Et si on (re)lisait Stefan Zweig cet été ? (7)

Une série destinée à vous faire découvrir ou redécouvrir l’œuvre de l’auteur autrichien Stefan Zweig. Aujourd’hui, présentation de « Le bouquiniste Mendel » et de « La collection invisible ».

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Et si on (re)lisait Stefan Zweig cet été ? (7)

Publié le 11 juillet 2017
- A +

Par Johan Rivalland.

Le bouquiniste Mendel

Quel plaisir de découvrir cette nouvelle pleine de force (ou plutôt de la redécouvrir, car ma mémoire ne m’avait pas permis de me souvenir de cet excellent texte édité dans le recueil La peur, que j’ai pourtant lu il y a plus d’une vingtaine d’années). Tant mieux, d’une certaine manière, puisqu’ainsi le plaisir demeure intact.

Une histoire qui sonne vrai, qui semble surgie de notre passé comme pour porter témoignage de la vie de certains personnages tout droit sortis d’une époque que l’on peut considérer comme révolue, surtout à l’ère du livre électronique.

Celle d’un bouquiniste hors pair, doté d’une mémoire exceptionnelle lui permettant de retenir des milliers de titres de livres, parmi les plus introuvables, accompagnés des noms de leur auteur, du nombre de pages, l’année d’édition, le prix de vente et force détails supplémentaires, comme l’endroit où les dénicher. Et le tout sans prise de notes. Absolument prodigieux.

Un personnage rare et, c’est certain, comme on n’en fait plus.

Un personnage d’autant plus singulier et unique, tellement absorbé dans son univers livresque et occupé à rendre service pour presque rien, lui qui ne vit que de peu, en renseignant ceux qui le veulent sur les ouvrages vers lesquels les guider pour une recherche, qu’il ne va même pas se rendre compte de l’apparition de la première guerre mondiale emportant pourtant le monde, et en particulier l’Europe, dans les tourments les plus cataclysmiques.

Mais il se pourrait bien, qu’à son corps défendant, les événements le rattrapent, à sa grande stupéfaction, lui qui, aussi incroyable que cela puisse paraître, ne s’était vraiment rendu compte de rien, tant il ne faisait pas partie de ce monde.

Passionnant. À découvrir.
Du grand Zweig, comme toujours.

La collection invisible

Cette histoire est bien triste, car parfaitement évocatrice d’une certaine réalité : celle qu’ont connu les Allemands lors de la terrible période de l’hyper-inflation dans les années 1920.

C’est donc une excellente idée de la part de Stefan Zweig que de s’être intéressé à ce sujet et d’avoir rendu ainsi hommage à tous ceux qui ont souffert terriblement de cet épisode peu glorieux de notre histoire.

Le point de départ : un antiquaire, au cours d’un voyage en train, narre à l’un de ses clients occasionnels la plus extraordinaire des expériences qui lui soit arrivée au cours de ses trente-sept années de carrière dans son métier.

La nouvelle étant courte, je n’en dirai pas plus…

Stefan Zweig, La collection invisibleLes éditions du Cénacle, août 2015, 48 pages.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • j’ai beaucoup aimé la collection invisible également.. admirablement écrite, belle et triste histoire, sujet inédit… et effectivement, plongée dans l’allemagne d’aprés guerre…étonnant… texte court, mais j’y ai appris énormement.
    ce sont mes 2 nouvelles préférées de ce livre  » la peur »…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

1
Sauvegarder cet article

Un récent article sur l’islam m’a valu quelques critiques, et cette question ironique, si j’avais d’autres articles aussi curieux à proposer. Hélas oui, la mine n’en est pas épuisée.

Un jour les Israéliens seront à nouveau en paix avec leurs voisins palestiniens. Ils auront, on l’espère, exercé dans les bornes les plus strictes leur droit à la légitime défense, et employé avec mesure le dangereux appareil de la guerre. Mais la paix est un idéal négatif, qui n’évoque qu’un monde sans violence. Ne peut-on pas au surplus se respecter, s’e... Poursuivre la lecture

1
Sauvegarder cet article

Un article de Llewellyn H. Rockwell Jr.

Aujourd’hui, les guerres font rage en Ukraine et au Moyen-Orient. Quelle attitude les libertariens devraient-ils adopter face à ces guerres ? Est-il conforme aux principes libertariens de soutenir le camp qui, selon vous, a les meilleurs arguments ? Pouvez-vous inciter ce camp à tout mettre en œuvre pour remporter la victoire ?

Murray Rothbard, le plus grand de tous les théoriciens libertariens, ne le pensait pas. Et cela est vrai, même si vous avez correctement évalué le conflit. Regardon... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles