous les autres êtres humains. C’est éthiquement intenable (cela signifierait que nos propres corps ne nous appartiennent pas), et pragmatiquement inapplicable.
      La propriété privée s’acquiert de manière éthique par le 1er arrivant, et ensuite par contrat de cession de droits de propriété, ou bien par la violence (eg. l’État redistributeur).
      La démonstration de l’inéluctabilité de cette éthique est clairement établie par Hans-Hermann Hoppe dans The Economics & Ethics of Private Property (disponible sur http://www.zerocracy.xyz, ou http://www.hanshoppe.com/translations/#french). C’est un raffinement de la pensée de Rothbard.

      Quant à la propriété intellectuelle, c’est une superstition vaporeuse inventée pour accorder des monopoles et des rentes, par la violence.
      Stephan Kinsella est très précis et disert sur cette question : http://www.stephankinsella.com/publications/#IP
      Un droit de propriété ne peut concerner qu’une ressource limitée à propos de laquelle il peut exister un conflit quant à son contrôle exclusif, donc un objet physique, ce qu’un objet intellectuel n’est évidemment pas.

      • « Les biens matériels non délimités par un titre privé de propriété ne sont pas publics, ils sont sans propriété, ie. libre pour acquisition par le premier arrivé. » Vous vivez dans quel monde ? Celui des bisounours ?

        Article 713 du code civil

        https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=3EFC5B02FD6EA5FCCC4E83877CAFCF85.tpdila11v_3?idArticle=LEGIARTI000033034849&cidTexte=LEGITEXT000006070721&dateTexte=20170727

        • Que vient faire la législation ici ? Je parle d’éthique.
          De plus je n’habite même pas en France (ni en Europe), très amusant.

      • Quand au détournement de la pensée de Hoppe, il faut clairement arrêter avec ce gauchisme et cette reprise des concepts libéraux par des activistes : la distinction entre objet physique et objet intellectuel est complètement farfelue.

        http://www.hanshoppe.com/wp-content/uploads/publications/trans/hoppe_vertu-discrimination-french-2005.pdf

        « Finalement, les lois « contre la discrimination » ne signifient rien d’autre que la « nationalisation » de la
        propriété et, ce faisant, elles mettent en route un processus de « dé-civilisation ». En adoptant des lois
        « contre la discrimination » les hommes de l’état confisquent aux propriétaires privés le Droit d’exclure
        qui est inhérent au principe de la propriété privée.  »

        C’est exactement ce que vous soutenez lorsque vous affirmez qu’il faut supprimer les monopoles : vous soutenez qu’il faut supprimer la discrimination.

        • je n’entrerai pas dans le débat concernant Hoppe mais il me semble que la distinction entre objet physique et objet immateriel est assez évidente, l’un est fini l’autre pas:

          si je vous donne mon stylo, je m’en dépossède. il n’y aura toujours qu’un seul stylo. Il faut donc un moyen de gérer ce problème de « possession ». et pouf! voilà qu’apparait l’intêret de la notion de propriété materielle!

          si je vous souffle mon idée, nous serons désormais 2 à avoir cette même idée. je ne me dépossède de rien. c’est à celui qui saura le mieux l’exploiter. Pas besoin de propriété intellectuelle donc.

          • Non, le « qui saura le mieux l’exploiter » n’ aucun sens, car sans propriété intellectuelle, il n’y a pas de reconnaissance des fruits de l’exploitation : ceux-ci ne vous appartiennent pas, on en revient au mieux à l’axiome de primauté : les fruits ne vous appartiennent pas, ils appartiennent donc au premier qui les revendiquent et au pire ils deviennent propriété commune.

            • « Sans propriété intellectuelle, Il n’y a pas de reconnaissance des fruits de l’exploitation »
              Euhh… vous êtes sérieux? Bien sûr que si, il y a une reconnaissance enfin! Par chacun des clients des 2 entreprises concurrentes. Qui d’autre aurait ce pouvoir sinon d’après vous?

              Voici un exemple simplet pour illustrer mon propos:
              Alice et Bob mènent des recherches su la fusion nucléaire.
              Alice trouve comment rendre cette énergie rentable.
              Bob découvre la même méthode 2 jours plus tard.
              Tous les 2 peuvent mettre en œuvre cette même idée de façon indépendante et vendre cette électricité à leurs clients. Non? Ou est le problème?

              Quel est le but de la propriété intellectuelle dans ce cas si ce n’est protéger artificiellement le marché pour Alice sous prétexte qu’elle a eu 2 jours d’avance? qu’est ce qui justifie de lui céder le marché? pourquoi Bob devrait-il s’incliner? En quoi ces 2 jours d’avance justifient-ils de contraindre Bob à stopper son entreprise?

              Vous vouliez un effet néfaste de la propriété intellectuelle? En voici un: crer de faux monopoles.

        • Je ne soutiens aucunement qu’il faut supprimer la discrimination de contrôle d’une ressource physique,. Cette discrimination est indispensable pour régler les conflits de manière civilisée et pacifique.

          La distinction entre objet physique et objet intellectuel est bien réelle, sinon pourquoi la législation que vous vénérez se préoccuperait de faire la distinction. Il n’y aurait aucun besoin de la branche du droit dédiée à la propriété intellectuelle s’il n’y avait aucune différence.

          Je ne suis aucunement opposé aux monopoles naturels (dont la propriété privée est un cas particulier).
          Je suis totalement opposé aux monopoles établis par la violence, alias la législation, que ce soit pour les taxis, la police, les cours de justice etc. ET les droits d’auteurs, brevets etc.
          Quand un auteur ou un inventeur A demande la protection de la mafia appelée gouvernement pour empêcher, par la force, une personne B d’utiliser ses propres ressources privées pour reproduire l’objet intellectuel, A contrôle le corps et l’esprit de B sans légitimité puisque l’action du copieur ne diminue en rien la propriété de l’auteur original (même si on voulait étendre la notion de propriété aux objets intellectuels).

          Tout ceci est parfaitement cohérent avec la position anarcho-capitaliste défendue par Hoppe.
          http://c4sif.org/2010/12/hoppe-on-intellectual-property/

          Cf S. Kinsella (avocat spécialiste de l’IP, grand admirateur de Hoppe).

          Je vous retourne l’anathème d’incompréhension et de « détournement gauchiste » (aaaah le plaisir infini des petites piques condescendantes).

          • La propriété intellectuelle n’a rien à voir avec les brevets, les marques ou les droits d’auteurs, qui sont des législations régulant une partie de l’exploitation et absolument pas régulant la propriété.

            La législation actuelle ne reconnait pas la propriété intellectuelle, que ce soit en France, aux US, en Europe … ou plutôt ce que prétend le WIPO n’est pas la propriété intellectuelle.

            Tous les éditeurs de logiciels se sont battus avec cette législation absurde, car elle empêche la compétition et n’empêche pas la contrefaçon.

            Il ne peut y avoir de propriété intellectuelle que si elle est contractuelle : l’utilisateur de la propriété contracte avec le fournisseur sur une base contractuelle de la rétribution, des services, de l’aide etc… et du prix.

            Or, ce commerce contractuel est illégal (United States vs Microsoft Corp)

            Pour être légal, le commerce doit s’appuyer sur les recommandations du WIPO, ce que fait l’Open Source.

            On marche complètement sur la tête, ou alors (ce que je pense fortement) la désinformation est totale, ça me rend fou de voir l’énergie dépensée par les libéraux (les anarcaps en particulier) pour détruire un des rares business purement contractuel et non étatique qui a pu voir le jour !

            • Vous avez grandement évolué dans vos arguments… mais vous utilisez toujours le terme de « propriété » pour les IP.
              C’est un peu comme si pour prouver le fait qu’un objet est une voiture, vous la nommiez voiture dans votre démonstration au lieu de l’identifier par ses qualités qui peuvent en faire une voiture.

              Si, d’après ce que vous dites, vous considérez que vous offrez un service, tel que vous le détaillez, alors c’est un contrat de service et ça n’a rien à voir avec la propriété : même celui qui fabrique une pièce sur une fraiseuse, même s’il a mis en oeuvre une certaine méthode pour parvenir à ce but, il a été rétribué et n’est pas propriétaire de la pièce ni de la méthode. Pour cette dernière, la meilleure façon de la garder secrète est de ne pas la dévoiler.

          • Autre exemple : lorsque vous organisez un concert privé et gratuit de vos propres chansons en France, vous devez payer un droit à la SACEM (l’organisme de gestion des droits d’auteur) : l’argument est en résumé … que vous n’êtes pas propriétaire de vos œuvres !

            • Vous convenez vous-mêmes que le système conduit à des aberrations de ce type mais vous ne tirez pas les conclusions de vos propres déductions. Vous avez exactement la réaction de vouloir faire des exceptions. S’il faut faire des exceptions c’est que le système n’est pas légitime.

              Imaginez qu’un commercial, travaillant sur une zone géographique définie, puisse être rétribué pendant 70 ans après sa mort sur le chiffre d’affaires généré par les clients qu’il a démarché lors de sa période d’activité : c’est bien une démarche intellectuelle qui l’a conduit à faire son démarchage et à emporter les décisions et les marchés de ses clients.

  • Merci pour cet article qui revient sur un fondement de nos sociétés, de nos droits, de nos philosophies politiques.
    Seul Contrepoints pour faire cela !

  • « Même si ces droits tombent au bout d’un certain temps, ils risquent cependant d’empêcher des concurrents potentiels d’améliorer les technologies existantes et de développer de nouveaux aspects. Autre objection : nous l’avons vu, des intellectuels éminents pensent que la propriété privée est une réponse à la pénurie. Or, les biens immatériels n’en souffrent pas.
     »
    C’est deja le cas depuis bien longtemps et ça n’empeche pas le monde d’avancer, bien au contraire: cela constitue une motivation formidable, et donc, source de progres.
    Alors si la théorie ne correspond pas à la pratique, qui a tord ? (surtout le « il risque d’empecher » qui est juste à mourir de rire)

    De plus, mon coté humaniste remarque que bien souvent, la propriété intellectuelle est le meilleur moyen d’ascencion sociale pour une personne née dans un milieu défavorisé. Que ce soit matériel comme intellectuel, ce sont des ressources que d’autres consomment.

    • /* ça n’empeche pas le monde d’avancer, */

      Ce n’est pas un argument. J’ai rayé votre automobile, cela ne l’empêche pas d’avancer.
      En outre « le monde » avance moins vite à cause de cette superstition incrustée dans la loi. Et si le remède miracle contre le cancer avait vu le jour l’année dernière grâce à l’inexistence des brevets ?

      /*De plus, mon coté humaniste remarque que bien souvent, la propriété intellectuelle est le meilleur moyen d’ascencion sociale pour une personne née dans un milieu défavorisé. */

      Ce n’est pas un argument. Si le meurtre était la seule manière pour une personne de gravir l’échelle sociale, cela ne justifierait pas cet acte.

      /*Que ce soit matériel comme intellectuel, ce sont des ressources que d’autres consomment.*/

      Ce n’est pas un argument. Consommer une ressource matérielle diminue sa quantité disponible de 1. Un droit de propriété est nécessaire pour déterminer qui peut éthiquement procéder à cette diminution.
      Consommer une ressource intellectuelle ne diminue pas son stock. Une idée ne requiert pas de contrôle car elle n’est pas sujette à rivalité d’accès.

      Vous devriez consulter les arguments de Stephan Kinsella:
      http://www.stephankinsella.com/publications/#IP

      •  »
        Et si le remède miracle contre le cancer avait vu le jour l’année dernière grâce à l’inexistence des brevets ?
         »
        La puissance de cet argument se limite aux deux premiers mots.
        Sans les brevets, les entreprises pharmaceutiques n’auraient pas suffisamment de retour sur leur investissement, elles ne lanceraient pas de recherches aussi lourdes et couteuses qu’une recherche (que dis-je ! les recherches) contre le cancer. Donc pas de brevet, pas de recherche, pas de résultat, pas de guérison.

         »
        Si le meurtre était la seule manière pour une personne de gravir l’échelle sociale, cela ne justifierait pas cet acte.
         »
        Si « si » était un argument, je serais d’accord avec vous. Du coup, le reste de la phrase ne peut etre que falacieux.

         »
        Consommer une ressource matérielle diminue sa quantité disponible de 1.
         »
        Voila enfin un argument.
        Mais la ça va devenir compliqué à décrire en quelques lignes, puisque la quantité disponible ne diminue pas réellement de 1, juste temporairement :
        – soit que c’est de la bouffe, ou tout autre produit renouvellable : alors oui, la quantité diminue de un, mais on en fera d’autre, ce n’est que temporaire.
        – soit que c’est du minéral : si on est pas trop con, le matériau existe toujours, mais il a été transformé. On peut le récupérer par d’autres process, et sa disponibilité reviendra alors à son état initial.

        S’il n’y a pas de retour possible à son état d’origine, alors c’est la que se situe le retrait de disponibilité: la destruction. Dans l’économie actuelle, le lien est implicite : droit de propriété = droit de destruction, alors que l’on pourrait faire la distinction de nos jours. Et ceci pose des questions gravement éthique, au moins autant étique que le monopole temporaire. Pourtant, étrangement aucun libéral n’en parle.
        Je prends le risque de cette apparte : pour rebondir sur cette approche, il y a des domaines vraiment passionants, des secteurs en mutations, comme l’énergie, qui passe du destructif au renouvelable. Je pense donc qu’il ne faut pas transformer les textes des libéraux en des textes sacrés, une doxa immuable, car c’est la force de l’homme d’évoluer et de faire évoluer ses outils.

        Pour l’IP, l’argument qu’il s’agisse d’un droit monopolistique est totalement recevable, puisque c’est effectivement cela. Mais il s’agit en meme temps, et la il faudrait que vous m’aidiez, parce que je n’ai trouvé cet argument aucun texte libéral classique, d’un droit de rétribution.
        S’il n’y a pas de droit de rétribution, cela signifie que la recherche privée est finalement totalement communautariste puisque le resultat sera partagé par tous: cela signifie que pour l’entreprise qui effectue la recherche, une spoliation du travail: approche communiste. Sans espoir de retribution derrière, l’investissement est juste de la perte: ça ferait longtemps que les chinois feraient des authentiques iphone, pour bien moins cher. Inutile dans ces conditions de préciser que nous n’aurions jamais atteint l’iPhone 3. On aurait probablement eu une version 2 le temps que la concurrence chinoise s’organise. Personnellement, je ne connais aucun génériqueur indépendant avec une vraie R&D (de celle qui apporte quelque chose de nouveau).
        l’IP est oganisée de la sorte qu’il s’agisse d’un droit de monopole temporaire, en reconnaissance d’un effort d’investissement. Mais aucun effort d’investissement ne garanti un succès commercial: malgré l’IP, la recherche est intrinsèquement un risque.

    • « De plus, mon coté humaniste remarque que bien souvent, la propriété intellectuelle est le meilleur moyen d’ascencion sociale pour une personne née dans un milieu défavorisé. « 

      Oui, attaquer des banques aussi… ou faire politique…

  • Le droit de propriété protège de l’appétit des forts pour les biens d’autrui. Sinon ce serait la loi de la jungle qui régnerait. Démonstration plus qu’évidente du manque de réflexion des adversaires de la propriété, qui ne pensent pas aux conséquences de leur idéologie. Ce sont les pauvres qui seraient spoliés de leur maigres possessions. Dans le passé nombreux étaient les pillards à attaquer les paysans.

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